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Différences entre les versions de « Entrepreneur »

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De nombreuses études affirment que les '''entrepreneurs''' sont différents des non-entrepreneurs. Pourtant, il n'existe aucune description universelle et unifiée ou de singularité qui montrerait en quoi ils diffèrent. Comme il n'y a rien à apprendre des danseurs, affirme S. Ramoglou, "à part qu'ils dansent, il n'y a rien d'unique à découvrir chez les individus autre chose que le fait qu'ils exercent simplement l'action entrepreneuriale"<ref>S. Ramoglou, [[2013]], "Who is a ‘non-entrepreneur’? Taking the ‘others’ of entrepreneurship seriously", International Small Business Journal, Vol 31, p433</ref>. Par conséquent, les entrepreneurs agissent en fait de la même manière que les autres individus.
[[Fichier:Steve Jobs en 2010.jpg|right|200px|thumb|[[Steve Jobs]], exemple d'entrepreneur contemporain]]
Un '''entrepreneur''', au sens strict, est une personne qui engage des [[capital|capitaux]] et utilise une main-d'œuvre [[salaire|salariée]] en vue d'une production déterminée. Il est différent du [[chef d'entreprise]]. « Entrepreneur » est cependant un mot aux acceptions très nombreuses : de l’entrepreneur en bâtiment aux entrepreneurs que l'on glorifient, comme Steve Wozniak et [[Steve Jobs]], les fondateurs d’Apple. C’est le mythe de la multinationale créée dans le garage familiale, qui débute avec Hewlett Packard, créée par William Hewlett et David Packard.  


Quel est le critère du succès de l'entreprise ? Certains entrepreneurs recherchent le maximum de profits, ce qui favorise la croissance de l'entreprise. Cependant, sont-ce les profits qui guident la croissance ou à l'inverse, est-ce la croissance de l'entreprise qui lui permet d'engranger de plus en plus de profit<ref>Per Davidsson, P. Steffens, J. Fitzsimmons, [[2009]], "Growing profitable or growing from profits: Putting the horse in front of the cart?", Journal of Business Venturing, vol 24, n°4, pp388-406</ref> ? D'autres entrepreneurs ont une motivation autre. Ils tentent d'atteindre ou de maintenir un certain style de vie (L'[[entrepreneur lifestyle]]). Certains auteurs contestant que la motivation des entrepreneurs soient mus uniquement par la recherche du profit ont orienté leurs recherches vers l'anthropologie entrepreneuriale<ref>Le positionnement central de l'anthropologie entrepreneuriale est de s'opposer à ce que les auteurs de cette recherche pensent être un impérialisme de la pensée entrepreneuriale vue par les anglo-saxons. En fait, ces auteurs admettent que le profit a eu un rôle moteur dans la configuration des sociétés occidentales autour des valeurs entrepreneuriales de liberté, d’autonomie et d’innovation. Mais, ils considèrent que les auteurs anglo-saxons, autrement dit de façon métonymique, les économistes néo-classiques américains de l'[[école de Chicago]], participent au rayonnement mondial d’une idéologie libérale. Les anthropologues entrepreneuriaux invitent à penser que la culture entrepreneuriale ne peut pas être redevable et soumise au discours déifié de la liberté, de la responsabilité et d'autonomie. Ils évoquent d'autres valeurs qui ont permis l'éclosion de l'entrepreneuriat dans certaines régions du monde qu'elles soient isolées de la société occidentale ou qu'elles soient incluses dans celle-ci. Ils reprochent aux économistes de voir l’entrepreneur comme étant un être isolé, autonome et porté par le seul intérêt économique en occultant parfois le caractère essentiellement social du processus entrepreneurial.
Les auteurs libéraux, et autrichiens en particulier, se sont longuement penchés sur la théorie de l''''entrepreneur''' : [[Joseph Schumpeter]], [[Carl Menger]], [[Ludwig von Mises]], [[Friedrich Hayek]], [[Israel Kirzner]] et [[Don Lavoie]]. En [[économie]], le terme recouvre deux théories, dont l’une est dominante. Par ailleurs, ce qu’on peut appeler l’économie du management tente de cerner les caractéristiques humaines d’un individu entrepreneur.


I. La recherche anthropologique sur l'entrepreneuriat
== L’entrepreneur dans la théorie économique ==
Dans le paradigme de l'[[école néoclassique]], il n'y a pas de place importante pour l'entrepreneur, alors que l'entrepreneuriat joue un rôle crucial dans le développement économique en stimulant la création de richesses, l'innovation, la croissance et la compétitivité. Les néo-classiques proposent une théorie de l'équilibre qui suggère que les marchés sont composés d'agents maximisants et que l'ensemble des décisions dégagent un prix de marché. Par conséquent, personne n'est capable de découvrir un mauvais alignement sur le marché qui peut être exploité et d'en tirer un profit. Ceci est dû au fait qu'à un moment donné, le marché suppose que tout le monde peut reconnaître les [[opportunité]]s, qu'elles sont immédiatement reconnues et que les transactions ont été coordonnées sans délai. Cette approche suggère donc que l'opportunité est une connaissance commune et qu'elle est évidente pour tous.


La recherche anthropologique s'est principalement concentrée sur l'étude des petites entreprises plutôt que sur l'entrepreneuriat en soi. Les anthropologues ont exploré divers aspects liés à ces petites entreprises et ont contribué à notre compréhension de leur rôle dans la société. Voici quelques domaines d'intérêt spécifiques :
Deux approches mettent cependant l'entrepreneur au coeur du sujet économique : Schumpeter et les autrichiens.


A. L'accent sur les petites entreprises plutôt que sur l'entrepreneuriat en soi :
=== L'entrepreneur chez Schumpeter ===
Les anthropologues ont porté leur attention sur les petites entreprises en tant qu'entités sociales et économiques distinctes. Ils ont cherché à comprendre comment ces petites entreprises fonctionnent, quels sont leurs défis et leurs contributions à la communauté locale.
La théorie dominante de l’entrepreneur est celle de Joseph Alois Schumpeter<ref>in ''Théorie de l’évolution économique''</ref>. C’est celle connue sous l’expression de « [[destruction créatrice]] ». Dans cette théorie, l’entrepreneur est celui qui apporte une [[innovation]]. Une innovation est un nouveau produit, ou un nouveau mode de production, ou un nouveau marché (à l’exportation par exemple). Schumpeter part du modèle d’une économie stable, ou circulaire car les mêmes échanges se reproduisent, sans innovation. Un [[cycle économique]] se répète, chacun vendant et achetant les mêmes produits ou services. A chaque cycle, les entreprises investissent le même montant, produisent les mêmes produits, et vendent la même quantité. L'économie est à l'[[équilibre]], il y a le plein emploi. Une innovation apparaît, financée par le crédit. Elle change le cycle de l’économie, qui ensuite fonctionne à nouveau de manière stable.


B. L'étude des réseaux personnels de l'entrepreneur :
C’est là bien entendu une explication théorique. L’innovation intervient n’importe quand. Un état stable de l’économie peut exister, mais le contraire également.
Les anthropologues se sont intéressés aux réseaux personnels de l'entrepreneur, c'est-à-dire aux relations qu'il entretient avec d'autres individus et organisations. Ils ont examiné comment ces réseaux influencent les opportunités d'affaires, l'accès aux ressources et les dynamiques de collaboration.


C. Le niveau d'entrepreneuriat dans différents groupes sociaux :
Ce modèle est appelé la « destruction créatrice », car des entreprises, des modes de production, d’échange, disparaissent, et d’autres apparaissent. Schumpeter s'inscrit dans l'état d'équilibre général, de [[Léon Walras]], ou [[William Stanley Jevons]], et [[Alfred Marshall]]. Ces auteurs ont développé des théories économiques mathématiques, dans lesquelles l’entrepreneur est absent. Depuis, l’entrepreneur est toujours absent des modèles économiques. On remarque que l’entrepreneur est externe aux modèles économiques. Ceux-ci raisonnent en termes de modèles, qui, par exemple, étudient les effets d’une augmentation de la dépense publique sur l’économie, les effets d’une taxe sur l’économie. L’entrepreneur est ainsi un choc externe, comme le dit par exemple [[Robert Lucas]]. L’entrepreneur permet d’élever l’optimum que peut atteindre l’économie. En langage simple, il élève le niveau que peut atteindre l’économie, en termes de salaires, de profits, de bien-être.
Une autre préoccupation de la recherche anthropologique a été d'explorer le niveau d'entrepreneuriat au sein de différents groupes sociaux. Les anthropologues ont examiné comment des facteurs tels que l'ethnie, le genre, la classe sociale ou d'autres caractéristiques peuvent influencer l'entrepreneuriat et les opportunités qui leur sont disponibles.


D. L'importance de l'entrepreneuriat dans le développement économique régional :
=== L'entrepreneur dans l'école autrichienne ===
Les anthropologues se sont également intéressés à l'impact de l'entrepreneuriat sur le développement économique régional. Ils ont étudié comment les petites entreprises contribuent à la création d'emplois, à la génération de revenus, à l'innovation et à la dynamique économique globale d'une région donnée.
L’école autrichienne d’économie intègre l’entrepreneur à la théorie économique. Entreprendre est l’action de mobiliser des moyens aujourd’hui pour des bénéfices futurs. Ludwig von Mises considère même que le terme de promoteur aurait été plus approprié. [[Jesus Huerta de Soto]] écrit ainsi :
{{citation bloc|On pourrait affirmer qu'exerce la fonction d'entrepreneur toute personne agissant en vue de modifier le présent et d'atteindre ses objectifs dans le futur|Jesus Huerta de Soto|L'école autrichienne}}
La notion de risque, d'incertitude, est le fondement de l'[[entrepreneuriat]]. L'entrepreneur investit de l'argent pour des gains futurs, nécessairement incertains. Ensuite, on peut souligner d'autres caractéristiques. Ainsi, [[Ludwig von Mises]] écrit :
{{citation bloc|Ainsi chaque fonction est nettement intégrée : l'entrepreneur gagne des profits ou supporte des pertes ; les possesseurs de moyens de production (capitaux ou terre) gagnent l'intérêt originaire ; les travailleurs gagnent des salaires. Dans ce sens, nous élaborons la construction imaginaire d'une distribution fonctionnelle en tant que différente de la distribution historique de fait.|Ludwig von Mises|L'Action humaine}}


* Louis-Paul Dana, [[1995]], "Entrepreneurship in a remote sub-arctic community”, Entrepreneurship: Theory and Practice, Vol 20, n°1, pp57-72</ref>.
[[Israel Kirzner]] développera les écrits de Mises en inventant le concept d'''[[alertness]]'', le fait d'être en alerte. L'entrepreneur repère les occasions qui se présentent. Cette définition de l’entrepreneur remonte au [[XVIIIe siècle|XVIIIème siècle]], à [[Richard Cantillon]]. Celui-ci a définit l’entrepreneur moderne. On remarquera que le mot français est repris en anglais pour le sens économique.


= Histoire de l'entrepreneuriat =
Pour l'élève de Kirzner, [[Don Lavoie]] et ses successeurs tels [[Virgil Storr]], employant la métaphore [[herméneutique]], indique que l'entrepreneur « lit » le marché comme il pourrait le faire d'un texte. L'[[entrepreneur thymo-linguistique]] relève donc des marqueurs phrastiques et paraphrastiques du marché, grâce à l'[[apprentissage]] inter-textuel, pour en synthétiser les opportunités et en anticiper les recettes futures. L'entrepreneur est [[Tolérance à l'ambiguïté|tolérant vis à vis de l’ambiguïté]] du marché parce qu'il dispose d'une certaine confiance en lui pour surmonter ce flou de signification du marché futur puisqu'il est, en infime partie, son co-créateur. Cette sensation de réussite auto-réalisatrice permet à un individu de devenir entrepreneur même dans des situations peu favorables à son épanouissement comme dans les secteurs publiques<ref>Claudine Kearney, Robert Hisrich, Frank Roche, "Facilitating public secteur corporate entrepreneurship process: a conceptual model", Journal of Enterprising Culture, Vol 15, n°3, september, pp275–299</ref>, par exemple.


En un sens tout homme ou toute femme responsable est, de fait, un '''entrepreneur''' dès lors qu'il/elle utilise son [[capital]] physique, financier ou [[capital humain|humain]] (capital corporel, social, culturel et alloue des ressources rares (son [[argent]], son temps, son [[stress entrepreneurial|stress]] en vue d'atteindre les fins qu'il s'est imposées. L'idée que certains pays manquent d'esprit d'entreprise, notamment les pays du tiers-monde, est un mythe. Depuis la naissance de l'humanité, l'entrepreneur a toujours existé même si son importance s'est plus manifestée dans les livres d'histoire avec les [[entrepreneurs du XIXème siècle]] qui nous font croire que l'entrepreneur est né avec le développement du capitalisme de la révolution indutrielle. Même s'il ne portait pas le nom d'entrepreneur, le marchand existait déjà dans l'antiquité. Et, s'il s'avère qu'il occupait une place prépondérante sur le sol terrestre, il ne faut pas oublier l'omniprésence de l'entrepreneur, marin marchand<ref>Depuis l'antiquité, le marin marchand est un expert dans l'utilisation de l'outil technologique, le bateau, dans la gestion difficile des ressources humaines, les marins, dans l'évaluation des marchandises transportées et dans la négociation avec les autorités fiscales locales et les partenaires commerciaux, les concessionnaires. Des preuves écrites confirment des échanges commerciaux à cette époque par voie maritime dans la mer Rouge, le golfe Persique et l'océan Indien, et l'archéologie seule suffit à le démontrer dans toute la zone de mer Méditerranée et dans le nord-est de l'océan Atlantique.
=== L'entrepreneur dans les autres sciences sociales ===
Il n'y a pas de portrait type de l'entrepreneur. Orvis Collins, David Moore, Darab Unwalla ([[1964]])<ref>Orvis F. Collins, David G. Moore, Darab B. Unwalla, [[1964]], "The Enterprising Man", East Lansing, M.I., Michigan State University Business Studies</ref> ont montré dès [[1964]] que les entrepreneurs ne forment pas un groupe homogène et ont souligné la nécessité de classifier et de catégoriser différents types d'entrepreneurs en fonction de divers facteurs tels que leurs motivations, leurs comportements et leurs caractéristiques. Norman Smith<ref>The Entrepreneur and his Firm ([[1967]])</ref> est un autre chercheur notable dans le domaine. Sa contribution réside dans l'identification et la catégorisation des différents types d'entrepreneurs. Son travail développe le concept d'hétérogénéité parmi les entrepreneurs et fournit un cadre pour comprendre les différents archétypes entrepreneuriaux. La typologie de Smith permet une analyse plus nuancée des entrepreneurs en fonction de leurs traits spécifiques, de leurs approches et de leurs objectifs.


Les navires qu'utilisaient les marins marchands, il y a quatre mille ans, ressemblaient, pour la plupart à des galères, avec un fond large et mâtées à la proue et à la poupe. Ils longeaient la côte durant la journée. Ils dormaient à la belle étoile sur une plage ou sous les hauts remparts d'une ville côtière. L'équipage dormait emmitouflé dans leur cape de mer, à côté des barques  à rames ou à proximité d'une petite dune. Certains navires lâchaient l'ancre dans des criques abritées. Pour ceux qui partaient vers une étendue maritime sans port ou qui étaient commandés par un capitaine insouciant, ils combattaient durant leur sommeil le courant contraire en retournant leurs rames. La levée du soleil leur donnait la montre de leur époque pour se repérer dans la période de la journée. À l'aide de la voile triangulaire, le capitaine essayait d'attraper un vent favorable pour que son navire puisse atteindre un objectif lointain. Lorsque les navires s'échouaient, les équipages attendaient la marée qui les aidaient à se remettre à flot, ou chargeaient et déchargeaient des balles de laine et des lingots de métaux, des outres d'eau et des sacs d'orge sous la direction de leur commandant, tandis que les officiers marchands étaient à terre, en ville, en train de compléter la documentation finale avec leurs agents ou de négocier des échanges commerciaux avec des concessionnaires et des autorités locaux.
Du point de vue de la psychologie entrepreneuriale, les tentatives d'essentialisation de l'entrepreneur ont abouti à une insuffisante quête de l'être idéal, voire mythique ou imaginaire tel l'[[entrepreneur heffalump]]. Dans les critères psychologiques, le créateur d'entreprise est souvent caractérisé par un locus de contrôle élevé. Dans la phase initiale de la création d'entreprise ou d'un nouveau service au sein d'une organisation existante, ou lors d'une reprise d'entreprise<ref>2010, B. Deschamps, P. Fatien, S. Geindre, "Accompagner le repreneur d’entreprise : conduire, escorter mais aussi guider", Gestion 2000, vol 27, n°3, pp77-88</ref>, l'entrepreneur est voué à une polyvalence bénéfique pour la réussite du projet, ce qui le fait qualifier souvent d'[[Entrepreneur touche à tout|homme à tout faire]] ou à tors de [[capitaine d'industrie]]. Ce principe entrepreneurial est l'essence même de l’''homo liberalis'' que veulent assujettir les [[collectivisme|collectivistes]] ou de l'[[homo œconomicus]] que les anthropologies romantiques fustigent (en faveur du don de soi, du désintéressement, de la générosité, de la [[gratuité]], etc.).  
</ref> depuis l'[[antiquité]]. Au [[Moyen-Âge|Moyen-âge]], l'[[entrepreneur médiéval|entrepreneur]] était aussi omniprésent même si le cadre institutionnel de l'époque l'a dirigé en direction de ses compétences d'innovations martiales et aux bâtiments architecturaux d'origine religieuse. Durant les temps modernes, l'entrepreneur continue d'être un sous-traitant pour les marchés publics (armement, infrastructure, assainissement des terres) d'ampleurs financières conséquentes. Dans leur ensemble, ce sont des entrepreneurs publics. Parmi eux, quelques personnalités se distinguent comme [[Humphrey Bradley]], Guillaume Boutheroue ou Pierre-Paul Riquet. L'histoire de l'entrepreneuriat montre qu'il existe autant de variétés d'entrepreneurs qu'il n'existe d'individus. Cela va à contre sens de la présentation de nombreux magazines qui aspirent volontairement à présenter la caricature<ref>Les entrepreneurs en tant que caricatures
 
L'image des entrepreneurs est souvent associée à des stéréotypes positifs tels que des visionnaires audacieux et des innovateurs créateurs d'opportunités. Cependant, derrière cette représentation idéalisée se cachent des réalités plus complexes et une ambivalence inhérente. Cette section explore l'ambivalence des entrepreneurs en tant que caricatures en examinant les stéréotypes qui leur sont attribués et les tensions entre l'image idéalisée et la réalité de l'entrepreneuriat.
 
A. Les stéréotypes associés aux entrepreneurs
 
Les entrepreneurs sont souvent sujets à des stéréotypes qui les dépeignent sous différentes facettes. Deux stéréotypes courants sont :


1. L'image de l'entrepreneur visionnaire et audacieux :
Le psychologue [[David McClelland]] ([[1963]]) s'est interrogé pour savoir pourquoi certains pays connaissent une croissance rapide dans la sphère économique à certains moments et d'autres n'y arrivent pas. Il fait l'hypothèse que certaines caractéristiques particulières chez les personnes sont responsables des changements économiques. L'anthropologie sociale a quant à elle accordé peu d'attention à l'étude de l'entrepreneuriat, mais certains des travaux pionniers les plus intéressants dans ce domaine ont été réalisés par des anthropologues tels que [[Fredrik Barth]] et [[Clifford Geertz]] ([[1963]]). Les premières études se sont principalement concentrées sur le changement social et le développement économique, mais les anthropologues sociaux se sont ensuite intéressés à l'interaction entre l'entrepreneuriat local et le modèle social de l'individu. La recherche anthropologique ultérieure s'est davantage intéressée aux petites entreprises qu'à l'entrepreneuriat en tant que tel, notamment aux très petites entreprises, et s'est concentrée sur l'entrepreneuriat en relation avec les groupes ethniques et les entreprises familiales. Parmi les thèmes examinés en anthropologie sociale, on trouve les réseaux personnels de l'entrepreneur, le niveau d'entrepreneuriat dans différents groupes sociaux et l'importance de l'entrepreneuriat dans le développement économique régional.
 
Les entrepreneurs sont souvent représentés comme des individus dotés d'une vision claire de l'avenir et capables de prendre des risques calculés pour atteindre leurs objectifs. Ils sont perçus comme des leaders inspirants, prêts à sortir des sentiers battus et à défier les conventions pour réaliser des avancées significatives.
 
2. L'entrepreneur comme innovateur et créateur d'opportunités :
 
Un autre stéréotype fréquent est celui de l'entrepreneur en tant qu'innovateur et créateur d'opportunités. Les entrepreneurs sont souvent considérés comme des agents de changement, capables de repérer des besoins non satisfaits sur le marché et de développer de nouvelles idées, produits ou services pour répondre à ces besoins. Ils sont vus comme des moteurs de l'innovation et de la croissance économique.
 
B. L'ambivalence des entrepreneurs en tant que caricatures
 
1. Les qualités positives et négatives attribuées aux entrepreneurs :
 
L'ambivalence se manifeste dans la perception des entrepreneurs, car ils sont souvent associés à la fois à des qualités positives et à des traits moins admirables. D'un côté, les entrepreneurs sont célébrés pour leur créativité, leur audace et leur persévérance. Leur capacité à prendre des décisions rapides, à relever des défis et à saisir des opportunités est largement valorisée. D'un autre côté, ils peuvent être perçus comme égoïstes, opportunistes ou prêts à tout pour réussir, parfois au détriment des autres parties prenantes ou de l'éthique des affaires.
 
2. Les tensions entre l'image idéalisée et la réalité complexe des entrepreneurs :
 
Malgré l'idéalisation des entrepreneurs en tant que visionnaires et innovateurs, la réalité de l'entrepreneuriat est souvent complexe et nuancée. Les entrepreneurs font face à de nombreux défis et risques, et leur parcours est souvent semé d'obstacles et d'échecs. L'ambivalence se manifeste dans la tension entre l'image idéalisée de l'entrepreneur et les réalités de la gestion quotidienne d'une entreprise, les contraintes financières, les incertitudes du marché et les pressions concurrentielles.
 
En somme, l'ambivalence des entrepreneurs en tant que caricatures réside dans la coexistence des stéréotypes positifs et négatifs qui leur sont associés, ainsi que dans la confrontation entre l'image idéalisée de l'entrepreneur et la réalité complexe de l'entrepreneuriat. Cette ambivalence reflète la diversité des expériences entrepreneuriales et souligne l'importance de ne pas réduire les entrepreneurs à des archétypes simplistes.
 
C. Amplification des stéréotypes culturels par la presse
 
La presse a tendance à amplifier les stéréotypes culturels liés aux entrepreneurs. Certaines représentations médiatiques peuvent véhiculer des idées préconçues sur les entrepreneurs, tels que leur apparence physique, leur genre, leur origine sociale ou leur secteur d'activité. Ces stéréotypes peuvent renforcer les inégalités et les biais existants dans l'entrepreneuriat, en excluant certaines catégories de la société et en perpétuant des normes restrictives.
 
</ref> ou le stéréotype de l'entrepreneur.
 
= L'entrepreneuriat, les organisations et les institutions =
 
L'exploration du lien entre l'entrepreneuriat, les organisations et les institutions, en mettant en évidence l'importance de l'entrepreneuriat pour le développement économique, nous permet de mieux comprendre l'interaction entre les entrepreneurs, les organisations et les institutions.
 
== Importance de l'entrepreneuriat pour le développement économique ==
 
L'entrepreneuriat joue un rôle crucial dans le développement économique en apportant plusieurs contributions significatives :
 
1. L'entrepreneuriat comme moteur de la création de richesses et d'emplois : Les entrepreneurs identifient les opportunités économiques, prennent des risques et créent de nouvelles entreprises. En développant de nouvelles idées, produits et services, ils stimulent la croissance économique et contribuent à la création d'emplois.
 
2. Le rôle des entrepreneurs dans la stimulation de l'innovation et de la croissance économique : Les entrepreneurs sont souvent à l'origine de l'innovation, en introduisant de nouvelles technologies, méthodes de production et modèles d'affaires. Leur esprit d'entreprise favorise la compétitivité et la productivité, ce qui entraîne une croissance économique durable.
 
3. L'entrepreneuriat comme facteur de concurrence et d'efficacité économique : Les entrepreneurs créent de nouvelles entreprises, ce qui entraîne une concurrence accrue sur le marché. Cette concurrence favorise l'efficacité économique en encourageant les entreprises à améliorer leurs performances, à innover et à s'adapter aux besoins changeants des consommateurs.
 
== Interaction entre les entrepreneurs, les organisations et les institutions ==
 
Les entrepreneurs interagissent avec les organisations et les institutions dans leur environnement économique, ce qui crée une dynamique complexe :
 
1. Le rôle des organisations dans la concrétisation des idées entrepreneuriales : Les entrepreneurs créent, dirigent et développent des organisations, qu'il s'agisse de petites start-ups ou de grandes entreprises. Les organisations fournissent la structure et les ressources nécessaires pour concrétiser les idées entrepreneuriales en actions tangibles.
 
2. L'influence des institutions sur les entrepreneurs et les organisations : Les institutions, telles que les lois, les réglementations et les normes sociales, définissent le cadre dans lequel les entrepreneurs et les organisations opèrent. Elles influencent les incitations, les contraintes et les comportements des acteurs économiques, et peuvent soutenir ou entraver l'entrepreneuriat en créant un environnement favorable ou restrictif.
 
3. L'entrepreneuriat comme moteur de changement institutionnel : Les entrepreneurs peuvent remettre en question les normes et les pratiques existantes, stimulant ainsi des changements institutionnels. Leur comportement entrepreneurial peut favoriser l'adoption de nouvelles réglementations, politiques et normes qui facilitent l'activité entrepreneuriale et encouragent l'innovation économique.
 
== Analyse critique de l'approche néoclassique et de son omission de l'entrepreneuriat ==
 
Une analyse critique de l'approche néoclassique de l'économie révèle une omission notable de l'entrepreneuriat, ce qui présente des limites importantes :
 
1. La négligence de l'entrepreneuriat dans la pensée économique dominante : L'approche néoclassique, axée sur l'équilibre général et l'efficience allocative, a tendance à reléguer l'entrepreneuriat à un rôle secondaire. Les manuels et les théories économiques traditionnelles accordent peu d'attention à l'entrepreneuriat, se concentrant principalement sur des concepts tels que la théorie des coûts, la demande et l'offre, et les modèles de concurrence parfaite. Cette omission de l'entrepreneuriat limite la compréhension de la réalité économique et de son dynamisme.
 
2. Les limites de l'approche néoclassique face à la complexité de l'entrepreneuriat : L'entrepreneuriat est un concept complexe et multidimensionnel qui ne peut être facilement réduit à des modèles mathématiques. Les entrepreneurs sont des acteurs hétérogènes avec des motivations, des compétences et des comportements variés. Cette diversité rend difficile l'application des approches économiques traditionnelles basées sur des hypothèses simplifiées.
 
3. L'importance d'une perspective plus complète pour comprendre l'entrepreneuriat : Une approche plus complète de l'entrepreneuriat, intégrant les dimensions institutionnelles, organisationnelles et psychologiques, permet une meilleure compréhension des processus économiques réels. En tenant compte de l'influence des institutions, de la dynamique des organisations et des motivations des entrepreneurs, on peut saisir la complexité et la variété des phénomènes entrepreneuriaux.
 
En conclusion, l'entrepreneuriat joue un rôle crucial dans le développement économique en stimulant la création de richesses, l'innovation, la croissance et la compétitivité. Les interactions entre les entrepreneurs, les organisations et les institutions façonnent le paysage économique et déterminent les possibilités et les contraintes pour les entrepreneurs. La négligence de l'entrepreneuriat dans l'approche néoclassique souligne l'importance d'adopter une perspective plus complète pour une meilleure compréhension de l'économie réelle.
 
== La tentative de catégorisation de l'entrepreneur ==
 
Orvis Collins, David Moore, Darab Unwalla ([[1964]])<ref>Orvis F. Collins, David G. Moore, Darab B. Unwalla, [[1964]], "The Enterprising Man", East Lansing, M.I., Michigan State University Business Studies</ref> ont reconnu que les entrepreneurs ne forment pas un groupe homogène. Ils ont souligné la nécessité de classifier et de catégoriser différents types d'entrepreneurs en fonction de divers facteurs tels que leurs motivations, leurs comportements et leurs caractéristiques. Cette compréhension met en évidence la diversité au sein de la communauté entrepreneuriale et souligne l'importance de reconnaître les qualités et les besoins uniques des différents types d'entrepreneurs.
 
En plus de Collins, Moore et Unwalla, Norman Smith<ref>The Entrepreneur and his Firm ([[1967]])</ref> est un autre chercheur notable dans le domaine. Sa contribution réside dans l'identification et la catégorisation des différents types d'entrepreneurs. Son travail développe le concept d'hétérogénéité parmi les entrepreneurs et fournit un cadre pour comprendre les différents archétypes entrepreneuriaux. La typologie de Smith permet une analyse plus nuancée des entrepreneurs en fonction de leurs traits spécifiques, de leurs approches et de leurs objectifs.
 
= La psychologie et l'anthropologie entrepreneuriales =
 
Il y a lieu de distinguer l'organisateur de l'entrepreneur. Collins et Moore ([[1970]]) font la différence entre les créateurs organisationnels qui créent des entreprises nouvelles et indépendantes de ceux qui assurent des fonctions entrepreneuriales dans des organisations déjà existantes.
 
Du point de vue de la psychologie entrepreneuriale<ref>Bibliographie sur la psychologie de l'entrepreneur
 
* [[2000]], Frederic Delmar, "The psychology of the entrepreneur", In: S. Carter, D. Jones-Evans, "Enterprise and Small Business", Harlow: Pearson Education
* M. Frese, [[2009]], "Toward a psychology of entrepreneurship: An action theory perspective",
Foundations and Trends in Entrepreneurship, Vol 5, pp435-494</ref>, les recherches se sont souvent penchés sur les traits de personnalités de l'entrepreneur<ref>Bibliographie sur la théorie des traits de personnalité de l'entrepreneur
 
* [[1982]], B. P. Welsch, E. C. Young, "The information source selection decision: the role of entrepreneurial personality characteristics", Journal of Small Business Management, Vol 20, pp49-57
 
* [[1991]], S. Brearley, E. Chell, J. Haworth, "The Search for Entrepreneurial Traits", In: E. Chell, dir., "The Entrepreneurial Personality: Concepts, Cases and Categories", Londres, Routledge, pp29-53
 
* [[1997]], Hermann Brandstätter, "Becoming an entrepreneur — A question of personality structure?", Journal of Economic Psychology, Vol 18, n°2–3, April, pp157-177
</ref> afin de répondre à la question : qui est l'entrepreneur ? Malheureusement, les résultats ont abouti à une insuffisante quête de l'être idéal, voire mythique ou imaginaire tel l'[[entrepreneur heffalump]]. Dans les critères psychologiques, le créateur d'entreprise est souvent caractérisé par un locus de contrôle<ref>Le locus de contrôle ou lieu de contrôle fait référence à la perception qu'ont les individus des causes de leurs conditions de vie. Le lieu de contrôle externe décrit un individu qui croit que la plupart de ses conditions de vie sont déterminées par des forces indépendantes de sa volonté, telles que des divinités, des réglementations, des gouvernements, des structures de pouvoir, des institutions, ainsi que le destin ou la chance. Le lieu de contrôle interne décrit une personne qui croit être son propre maître et peut agir pour changer ses propres conditions de vie. Le locus interne et externe peuvent être représentés sur une ligne en continuum où la plupart des individus sont situés entre les deux extrêmes du contrôle externe complet et une orientation totale du contrôle interne.
 
Aussi, pour comprendre pourquoi certaines personnes sont plus susceptibles de devenir des entrepreneurs, la recherche exploratoire sur les caractéristiques individuelles telles que le locus de contrôle peuvent permettre de comprendre le comportement entrepreneurial. Dans la mesure où les individus croient que leurs actions peuvent influencer les résultats, leur comportement entrepreneurial ne sera pas identique. Les individus avec un locus de contrôle interne croient que leurs actions peuvent influencer directement les résultats avec une activité psychologique de renforcement (L'école behavioriste en explique les circonstances. J. B. Rotter, [[1966]], "Generalized expectancies for internal versus external control of reinforcement", Psychological Monographs: General and Applied, Vol 80), tandis que les individus avec un locus de contrôle externe croient qu'ils ne peuvent pas contrôler les résultats des événements. Mais, l'activité de locus de contrôle n'agit pas mécaniquement comme pourrait le faire croire les études de laboratoire psychologiques des chercheurs béhavioristes. Le locus de contrôle s'inscrit dans le cadre fins-moyens, ce qui est observable dans la réalité entrepreneuriale où les fondateurs d'entreprises manifestent un plus grand locus de contrôle interne que les individus qui exercent dans d'autres professions. En effet, la nature même de l'entrepreneuriat exige dans certains cas, comme l'entrepreneur institutionnel, que des hommes et des femmes croient en leurs capacités d'influencer leurs environnements institutionnels sur un espace élargi et souvent discontinu.
 
* [[2017]], Olivier Brunel, Eric Michael Laviolette, Miruna Radu-Lefebvre, "Role Models and Entrepreneurial Intention: The Moderating Effects of Experience, Locus of Control and Self-Esteem", Journal of Enterprising Culture, Vol 25, n°2, June, pp149–177
 
 
</ref> élevé. Dans la phase initiale de la création d'entreprise ou d'un nouveau service au sein d'une organisation existante, ou lors d'une reprise d'entreprise<ref>2010, B. Deschamps, P. Fatien, S. Geindre, "Accompagner le repreneur d’entreprise : conduire, escorter mais aussi guider", Gestion 2000, vol 27, n°3, pp77-88</ref>, l'entrepreneur est voué à une polyvalence bénéfique pour la réussite du projet, ce qui le fait qualifier souvent d'[[Entrepreneur touche à tout|homme à tout faire]] ou à tors de capitaine d'industrie<ref>Bibliographie sur le capitaine d'industrie
 
* [[2002]], R. Dixon, "Retrospectives: Captains of Industry", Journal of Economic Perspectives, 16 (2), pp297-306
 
* [[2014]],  Florent Le  Bot, "Capitaine  d’industrie", In: P. M. Chauvin, M. Grossetti, P. P. Zalio, "dictionnaire sociologique de l’entrepreneuriat", Presses de Sciences Po, pp85-101
 
* [[2017]], Didier Chabaud, "Entrepreneur et capitaine d’industrie", In: André Tiran, Dimitri Uzunidis, dir., "Dictionnaire économique de l’entrepreneur", Classiques Garnier</ref>. Ce principe entrepreneurial est l'essence même de l’''homo liberalis'' que veulent assujettir les [[collectivisme|collectivistes]] ou de l'[[homo œconomicus]] que les anthropologies romantiques fustigent (en faveur du don de soi, du désintéressement, de la générosité, de la [[gratuité]], etc.).
 
Le psychologue [[David McClelland]] ([[1963]]) s'est interrogé pour savoir pourquoi certains pays connaissent une croissance rapide dans la sphère économique à certains moments et d'autres n'y arrivent pas. Il fait l'hypothèse que certaines caractéristiques particulières chez les personnes sont responsables des changements économiques.  Il s'écarte d'une analyse des facteurs externes tels que les conditions économiques favorables à la croissance et il a malheureusement limité son analyse aux facteurs internes, en particulier les valeurs et les motivations qui conduisent les gens à exploiter les opportunités ou les conditions favorables. Or, il s'avère que l'identification des motivations est problématique car ce que les gens peuvent dire de leurs motivations n'est pas une base fiable pour déterminer ce que sont réellement et précisément ces motivations.
 
L'anthropologie sociale a accordé peu d'attention à l'étude de l'entrepreneuriat, mais certains des travaux pionniers les plus intéressants dans ce domaine ont été réalisés par des anthropologues tels que [[Fredrik Barth]] et Clifford Geertz ([[1963]]). Les premières études se sont principalement concentrées sur le changement social et le développement économique, mais les anthropologues sociaux se sont ensuite intéressés à l'interaction entre l'entrepreneuriat local et le modèle social de l'individu. La recherche anthropologique ultérieure s'est davantage intéressée aux petites entreprises qu'à l'entrepreneuriat en tant que tel, notamment aux très petites entreprises, et s'est concentrée sur l'entrepreneuriat en relation avec les groupes ethniques et les entreprises familiales. Parmi les thèmes examinés en anthropologie sociale, on trouve les réseaux personnels de l'entrepreneur, le niveau d'entrepreneuriat dans différents groupes sociaux et l'importance de l'entrepreneuriat dans le développement économique régional.


L'historien [[Thomas Cochran]], intéressé par les mouvements de changement économique dans l'histoire ([[1965]], [[1971]]), soutient que les éléments de l'[[économie culturelle]] sont apparents physiquement dans la société mais qu'ils sont aussi et principalement présents et influents psychologiquement chez chaque individu. Dans sa théorie psychosociale, [[Everett Hagen]] ([[1962]])<ref>Dans son livre "Sur la théorie du changement social" ([[1962]]), [[Everett Hagen]] a analysé l'émergence historique de l'[[innovation]] et de la créativité technologique en Angleterre, au Japon, en Colombie et en Birmanie</ref> considère que les variables économiques jouent un rôle relativement mineur dans le développement entrepreneurial alors qu'il met l'accent sur ce qu'il appelle la personnalité<ref>[[Everett Hagen]], [[1967]], "British personality and the industrial revolution: the historical evidence", In: T. Burns, S. B. Saul, dir., "Social Theory and Economic Change", London: Tavistock</ref> innovante de l'entrepreneur rebel<ref>[[1960]], [[Everett Hagen]], "The entrepreneurs as rebel against traditional society", Human Organization, 19 (4), pp185-187</ref>. Pour lui, l'innovation implique deux étapes. La première nécessite d'arriver à une nouvelle conception mentale et la deuxième permet de la convertir en action ou en forme matérielle. L'[[histoire du business]] illustre souvent des figures entrepreneuriales importantes qui se sont rebellées contre les pratiques monopolistiques et la réglementation étatique en valorisant leurs compétences en affaires afin d'attirer de nouveaux consommateurs. [[John Arbuckle]] dans l'industrie du café constitue un tel exemple.
L'historien [[Thomas Cochran]], intéressé par les mouvements de changement économique dans l'histoire ([[1965]], [[1971]]), soutient que les éléments de l'[[économie culturelle]] sont apparents physiquement dans la société mais qu'ils sont aussi et principalement présents et influents psychologiquement chez chaque individu. Dans sa théorie psychosociale, [[Everett Hagen]] ([[1962]])<ref>Dans son livre "Sur la théorie du changement social" ([[1962]]), [[Everett Hagen]] a analysé l'émergence historique de l'[[innovation]] et de la créativité technologique en Angleterre, au Japon, en Colombie et en Birmanie</ref> considère que les variables économiques jouent un rôle relativement mineur dans le développement entrepreneurial alors qu'il met l'accent sur ce qu'il appelle la personnalité<ref>[[Everett Hagen]], [[1967]], "British personality and the industrial revolution: the historical evidence", In: T. Burns, S. B. Saul, dir., "Social Theory and Economic Change", London: Tavistock</ref> innovante de l'entrepreneur rebel<ref>[[1960]], [[Everett Hagen]], "The entrepreneurs as rebel against traditional society", Human Organization, 19 (4), pp185-187</ref>. Pour lui, l'innovation implique deux étapes. La première nécessite d'arriver à une nouvelle conception mentale et la deuxième permet de la convertir en action ou en forme matérielle. L'[[histoire du business]] illustre souvent des figures entrepreneuriales importantes qui se sont rebellées contre les pratiques monopolistiques et la réglementation étatique en valorisant leurs compétences en affaires afin d'attirer de nouveaux consommateurs. [[John Arbuckle]] dans l'industrie du café constitue un tel exemple.
= La sociologie entrepreneuriale =


Alexander Gerschenkron ([[1954]])<ref>Alexander Gerschenkron, [[1954]], "Social Attitudes, Entrepreneurship and Economic Development", Explorations in Entrepreneurial History, Vol VI, pp1-19</ref>, à contre-courant du mouvement de la sociologie de l'entrepreneur, dès l'après-guerre, a tenté de dépasser les perceptions sursocialisées de l'entrepreneur qui étaient associées aux travaux des historiens de l'économie. Il a identifié la nécessité d'un nouvel équilibre entre l'agent et son contexte. Influencé en partie par les travaux de [[Joseph Schumpeter]], il s'est intéressé au comportement déviant de l'entrepreneur, au sens d'un comportement différent de ce qui est socialement prescrit. La déviance, soutient-il, est une influence déterminante du comportement entrepreneurial, et elle n'a d'importance que parce qu'elle se produit malgré la résistance de l'environnement. L'entrepreneur héroïque et innovateur de Joseph Schumpeter semblerait quelque peu banal s'il n'avait pas à affronter l'hostilité et la résistance au changement de la part d'une partie de la population. Cependant, Alexander Gerschenkron affirme que s'il peut être logique de tenir pour acquis un système dominant de valeurs sociales dans certaines situations historiques, il est beaucoup moins satisfaisant d'accepter le comportement déviant de l'entrepreneur comme acquis sans analyser le contexte économique, historique et sociologique. Il propose une approche institutionnaliste qui nécessite une compréhension du comportement humain fortement pour l'analyse de l'entrepreneuriat car celui-ci est fortement influencé par les spécificités du contexte institutionnel.
Alexander Gerschenkron ([[1954]])<ref>Alexander Gerschenkron, [[1954]], "Social Attitudes, Entrepreneurship and Economic Development", Explorations in Entrepreneurial History, Vol VI, pp1-19</ref>, à contre-courant du mouvement de la sociologie de l'entrepreneur, dès l'après-guerre, a tenté de dépasser les perceptions sursocialisées de l'entrepreneur qui étaient associées aux travaux des historiens de l'économie. Il a identifié la nécessité d'un nouvel équilibre entre l'agent et son contexte. Influencé en partie par les travaux de [[Joseph Schumpeter]], il s'est intéressé au comportement déviant de l'entrepreneur, au sens d'un comportement différent de ce qui est socialement prescrit. La déviance, soutient-il, est une influence déterminante du comportement entrepreneurial, et elle n'a d'importance que parce qu'elle se produit malgré la résistance de l'environnement. L'entrepreneur héroïque et innovateur de Joseph Schumpeter semblerait quelque peu banal s'il n'avait pas à affronter l'hostilité et la résistance au changement de la part d'une partie de la population. Cependant, Alexander Gerschenkron affirme que s'il peut être logique de tenir pour acquis un système dominant de valeurs sociales dans certaines situations historiques, il est beaucoup moins satisfaisant d'accepter le comportement déviant de l'entrepreneur comme acquis sans analyser le contexte économique, historique et sociologique. Il propose une approche institutionnaliste qui nécessite une compréhension du comportement humain fortement pour l'analyse de l'entrepreneuriat car celui-ci est fortement influencé par les spécificités du contexte institutionnel.
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* [[1990]], [[Howard Aldrich]], Roger Waldinger, "Ethnicity and Entrepreneurship", Annual Review of Sociology, Vol 16, pp111–135
* [[1990]], [[Howard Aldrich]], Roger Waldinger, "Ethnicity and Entrepreneurship", Annual Review of Sociology, Vol 16, pp111–135
</ref>, de l'[[entrepreneur migrant]] et de l'[[born global|entrepreneur né mondialisé]]. D'où les questions qui se posent sur l'aide des entrepreneurs par l'Etat.


= L'Etat doit-il aider les entrepreneurs ? =
* [[2007]], G. A. Brenner, T. V. Menzies, L. Filion, C. Perreault, C. Ramangalahy, "Social capital and ethnic business performance: entrepreneurs from four ethnic groups in Canada", International Journal of Business and Globalization, vol 1, n°2, pp145-160</ref>, de l'[[entrepreneur migrant]] et de l'[[entrepreneur né mondialisé]].


La tâche des hommes de l'Etat est de na pas perturber le [[processus du marché]] en minant la capacité entrepreneuriale<ref>La capacité d'entreprendre découle en partie de l'utilisation des connaissances. Les gens d'action qui perçoivent et réagissent à la connaissance le font de diverses manières ; chacun intériorise les connaissances d'une manière potentiellement différente. L'entrepreneur se distancie du manager par ses propres pratiques à l'intérieur et à l'extérieur de l'entreprise. Des capacités différentes pour le travail de routine de la gestion se traduisent simplement par un succès différentiel dans ce que font tous les gestionnaires, tandis que des capacités entrepreneuriales différentes signifient que certaines personnes sont capables d'entreprendre des incertitudes liées à ce qui n'a pas été fait auparavant. Surmonter ces difficultés liées au changement de pratique est la fonction principale, voire unique, de l'entrepreneur.
== Histoire de l'entrepreneuriat ==


: Bibliographie sur la capacité entrepreneuriale
En un sens, tout homme est, de fait, un entrepreneur dès lors qu'il/elle utilise son [[capital]] physique, financier ou [[capital humain|humain]] (capital corporel, social, culturel et alloue des ressources rares (son [[argent]], son temps, son [[stress entrepreneurial|stress]] en vue d'atteindre les fins qu'il s'est imposées. L'idée que certains pays manquent d'esprit d'entreprise, notamment les pays du tiers-monde, est un mythe. Depuis la naissance de l'humanité, l'entrepreneur a toujours existé même si son importance s'est plus manifestée dans les livres d'histoire avec les [[entrepreneurs du XIXème siècle]] qui nous font croire que l'entrepreneur est né avec le développement du [[capitalisme]] de la [[révolution industrielle]]. Même s'il ne portait pas le nom d'entrepreneur, le marchand existait déjà dans l'Antiquité. Et, s'il s'avère qu'il occupait une place prépondérante sur le sol terrestre, il ne faut pas oublier l'omniprésence de l'entrepreneur, marin marchand<ref>Depuis l'Antiquité, le marin marchand est un expert dans l'utilisation de l'outil technologique, le bateau, dans la gestion difficile des ressources humaines, les marins, dans l'évaluation des marchandises transportées et dans la négociation avec les autorités fiscales locales et les partenaires commerciaux, les concessionnaires. Des preuves écrites confirment des échanges commerciaux à cette époque par voie maritime dans la mer Rouge, le golfe Persique et l'océan Indien, et l'archéologie seule suffit à le démontrer dans toute la zone de mer Méditerranée et dans le nord-est de l'océan Atlantique.


* [[1954]], [[Yale Brozen]], "Determinants of Entrepreneurial Ability", Social Research, Vol 21, n°1, pp339-
Les navires qu'utilisaient les marins marchands, il y a quatre mille ans, ressemblaient, pour la plupart à des galères, avec un fond large et mâtées à la proue et à la poupe. Ils longeaient la côte durant la journée. Ils dormaient à la belle étoile sur une plage ou sous les hauts remparts d'une ville côtière. L'équipage dormait emmitouflé dans leur cape de mer, à côté des barques  à rames ou à proximité d'une petite dune. Certains navires lâchaient l'ancre dans des criques abritées. Pour ceux qui partaient vers une étendue maritime sans port ou qui étaient commandés par un capitaine insouciant, ils combattaient durant leur sommeil le courant contraire en retournant leurs rames. La levée du soleil leur donnait la montre de leur époque pour se repérer dans la période de la journée. À l'aide de la voile triangulaire, le capitaine essayait d'attraper un vent favorable pour que son navire puisse atteindre un objectif lointain. Lorsque les navires s'échouaient, les équipages attendaient la marée qui les aidaient à se remettre à flot, ou chargeaient et déchargeaient des balles de laine et des lingots de métaux, des outres d'eau et des sacs d'orge sous la direction de leur commandant, tandis que les officiers marchands étaient à terre, en ville, en train de compléter la documentation finale avec leurs agents ou de négocier des échanges commerciaux avec des concessionnaires et des autorités locaux.
</ref> depuis l'[[antiquité]].


* [[1981]], J. H. Atkinson, D. J. Brown, "Cash and share renting: An empirical test of the link between entrepreneurial ability and contractual choice", Bell Journal of Economics, Vol 12, pp296–299
Au [[Moyen Âge]], l'[[entrepreneur médiéval|entrepreneur]] était aussi omniprésent même si le cadre institutionnel de l'époque l'a dirigé en direction de ses compétences d'innovations martiales et aux bâtiments architecturaux d'origine religieuse. Durant les temps modernes, l'entrepreneur continue d'être un sous-traitant pour les marchés publics (armement, infrastructure, assainissement des terres) d'ampleurs financières conséquentes. Dans leur ensemble, ce sont des entrepreneurs publics. Parmi eux, quelques personnalités se distinguent comme [[Humphrey Bradley]], Guillaume Boutheroue ou Pierre-Paul Riquet. L'histoire de l'entrepreneuriat montre qu'il existe autant de variétés d'entrepreneurs qu'il n'existe d'individus. Cela va à contre sens de la présentation de nombreux magazines qui aspirent volontairement à présenter la caricature<ref>Les entrepreneurs en tant que caricatures


* [[1990]], Raphael Amit, Lawrence Glosten, Eitan Muller, "Entrepreneurial Ability, Venture Investments, and Risk Sharing", Management Science, Vol 36, n°10, Oct., pp1232-1245
L'image des entrepreneurs est souvent associée à des stéréotypes positifs tels que des visionnaires audacieux et des innovateurs créateurs d'opportunités. Cependant, derrière cette représentation idéalisée se cachent des réalités plus complexes et une ambivalence inhérente. Cette section explore l'ambivalence des entrepreneurs en tant que caricatures en examinant les stéréotypes qui leur sont attribués et les tensions entre l'image idéalisée et la réalité de l'entrepreneuriat.


* [[2016]], Minghu Gao, Hao Jiao, Dan Yang, Peihong Xi, Yibing Wu, "Entrepreneurial ability and technological innovation: Evidence from publicly listed companies in an emerging economy", Technological Forecasting and Social Change, Vol 112, November, pp164-170
A. Les stéréotypes associés aux entrepreneurs


</ref> des individus. Les règles du jeu fixées par l'Etat, auxquelles tous les participants doivent se soumettre dans le processus du marché, doivent être prévisibles, en éliminant les privilèges ou les aides spéciales accordées par le gouvernement. Un gouvernement libéral doit avoir le courage<ref>Bill Flax, [[2010]], "The Courage to Do Nothing. A Moral Defense of Markets and Freedom", Tate Publishing, Mustang (Oklahoma)</ref> de ne rien faire malgré la pression de la population qui le pousse à intervenir. Il n'est pas celui qui aide les chefs d'entreprises, c'est celui  qui évite de leur compliquer la tâche en créant plus d'incertitude<ref>Le comportement entrepreneurial implique d’investir une proportion importante de ressources dans un projet à forte probabilité d’échec. Ainsi, un trait important que les chefs d’entreprise doivent incarner est une forte capacité à déterminer la bonne stratégie pour leurs entreprises face à l’incertitude.</ref> qu'il n'existe déjà dans leur [[jugement entrepreneurial|jugement]]. Ce dernier facteur n'est pas un point mineur pour encourager l'émergence d'entrepreneurs productifs. Comme l'a souligné Magnus Henrekson<ref>Magnus Henrekson, 2005, "Entrepreneurship: A Weak Link in the Welfare State?”, Industrial and Corporate Change, Vol 14, n°3, p19</ref>, il ne doit pas y avoir d'aide sociale ou d'assurance qui décourage la recherche de nouvelles opportunités pour générer un profit. Dans les pays où il existe un degré élevé d'intervention de l'Etat soit par des subventions, soit par une assurance chômage, des attentes négatives sont générées en ce qui concerne la possibilité d'émergence d'entrepreneurs, car ce type de mesures décourage la recherche de nouvelles opportunités à générer un moyen de subsistance, puisqu'il est garanti par l'Etat ou par équivalence, les partenaires sociaux. Un autre biais de l'intervention de l'État est la facilitation involontaire ou l'ascension contrariée de l'[[entrepreneur évasif]].
Les entrepreneurs sont souvent sujets à des stéréotypes qui les dépeignent sous différentes facettes. Deux stéréotypes courants sont : les entrepreneurs sont souvent représentés comme des individus dotés d'une vision claire de l'avenir et capables de prendre des risques calculés pour atteindre leurs objectifs. Ils sont perçus comme des leaders inspirants, prêts à sortir des sentiers battus et à défier les conventions pour réaliser des avancées significatives. Un autre stéréotype fréquent est celui de l'entrepreneur en tant qu'innovateur et créateur d'opportunités. Les entrepreneurs sont souvent considérés comme des agents de changement, capables de repérer des besoins non satisfaits sur le marché et de développer de nouvelles idées, produits ou services pour répondre à ces besoins. Ils sont vus comme des moteurs de l'innovation et de la croissance économique.


Les pouvoirs publiques s'intéressent à l'entreprise car celle-ci est un vecteur influent dans l'opinion publique sur le niveau de l'emploi. Par conséquent, la stimulation de la création d'emploi<ref>Bibliographie sur la création d'emploi
B. L'ambivalence des entrepreneurs en tant que caricatures


* [[1989]], J-C Ettinger, "Stimuler la création d'emploi par la création d'entreprise", Revue Française de Gestion, n°73, pp56-61
L'ambivalence se manifeste dans la perception des entrepreneurs, car ils sont souvent associés à la fois à des qualités positives et à des traits moins admirables. D'un côté, les entrepreneurs sont célébrés pour leur créativité, leur audace et leur persévérance. Leur capacité à prendre des décisions rapides, à relever des défis et à saisir des opportunités est largement valorisée. D'un autre côté, ils peuvent être perçus comme égoïstes, opportunistes ou prêts à tout pour réussir, parfois au détriment des autres parties prenantes ou de l'éthique des affaires.


* [[1990]], Michael J. Daly, Colin C. Gallagher, Jeremy C. Thomason, "The Growth of UK Companies 1985−87 and their Contribution to Job Creation", Small Business Economics, Vol 3, n°4, pp269−286</ref> par tous les moyens est largement adoptée par tous les gouvernements dans le monde. Les politiques publiques entrepreneuriales<ref>La volonté des politiques publiques entrepreneuriales fait partie des actions qui consistent à dynamiser le territoire local et de l'aménager.</ref> ont la fâcheuse tendance à s'inviter dans le terreau de la création, de la transmission, de la reprise et du développement des entreprises, ce qui représente concrètement un magma de textes inextricables et incompréhensibles par les acteurs entrepreneuriaux avec un lot d'intervenants divers sur le terrain. Or, cela peut saper la richesse de l'[[écosystème entrepreneurial]] potentiel ou existant. En dépit de nombreux efforts financiers (corollaire à l'augmentation fiscale pour tous), d'agences et d'association subventionnées largement propagées sur le territoire et du soutien offert par diverses collectivités locales et le gouvernement central, on constate que la majorité des jeunes sont faiblement disposés à passé au statut d'entrepreneur en adoptant les contraintes administratives qu'impliquent une activité entrepreneuriale<ref>Bibliographie sur l'activité entrepreneuriale
Malgré l'idéalisation des entrepreneurs en tant que visionnaires et innovateurs, la réalité de l'entrepreneuriat est souvent complexe et nuancée. Les entrepreneurs font face à de nombreux défis et risques, et leur parcours est souvent semé d'obstacles et d'échecs. L'ambivalence se manifeste dans la tension entre l'image idéalisée de l'entrepreneur et les réalités de la gestion quotidienne d'une entreprise, les contraintes financières, les incertitudes du marché et les pressions concurrentielles.


* [[2009]], N. Bosma, V. Schutjens, "Mapping entrepreneurial activity and entrepreneurial attitudes in European regions”, International Journal of Entrepreneurship and Small Business, Vol 7, n°2, pp191-213
Cette ambivalence reflète la diversité des expériences entrepreneuriales et souligne l'importance de ne pas réduire les entrepreneurs à des archétypes simplistes, parfois amplifiés par les [[média]]s.


* [[2011]],
</ref> ou le stéréotype de l'entrepreneur.
** N. Bosma, V. Schutjens, "Understanding regional variation in entrepreneurial activity and entrepreneurial attitude in Europe", Ann. Reg. Sci., Vol 47, pp711–742
** D. Ribeiro-Soriano, P. H. Thornton, D. Urbano, "Socio-cultural factors and entrepreneurial activity: an overview", International Small Business Journal, 29(2), pp105–118


* [[2014]], L. Chang, "The difference of social cultural traits influence rural entrepreneurial activity", Stud. Sci. Sci., Vol 32, pp1888–1896</ref> comme une option de [[carrière]] en raison des risques associés. La plupart d'entre eux la considèrent comme une dernière option et sont plus enclins à privilégier l'emploi salarié dans les organisations gouvernementales, publiques ou privées.
Exemples d'entrepreneurs
 
* [[XVe siècle]] : [[Jacques Cœur]]
Les commentaires des journalistes et de l'opinion publique, fondée trop hâtivement par la réaction que par la réflexion économique, se plaignent à tors, mais trop souvent, que le dispositif d’aide des politiques publiques entrepreneuriales n’est pas suffisant pour assurer les conditions de pérennisation des entreprises nouvellement créées. Ce qui conduit les autorités publiques de faire encore plus de saupoudrage avec des mesurettes de politiques publiques entrepreneuriales.
* [[XVIe siècle]] : [[Humphrey Bradley]], [[Jacob Fugger]]
 
* [[XVIIIe siècle]] : [[James Watt]]
= Considérations de l'entrepreneur dans les théories =
* [[XIXe siècle]] : [[Jean Dollfus]], [[Charles Christofle]], [[Thierry Hermès]], [[Charles de Wendel]], [[Cornelius Vanderbilt]], [[Madam C.J. Walker]], [[Jacques-Rose Récamier]], [[René Panhard]], [[Fred Harvey]]
 
* [[XXe siècle]] : [[Giovanni Agnelli]], [[Steve Jobs]], [[Bernard Arnault]], [[Richard Branson]], [[Yvon Gattaz]], [[Charles Gave]], [[François de Wendel]], [[Louis Renault]]
== Les thèmes des auteurs de la pensée entrepreneuriale==
* [[XXIe siècle]] : [[Elon Musk]], [[Peter Thiel]]


== Thèmes et auteurs de la pensée entrepreneuriale ==
* L'entrepreneur est la personne qui assume le risque associé à l'incertitude ([[Richard Cantillon]], [[Johann Heinrich von Thünen]], [[Hans von Mangoldt]], [[Adolph Riedel]], [[John Stuart Mill]], [[Frederick Hawley]], [[Frank Knight]], [[Ludwig von Mises]], [[George Shackle]], Charles A. Tuttle<ref>Charles Tuttle a été nommé professeur d'économie et de sciences sociales à l'université Wesleyan en [[1913]]. Auparavant, il enseignait à l'Amherst College. Il a obtenu son diplôme LLD en juin 1913 du Wabash college. Contrairement à d'autres théoriciens de l'entrepreneuriat, Charles Tuttle a utilisé une description très stricte de l'entrepreneuriat. Il considérait l'entrepreneur comme un propriétaire responsable de l'incertitude. En se différenciant des économistes classiques comme Adam Smith ou de Turgot, Charles Tuttle affirmait que les pratiques commerciales dominantes de l'époque expliquent l'incapacité de ces auteurs de différencier la fonction du capitaliste de celle de l'entrepreneur. En Angleterre et en France, à cette époque, en effet, la possession de capitaux était la condition préalable pour devenir [[chef d'entreprise]] indépendant. Ce fait se reflète dans les écrits de [[Turgot]] et de Smith, qui considéraient chacun la propriété du capital comme allant de soi pour devenir entrepreneur.
* L'entrepreneur est la personne qui assume le risque associé à l'incertitude ([[Richard Cantillon]], [[Johann Heinrich von Thünen]], [[Hans von Mangoldt]], [[Adolph Riedel]], [[John Stuart Mill]], [[Frederick Hawley]], [[Frank Knight]], [[Ludwig von Mises]], [[George Shackle]], Charles A. Tuttle<ref>Charles Tuttle a été nommé professeur d'économie et de sciences sociales à l'université Wesleyan en [[1913]]. Auparavant, il enseignait à l'Amherst College. Il a obtenu son diplôme LLD en juin 1913 du Wabash college. Contrairement à d'autres théoriciens de l'entrepreneuriat, Charles Tuttle a utilisé une description très stricte de l'entrepreneuriat. Il considérait l'entrepreneur comme un propriétaire responsable de l'incertitude. En se différenciant des économistes classiques comme Adam Smith ou de Turgot, Charles Tuttle affirmait que les pratiques commerciales dominantes de l'époque expliquent l'incapacité de ces auteurs de différencier la fonction du capitaliste de celle de l'entrepreneur. En Angleterre et en France, à cette époque, en effet, la possession de capitaux était la condition préalable pour devenir [[chef d'entreprise]] indépendant. Ce fait se reflète dans les écrits de [[Turgot]] et de Smith, qui considéraient chacun la propriété du capital comme allant de soi pour devenir entrepreneur.


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* L'influence de la marginalité sociale sur l'émergence de l'entrepreneuriat ([[Werner Sombart]], [[Bert F. Hoselitz]], F. V. Young)
* L'influence de la marginalité sociale sur l'émergence de l'entrepreneuriat ([[Werner Sombart]], [[Bert F. Hoselitz]], F. V. Young)


* L'entrepreneur est un décideur ([[Richard Cantillon]], [[Carl Menger]], [[Alfred Marshall]], [[Friedrich Wieser]], Amasa Walker, Francis Walker<ref>Francis Walker fut le premier président de l'American Economics Association. Il a décrit l'entrepreneur comme étant un décideur et un leader. Il a séparé la propriété du capital des responsabilités de l'entrepreneur. Les entrepreneurs choisissent et désinvestissent la production pour organiser et contrôler la machine industrielle. Chez cet auteur, le profit est traité comme une rente. En effet, le travail de l'entrepreneur est de type supérieur car il est capable d'extraire une rente supplémentaire des travailleurs et d'autres facteurs de production. Francis A. Walker considère l'entrepreneur comme celui qui est doté de capacités supérieures à la moyenne dans la tâche d'organiser et de coordonner les facteurs de production. Parmi les différents facteurs de production, la terre, le travail et le capital, il ajoute celui de l'esprit entrepreneurial. L'entrepreneur est donc un pionnier, un leader et un capitaine d'industrie. Par conséquent, le profit que l'entrepreneur obtient dépend de son efficacité et de son talent supérieur.
* L'entrepreneur est un décideur ([[Richard Cantillon]], [[Carl Menger]], [[Alfred Marshall]], [[Friedrich Wieser]], Amasa Walker, [[Francis Walker]], [[John Maynard Keynes]], [[Ludwig von Mises]], [[George Shackle]], [[Theodore Schultz]]).
 
* [[1979]], Steve B. Cord, [https://archive.org/details/criticsofhenryge0000unse/page/7/mode/1up "Walker. The general leads the charge"], In: [[Robert V. Andelson]], dir., [https://archive.org/details/criticsofhenryge0000unse/page/7/mode/1up "Critics of Henry George: a centenary appraisal of their strictures on Progress and poverty"], Associated University Press, pp178-186</ref>, [[John Maynard Keynes]], [[Ludwig von Mises]], [[George Shackle]], [[Theodore Schultz]]).


* L'entrepreneur est un leader industriel, un capitaine d'industrie : ([[Jean-Baptiste Say]], [[Henri de Saint-Simon]], Amasa Walker, Francis Walker, [[Alfred Marshall]], [[Friedrich Wieser]], [[Werner Sombart]], [[Max Weber]], [[Joseph Schumpeter]]).
* L'entrepreneur est un leader industriel, un [[capitaine d'industrie]] : ([[Jean-Baptiste Say]], [[Henri de Saint-Simon]], Amasa Walker, [[Francis Walker]], [[Alfred Marshall]], [[Friedrich Wieser]], [[Werner Sombart]], [[Max Weber]], [[Joseph Schumpeter]]).


* L'entrepreneur est un gestionnaire ou un surintendant ([[Jean-Baptiste Say]], [[John Stuart Mill]], [[Alfred Marshall]], [[Carl Menger]], [[William Baumol]], [[Fritz Machlup]]).
* L'entrepreneur est un gestionnaire ou un surintendant ([[Jean-Baptiste Say]], [[John Stuart Mill]], [[Alfred Marshall]], [[Carl Menger]], [[William Baumol]], [[Fritz Machlup]]).
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* L'entrepreneur est une personne qui n'est pas obligatoirement détenteur du capital ([[John B. Clark]], [[Joseph Schumpeter]], [[Israel Kirzner]])
* L'entrepreneur est une personne qui n'est pas obligatoirement détenteur du capital ([[John B. Clark]], [[Joseph Schumpeter]], [[Israel Kirzner]])


* L'entrepreneur est un employeur de facteurs de production (Amasa Walker, Francis Walker, [[Friedrich Wieser]], [[John Maynard Keynes]]).
* L'entrepreneur est un employeur de facteurs de production (Amasa Walker, [[Francis Walker]], [[Friedrich Wieser]], [[John Maynard Keynes]]).


* L'entrepreneur est un contracteur ([[Jeremy Bentham]]).
* L'entrepreneur est un contracteur ([[Jeremy Bentham]]).
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* L'entrepreneur est intégré dans un contexte institutionnel et culturel : [[Don Lavoie]], [[Peter Boettke]], [[Arthur Cole]]
* L'entrepreneur est intégré dans un contexte institutionnel et culturel : [[Don Lavoie]], [[Peter Boettke]], [[Arthur Cole]]
== Les auteurs de la pensée entrepreneuriale ==


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= La perspective autrichienne de l'entrepreneur =
== L'État doit-il aider les entrepreneurs ? ==
L'entrepreneuriat étant largement vu comme positif et souhaitable, la tentation est grande chez les politiques de se positionner comme ses défenseurs et de l'encourager. La tâche des hommes de l'État est de ne pas perturber le [[processus du marché]] en minant la capacité entrepreneuriale des individus. Les règles du jeu fixées par l'Etat, auxquelles tous les participants doivent se soumettre dans le processus du marché, doivent être prévisibles, en éliminant les privilèges ou les aides spéciales accordées par le gouvernement. Un gouvernement libéral doit avoir le courage<ref>Bill Flax, [[2010]], "The Courage to Do Nothing. A Moral Defense of Markets and Freedom", Tate Publishing, Mustang (Oklahoma)</ref> de ne rien faire malgré la pression de la population qui le pousse à intervenir. Il n'est pas celui qui aide les chefs d'entreprises, c'est celui  qui évite de leur compliquer la tâche en créant plus d'incertitude<ref>Le comportement entrepreneurial implique d’investir une proportion importante de ressources dans un projet à forte probabilité d’échec. Ainsi, un trait important que les chefs d’entreprise doivent incarner est une forte capacité à déterminer la bonne stratégie pour leurs entreprises face à l’incertitude.</ref> qu'il n'existe déjà dans leur [[jugement entrepreneurial|jugement]]. Ce dernier facteur n'est pas un point mineur pour encourager l'émergence d'entrepreneurs productifs. Comme l'a souligné Magnus Henrekson<ref>Magnus Henrekson, 2005, "Entrepreneurship: A Weak Link in the Welfare State?”, Industrial and Corporate Change, Vol 14, n°3, p19</ref>, il ne doit pas y avoir d'[[aide sociale]] ou d'assurance qui décourage la recherche de nouvelles opportunités pour générer un profit. Dans les pays où il existe un degré élevé d'intervention de l'Etat soit par des subventions, soit par une assurance chômage, des attentes négatives sont générées en ce qui concerne la possibilité d'émergence d'entrepreneurs, car ce type de mesures décourage la recherche de nouvelles opportunités à générer un moyen de subsistance, puisqu'il est garanti par l'Etat ou par équivalence, les partenaires sociaux. Un autre biais de l'intervention de l'État est la facilitation involontaire ou l'ascension contrariée de l'[[entrepreneur évasif]].


Alors que l'[[esprit d'entreprise]] a joué un rôle de premier plan dans la théorie économique dès son émergence, à partir de la Seconde Guerre mondiale, l'entrepreneur a disparu des articles scientifiques et dans les manuels scolaires économiques. Au fur et à mesure que le langage de l'économie devenait de plus en plus formel et stylisé, les économistes furent attirés par des concepts très abstraits pour évoquer le marché et la concurrence tels que le modèle de l'équilibre général dans une concurrence pure et parfaite. Il était tout simplement trop difficile d'intégrer un acteur créatif<ref>L'école autrichienne d'économie accorde une grande importance au rôle de l'entrepreneur créatif en tant que figure centrale des interactions économiques. Selon cette école de pensée, l'entrepreneur n'est pas seulement un participant passif à l'économie, mais un agent actif qui stimule l'activité et le progrès économiques.
Les pouvoirs publics s'intéressent à l'entreprise car celle-ci est un vecteur influent dans l'opinion publique sur le niveau de l'emploi. Par conséquent, la stimulation de la création d'emploi ont la fâcheuse tendance à s'inviter dans le terreau de la création, de la transmission, de la reprise et du développement des entreprises, ce qui représente concrètement un magma de textes inextricables et incompréhensibles par les acteurs entrepreneuriaux avec un lot d'intervenants divers sur le terrain. Or, cela peut saper la richesse de l'[[écosystème entrepreneurial]] potentiel ou existant. En dépit de nombreux efforts financiers (corollaire à l'augmentation fiscale pour tous), d'agences et d'association subventionnées largement propagées sur le territoire et du soutien offert par diverses collectivités locales et le gouvernement central, on constate que la majorité des jeunes sont faiblement disposés à passé au statut d'entrepreneur en adoptant les contraintes administratives qu'impliquent une [[activité entrepreneuriale]] comme une option de [[carrière]] en raison des risques associés. La plupart d'entre eux la considèrent comme une dernière option et sont plus enclins à privilégier l'emploi salarié dans les organisations gouvernementales, publiques ou privées.


Dans la perspective autrichienne, l'entrepreneur est considéré comme quelqu'un qui est attentif aux [[opportunités]], possède une vision unique et dispose de la capacité de prendre des risques. Ce rôle entrepreneurial va au-delà de la simple gestion des ressources ou de l'organisation de la production ; il s'agit d'identifier les besoins du marché et de créer des solutions innovantes pour répondre à ces besoins.
Les commentaires des journalistes et de l'opinion publique, fondée trop hâtivement par la réaction que par la réflexion économique, se plaignent à tors, mais trop souvent, que le dispositif d’aide des politiques publiques entrepreneuriales n’est pas suffisant pour assurer les conditions de pérennisation des entreprises nouvellement créées. Ce qui conduit les autorités publiques de faire encore plus de saupoudrage avec des mesurettes de politiques publiques entrepreneuriales.
 
L'entrepreneur créatif est considéré comme un individu dynamique qui apporte le changement et stimule la croissance économique. En introduisant de nouveaux produits, services et modèles commerciaux, les entrepreneurs perturbent les conditions de marché existantes et génèrent de la valeur économique. Ils jouent un rôle essentiel dans l'allocation efficace des ressources et la réponse aux préférences changeantes des consommateurs.
 
Contrairement à d'autres théories économiques qui peuvent se concentrer sur les forces impersonnelles du marché ou l'intervention gouvernementale, l'école autrichienne met en évidence la nature subjective de la prise de décision économique. Les connaissances subjectives, l'intuition et la prévoyance de l'entrepreneur sont considérées comme des facteurs clés pour façonner les résultats économiques. On pense qu'ils ont une compréhension approfondie des circonstances et du contexte spécifiques dans lesquels ils opèrent, ce qui leur permet de prendre des décisions éclairées qui mènent au succès.
 
En outre, l'école autrichienne reconnaît que le processus entrepreneurial est intrinsèquement incertain. Les entrepreneurs sont confrontés à des risques et à des incertitudes lorsqu'ils se lancent dans de nouvelles entreprises ou introduisent des idées novatrices. Ils portent la responsabilité de leurs décisions et doivent naviguer à travers les fluctuations du marché, les avancées technologiques et l'évolution des préférences des consommateurs. Ce comportement à risque est considéré comme un moteur du progrès économique et de l'innovation.
 
En plaçant l'entrepreneur créatif au centre des interactions économiques, l'école autrichienne souligne l'importance de l'action individuelle et de la prise de décision décentralisée dans la conduite du développement économique. Il rejette la notion d'un planificateur central ou d'une autorité comme principal moteur de l'activité économique et met plutôt l'accent sur la nature spontanée et dynamique du processus de marché.


Dans l'ensemble, le point de vue de l'école autrichienne sur l'entrepreneur créatif en tant que principal protagoniste des interactions économiques met en évidence le rôle crucial de l'initiative individuelle, de l'innovation et de la prise de risque dans la croissance économique et la prospérité.</ref>, dynamique, coordonnateur ou perturbateur dans l'analyse. La microéconomie est devenue une description de divers états d'équilibre (existence, stabilité), et il n'y avait aucune place pour un entrepreneur. Pour les Autrichiens, en revanche, l'entrepreneur en tant que spéculateur, coordinateur et innovateur<ref>Les innovations de l'entrepreneur doivent répondre aux désirs des consommateurs, sinon, il ne risque pas de prospérer. Le marché encourage l'innovation, mais il récompense uniquement ceux qui répondent aux demandes des consommateurs. Lorsque l'entrepreneur perd l'étincelle créative ou lorsqu'il ignore les souhaits de ses clients, il met en danger la vie de son entreprise.
== Citations ==
* ''« Un entrepreneur, un vrai entrepreneur, n’est pas une simple machine enregistreuse de coûts qui seraient déterminés par ailleurs à partir de données purement techniques (comme s’il existait une seule manière de produire un bien donné). C’est quelqu’un qui regarde un [[marché]], essaie d’en prévoir l’évolution, détermine la nature et le [[prix]] de ce qu’il veut vendre et cherche ensuite les moyens de produire de la manière la plus économique, c’est-à-dire évitant de gaspiller des ressources qui sont nécessairement rares, afin d’obtenir une probabilité de [[profit]] aussi élevée que possible. »'' ([[Pascal Salin]])
* ''« L'[[entreprise]], c'est l'organisme économique&nbsp;; l'entrepreneur, c'est le centre nerveux qui lui donne la vie, la conscience, la direction, c'est le point capital, la force motrice de la structure sociale. »'' ([[Paul Leroy-Beaulieu]])
* ''« On considère le chef d'entreprise comme un homme à abattre, ou une vache à traire. Peu voient en lui le cheval qui tire le char. »'' ([[Winston Churchill]])
* ''« Ceux qui œuvrent à transformer leurs rêves en réalité sont des entrepreneurs. Ceux qui veulent à tout prix prendre le chemin inverse sont des politiciens. »'' ([[Vincent Bénard]])
* ''« La question n’est pas « comment créer des emplois ? » mais QUI crée ces fameux emplois et comment peut-on l’aider ? A cette question, une réponse et une seule : un type curieux que nos fonctionnaires n’ont jamais croisé sur leur route et dont on ne parle jamais à l’ENA et qui s’appelle un ENTREPRENEUR. »'' ([[Charles Gave]])
* ''« Contrairement aux anciens rois et seigneurs féodaux, aux modernes dictateurs, et même aux représentants de nos gouvernements, le chef d'entreprise n'obtient rien par la force : il sert autrui. Il doit satisfaire ses clients, et il perd tout pouvoir dès qu'il n'est plus en mesure d'assurer de meilleurs services que ses concurrents. La plus grosse entreprise perd sa puissance et son influence dès qu'elle perd ses clients. Le profit va seulement à celui qui a compris ce que veulent les autres. Il n'en est pas de même pour les activités de l'État, qui ne connaissent aucune sanction. »'' ([[Jacques de Guénin]])
* ''« Mais encore faut-il préciser ce que l'on entend par la propriété de l'entreprise. Cette expression courante est en fait erronée puisque personne ne peut être propriétaire d'un ensemble de contrats, mais, bien au contraire, on contracte à propos de ce que l'on possède. Quelle est alors la nature exacte du droit de propriété de celui qu'on appelle le propriétaire de l'entreprise ? Il est en fait propriétaire non pas d'un ensemble de biens existants, mais de l'ensemble des revenus futurs qui lui reviendront en propre du fait de l'activité de l'entreprise. »'' ([[Pascal Salin]])
* ''« Il n'y a qu'un seul patron dans l'entreprise : c'est le client. Il est capable de mettre à la porte tout le monde, depuis le président et jusqu'en bas, simplement en allant dépenser son argent ailleurs. »'' (Sam Walton, créateur de Wal-Mart Stores)
* ''« Il est du devoir du chef d’entreprise d’être objectif et impartial. Il doit absolument être tolérant et ne pas prêter attention à la manière dont un homme fait son travail une fois qu’il se retrouve seul, qu’il apprécie l’homme ou qu’il ne l’apprécie pas. Il doit se préoccuper seulement des performances et du caractère. Cela est incompatible avec l’amitié et les relations sociales. La solitude, la distance et la formalité sont les devoirs du chef d’entreprise. »'' ([[Alfred P. Sloan]])
* ''« Je vois l'entrepreneur non pas comme une source d'idées innovantes ''ex nihilo'', mais comme quelqu'un d'alerte aux opportunités qui existent déjà et qui attendent d'être remarquées. »'' ([[Israel Kirzner]])
* ''« Un entrepreneur c’est quelqu’un qui se jette d’une falaise et construit un avion sur le chemin de la descente. »'' (Reid Hoffman, co-fondateur de LinkedIn)
* ''« Le courage est la seule vertu que l'on ne peut pas feindre. (...) Le courage (la prise de risques) est la vertu suprême. Nous avons besoin d'entrepreneurs. »'' ([[Nassim Nicholas Taleb]], ''Jouer sa peau: Asymétries cachées dans la vie quotidienne'', 2017)
* ''« Ce n'est pas la peur d'entreprendre, c'est la peur de réussir, qui explique plus d'un échec. »'' (Emil Michel Cioran)


Des entrepreneurs tels que Andrew Carnegie, fondateur de US Steel; [[Henry Ford]] qui développa le concept de chaînes de montage pour la production en série d’automobiles, [[Cornelius Vanderbilt]] qui s’aventura dans les navires à vapeur et les chemins de fer, et [[Alexander Turney Stewart]], dans le domaine du commerce, ont fini par dominer le marché et l’industrie grâce à leurs [[innovation]]s.</ref> est la "force motrice du marché" selon les termes employés par [[Ludwig von Mises]]. Cependant, il serait faux de confondre systématiquement l'entrepreneur et innovateur. car, la plupart des entrepreneurs sont des réplicateurs<ref>Charles A. Ziegler, [[1985]], "Innovation and the imitative entrepreneur", Journal of Economic Behavior & Organization, Vol 6, n°2, June, pp103-121</ref> plutôt que des innovateurs. Ils tendent à imiter le succès des autres entrepreneurs plutôt que de vouloir créer ex nihilo. L'entrepreneur ne construit pas délibérément ses univers d'entreprise. Selon sa caractéristique ontologique, il est déjà immergé dans ceux-ci avant d'agir avec tous les réseaux potentiels d'intersubjectivités. Ainsi, le problème de la coordination de l'action humaine repose sur la connaissance subjective et la dispersion de l'information.
== Informations complémentaires ==
=== Notes et références ===
{{références}}


D'un point de vue purement économique, un '''entrepreneur''', est une personne qui engage des [[capital|capitaux]] et utilise une main-d'œuvre [[salaire|salariée]] en vue d'une [[production]] déterminée. De ce point de vue, l'entrepreneur est synonyme de chef d'[[entreprise]] produisant des produits ou des services comme l'entrepreneur du savoir<ref>Un entrepreneur du savoir est capable de produire et d'utiliser ses actifs intellectuels pour la création ou la croissance d'une nouvelle start-up. L'entrepreneur du savoir doit avoir suffisamment de capital intellectuel afin de créer de la valeur ajoutée en utilisant ses propres connaissances. L'entrepreneuriat basé sur les connaissances consiste à acquérir des informations et des opportunités liées aux connaissances pour développer, élargir et diffuser une base de connaissances reliée à l'activité du secteur. L'entrepreneur du savoir utilise des propres actifs intellectuels pour le développement de nouvelles entreprises, ce qui mène éventuellement au développement personnel ou de la communauté vers la création de richesse. Les consultants, les journalistes, les universitaires et les experts peuvent être des entrepreneurs potentiels du savoir. Par exemple, l'académicien crée une revue de recherche dans le but de développer et de promouvoir une base de connaissances. OU alors l'entrepreneur universitaire engage son établissement d'enseignement supérieur à commercialiser les recherches de son laboratoire. Les entrepreneurs du savoir peuvent avoir besoin d'accéder aux réseaux sociaux pour diffuser et accéder à l'information.
=== Bibliographie sur l'entrepreneur ===
 
* [[2001]], H. Bouchikhi, J. R.  Kimberly, "It’s difficult to innovate”: The death of the tenured professor and the birth of the knowledge entrepreneur", Human Relations, Vol 54, pp77-84
 
* [[2006]],
** E. G. Carayannis, P. Formica, "Intellectual venture capitalists: An emerging breed of knowledge entrepreneurs", Industry & Higher Education, 20(3), pp151-156
** S. Skrzeszewski, "The knowledge entrepreneur", Lanham, MD: Scarecrow Press
 
* [[2010]], T. Andersson, M. G. Curley, P. Formica, "Knowledge driven entrepreneurship", New York, NY: Springer</ref>. Les auteurs autrichiens, et dans un sens large, les [[proto-autrichien]]s, se sont longuement penchés sur la théorie de l’'''entrepreneur'''<ref>[[Richard Cantillon]], considéré comme un [[proto-autrichien]], est le premier à avoir introduit le terme d'entrepreneur dans la littérature économique dans sa conception moderne. D'autres économistes comme [[Joseph Schumpeter]], [[Carl Menger]], [[Ludwig von Mises]], [[Friedrich Hayek]], [[Israel Kirzner]] et [[Peter Klein]] donnent une portée particulière au [[jugement entrepreneurial|jugement de l'entrepreneur]]</ref>. Et, ils refusent cette vision étriquée de l'entrepreneur.
 
Dans le paradigme de l'école néoclassique, il n'y a pas de place pour l'entrepreneur. L'économiste néoclassique propose une théorie de l'équilibre qui suggère que les marchés sont composés d'agents maximisants et que l'ensemble des décisions dégagent un prix de marché. Par conséquent, personne n'est capable de découvrir un mauvais alignement sur le marché qui peut être exploité et d'en tirer un profit. Ceci est dû au fait qu'à un moment donné, le marché suppose que tout le monde peut reconnaître les [[opportunité]]s, qu'elles sont immédiatement reconnues et que les transactions ont été coordonnées sans délai. Cette approche suggère donc que l'opportunité est une connaissance commune et qu'elle est évidente pour tous.
 
L'essence de l'entrepreneur est d'acheter et/ou de combiner des ressources hétérogènes dans le présent en anticipation de recettes futures (incertaines). Pour [[Israel Kirzner]], l'entrepreneur a un rôle d'arbitrage, il prend note des [[opportunité]]s jusqu'alors inaperçues. Son élève, [[Don Lavoie]] et ses successeurs ([[Virgil Storr]]), employant la métaphore<ref>La métaphore est un procédé en littérature efficace pour mieux faire comprendre un concept. Dans le domaine entrepreneurial, la métaphore a été souvent abusivement utilisée dans le cadre de la mécanique. Par exemple, "l'entrepreneur est le moteur du système".
 
* [[2005]], M. S. Cardon, C. Zietsma, P. Saparito, B. P. Matherne, C. Davis, "A tale of passion: New insights into entrepreneurship from a parenthood metaphor", Journal of Business Venturing, Vol 20, pp23-45
 
* [[2007]], Johan Gaddefors, "Metaphor use in the entrepreneurial process", International Journal of Entrepreneurial Behaviour and Research, 13(3), pp173-193
 
</ref> [[herméneutique]], indique que l'entrepreneur "lit" le marché comme il pourrait le faire d'un texte. L'[[entrepreneur thymo-linguistique]] relève donc des marqueurs phrastiques et paraphrastiques du marché, grâce à l'[[apprentissage]] inter-textuel, pour en synthétiser les opportunités et en anticiper les recettes futures. L'entrepreneur est [[Tolérance à l'ambiguïté|tolérant vis à vis de l’ambiguïté]] du marché parce qu'il dispose d'une certaine confiance en lui pour surmonter ce flou de signification du marché futur puisqu'il est, en infime partie, son co-créateur. Cette sensation de réussite auto-réalisatrice permet à un individu de devenir entrepreneur même dans des situations peu favorables à son épanouissement comme dans les secteurs publiques<ref>Claudine Kearney, Robert Hisrich, Frank Roche, "Facilitating public secteur corporate entrepreneurship process: a conceptual model", Journal of Enterprising Culture, Vol 15, n°3, september, pp275–299</ref>, par exemple.
 
[[Carl Menger]] décrit l'art d'entreprendre comme le processus de conversion des ressources en biens et services qui ont de la valeur pour des acheteurs. L'entrepreneur n'est donc pas un ingénieur qui utilise une fonction de production avec l'intégration dosée de facteurs de production. La vision [[ontologie|ontologique]] de l'entrepreneur est beaucoup plus large.
 
Avec [[Ludwig von Mises]], L'entrepreneur est un homo-agens, c'est à dire un être humain qui agit. Aussi, l'entrepreneur peut être un chef d'entreprise, mais aussi un collaborateur interne ([[intrapreneur]]) ou externe comme un client ([[Auke R. Leen]], [[Anders Liljenberg]]). Des auteurs comme [[Eric Von Hippel]], en dehors, du paradigme autrichien ont effectivement démontré qu'une grande partie de l'innovation provient des utilisateurs et qu'ils agissent donc comme des entrepreneurs. La théorie autrichienne de l'entrepreneur "accorde une place centrale à l’action. Elle peut être rapprochée de la conception de l’[[Théorie de l'enactment|enactment]] proposée par [[Karl Weick]] ([[1979]]) qui conduit à reconnaître une antériorité de l’action sur la cognition."<ref>Karim Messeghem, [http://web.hec.ca/airepme/images/File/2006/105_Lentrepreneuriatenquetedeparadigme.pdf L’entrepreneuriat en quête de paradigme : apport de l’école autrichienne], L’internationalisation des PME et ses conséquences sur les stratégies entrepreneuriales, 25, 26, 27 octobre [[2006]], Haute école de gestion (HEG) Fribourg, Suisse, p5</ref>. L'entrepreneur chez [[Ludwig von Mises]] est nettement distinct de l'entrepreneur de [[John Maynard Keynes]]. Chez ce dernier, l'entrepreneur bénéficie d'une aubaine inexpliquée, un rendement de l'incertitude de se retrouver à la bonne place au bon moment (happenstance) tandis que l'entrepreneur de Mises est récompensé d'une prévision correcte du futur bien qu'agissant dans le présent sur une idée du futur.
 
La réussite de l'entrepreneur, du point de vue de l'école autrichienne, ne parvient pas suite à un problème de maximisation d'un bien spécifique, qu'un algorithme de recherche pourrait très bien résoudre, mais de l'idée d'une personne vis à vis d'un processus qui ne peut pas être modélisé tel un problème d'optimisation. Il est important également de lutter contre la croyance candide de "l'overnight sensation", c'est à dire du triomphe de l'entrepreneur du jour au lendemain. Combien de chanteurs et d'artistes déclarent avoir galéré avant de trouver le succès ? Des milliers et des millions n'y sont jamais parvenus. Le succès instantané suite à la création ou à la découverte d'une opportunité est une fable<ref>[[Art Carden]], [[2001]], [http://papers.ssrn.com/sol3/papers.cfm?abstract_id=1536088 "Economic Progress and Entrepreneurial Innovation: Case Studies from Memphis"], Southern Journal of Entrepreneurship, cite l'exemple de la société FedEx qui a perdu de l'argent durant ses 26 premiers mois d'existence. Le créateur, Smith, s'est trouvé en difficulté juridique pour avoir gaspillé l'argent de ses sœurs. L'entreprise a finalement fini par trouver un créneau d'expédition des marchandises, avec un ratio très élevé valeur-poids, avec l'expédition des produits électroniques et les fournitures médicales.</ref>. De surcroît, l'entrepreneur, partout où il est passé dans le monde en plus de ses services et produits, a transmis l'esprit de liberté<ref>Felix R. Livingston, [[1996]], [https://cdn.mises.org/The%20Freeman%201996_2.pdf "The Entrepreneur as a Defender of Liberty. Pursuit of private interests in a competitive environment can further the cause of freedom"], [[The Freeman: Ideas on Liberty]], September, Vol 46, n°9, pp627-630</ref>.
 
Il faut aussi signaler que la distinction entre la notion de l'entrepreneur technique et l'entrepreneur commercial tend à se flouter avec l'apparition du [[technopreneur]]. L'idée chez les auteurs autrichiens est que la propriété privée est d'une importance colossale non seulement parce qu'elle se trouve à la base de l'économie de marché. Mais, devenir un jour le propriétaire de son propre business marque à vie tout individu<ref>
* Sara Carter, [[2017]], "The effects of business ownership on people’s lives", In: [[David Audretsch]], E. E. Lehmann, dir., "The Routledge Companion to the Makers of Modern Entrepreneurship", New York: Routledge, pp42-52</ref>. À mesure que les ressources se raréfient et que leur valeur augmente, ou que les technologies évoluent, les gens sont plus susceptibles de consacrer du temps et des efforts précieux pour définir et pour faire respecter leurs droits. Les entrepreneurs de droits de propriété sont ces personnes qui créent, qui consolident ou qui font évoluer les institutions de droits de propriété<ref>[[Terry L. Anderson]] et [[Peter J. Hill]] (2002: "Cowboy and Contracts" Journal of Legal Studies (31) 489-514) sont les premiers auteurs à faire référence explicitement à l'entrepreneur en droits de propriété. Ils expliquent que leur action peut être soit positive (création de rente), soit négative (recherche de rente).
 
Les entrepreneurs de droits de propriété répondent de manière créative aux défis économiques et sociaux liés à la rareté des ressources. Ils développent de nouveaux mécanismes de droits de propriété c'est-à-dire qu'ils développent des normes, des règles ou des approches innovantes pour résoudre les problèmes de droits de propriété. Lorsqu'ils sont libres d'innover et de contracter, ces entrepreneurs orientent le régime des droits de propriété dans de nouvelles directions et permet autres autres entrepreneurs de faire poussent le développement économique et social. Leurs actions dynamiques vitales, voire essentielles pour l'institution des droits de propriété car elles garantissent mieux que l'institution publique reste la pertinence des rapports entre citoyens sur l'usage et l'échange des ressource au niveau local.
 
Toute règle juridique formelle qui est promulguée afin de pour promouvoir la propriété doit permettre aussi la mise en action potentielle d'un entrepreneuriat des droits de propriété. Par exemple, la création de nouveaux attributs dans le faisceau de l'ensemble des droits de propriété liés à une ressources ou de nouvelles méthodes d'attribution des droits de propriété ne doivent pas être inhibés par la loi statutaire du législateur. Ainsi, les individus, potentiels entrepreneurs de droits de propriétés, doivent toujours être encouragés à répondre à la contrainte de la rareté croissante d'une ressource ou à l'évolution de la technologie en développant de nouveaux droits de propriété, comme l'ont fait les entrepreneurs des droits de propriété lorsqu'ils ont créé des droits exclusifs sur les URL du World Wide Web ([[Karol Boudreaux]], [[2005]]:  [https://www.mercatus.org/system/files/Property%20Rights.pdf "The Role of Property Rights as an Institution: Implications for Development Policy"], Mercatus Policy Series Policy Primer, n°2, Arlington, VA. Mercatus Center at George Mason University, May). De cette façon, le processus évolutif du droit de propriété permet de découvrir des solutions créatives aux problèmes de l'évolution des besoins.
 
Contrairement à la théorie sociologique de l'[[entrepreneur institutionnel]] ou l'entrepreneur institutionnel constructiviste de [[Douglass North]], l'entrepreneur de droits de propriété est plus qu'un innovateur institutionnel. Il ou elle est un individu attentif au potentiel de valorisation économique de nouveaux arrangements institutionnels. Par conséquent, les différences institutionnelles sont liées aux différences dans l'activité entrepreneuriale reposant sur la vigilance des individus envers la découvertes d'opportunités de profit qui peuvent découler soit d'une situation institutionnelle en statu quo ou soit d'un changement institutionnel provoqué. Cette perspective est alignée sur la vision de la théorie de la découverte d'opportunités dans la littérature sur l'entrepreneuriat initiée par [[Israel Kirzner]]. Elle suggère que l'activité entrepreneuriale est motivée par la vigilance aux opportunités économiques et à leur perception individuelle dans un cadre d'action économique de « moyens-fins ».
 
</ref>.
 
= L'utilité des théories pour l'entrepreneur =
 
L'entrepreneuriat est un domaine dynamique et complexe qui nécessite une compréhension approfondie pour réussir. Dans cette perspective, l'utilisation des théories en entrepreneuriat se révèle extrêmement bénéfique. Par conséquent, l'entrepreneur tire des avantages dans l'utilisation des théories en entrepreneuriat, en mettant l'accent sur l'amélioration de la compréhension et de l'analyse de l'entrepreneuriat, ainsi que par l'impact positif de l'application de ces théories sur la performance entrepreneuriale.
 
A. Les avantages de l'utilisation des théories en entrepreneuriat
 
Les théories en entrepreneuriat offrent de nombreux avantages pour les entrepreneurs. Elles fournissent un cadre conceptuel solide qui aide à structurer la réflexion et à organiser les connaissances. Les théories permettent également de mettre en évidence les relations causales et les mécanismes sous-jacents aux phénomènes entrepreneuriaux. De plus, elles offrent des perspectives éclairantes en intégrant les connaissances existantes et en proposant de nouvelles idées et hypothèses. En utilisant les théories, les entrepreneurs peuvent prendre des décisions plus éclairées, identifier les opportunités, anticiper les défis et élaborer des stratégies adaptées.
 
B. Amélioration de la compréhension et de l'analyse de l'entrepreneuriat
 
L'utilisation des théories en entrepreneuriat permet une compréhension plus approfondie de cette activité. Les théories offrent des outils d'analyse et des concepts clés qui permettent d'explorer les motivations entrepreneuriales, les processus d'innovation, les mécanismes de création de valeur, les stratégies de croissance, les dynamiques du marché, les relations entre acteurs, et bien plus encore. En adoptant une approche basée sur les théories, les entrepreneurs peuvent analyser de manière plus rigoureuse les différentes dimensions de leur entreprise et de l'environnement dans lequel elle évolue. Cela leur permet d'identifier les forces et les faiblesses, de saisir les opportunités, et de faire face aux défis de manière proactive.
 
C. Impact des théories sur la performance entrepreneuriale
 
L'application des théories en entrepreneuriat peut avoir un impact significatif sur la performance des entrepreneurs. En utilisant les cadres conceptuels et les perspectives analytiques offertes par les théories, les entrepreneurs peuvent prendre des décisions plus éclairées et élaborer des stratégies plus efficaces. Les théories aident à anticiper les tendances du marché, à identifier les besoins des clients, à explorer de nouvelles opportunités, et à aligner les ressources et les compétences de l'entreprise pour maximiser les chances de succès. En intégrant les connaissances théoriques à leur pratique entrepreneuriale, les entrepreneurs peuvent améliorer leur agilité, leur résilience et leur capacité d'adaptation aux changements du marché.
 
En conclusion, l'utilisation des théories en entrepreneuriat apporte de nombreux avantages aux entrepreneurs. Elles offrent un cadre conceptuel solide, améliorent la compréhension et l'analyse de l'entrepreneuriat, et ont un impact positif sur la performance entrepreneuriale. En intégrant les connaissances théoriques à leurs pratiques entrepreneuriales, les entrepreneurs peuvent renforcer leur prise de décision, leur stratégie et leur capacité à saisir les opportunités. Les théories en entrepreneuriat offrent des outils précieux pour comprendre les dynamiques du marché, les comportements des consommateurs, les facteurs clés de succès et les stratégies de croissance. Elles permettent également de mieux appréhender les défis et les risques liés à l'entrepreneuriat.
 
= Appel à une approche intégrative, interprétative et méta-cognitive  =
 
Les théories en entrepreneuriat ne sont pas exemptes de critiques et de remises en question. Certains chercheurs remettent en cause la validité et du caractère universelles de certaines théories entrepreneuriales existantes, arguant qu'elles sont souvent basées sur des échantillons limités ou spécifiques à certaines régions ou industries. De plus, certaines théories peuvent être biaisées par des perspectives culturelles ou historiques spécifiques, ce qui limite leur applicabilité à d'autres contextes.
 
A. Des limites et des contraintes
 
L'application des théories en entrepreneuriat peut également rencontrer des limites. Les réalités entrepreneuriales sont souvent complexes et dynamiques, ce qui rend difficile l'application directe de certaines théories. Les entrepreneurs doivent composer avec des facteurs externes imprévisibles, des facteurs politiques et administratifs, des contraintes de ressources et des interactions humaines complexes, ce qui peut rendre les modèles théoriques insuffisants pour répondre à ces défis spécifiques.
 
De plus, les théories en entrepreneuriat sont souvent développées à partir d'observations et d'analyses rétrospectives, ce qui peut limiter leur capacité à prédire et à expliquer les phénomènes entrepreneuriaux futurs. Les entrepreneurs sont confrontés à un environnement en constante évolution et doivent prendre des décisions dans un contexte d'incertitude. Par conséquent, les théories en entrepreneuriat doivent être complétées par des approches plus adaptatives et agiles pour rester pertinentes et utiles.
 
B. Une approche intégrative, interprétative et méta-cognitive
 
Au-delà de la simple intégration des connaissances théoriques et des données empiriques, il est essentiel d'adopter une approche intégrative, interprétative et méta-cognitive pour une compréhension plus complète de l'entrepreneuriat. Cette approche va au-delà de la simple application de théories existantes et encourage les entrepreneurs à devenir des penseurs réflexifs et critiques.
 
1. Une approche intégrative
 
Une approche intégrative implique de considérer différentes perspectives et disciplines, de les combiner de manière créative pour générer de nouvelles idées et de nouvelles compréhensions. Elle encourage les entrepreneurs à explorer des théories variées, à chercher des liens entre elles et à les adapter aux spécificités de leur propre contexte entrepreneurial. Cette approche permet d'enrichir la compréhension de l'entrepreneuriat en tenant compte de sa complexité multidimensionnelle.
 
2. Une approche interprétative
 
De plus, une approche interprétative met l'accent sur la signification et la construction sociale de l'entrepreneuriat. Elle reconnaît que les réalités entrepreneuriales sont façonnées par des interprétations subjectives et des perspectives individuelles. Les entrepreneurs sont encouragés à réfléchir sur leurs propres croyances, valeurs et motivations, ainsi que sur celles des autres acteurs impliqués dans leur écosystème entrepreneurial. Cela permet de saisir les aspects socio-culturels, les dynamiques relationnelles et les dimensions émotionnelles de l'entrepreneuriat.
 
3. Une approche méta-cognitive
 
Enfin, une approche méta-cognitive implique une réflexion sur le processus même de pensée et d'apprentissage. Les entrepreneurs sont encouragés à développer une conscience critique de leurs propres schémas de pensée, de leurs biais cognitifs et de leurs limites personnelles. Cela les incite à remettre en question leurs propres idées préconçues, à remettre en cause les hypothèses sous-jacentes et à rechercher activement de nouvelles connaissances et perspectives. Cette dimension méta-cognitive favorise l'adaptabilité, l'apprentissage continu et l'innovation entrepreneuriale.
 
En adoptant une approche intégrative, interprétative et méta-cognitive, les entrepreneurs sont en mesure de développer une compréhension plus approfondie de l'entrepreneuriat. Ils peuvent explorer différentes théories, interpréter les phénomènes entrepreneuriaux à travers des lentilles multiples et réfléchir de manière critique sur leur propre pensée et leur prise de décision. Cette approche favorise l'agilité, la créativité et l'adaptation aux changements rapides de l'environnement entrepreneurial, tout en renforçant la capacité des entrepreneurs à générer des idées novatrices et à saisir de nouvelles opportunités.
 
C.  Enrichir la compréhension et l'action entrepreneuriales
 
L'adoption d'une approche intégrative, interprétative et méta-cognitive offre un cadre solide pour une meilleure interprétation de l'entrepreneuriat. Elle encourage les entrepreneurs à combiner les connaissances théoriques, à interpréter les réalités entrepreneuriales de manière sociale et subjective, et à réfléchir de manière critique sur leurs propres schémas de pensée. Cette approche permet une compréhension plus profonde et nuancée de l'entrepreneuriat, en prenant en compte sa complexité et en intégrant diverses perspectives. Elle favorise également le développement de compétences méta-cognitives, telles que la réflexion critique, la remise en question des hypothèses et la recherche de nouvelles connaissances. Grâce à cette approche, les entrepreneurs sont mieux préparés à faire face aux défis changeants de leur environnement entrepreneurial et sont plus susceptibles d'identifier des opportunités novatrices.
 
En outre, en adoptant une approche intégrative, interprétative et méta-cognitive, les entrepreneurs sont en mesure de formuler des réponses plus adaptées et contextualisées aux problèmes et aux opportunités auxquels ils sont confrontés. Ils sont capables d'élaborer des stratégies entrepreneuriales plus efficaces et de prendre des décisions plus éclairées.
 
Cependant, il est important de reconnaître que cette approche comporte également des défis. Elle nécessite une ouverture d'esprit, une capacité à naviguer entre différentes perspectives et une volonté de remettre en question ses propres idées et croyances. De plus, elle demande du temps, de l'effort et de la réflexion pour intégrer les connaissances théoriques, interpréter les réalités entrepreneuriales et développer des compétences méta-cognitives.
 
En définitive, l'adoption d'une approche intégrative, interprétative et méta-cognitive permet aux entrepreneurs d'aller au-delà des limites des théories existantes et d'acquérir une compréhension approfondie de l'entrepreneuriat. Elle favorise l'adaptabilité, l'innovation et la prise de décision éclairée, contribuant ainsi à améliorer les performances entrepreneuriales et à saisir les opportunités de croissance et de succès.
 
= Informations complémentaires =
 
==Citations==
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* Un entrepreneur, un vrai entrepreneur, n’est pas une simple machine enregistreuse de coûts qui seraient déterminés par ailleurs à partir de données purement techniques (comme s’il existait une seule manière de produire un bien donné). C’est quelqu’un qui regarde un [[marché]], essaie d’en prévoir l’évolution, détermine la nature et le [[prix]] de ce qu’il veut vendre et cherche ensuite les moyens de produire de la manière la plus économique, c’est-à-dire évitant de gaspiller des ressources qui sont nécessairement rares, afin d’obtenir une probabilité de [[profit]] aussi élevée que possible. ([[Pascal Salin]])
 
* L'[[entreprise]], c'est l'organisme économique&nbsp;; l'entrepreneur, c'est le centre nerveux qui lui donne la vie, la conscience, la direction, c'est le point capital, la force motrice de la structure sociale. ([[Paul Leroy-Beaulieu]])
 
* On considère le chef d'entreprise comme un homme à abattre, ou une vache à traire. Peu voient en lui le cheval qui tire le char. ([[Winston Churchill]])
 
* Ceux qui œuvrent à transformer leurs rêves en réalité sont des entrepreneurs. Ceux qui veulent à tout prix prendre le chemin inverse sont des politiciens. ([[Vincent Bénard]])
 
* La question n’est pas « comment créer des emplois ? » mais QUI crée ces fameux emplois et comment peut-on l’aider ? A cette question, une réponse et une seule : un type curieux que nos fonctionnaires n’ont jamais croisé sur leur route et dont on ne parle jamais à l’ENA et qui s’appelle un ENTREPRENEUR. ([[Charles Gave]])
 
* Contrairement aux anciens rois et seigneurs féodaux, aux modernes dictateurs, et même aux représentants de nos gouvernements, le chef d'entreprise n'obtient rien par la force : il sert autrui. Il doit satisfaire ses clients, et il perd tout pouvoir dès qu'il n'est plus en mesure d'assurer de meilleurs services que ses concurrents. La plus grosse entreprise perd sa puissance et son influence dès qu'elle perd ses clients. Le profit va seulement à celui qui a compris ce que veulent les autres. Il n'en est pas de même pour les activités de l'État, qui ne connaissent aucune sanction. ([[Jacques de Guénin]])
 
* Mais encore faut-il préciser ce que l'on entend par la propriété de l'entreprise. Cette expression courante est en fait erronée puisque personne ne peut être propriétaire d'un ensemble de contrats, mais, bien au contraire, on contracte à propos de ce que l'on possède. Quelle est alors la nature exacte du droit de propriété de celui qu'on appelle le propriétaire de l'entreprise ? Il est en fait propriétaire non pas d'un ensemble de biens existants, mais de l'ensemble des revenus futurs qui lui reviendront en propre du fait de l'activité de l'entreprise. ([[Pascal Salin]])
 
* Un entrepreneur n’est pas un riche comme les autres puisque toute sa [[richesse]] est à risque concurrentiel, qu’elle est liquide et qu’elle procure du travail à nos compatriotes. ([[Xavier Fontanet]])
 
* Il n'y a qu'un seul patron dans l'entreprise : c'est le client. Il est capable de mettre à la porte tout le monde, depuis le président et jusqu'en bas, simplement en allant dépenser son argent ailleurs. (Sam Walton, créateur de Wal-Mart Stores)
 
* Il est du devoir du chef d’entreprise d’être objectif et impartial. Il doit absolument être tolérant et ne pas prêter attention à la manière dont un homme fait son travail une fois qu’il se retrouve seul, qu’il apprécie l’homme ou qu’il ne l’apprécie pas. Il doit se préoccuper seulement des performances et du caractère. Cela est incompatible avec l’amitié et les relations sociales. La solitude, la distance et la formalité sont les devoirs du chef d’entreprise. ([[Alfred P. Sloan]])
 
* Je vois l'entrepreneur non pas comme une source d'idées innovantes ex nihilo, mais comme quelqu'un d'alerte aux opportunités qui existent déjà et qui attendent d'être remarquées. ([[Israel Kirzner]])
 
* Un entrepreneur c’est quelqu’un qui se jette d’une falaise et construit un avion sur le chemin de la descente. (Reid Hoffman, co-fondateur de LinkedIn)
 
* Le courage est la seule vertu que l'on ne peut pas feindre. (...) Le courage (la prise de risques) est la vertu suprême. Nous avons besoin d'entrepreneurs. ([[Nassim Nicholas Taleb]], ''Jouer sa peau: Asymétries cachées dans la vie quotidienne'', 2017)
 
* Ce n'est pas la peur d'entreprendre, c'est la peur de réussir, qui explique plus d'un échec. (Emil Michel Cioran)
 
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== Notes et références ==
<references />
 
== Bibliographie sur l'entrepreneur ==
{{article détaillé|Bibliographie sur l'entrepreneur}}
{{article détaillé|Bibliographie sur l'entrepreneur}}


== Liens externes ==
=== Liens externes ===
 
* {{fr}}[http://fr.wikipedia.org/wiki/Entrepreneur Entrepreneur sur Wikipédia]
* {{fr}}[http://theses.univ-lyon2.fr/documents/lyon2/2004/vivel_c#p=0&a=top « L’entrepreneur dans la tradition autrichienne »], [[Christel Vivel]], Thèse soutenue à Lyon 2, mai [[2004]]
* {{fr}}[http://theses.univ-lyon2.fr/documents/lyon2/2004/vivel_c#p=0&a=top « L’entrepreneur dans la tradition autrichienne »], [[Christel Vivel]], Thèse soutenue à Lyon 2, mai [[2004]]
* {{fr}} Karim Messeghem, [http://web.hec.ca/airepme/images/File/2006/105_Lentrepreneuriatenquetedeparadigme.pdf L’entrepreneuriat en quête de paradigme : apport de l’école autrichienne], L’internationalisation des PME et ses conséquences sur les stratégies entrepreneuriales, 25, 26, 27 octobre [[2006]], Haute école de gestion (HEG) Fribourg, Suisse
* {{fr}}[http://web.hec.ca/airepme/images/File/2006/105_Lentrepreneuriatenquetedeparadigme.pdf L’entrepreneuriat en quête de paradigme : apport de l’école autrichienne], L’internationalisation des PME et ses conséquences sur les stratégies entrepreneuriales, 25, 26, 27 octobre [[2006]], Haute école de gestion (HEG) Fribourg, Suisse, par Karim Messeghem
* [https://uir.unisa.ac.za/bitstream/handle/10500/3779/dissertation_andrieu_e.pdf?sequence=1&isAllowed=y The Entrepreneur according to the Austrian School], par Eugenio Cosme Andrieu, Master d'économie, Université d'Afrique du Sud, sous la direction de Piet-Hein Van Eeghen et de JC Lotter en avril [[2010]]
* {{en}}[https://uir.unisa.ac.za/bitstream/handle/10500/3779/dissertation_andrieu_e.pdf?sequence=1&isAllowed=y The Entrepreneur according to the Austrian School], par Eugenio Cosme Andrieu, Master d'économie, Université d'Afrique du Sud, sous la direction de Piet-Hein Van Eeghen et de JC Lotter en avril [[2010]]
* Richard CB Johnson, {{pdf}}[https://www.semanticscholar.org/paper/Entrepreneurship-and-Self-Finance-%E2%80%94-theoretical-for/52d22973f11f7f9638965c7ec667bf6521a010e7 Entrepreneurship and Self-Finance — theoretical explanations for the empirical importance of the capitalist entrepreneur], document de travail en anglais au Ludwig von Mises Institute et sur le site suédois, The Ratio Institute. l'article montre le bien fondé de la séparation théorique entre l'entrepreneur et le capitaliste. Cependant, il faut prendre en compte que tout entrepreneur a besoin de capital (seed capital) pour commencer son affaire, et que bien souvent il s'agit de son propre capital comme pour des avances en documentation ou pour la réalisation d'un business plan.
* {{en}}{{pdf}}[https://www.semanticscholar.org/paper/Entrepreneurship-and-Self-Finance-%E2%80%94-theoretical-for/52d22973f11f7f9638965c7ec667bf6521a010e7 Entrepreneurship and Self-Finance — theoretical explanations for the empirical importance of the capitalist entrepreneur], document de travail en anglais au Ludwig von Mises Institute et sur le site suédois, The Ratio Institute. l'article montre le bien fondé de la séparation théorique entre l'entrepreneur et le capitaliste. Cependant, il faut prendre en compte que tout entrepreneur a besoin de capital (''seed capital'') pour commencer son affaire, et que bien souvent il s'agit de son propre capital comme pour des avances en documentation ou pour la réalisation d'un business plan.
* {{en}}{{video}}[http://youtu.be/Kpmafu9zJaQ Entrepreneurship with Fiat Property and Fiat Money], [[Hans-Hermann Hoppe]]
* {{en}}{{video}}[http://youtu.be/Kpmafu9zJaQ Entrepreneurship with Fiat Property and Fiat Money], [[Hans-Hermann Hoppe]]
* [https://papers.ssrn.com/sol3/Delivery.cfm/SSRN_ID2149679_code1564090.pdf?abstractid=1699879&mirid=1&type=2 "Entrepreneurship and Economic Development: Austrian and New Institutional Approach"], texte de Tomáš Otáhal
* {{en}}[https://papers.ssrn.com/sol3/Delivery.cfm/SSRN_ID2149679_code1564090.pdf?abstractid=1699879&mirid=1&type=2 "Entrepreneurship and Economic Development: Austrian and New Institutional Approach"], texte de Tomáš Otáhal
 
 
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Steve Jobs, exemple d'entrepreneur contemporain

Un entrepreneur, au sens strict, est une personne qui engage des capitaux et utilise une main-d'œuvre salariée en vue d'une production déterminée. Il est différent du chef d'entreprise. « Entrepreneur » est cependant un mot aux acceptions très nombreuses : de l’entrepreneur en bâtiment aux entrepreneurs que l'on glorifient, comme Steve Wozniak et Steve Jobs, les fondateurs d’Apple. C’est le mythe de la multinationale créée dans le garage familiale, qui débute avec Hewlett Packard, créée par William Hewlett et David Packard.

Les auteurs libéraux, et autrichiens en particulier, se sont longuement penchés sur la théorie de l'entrepreneur : Joseph Schumpeter, Carl Menger, Ludwig von Mises, Friedrich Hayek, Israel Kirzner et Don Lavoie. En économie, le terme recouvre deux théories, dont l’une est dominante. Par ailleurs, ce qu’on peut appeler l’économie du management tente de cerner les caractéristiques humaines d’un individu entrepreneur.

L’entrepreneur dans la théorie économique

Dans le paradigme de l'école néoclassique, il n'y a pas de place importante pour l'entrepreneur, alors que l'entrepreneuriat joue un rôle crucial dans le développement économique en stimulant la création de richesses, l'innovation, la croissance et la compétitivité. Les néo-classiques proposent une théorie de l'équilibre qui suggère que les marchés sont composés d'agents maximisants et que l'ensemble des décisions dégagent un prix de marché. Par conséquent, personne n'est capable de découvrir un mauvais alignement sur le marché qui peut être exploité et d'en tirer un profit. Ceci est dû au fait qu'à un moment donné, le marché suppose que tout le monde peut reconnaître les opportunités, qu'elles sont immédiatement reconnues et que les transactions ont été coordonnées sans délai. Cette approche suggère donc que l'opportunité est une connaissance commune et qu'elle est évidente pour tous.

Deux approches mettent cependant l'entrepreneur au coeur du sujet économique : Schumpeter et les autrichiens.

L'entrepreneur chez Schumpeter

La théorie dominante de l’entrepreneur est celle de Joseph Alois Schumpeter[1]. C’est celle connue sous l’expression de « destruction créatrice ». Dans cette théorie, l’entrepreneur est celui qui apporte une innovation. Une innovation est un nouveau produit, ou un nouveau mode de production, ou un nouveau marché (à l’exportation par exemple). Schumpeter part du modèle d’une économie stable, ou circulaire car les mêmes échanges se reproduisent, sans innovation. Un cycle économique se répète, chacun vendant et achetant les mêmes produits ou services. A chaque cycle, les entreprises investissent le même montant, produisent les mêmes produits, et vendent la même quantité. L'économie est à l'équilibre, il y a le plein emploi. Une innovation apparaît, financée par le crédit. Elle change le cycle de l’économie, qui ensuite fonctionne à nouveau de manière stable.

C’est là bien entendu une explication théorique. L’innovation intervient n’importe quand. Un état stable de l’économie peut exister, mais le contraire également.

Ce modèle est appelé la « destruction créatrice », car des entreprises, des modes de production, d’échange, disparaissent, et d’autres apparaissent. Schumpeter s'inscrit dans l'état d'équilibre général, de Léon Walras, ou William Stanley Jevons, et Alfred Marshall. Ces auteurs ont développé des théories économiques mathématiques, dans lesquelles l’entrepreneur est absent. Depuis, l’entrepreneur est toujours absent des modèles économiques. On remarque que l’entrepreneur est externe aux modèles économiques. Ceux-ci raisonnent en termes de modèles, qui, par exemple, étudient les effets d’une augmentation de la dépense publique sur l’économie, les effets d’une taxe sur l’économie. L’entrepreneur est ainsi un choc externe, comme le dit par exemple Robert Lucas. L’entrepreneur permet d’élever l’optimum que peut atteindre l’économie. En langage simple, il élève le niveau que peut atteindre l’économie, en termes de salaires, de profits, de bien-être.

L'entrepreneur dans l'école autrichienne

L’école autrichienne d’économie intègre l’entrepreneur à la théorie économique. Entreprendre est l’action de mobiliser des moyens aujourd’hui pour des bénéfices futurs. Ludwig von Mises considère même que le terme de promoteur aurait été plus approprié. Jesus Huerta de Soto écrit ainsi :

« On pourrait affirmer qu'exerce la fonction d'entrepreneur toute personne agissant en vue de modifier le présent et d'atteindre ses objectifs dans le futur »
    — Jesus Huerta de Soto, L'école autrichienne

La notion de risque, d'incertitude, est le fondement de l'entrepreneuriat. L'entrepreneur investit de l'argent pour des gains futurs, nécessairement incertains. Ensuite, on peut souligner d'autres caractéristiques. Ainsi, Ludwig von Mises écrit :

« Ainsi chaque fonction est nettement intégrée : l'entrepreneur gagne des profits ou supporte des pertes ; les possesseurs de moyens de production (capitaux ou terre) gagnent l'intérêt originaire ; les travailleurs gagnent des salaires. Dans ce sens, nous élaborons la construction imaginaire d'une distribution fonctionnelle en tant que différente de la distribution historique de fait. »
    — Ludwig von Mises, L'Action humaine

Israel Kirzner développera les écrits de Mises en inventant le concept d'alertness, le fait d'être en alerte. L'entrepreneur repère les occasions qui se présentent. Cette définition de l’entrepreneur remonte au XVIIIème siècle, à Richard Cantillon. Celui-ci a définit l’entrepreneur moderne. On remarquera que le mot français est repris en anglais pour le sens économique.

Pour l'élève de Kirzner, Don Lavoie et ses successeurs tels Virgil Storr, employant la métaphore herméneutique, indique que l'entrepreneur « lit » le marché comme il pourrait le faire d'un texte. L'entrepreneur thymo-linguistique relève donc des marqueurs phrastiques et paraphrastiques du marché, grâce à l'apprentissage inter-textuel, pour en synthétiser les opportunités et en anticiper les recettes futures. L'entrepreneur est tolérant vis à vis de l’ambiguïté du marché parce qu'il dispose d'une certaine confiance en lui pour surmonter ce flou de signification du marché futur puisqu'il est, en infime partie, son co-créateur. Cette sensation de réussite auto-réalisatrice permet à un individu de devenir entrepreneur même dans des situations peu favorables à son épanouissement comme dans les secteurs publiques[2], par exemple.

L'entrepreneur dans les autres sciences sociales

Il n'y a pas de portrait type de l'entrepreneur. Orvis Collins, David Moore, Darab Unwalla (1964)[3] ont montré dès 1964 que les entrepreneurs ne forment pas un groupe homogène et ont souligné la nécessité de classifier et de catégoriser différents types d'entrepreneurs en fonction de divers facteurs tels que leurs motivations, leurs comportements et leurs caractéristiques. Norman Smith[4] est un autre chercheur notable dans le domaine. Sa contribution réside dans l'identification et la catégorisation des différents types d'entrepreneurs. Son travail développe le concept d'hétérogénéité parmi les entrepreneurs et fournit un cadre pour comprendre les différents archétypes entrepreneuriaux. La typologie de Smith permet une analyse plus nuancée des entrepreneurs en fonction de leurs traits spécifiques, de leurs approches et de leurs objectifs.

Du point de vue de la psychologie entrepreneuriale, les tentatives d'essentialisation de l'entrepreneur ont abouti à une insuffisante quête de l'être idéal, voire mythique ou imaginaire tel l'entrepreneur heffalump. Dans les critères psychologiques, le créateur d'entreprise est souvent caractérisé par un locus de contrôle élevé. Dans la phase initiale de la création d'entreprise ou d'un nouveau service au sein d'une organisation existante, ou lors d'une reprise d'entreprise[5], l'entrepreneur est voué à une polyvalence bénéfique pour la réussite du projet, ce qui le fait qualifier souvent d'homme à tout faire ou à tors de capitaine d'industrie. Ce principe entrepreneurial est l'essence même de l’homo liberalis que veulent assujettir les collectivistes ou de l'homo œconomicus que les anthropologies romantiques fustigent (en faveur du don de soi, du désintéressement, de la générosité, de la gratuité, etc.).

Le psychologue David McClelland (1963) s'est interrogé pour savoir pourquoi certains pays connaissent une croissance rapide dans la sphère économique à certains moments et d'autres n'y arrivent pas. Il fait l'hypothèse que certaines caractéristiques particulières chez les personnes sont responsables des changements économiques. L'anthropologie sociale a quant à elle accordé peu d'attention à l'étude de l'entrepreneuriat, mais certains des travaux pionniers les plus intéressants dans ce domaine ont été réalisés par des anthropologues tels que Fredrik Barth et Clifford Geertz (1963). Les premières études se sont principalement concentrées sur le changement social et le développement économique, mais les anthropologues sociaux se sont ensuite intéressés à l'interaction entre l'entrepreneuriat local et le modèle social de l'individu. La recherche anthropologique ultérieure s'est davantage intéressée aux petites entreprises qu'à l'entrepreneuriat en tant que tel, notamment aux très petites entreprises, et s'est concentrée sur l'entrepreneuriat en relation avec les groupes ethniques et les entreprises familiales. Parmi les thèmes examinés en anthropologie sociale, on trouve les réseaux personnels de l'entrepreneur, le niveau d'entrepreneuriat dans différents groupes sociaux et l'importance de l'entrepreneuriat dans le développement économique régional.

L'historien Thomas Cochran, intéressé par les mouvements de changement économique dans l'histoire (1965, 1971), soutient que les éléments de l'économie culturelle sont apparents physiquement dans la société mais qu'ils sont aussi et principalement présents et influents psychologiquement chez chaque individu. Dans sa théorie psychosociale, Everett Hagen (1962)[6] considère que les variables économiques jouent un rôle relativement mineur dans le développement entrepreneurial alors qu'il met l'accent sur ce qu'il appelle la personnalité[7] innovante de l'entrepreneur rebel[8]. Pour lui, l'innovation implique deux étapes. La première nécessite d'arriver à une nouvelle conception mentale et la deuxième permet de la convertir en action ou en forme matérielle. L'histoire du business illustre souvent des figures entrepreneuriales importantes qui se sont rebellées contre les pratiques monopolistiques et la réglementation étatique en valorisant leurs compétences en affaires afin d'attirer de nouveaux consommateurs. John Arbuckle dans l'industrie du café constitue un tel exemple.

Alexander Gerschenkron (1954)[9], à contre-courant du mouvement de la sociologie de l'entrepreneur, dès l'après-guerre, a tenté de dépasser les perceptions sursocialisées de l'entrepreneur qui étaient associées aux travaux des historiens de l'économie. Il a identifié la nécessité d'un nouvel équilibre entre l'agent et son contexte. Influencé en partie par les travaux de Joseph Schumpeter, il s'est intéressé au comportement déviant de l'entrepreneur, au sens d'un comportement différent de ce qui est socialement prescrit. La déviance, soutient-il, est une influence déterminante du comportement entrepreneurial, et elle n'a d'importance que parce qu'elle se produit malgré la résistance de l'environnement. L'entrepreneur héroïque et innovateur de Joseph Schumpeter semblerait quelque peu banal s'il n'avait pas à affronter l'hostilité et la résistance au changement de la part d'une partie de la population. Cependant, Alexander Gerschenkron affirme que s'il peut être logique de tenir pour acquis un système dominant de valeurs sociales dans certaines situations historiques, il est beaucoup moins satisfaisant d'accepter le comportement déviant de l'entrepreneur comme acquis sans analyser le contexte économique, historique et sociologique. Il propose une approche institutionnaliste qui nécessite une compréhension du comportement humain fortement pour l'analyse de l'entrepreneuriat car celui-ci est fortement influencé par les spécificités du contexte institutionnel.

Trop souvent les histoires racontées à propos des entrepreneurs flattent la réussite de ces derniers au point d'en édifier un mythe glorificateur (par exemple le mythe de Horatio Alger qui raconte l'histoire d'un entrepreneur qui réussit en partant de rien[10]). À l'inverse, la littérature romanesque et les oeuvres cinématographiques, en général, le dépeignent comme un vil et cruel être humain. Les chercheurs en histoire du business ont joué un rôle important tant sur le plan de la "couleur" donnée aux entrepreneurs mais aussi sur le contexte d'analyse institutionnel influencé bien souvent par des facteurs idéologiques implicites. Les économistes de l'école autrichienne apportent une orientation plus nuancée. Par exemple, Virgil Storr présente un modèle de l'entrepreneuriat aux Bahamas avec deux idéaux types entrepreneuriaux : l'esclave entrepreneur et le maître pirate. L'entrepreneur a souvent été observé du point de vue national en mettant en lumière l'aspect bénéfique sur la croissance d'un pays. Cette approche à la fois utilitariste, sociétale et nationaliste est remise en cause par la prise en compte de l'entrepreneur ethnique[11], de l'entrepreneur migrant et de l'entrepreneur né mondialisé.

Histoire de l'entrepreneuriat

En un sens, tout homme est, de fait, un entrepreneur dès lors qu'il/elle utilise son capital physique, financier ou humain (capital corporel, social, culturel et alloue des ressources rares (son argent, son temps, son stress en vue d'atteindre les fins qu'il s'est imposées. L'idée que certains pays manquent d'esprit d'entreprise, notamment les pays du tiers-monde, est un mythe. Depuis la naissance de l'humanité, l'entrepreneur a toujours existé même si son importance s'est plus manifestée dans les livres d'histoire avec les entrepreneurs du XIXème siècle qui nous font croire que l'entrepreneur est né avec le développement du capitalisme de la révolution industrielle. Même s'il ne portait pas le nom d'entrepreneur, le marchand existait déjà dans l'Antiquité. Et, s'il s'avère qu'il occupait une place prépondérante sur le sol terrestre, il ne faut pas oublier l'omniprésence de l'entrepreneur, marin marchand[12] depuis l'antiquité.

Au Moyen Âge, l'entrepreneur était aussi omniprésent même si le cadre institutionnel de l'époque l'a dirigé en direction de ses compétences d'innovations martiales et aux bâtiments architecturaux d'origine religieuse. Durant les temps modernes, l'entrepreneur continue d'être un sous-traitant pour les marchés publics (armement, infrastructure, assainissement des terres) d'ampleurs financières conséquentes. Dans leur ensemble, ce sont des entrepreneurs publics. Parmi eux, quelques personnalités se distinguent comme Humphrey Bradley, Guillaume Boutheroue ou Pierre-Paul Riquet. L'histoire de l'entrepreneuriat montre qu'il existe autant de variétés d'entrepreneurs qu'il n'existe d'individus. Cela va à contre sens de la présentation de nombreux magazines qui aspirent volontairement à présenter la caricature[13] ou le stéréotype de l'entrepreneur.

Exemples d'entrepreneurs

Thèmes et auteurs de la pensée entrepreneuriale

Les grands auteurs de la pensée entrepreneuriale

Catégorie Nom Origine Période Apports
# Économiste Richard Cantillon Irlande Irlande
France France
16801734
Le risque associé à l'incertitude
# Économiste Johann Heinrich von Thünen Allemagne Allemagne 17831850
Le risque associé à l'incertitude
# Économiste Adolph Riedel Allemagne Allemagne 18091872
Le risque associé à l'incertitude
# Économiste Hans von Mangoldt Allemagne Allemagne 18241868
Le risque associé à l'incertitude
# Économiste John Stuart Mill Royaume-Uni Royaume-Uni 18061873
Le risque associé à l'incertitude
# Économiste Frederick Hawley États-Unis États-Unis 18431929
Le risque associé à l'incertitude
# Économiste Frank Knight États-Unis États-Unis 18851972
Le risque associé à l'incertitude
# Économiste Ludwig von Mises Autriche Autriche 18811973
Le risque associé à l'incertitude
# Économiste George Shackle Royaume-Uni Royaume-Uni 19031992
Le risque associé à l'incertitude
# Économiste Mark Casson Royaume-Uni Royaume-Uni 1945
Le risque associé à l'incertitude
# Économiste Adam Smith Écosse Écosse 17231790
Capital financier
# Économiste Turgot France France 17271781
Capital financier
# Économiste David Ricardo Royaume-Uni Royaume-Uni 17721823
Capital financier
# Économiste Eugen von Böhm-Bawerk Autriche Autriche 18511914
Capital financier

L'État doit-il aider les entrepreneurs ?

L'entrepreneuriat étant largement vu comme positif et souhaitable, la tentation est grande chez les politiques de se positionner comme ses défenseurs et de l'encourager. La tâche des hommes de l'État est de ne pas perturber le processus du marché en minant la capacité entrepreneuriale des individus. Les règles du jeu fixées par l'Etat, auxquelles tous les participants doivent se soumettre dans le processus du marché, doivent être prévisibles, en éliminant les privilèges ou les aides spéciales accordées par le gouvernement. Un gouvernement libéral doit avoir le courage[18] de ne rien faire malgré la pression de la population qui le pousse à intervenir. Il n'est pas celui qui aide les chefs d'entreprises, c'est celui qui évite de leur compliquer la tâche en créant plus d'incertitude[19] qu'il n'existe déjà dans leur jugement. Ce dernier facteur n'est pas un point mineur pour encourager l'émergence d'entrepreneurs productifs. Comme l'a souligné Magnus Henrekson[20], il ne doit pas y avoir d'aide sociale ou d'assurance qui décourage la recherche de nouvelles opportunités pour générer un profit. Dans les pays où il existe un degré élevé d'intervention de l'Etat soit par des subventions, soit par une assurance chômage, des attentes négatives sont générées en ce qui concerne la possibilité d'émergence d'entrepreneurs, car ce type de mesures décourage la recherche de nouvelles opportunités à générer un moyen de subsistance, puisqu'il est garanti par l'Etat ou par équivalence, les partenaires sociaux. Un autre biais de l'intervention de l'État est la facilitation involontaire ou l'ascension contrariée de l'entrepreneur évasif.

Les pouvoirs publics s'intéressent à l'entreprise car celle-ci est un vecteur influent dans l'opinion publique sur le niveau de l'emploi. Par conséquent, la stimulation de la création d'emploi ont la fâcheuse tendance à s'inviter dans le terreau de la création, de la transmission, de la reprise et du développement des entreprises, ce qui représente concrètement un magma de textes inextricables et incompréhensibles par les acteurs entrepreneuriaux avec un lot d'intervenants divers sur le terrain. Or, cela peut saper la richesse de l'écosystème entrepreneurial potentiel ou existant. En dépit de nombreux efforts financiers (corollaire à l'augmentation fiscale pour tous), d'agences et d'association subventionnées largement propagées sur le territoire et du soutien offert par diverses collectivités locales et le gouvernement central, on constate que la majorité des jeunes sont faiblement disposés à passé au statut d'entrepreneur en adoptant les contraintes administratives qu'impliquent une activité entrepreneuriale comme une option de carrière en raison des risques associés. La plupart d'entre eux la considèrent comme une dernière option et sont plus enclins à privilégier l'emploi salarié dans les organisations gouvernementales, publiques ou privées.

Les commentaires des journalistes et de l'opinion publique, fondée trop hâtivement par la réaction que par la réflexion économique, se plaignent à tors, mais trop souvent, que le dispositif d’aide des politiques publiques entrepreneuriales n’est pas suffisant pour assurer les conditions de pérennisation des entreprises nouvellement créées. Ce qui conduit les autorités publiques de faire encore plus de saupoudrage avec des mesurettes de politiques publiques entrepreneuriales.

Citations

  • « Un entrepreneur, un vrai entrepreneur, n’est pas une simple machine enregistreuse de coûts qui seraient déterminés par ailleurs à partir de données purement techniques (comme s’il existait une seule manière de produire un bien donné). C’est quelqu’un qui regarde un marché, essaie d’en prévoir l’évolution, détermine la nature et le prix de ce qu’il veut vendre et cherche ensuite les moyens de produire de la manière la plus économique, c’est-à-dire évitant de gaspiller des ressources qui sont nécessairement rares, afin d’obtenir une probabilité de profit aussi élevée que possible. » (Pascal Salin)
  • « L'entreprise, c'est l'organisme économique ; l'entrepreneur, c'est le centre nerveux qui lui donne la vie, la conscience, la direction, c'est le point capital, la force motrice de la structure sociale. » (Paul Leroy-Beaulieu)
  • « On considère le chef d'entreprise comme un homme à abattre, ou une vache à traire. Peu voient en lui le cheval qui tire le char. » (Winston Churchill)
  • « Ceux qui œuvrent à transformer leurs rêves en réalité sont des entrepreneurs. Ceux qui veulent à tout prix prendre le chemin inverse sont des politiciens. » (Vincent Bénard)
  • « La question n’est pas « comment créer des emplois ? » mais QUI crée ces fameux emplois et comment peut-on l’aider ? A cette question, une réponse et une seule : un type curieux que nos fonctionnaires n’ont jamais croisé sur leur route et dont on ne parle jamais à l’ENA et qui s’appelle un ENTREPRENEUR. » (Charles Gave)
  • « Contrairement aux anciens rois et seigneurs féodaux, aux modernes dictateurs, et même aux représentants de nos gouvernements, le chef d'entreprise n'obtient rien par la force : il sert autrui. Il doit satisfaire ses clients, et il perd tout pouvoir dès qu'il n'est plus en mesure d'assurer de meilleurs services que ses concurrents. La plus grosse entreprise perd sa puissance et son influence dès qu'elle perd ses clients. Le profit va seulement à celui qui a compris ce que veulent les autres. Il n'en est pas de même pour les activités de l'État, qui ne connaissent aucune sanction. » (Jacques de Guénin)
  • « Mais encore faut-il préciser ce que l'on entend par la propriété de l'entreprise. Cette expression courante est en fait erronée puisque personne ne peut être propriétaire d'un ensemble de contrats, mais, bien au contraire, on contracte à propos de ce que l'on possède. Quelle est alors la nature exacte du droit de propriété de celui qu'on appelle le propriétaire de l'entreprise ? Il est en fait propriétaire non pas d'un ensemble de biens existants, mais de l'ensemble des revenus futurs qui lui reviendront en propre du fait de l'activité de l'entreprise. » (Pascal Salin)
  • « Il n'y a qu'un seul patron dans l'entreprise : c'est le client. Il est capable de mettre à la porte tout le monde, depuis le président et jusqu'en bas, simplement en allant dépenser son argent ailleurs. » (Sam Walton, créateur de Wal-Mart Stores)
  • « Il est du devoir du chef d’entreprise d’être objectif et impartial. Il doit absolument être tolérant et ne pas prêter attention à la manière dont un homme fait son travail une fois qu’il se retrouve seul, qu’il apprécie l’homme ou qu’il ne l’apprécie pas. Il doit se préoccuper seulement des performances et du caractère. Cela est incompatible avec l’amitié et les relations sociales. La solitude, la distance et la formalité sont les devoirs du chef d’entreprise. » (Alfred P. Sloan)
  • « Je vois l'entrepreneur non pas comme une source d'idées innovantes ex nihilo, mais comme quelqu'un d'alerte aux opportunités qui existent déjà et qui attendent d'être remarquées. » (Israel Kirzner)
  • « Un entrepreneur c’est quelqu’un qui se jette d’une falaise et construit un avion sur le chemin de la descente. » (Reid Hoffman, co-fondateur de LinkedIn)
  • « Le courage est la seule vertu que l'on ne peut pas feindre. (...) Le courage (la prise de risques) est la vertu suprême. Nous avons besoin d'entrepreneurs. » (Nassim Nicholas Taleb, Jouer sa peau: Asymétries cachées dans la vie quotidienne, 2017)
  • « Ce n'est pas la peur d'entreprendre, c'est la peur de réussir, qui explique plus d'un échec. » (Emil Michel Cioran)

Informations complémentaires

Notes et références

  1. in Théorie de l’évolution économique
  2. Claudine Kearney, Robert Hisrich, Frank Roche, "Facilitating public secteur corporate entrepreneurship process: a conceptual model", Journal of Enterprising Culture, Vol 15, n°3, september, pp275–299
  3. Orvis F. Collins, David G. Moore, Darab B. Unwalla, 1964, "The Enterprising Man", East Lansing, M.I., Michigan State University Business Studies
  4. The Entrepreneur and his Firm (1967)
  5. 2010, B. Deschamps, P. Fatien, S. Geindre, "Accompagner le repreneur d’entreprise : conduire, escorter mais aussi guider", Gestion 2000, vol 27, n°3, pp77-88
  6. Dans son livre "Sur la théorie du changement social" (1962), Everett Hagen a analysé l'émergence historique de l'innovation et de la créativité technologique en Angleterre, au Japon, en Colombie et en Birmanie
  7. Everett Hagen, 1967, "British personality and the industrial revolution: the historical evidence", In: T. Burns, S. B. Saul, dir., "Social Theory and Economic Change", London: Tavistock
  8. 1960, Everett Hagen, "The entrepreneurs as rebel against traditional society", Human Organization, 19 (4), pp185-187
  9. Alexander Gerschenkron, 1954, "Social Attitudes, Entrepreneurship and Economic Development", Explorations in Entrepreneurial History, Vol VI, pp1-19
  10. Irvin G. Wyllie s'est intéressé aux mythes qui accompagnent la saga de l'histoire du business américain centré autour du self-made man. Le thème du passage de l'entrepreneur entre les stades extrêmes du chiffonnier à la richesse fut répété par de nombreux groupes différents pour devenir une partie de la culture populaire de la littérature américaine. Irvin G. Wyllie a tenté de découvrir les origines du mythe du héros légendaire, d'analyser l'homme d'affaires américain et d'apprendre par qui il était le plus utilisé, à quelles fins et avec quels effets. Il convient toutefois de souligner que ce n'est pas une étude des origines professionnelles et des conditions environnementales des hommes d'affaires américains, ni d'une tentative de vérifier de quelles classes sociales les chefs d'entreprise ont été recrutés. Le sujet traité par Irvin Wyllie est la culture intellectuelle intégrée à l'histoire du business. Il puise ses recherches précisément dans les idées qui ont favorisés le self-made man dans les larges conditions de découvertes d'opportunité aux Etats-Unis.
    Irvin G. Wyllie, 1954, "The Self-Made Man in America", New Brunswick, New Jersey: Rutgers University Press
  11. L'entrepreneuriat ethnique fait référence aux liens réguliers d'interactions commerciales entre des personnes qui partagent des origines nationales (ethniques) communes. Les économistes et les sociologues l'analyse comme un processus par lequel des minorités ethniques créent leur propre secteur économique privé en réponse à une exclusion implicite du système économique formel. Les entrepreneurs ethniques appartiennent à des minorités qui s'identifient à une population appartenant généralement à la même communauté. Ils comptent sur le soutien et les ressources de leur communauté pour accomplir leurs activités commerciales. Ils sont souvent installés dans des enclaves citadines ou rurales et forment dans leur ensemble une pluralité d'économies ethniques. Par conséquent, l'ethnicité apparaît comme une forme de capital social fondée sur des valeurs fortes et partagées culturellement telles que la solidarité et la confiance réciproque. En plus de proposer un marché d'échange de biens et de services, la communauté ethnique offre un environnement favorable d'émergence et de développement grâce à un accès plus tolérant et favorable au capital humain et financier. En analysant les pratiques commerciales, les réseaux sociaux et les stratégies entrepreneuriales des ethnies comme la communauté Minangkabau, en Indonésie, nous pourrons tirer des enseignements précieux sur la façon dont une identité ethnique forte peut favoriser l'entrepreneuriat et stimuler le développement économique au sein d'une communauté. Cette exploration nous permet également d'apprécier l'importance de la diversité ethnique dans le paysage entrepreneurial global et éventuellement d'envisager la montée en puissance de l'entrepreneuriat ethnique dans d'autres contextes culturels.
    • 1972, Ivan Light, "Ethnic Enterprise in America: Business and Welfare among Chinese, Japanese and Blacksé, Berkeley: University of California Press
    • 1990, Howard Aldrich, Roger Waldinger, "Ethnicity and Entrepreneurship", Annual Review of Sociology, Vol 16, pp111–135
    • 2007, G. A. Brenner, T. V. Menzies, L. Filion, C. Perreault, C. Ramangalahy, "Social capital and ethnic business performance: entrepreneurs from four ethnic groups in Canada", International Journal of Business and Globalization, vol 1, n°2, pp145-160
  12. Depuis l'Antiquité, le marin marchand est un expert dans l'utilisation de l'outil technologique, le bateau, dans la gestion difficile des ressources humaines, les marins, dans l'évaluation des marchandises transportées et dans la négociation avec les autorités fiscales locales et les partenaires commerciaux, les concessionnaires. Des preuves écrites confirment des échanges commerciaux à cette époque par voie maritime dans la mer Rouge, le golfe Persique et l'océan Indien, et l'archéologie seule suffit à le démontrer dans toute la zone de mer Méditerranée et dans le nord-est de l'océan Atlantique. Les navires qu'utilisaient les marins marchands, il y a quatre mille ans, ressemblaient, pour la plupart à des galères, avec un fond large et mâtées à la proue et à la poupe. Ils longeaient la côte durant la journée. Ils dormaient à la belle étoile sur une plage ou sous les hauts remparts d'une ville côtière. L'équipage dormait emmitouflé dans leur cape de mer, à côté des barques à rames ou à proximité d'une petite dune. Certains navires lâchaient l'ancre dans des criques abritées. Pour ceux qui partaient vers une étendue maritime sans port ou qui étaient commandés par un capitaine insouciant, ils combattaient durant leur sommeil le courant contraire en retournant leurs rames. La levée du soleil leur donnait la montre de leur époque pour se repérer dans la période de la journée. À l'aide de la voile triangulaire, le capitaine essayait d'attraper un vent favorable pour que son navire puisse atteindre un objectif lointain. Lorsque les navires s'échouaient, les équipages attendaient la marée qui les aidaient à se remettre à flot, ou chargeaient et déchargeaient des balles de laine et des lingots de métaux, des outres d'eau et des sacs d'orge sous la direction de leur commandant, tandis que les officiers marchands étaient à terre, en ville, en train de compléter la documentation finale avec leurs agents ou de négocier des échanges commerciaux avec des concessionnaires et des autorités locaux.
  13. Les entrepreneurs en tant que caricatures L'image des entrepreneurs est souvent associée à des stéréotypes positifs tels que des visionnaires audacieux et des innovateurs créateurs d'opportunités. Cependant, derrière cette représentation idéalisée se cachent des réalités plus complexes et une ambivalence inhérente. Cette section explore l'ambivalence des entrepreneurs en tant que caricatures en examinant les stéréotypes qui leur sont attribués et les tensions entre l'image idéalisée et la réalité de l'entrepreneuriat. A. Les stéréotypes associés aux entrepreneurs Les entrepreneurs sont souvent sujets à des stéréotypes qui les dépeignent sous différentes facettes. Deux stéréotypes courants sont : les entrepreneurs sont souvent représentés comme des individus dotés d'une vision claire de l'avenir et capables de prendre des risques calculés pour atteindre leurs objectifs. Ils sont perçus comme des leaders inspirants, prêts à sortir des sentiers battus et à défier les conventions pour réaliser des avancées significatives. Un autre stéréotype fréquent est celui de l'entrepreneur en tant qu'innovateur et créateur d'opportunités. Les entrepreneurs sont souvent considérés comme des agents de changement, capables de repérer des besoins non satisfaits sur le marché et de développer de nouvelles idées, produits ou services pour répondre à ces besoins. Ils sont vus comme des moteurs de l'innovation et de la croissance économique. B. L'ambivalence des entrepreneurs en tant que caricatures L'ambivalence se manifeste dans la perception des entrepreneurs, car ils sont souvent associés à la fois à des qualités positives et à des traits moins admirables. D'un côté, les entrepreneurs sont célébrés pour leur créativité, leur audace et leur persévérance. Leur capacité à prendre des décisions rapides, à relever des défis et à saisir des opportunités est largement valorisée. D'un autre côté, ils peuvent être perçus comme égoïstes, opportunistes ou prêts à tout pour réussir, parfois au détriment des autres parties prenantes ou de l'éthique des affaires. Malgré l'idéalisation des entrepreneurs en tant que visionnaires et innovateurs, la réalité de l'entrepreneuriat est souvent complexe et nuancée. Les entrepreneurs font face à de nombreux défis et risques, et leur parcours est souvent semé d'obstacles et d'échecs. L'ambivalence se manifeste dans la tension entre l'image idéalisée de l'entrepreneur et les réalités de la gestion quotidienne d'une entreprise, les contraintes financières, les incertitudes du marché et les pressions concurrentielles. Cette ambivalence reflète la diversité des expériences entrepreneuriales et souligne l'importance de ne pas réduire les entrepreneurs à des archétypes simplistes, parfois amplifiés par les médias.
  14. Charles Tuttle a été nommé professeur d'économie et de sciences sociales à l'université Wesleyan en 1913. Auparavant, il enseignait à l'Amherst College. Il a obtenu son diplôme LLD en juin 1913 du Wabash college. Contrairement à d'autres théoriciens de l'entrepreneuriat, Charles Tuttle a utilisé une description très stricte de l'entrepreneuriat. Il considérait l'entrepreneur comme un propriétaire responsable de l'incertitude. En se différenciant des économistes classiques comme Adam Smith ou de Turgot, Charles Tuttle affirmait que les pratiques commerciales dominantes de l'époque expliquent l'incapacité de ces auteurs de différencier la fonction du capitaliste de celle de l'entrepreneur. En Angleterre et en France, à cette époque, en effet, la possession de capitaux était la condition préalable pour devenir chef d'entreprise indépendant. Ce fait se reflète dans les écrits de Turgot et de Smith, qui considéraient chacun la propriété du capital comme allant de soi pour devenir entrepreneur.
    • 1891, "The Wealth Concept. A Study in Economic Theory", The Annals of the American Academy of Political and Social Science, Vol 1, Apr., pp615-634
    • 1914, commentaire du livre d'Achille Loria, "The Economic Synthesis", The American Economic Review, Vol 4, n°4, Dec., pp871-874
    • 1927,
      • Charles A. Tuttle, "The Entrepreneur Function in Economic Literature", Journal of Political Economy, Vol 35, n°4, Aug., pp501-521
      • Charles A. Tuttle, "The Function of the Entrepreneur", The American Economic Review, Vol 17, n°1, Mar., pp13-25
  15. Francis Edgeworth a fait valoir que l'entrepreneur est un coordinateur (fusion des facteurs de production) et un intermédiaire ou arbitragiste (équilibreur des marchés de facteurs et des marchés de produits). Même s'il n'a pas complètement développé sa théorie de l'entrepreneuriat, il reconnaît le rôle crucial joué par les entrepreneurs. Contrairement à ses collègues économistes néoclassiques, il n'a pas supprimé les considérations entrepreneuriales de son schéma descriptif de l'économie.
  16. Selon l'historien Frederick Harbison, un entrepreneur n’est pas un "innovateur" mais un "constructeur d’organisation" ou une personne qui a les compétences nécessaires pour créer une organisation. Il doit être en mesure d’exploiter les nouvelles idées de différents innovateurs au mieux au sein d'une organisation.
    • 1956, Frederick Harbison, "Entrepreneurial Organization as a Factor in Economic Development", The Quarterly Journal of Economics, Vol 70, n°3, August, pp364–379
  17. La théorie fonctionnelle de l'entrepreneuriat met l'accent non pas sur l'entrepreneur individuel en soi, mais sur les fonctions que les entrepreneurs exercent dans une économie de marché, par exemple, l'action de l'entrepreneur sur l'équilibre des marchés, le jugement entrepreneurial, l'innovation, l'adaptation ou la vigilance.
  18. Bill Flax, 2010, "The Courage to Do Nothing. A Moral Defense of Markets and Freedom", Tate Publishing, Mustang (Oklahoma)
  19. Le comportement entrepreneurial implique d’investir une proportion importante de ressources dans un projet à forte probabilité d’échec. Ainsi, un trait important que les chefs d’entreprise doivent incarner est une forte capacité à déterminer la bonne stratégie pour leurs entreprises face à l’incertitude.
  20. Magnus Henrekson, 2005, "Entrepreneurship: A Weak Link in the Welfare State?”, Industrial and Corporate Change, Vol 14, n°3, p19

Bibliographie sur l'entrepreneur

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Liens externes


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