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Loi de Savas

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La loi de Savas (Savas's Law) est une loi économique mise en évidence par Emanuel Savas selon laquelle le secteur privé est entre 20 et 40 % moins cher que le secteur public pour un service collectif équivalent. Ainsi, selon les calculs de Savas dans le cas américain, l'économie est de 42 % pour les ordures, 73 % pour le nettoyage des bureaux, 56 % pour l'entretien de la signalisation lumineuse, 40 % pour la tonte du gazon, ou encore 37 % pour l'émondage des arbres[1].

David Friedman a exprimé une loi semblable dans son ouvrage Vers une société sans État : le coût d'un service public est le double du même service dans le privé.

En France, cette loi est vérifiable dans de nombreux domaines. Par exemple, un élève en classe préparatoire publique coûte à la collectivité plus de 14 000 euros par an, alors que les frais de scolarité s’élèvent à 7500 euros dans le privé chez Ipesup (chiffres 2007). De même, une étude de 2011 de l'Ifrap[2] montre que l’enseignement public serait entre 30 et 40 % plus cher que le privé. Une appendicectomie coûte en France deux fois plus cher dans un hôpital public que dans un hôpital privé[3]. En France, l'assurance santé publique obligatoire coûte beaucoup plus cher que l'assurance santé privée vendue par les compagnies d'assurances[4].

L'explication économique est simple : le service public n'a aucune incitation à la rentabilité (puisqu'il est subventionné moins par ses usagers que par la coercition fiscale), au contraire du privé, pour qui la rentabilité est une question de survie. Ce manque d'incitation se traduira par des gaspillages, des sureffectifs, une forte inertie du personnel (avec un usage fréquent de la grève), de la bureaucratie, des tâches improductives faites au nom du prétendu intérêt général, des retards technologiques, des décisions politiques économiquement irrationnelles, du poids des syndicats, etc.

Les cas où le service public est en apparence moins cher que le service privé s'expliquent aisément par les subventions étatiques affectées au service public (pour donner à l'usager une apparence de gratuité ou de coût bas), subventions dont le secteur privé ne profite évidemment pas, ce qui l'oblige à afficher le « vrai coût » de ses services, à la différence du secteur public. Toute comparaison est faussée dans ce cas de figure. On peut penser à la SNCF, pour qui les contribuables versent 17 milliards d'euros par an en subvention (chiffres 2022)[5], et qui, malgré ces subventions énormes, reste deux fois plus cher que l'avion[6].

La contrepartie de la loi de Savas est que les fonctionnaires sont mieux payés que s'ils travaillaient dans le secteur privé, à qualification égale. Cela se constate dans tous les pays, même si cette meilleure position est souvent habilement cachée aux yeux des observateurs par les étatistes (sécurité de l'emploi, horaires de travail favorables, divers avantages en nature, meilleures retraites, etc.).

Notes et références

  1. Guy Sorman, La Solution libérale, Fayard, 1984, p.214
  2. Éducation : l’enseignement public beaucoup plus cher que le privé
  3. Rapporté par Éric Brunet sur RMC le 14 juillet 2011 (il s'agissait en l'occurrence de l'hôpital de Draguignan et de la polyclinique Notre Dame de la même ville).
  4. Son coût est masqué par la structure du salaire en France, de plus le coût est proportionnel au salaire, alors qu'une prime d'assurance ne dépend que du risque couvert.
  5. SNCF : 17 milliards d'euros par an versés par les contribuables, Capital
  6. Le train deux fois plus cher que l’avion en Europe, Greenpeace dénonce « une différence de prix délirante »

Bibliographie

  • Performance comparée des services publics locaux, Édition Litec, 432 pages

Voir aussi

Lien externe


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