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Charles Christofle

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Charles Christofle
entrepreneur

Dates 1805-1863
Charles Christofle.jpg
Tendance
Nationalité France France
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Citation « une seule qualité, la meilleure. »
Interwikis sur Charles Christofle

Charles Christofle est un entrepreneur français né à Paris le 25 octobre 1805 et mort à Brunoy, Seine-et-Marne, le 13 décembre 1863. L’entreprise qu’il a fondée conserve encore aujourd’hui une renommée internationale. Sa devise est restée célèbre : une seule qualité, la meilleure.

La réussite dans la joaillerie

Le nom apparaît dès l'époque de la Révolution : en 1793, deux frères et une sœur Christofle s'associent avec une dame Regnault dans une société pour la fabrication de paillettes et de paillons (pièces de métal destinées aux bijoutiers). Dans cette assez vaste famille d'artisans et de négociants, installée à Paris entre le Marais et le quartier Saint-Denis, on continue de travailler sous le Premier Empire, dans la fabrication de boutons et dans les articles de Paris. L'un d'eux exploite dans le Marais une fabrique de bijoux. Charles Christofle, le futur orfèvre, apprenti puis ouvrier, reprend cette entreprise en 1830 - il a alors 26 ans.

Il se révèle très vite un véritable gestionnaire. C'est lui qui créa en France le commerce de la joaillerie d'exportation, selon sa notice nécrologique publiée dans L'Illustration. Il décroche des contrats en Amérique latine (des épées d'honneur pour le Mexique, Buenos Aires, le Pérou, le Venezuela...) ou à Madagascar. Le chiffre d'affaires de sa société, de moins de 300 000 francs en 1830, atteint 2 millions en 1839, année où il est récompensé à l’exposition industrielle par une médaille d’or. Il diversifie également ses productions, tout en restant dans le même métier : outre des bijoux, il fabrique des objets en filigrane, des tissus métalliques ou des épaulettes militaires.

Charles Christofle ne se contente pas d'appliquer les principes du management, il les théorise dans de nombreux opuscules, car il veut défendre et propager ses idées : il ne suffit pas, dit-il, de développer les exportations, il faut aussi en faire une politique continue, en assurant un vrai suivi. Ainsi reproche-t-il aux industriels français de se contenter de coups sans suite. Autre principe : "une seule qualité, la meilleure", seule façon de gagner la confiance du client. Surtout lorsque, comme la maison Christofle, on passe du stade artisanal au stade industriel.

Un entrepreneur d'avant-garde de l’orfèvrerie

Curieux d'innovation, il acquiert en 1840 les brevets de dorure et d'argenture électrolytiques de Ruolz et Elkington, et fonde en 1845 un des premiers établissements industriels utilisant l'électricité comme source d'énergie. Il lance sur le marché des produits inédits en métal argenté, dont il conserve le monopole jusqu’en 1854, date de tombée des brevets dans le domaine public, et qui sont encore la principale fabrication de Christofle. En 1852, son neveu Henri Bouilhet entre dans l'affaire et le seconde dans cette démarche moderniste. Le chiffre d’affaires qui était de 2,5 millions de francs en 1850 passe à 6 millions en 1860.

Ayant compris, avec un siècle d'avance, l'utilité d'une bonne communication, Charles Christofle mène une politique très active de défense et de promotion de sa marque. Il poursuit en justice les contrefacteurs, et crée un poinçon pour son métal argenté, qui garantit au client une qualité d'argenture minimale - l'État reprendra telle quelle cette pratique lorsqu'il règlementera le marché du métal argenté en 1861. Il est aussi le premier à créer un système de distribution sélective préfigurant la franchise, en se dotant, en France et à l'étranger, d'un réseau de revendeurs exclusifs. Ceux-ci, en échange de l'exclusivité dans leur ville, ont l'obligation de réserver une vitrine sur rue à la marque et l'interdiction de vendre toute autre espèce d'orfèvrerie ! Sur ces bases solides, Charles Christofle, puissamment soutenu par ses associés qui seront aussi ses successeurs - Paul Christofle, Fernand Champetier de Ribes, Henri Bouilhet -, fait de son entreprise la plus importante au monde en orfèvrerie. Une deuxième usine de fabrication est construite à Karlsruhe et fournit l'empire austro-hongrois, l'empire russe et les États allemands.

A son actif aussi, une remarquable intuition du marché. Conscient de l'effet d'exemple dans ces milieux qui accèdent au luxe, il obtient des commandes de Louis-Philippe et surtout de Napoléon III, dont il est le fournisseur officiel : pour la bourgeoisie montante, l'orfèvrerie argentée permettait ainsi de s'équiper à meilleur marché de services prestigieux.

Un patron social

Charles Christofle, esprit libéral, a été proche du courant saint-simonien. Dès 1845, une association mutuelle de secours pour les ouvriers malades est créée. Les fonds viennent surtout des cotisations ouvrières : 50 centimes par semaine et par ouvrier, 25 pour les femmes. 500 francs de dons y figurent, dont 400 offerts par Charles Christofle. La société verse en fin d'année une somme pour parfaire les insuffisances de cotisation. En cas de maladie, le secours est accordé après envoi d'une ordonnance délivrée par le médecin de la société et d'une demande au chef d'atelier. En 1851, à l'occasion du premier banquet annuel qu'il offre à ses employés, Charles Christofle annonce la création de livrets d'épargne. Tout ouvrier qui atteint cinq années d'ancienneté a droit à l'ouverture d'un livret de 150 francs.

C’est en 1827 que Charles Christofle va acheter une propriété à Brunoy, sur la rive gauche de l’Yerres. Il va l’agrandir, faire construire, en 1844, une très grande demeure que l’on appellera le « château de Soulins » et qui sera entourée d’un parc de vingt hectares. C’est là qu’il devait décéder. Son fils Paul fut maire de Brunoy à trois reprises, en 1865, 1871 et 1884.

Liens externes

Bibliographie

  • 1995, Marc de Ferrière Le Vayer, Christofle, deux siècles d’aventure industrielle 1793-1993, Paris, Le Monde Éditions.


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