Vous pouvez contribuer simplement à Wikibéral. Pour cela, demandez un compte à adminwiki@liberaux.org. N'hésitez pas !


Monopole

De Wikiberal
Aller à la navigation Aller à la recherche
Affiche contre les monopoles et pour la liberté économique

Le monopole (du grec monos signifiant « un » et polein signifiant « vendre ») est un terme d'économie qui désigne une situation de marché où il existe de nombreux acheteurs et un seul vendeur. Lorsque la situation est inverse, un acheteur pour de nombreux vendeurs, on parle de monopsone[1].

Pourquoi réglementer les monopoles ?

Le terme « monopole » est utilisé de manière inappropriée lorsque que l'un des vendeurs occupe la première place d'un marché loin devant ses concurrents (par exemple Microsoft). Il est toujours possible de concurrencer le premier vendeur d'un produit. Soit en investissant dans la même activité, soit en investissant pour produire des marchandises substituables. Lorsque cet investissement nécessaire pour concurrencer le premier vendeur est très coûteux, on utilise aussi fautivement le terme 'monopole'. Lorsque les substituts disponibles sont rares, on utilise tout aussi fautivement le terme de « monopole ».

Un oligopole est un monopole partagé par plusieurs producteurs.

L'accès est difficile soit à cause de causes externes comme des règlements des pouvoirs publics[2] soit des raisons internes qui vont de celles légitimes — car d'une meilleure efficacité — aux pires lorsque la complexité est une véritable attitude machiavélique.

Les libertariens considèrent qu'un monopole provient nécessairement d'un privilège de l'État. Ils réservent donc ce mot à ce seul usage d'une activité choisie par l'État pour être un monopole. Les libertariens soutiennent ainsi qu'il n'existe pas d'autres monopoles que des monopoles d'État.

Il existe ainsi des monopoles « de droit » ou monopoles « politiques » (monopoles illégitimes imposés par l'État, par exemple jusqu'à récemment celui de la Sécurité sociale en France). Certains désignent fautivement par monopole « de fait », légitimes, le meilleur vendeur sur un marché. Cette situation particulière d'un acteur du marché, se trouve être le seul dans son secteur à un moment donné. Ainsi le seul boulanger d'un petit village n'a aucun monopole. En faisant 5 km de plus en voiture, on achètera son pain au super marché.

L'État peut lui-même être vu comme un monopole, celui de la sécurité, au travers des fonctions « régaliennes » de police, de justice et de défense. Les anarcho-capitalistes sont les seuls libéraux opposés à un tel monopole.

Monopole naturel

Nuvola apps colors.png Article principal : monopole naturel.

En économie, une branche d'activité est en situation de monopole naturel sur un territoire lorsque les économies d'échelle y sont très fortes. Les contraintes technologiques et naturelles donnent un avantage déterminant à l’entreprise dominante, ce qui conduit à une situation de monopole après disparition d'éventuels concurrents.

L'esprit monopoleur

Turgot désigne par esprit monopoleur les obstacles qui proviennent de la manière perverse avec laquelle les individus peuvent chercher à servir leurs intérêts au détriment de ceux d'autrui : en se constituant en corps, et tout spécialement en corporations et autres communautés ou compagnonnages dont l'objet principal est d'exclure les autres citoyens de la possibilité de librement travailler, entreprendre et échanger en interdisant la concurrence. « La source du mal est dans la faculté même accordée aux artisans d'un même métier de s'assembler et de se réunir en un corps » (1776), car ceci se fait « au préjudice de la société générale ». La perversion foncière de ces coalitions d'intérêts particuliers se traduit dans leur prétention à vouloir détenir des monopoles et obtenir des « privilèges exclusifs » assortis de statuts. Et à tenter d'y parvenir en exigeant de bénéficier d'une protection spéciale et discriminatoire de la part du gouvernement. C'est là que les deux maux se coagulent en un seul : « l'esprit monopoleur », où se conjuguent les intérêts des gouvernants et ceux des prédateurs privés.

Un des plus anciens textes libéraux à ce sujet est d'origine chinoise : il s'agit de la Dispute sur le sel et le fer (81 avant J.-C), qui relate un important débat tenu en ce temps-là, en présence de l’empereur, sur la question de savoir si l’État doit conserver le monopole de la production du sel et du fer.

Avant l’instauration des monopoles d’État, le pays n’était-il pas prospère ? À présent qu’ils sont établis, il souffre. [...] Le profit ne tombe pas du ciel, pas plus qu’il ne jaillit spontanément des entrailles de la terre ; il est entièrement tiré de la sueur et du sang du peuple.
On ne restaure pas un pays avec une recette aussi aveugle frappant avec prédilection les humbles et supprimant les possibilités d'essor de la masse laborieuse, tandis que les familles privilégiées, bénéficiant du monopole du commerce du sel, vivent grassement. Or la vie du pays dépend plus du travail de son peuple que du bien-être de quelques mandarins.

Erreurs courantes

Le marché, livré à lui-même, tend vers des situations de monopole

Une idée très partagée est que le marché, s'il n'est pas contrôlé, tend vers des situations de monopole (ou de cartel) et la disparition de la concurrence, ceci au détriment du consommateur. L'interventionnisme étatique serait donc justifié pour éviter ce genre de situation. Le marxisme décrit fréquemment la supposée « concentration capitaliste » et les monopoles qui en découlent, sans réaliser que ces monopoles peuvent vaciller au gré des progrès (ou des « sauts ») technologiques, et que par ailleurs ils n'empêchent en rien le développement des petites et moyennes entreprises.

En réalité, un monopole de fait peut être parfaitement justifié, et l'État, malgré ses prétentions à l'omniscience, n'a aucun moyen de savoir a priori si ce monopole pratique des prix trop élevés, la notion de « juste prix » n'ayant aucun fondement économique. Par exemple, un innovateur, au début tout au moins, a 100% de part de marché, et est donc en situation de monopole, situation qui n'est pas due à la contrainte (comme pour les monopoles de droit d'origine étatique), mais à sa compétence dans son domaine. S'il pratique des prix que certains estiment exagérés, il y a de fortes chances qu'un concurrent apparaisse — s'il n'est pas empêché par une règlementation ou, s'il s'agit d'un concurrent étranger, par le protectionnisme, ce qui est le cas de figure le plus fréquent (pour ce qui est des créations de l'esprit, les lois sur la propriété intellectuelle constituent un autre obstacle injustifié à la concurrence). Et même si aucun concurrent n'apparaît, l'effet de substitution (voir loi de l'offre et de la demande) peut être suffisant pour contrebalancer son influence. Il suffit de regarder quelques décennies en arrière pour s'apercevoir du sort des leaders économiques d'alors : les seuls monopoles qui ont résisté et sont encore en place aujourd'hui sont les monopoles étatiques ! John Stuart Mill critiquait déjà ce point de vue :

«  Les socialistes en sont réduits à alléguer que les prix bas des marchandises dus à la concurrence ne sont que poudre aux yeux, et qu’en fin de compte ils font grimper le coût de la vie, pour la simple raison que, dès lors où le plus fort compétiteur s’est débarrassé de tous ses rivaux, il se rend maître du marché et est en mesure d’imposer les prix à sa guise. Il faut bien dire que l’expérience la plus commune nous enseigne que, dans des conditions de libre concurrence effective, les choses ne se passent jamais ainsi. Le plus puissant compétiteur ne se débarrasse pas de tous ses rivaux, et il en est bien incapable ; il n’est pas plus en mesure d’exercer un monopole sur le marché. Et il n’est pas vrai qu’une branche importante de l’industrie ou du commerce, divisée auparavant entre plusieurs propriétaires, soit devenue, ou montre tous les signes qu’elle va devenir, le monopole de quelques-uns. »
    — John Stuart Mill, Sur le socialisme, 1879

On peut même affirmer, comme le fait Murray Rothbard, que dans un marché libre il ne peut y avoir de monopole réel :

«  Les producteurs individuels peuvent réduire leur production et la vente de leurs biens immobiliers ou de capital, soit individuellement soit de concert (via un « cartel ») de façon à augmenter les revenus monétaires attendus par les ventes. Encore une fois, une telle action n’a rien de clairement immoral. Les producteurs, toutes choses égales par ailleurs, essaient de maximiser leur revenu monétaire à partir de leurs facteurs de production. Ce n’est pas plus immoral qu’une autre tentative de maximiser le revenu monétaire. De plus, ils ne peuvent le faire qu’en servant les consommateurs, car, à nouveau, la vente est un acte volontaire de la part des producteurs et des consommateurs. Encore une fois, un tel « prix de monopole », pour être établi par un individu ou par plusieurs individus coopérant ensemble au sein d’un cartel, n’est possible que si la demande (directe ou indirecte du consommateur) est inélastique, et cette inélasticité est le résultat de choix purement volontaires des consommateurs dans la maximisation de leur satisfaction. Cette « inélasticité » est simplement une étiquette pour une situation dans laquelle les consommateurs dépensent plus d’argent sur un bien à un prix plus élevé qu’à un prix plus bas. Si les consommateurs étaient vraiment opposés à l’action du cartel, et si les échanges en résultant leur faisaient vraiment mal, ils boycotteraient la ou les firmes « monopolistiques », ils diminueraient leurs achats, la courbe de demande deviendrait élastique, et la firme serait forcée d’augmenter sa production et de réduire ses prix à nouveau. Si l’action d’un « prix monopolistique » a été engagée par un cartel, et que le cartel n’avait pas d’autres avantages pour rendre la production plus efficace, il devrait alors se dissoudre, à cause de l’élasticité alors démontrée de la demande. »
    — Murray Rothbard, L'Homme, l'Économie & l'État[3]

Le « problème » du monopole de fait est un de ces faux problèmes qui permettent seulement à l'État de justifier ses interventions dans la sphère économique (lois anti-trust, procès anti-trust, etc.) au nom de l'intérêt général :

«  Qu'est-ce donc que l'approche antitrust, sinon une conception de l'action humaine qui suppose que l'entrepreneur, en ne faisant que disposer paisiblement de sa propriété légitime, peut faire le mal sans l'avoir voulu, sans en avoir seulement conscience, sans aucune participation consciente de sa part ? »
    — François Guillaumat

On remarquera d'ailleurs que marxistes et keynésiens critiquent les monopoles privés, mais jamais les monopoles d’État.

Un monopole étatique est préférable à la concurrence privée

De nombreux étatistes affirment la supériorité du monopole public sur le marché : il réaliserait des économies d'échelle et éviterait certains coûts en raison de l'absence de concurrence (dépenses publicitaires ou liées au marketing, par exemple), du fait qu'il échapperait à la « contrainte » de générer du profit. Des arguments identiques sont avancés par les étatistes en faveur des nationalisations et à l'encontre des privatisations.

En réalité, ils ne voient que la partie positive et ignorent volontairement, par idéologie, la partie négative, bien plus importante : le fait qu'un monopole de droit limite les choix (il fuit l'innovation et la diversification faute de concurrence), offre un piètre service (sans même parler de l'impact dévastateur des grèves, les travailleurs étant en position de force pour prendre en otage les usagers) et conduit à des prix excessifs (la loi de Savas le constate de façon empirique ; que ce monopole soit public ou privé est de ce point de vue une question mineure, seul importe le fait qu'il soit imposé par la contrainte étatique). Les exemples abondent en France quand on examine les monopoles passés (France Telecom, SNCF, la Poste, EDF…) ou présents (Sécurité sociale). Les rares cas où le monopole public n'impose pas des prix excessifs s'expliquent aisément par le recours à la subvention étatique (qui fausse toute comparaison) ou à la dette publique. Le monopole public n'a pas le pouvoir magique d'échapper aux lois de l'économie : il peut seulement donner l'illusion de la gratuité ou des coûts bas en favorisant les uns au détriment des autres, par la coercition fiscale et la redistribution, en cachant au maximum la réalité des coûts (voir par exemple la structure du salaire en France pour ce qui est des services de "sécurité sociale").

La monnaie est l'exemple d'un monopole monétaire géré par l'Etat

Un monopole qu'on rencontre dans quasiment tous les pays depuis un ou deux siècles est le monopole d'émission de la monnaie, confié par le pouvoir à une banque centrale. Les libéraux (et particulièrement l'École autrichienne d'économie) affirment qu'un tel monopole n'a aucune justification, si ce n'est de servir le pouvoir en place et une oligarchie financière. Voir les articles : banque, banque libre, monnaie privée.

Un tel monopole fournit d'ailleurs la confirmation que ce n'est pas le marché, « livré à lui-même », qui tend vers des situations de monopole, mais au contraire l'étatisme, puisque l'histoire montre comment et pourquoi les pouvoirs ont instauré ce monopole et les bénéfices qu'ils en ont tiré : facilité d'emprunt, inflation au bénéfice du créateur de la monnaie, financement des guerres ou de l'État-providence, etc. Que ce monopole de banque centrale soit public ou privé n'a à cet égard aucune importance. Son statut de monopole le conduit à rendre un service de très mauvaise qualité ("c'est notre monnaie, mais c'est votre problème") alors que dans un contexte de monnaies privées en concurrence chaque créateur de monnaie est contraint par le marché à fournir une monnaie solide, sous peine de disparaître.

Monopole régalien

Les fonctions régaliennes de l’État font l'objet d'un monopole de droit : sécurité intérieure (police et justice), sécurité extérieure (défense). On y adjoint des fonctions connexes comme la diplomatie, qui est parfois explicitement déclarée comme un monopole (aux États-Unis, le Logan Act interdit explicitement à une personne non autorisée de négocier avec un État étranger).

Le minarchisme soutient la validité des monopoles régaliens, alors que l'anarcho-capitalisme la conteste.

Israel Kirzner : Une Vision Alternative du Monopole

La vision de Kirzner sur le monopole : La persistance de la concurrence

Selon Israel Kirzner, la vision traditionnelle du monopole, qui suppose l'absence totale de concurrence, est remise en question. Même en situation de monopole sur certaines ressources, Kirzner soutient que la concurrence peut toujours exister si d'autres entrepreneurs ont la possibilité d'entrer dans des domaines d'activité similaires. Le contrôle exclusif des ressources ne signifie pas nécessairement l'exclusion totale de la concurrence, car de nouveaux acteurs peuvent encore pénétrer le marché et proposer des alternatives.

La concurrence dans un marché libre : Contrôle des ressources, mais pas d'exclusion

Dans un marché libre dépourvu de barrières à l'entrée, le monopole ne doit pas être interprété comme l'absence totale de concurrence. Pour Kirzner, le monopole se réfère plutôt au contrôle exclusif des ressources nécessaires pour la production d'un produit spécifique. Cependant, cela n'empêche pas d'autres entrepreneurs de proposer des produits similaires en utilisant d'autres ressources. La concurrence reste donc possible, même en présence de monopoles sur certaines ressources, tant que les opportunités d'entrer dans le marché sont ouvertes et accessibles à tous.

Informations complémentaires

Citations

  • «  Il y aura toujours des monopoles inévitables, dont le caractère transitoire et temporaire ne se transformera en caractère permanent que sous l'effet de l'intervention des gouvernements. »
        — Friedrich Hayek[4]

  • «  Dans nos sociétés occidentales il n'y a qu'une seule source de monopoles : l'État. Parfois l'État confère un monopole à une société privée, mais bien plus souvent c'est lui-même qui se fait monopoliste dans des industries entières, par exemple, dans l'éducation, dans les transports ferroviaires, dans l'aménagement du territoire, et dans la production d'énergie électrique. Dans tous ces cas, on observe le même phénomène : l'État produit à coûts excessifs et il délivre des services qui ne satisfont pas forcément le consommateur. »
        — Jörg Guido Hülsmann

  • «  Le monopole est ainsi fait qu'il frappe d'immobilisme tout ce qu'il touche. »
        — Frédéric Bastiat

  • «  Détruire la concurrence, c’est tuer l’intelligence. »
        — Frédéric Bastiat

  • «  Eh ! Ne connaît-on pas les effets du monopole ? S’il décourage ceux qu’il écarte, ne sait-on pas qu’il rend moins habiles ceux qu’il favorise ? Ne sait-on pas que tout ouvrage dont on éloigne la libre concurrence sera fait plus chèrement et plus mal ? »
        — Emmanuel Sieyès

  • «  Les ­dépositaires de l’autorité sont toujours disposés à nous épargner toute espèce de peines, exceptées celles d’obéir et de payer. »
        — Benjamin Constant

  • «  Marx, le fondateur du socialisme d’État, conclut que le seul moyen d'abolir les monopoles de classe consiste à centraliser toute l'industrie et le commerce, toutes les entreprises productives ou distributives, dans un seul vaste monopole d’État. Le gouvernement doit donc devenir banquier, industriel, fermier, et marchand, et son action ne doit souffrir aucune concurrence. (...) La nation doit être transformée en une vaste bureaucratie et chaque individu en un fonctionnaire d’État. (...) Celui qui ne travaillera pas pour l’État doit mourir de faim, ou, plus probablement, aller en prison. Toute liberté de commerce doit disparaître. La concurrence doit être éliminée. Toutes les activités industrielles et commerciales doivent être centralisées dans un énorme et vaste monopole. Car le remède aux monopoles c'est LE monopole. »
        — Benjamin Tucker

  • «  Dans le monde réel, hors des théories économiques, la réussite d’une entreprise est exactement proportionnelle à sa capacité à faire ce que d’autres ne savent pas faire. Le monopole n’est donc pas une pathologie ou une exception. Le monopole est la situation de toute entreprise qui réussit. »
        — Peter Thiel, De zéro à un

Notes et références

  1. Xavier Méra, 2018, "Monopsony theory revisited", In: Matt McCaffrey, dir., "The Economic Theory of Costs: Foundations and New Directions", London: Routledge, pp169-190
  2. Harold Demsetz, 1968, "Why Regulate Utilities?", Journal of Law and Economics, Vol 11, avril, pp55-65
  3. Murray N. Rothbard, « Monopole et concurrence », chap. 10 de L'Homme, l'Économie & l'État (Paris : Institut Charles Coquelin, 2007).
  4. Friedrich Hayek, La Constitution de la liberté, Definitive Edition, p. 383

Bibliographie

  • 1933, Vernon A. Mund, "Monopoly: A history and theory", Princeton, NJ: Princeton University Press
  • 1955, (en) Walter Adams et Horace M. Gray,Monopoly in America: The Government as Promoter. New York : Macmillan
  • 1982, Donald Armstrong, "Competition versus Monopoly: Combines Policy in Perspective", Vancouver: The Fraser Institute
  • 1992, David Young, "Austrian Views on Monopoly: Insights and Problems", Review of Political Economy, vol 4, n°2, pp203-225
  • 1993,
    • Michael Dietrich, "Comment on David Young, Austrian views on monopoly: insights and problems", Review of Political Economy, Vol 5, n°3, pp385-388
    • George Stigler, "Monoply", In David R. Henderson, dir., "The Fortune Encyclopedia of Economics: 141 Top Economists Explain the Theories, Mechanics, and Institutions of Money, Trade, and Markets", New York: Time-Warner Books, Inc., pp399-404

Pour aller plus loin

Articles connexes

Liens externes


Adam Smith.jpg Accédez d'un seul coup d’œil au portail économie.