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Don Lavoie

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Don Lavoie
Économiste

Dates 1951-2001
Don Lavoie
Tendance École autrichienne
Nationalité États-Unis États-Unis
Articles internes Autres articles sur Don Lavoie

Citation
Interwikis sur Don Lavoie

Don Charles Lavoie (4 avril 1951 - 6 novembre 2001) était un économiste de l'école autrichienne d'économie. Suite à sa thèse dirigée par Israel Kirzner, il publia un livre remarquable sur le calcul économique en économie socialiste, intitulé National Economic Planning: What Is Left?[1]. Il travailla au Cato Institute et au George Mason Institute. Son parcours intellectuel est influencé par les économistes de l'école autrichienne (Friedrich Hayek, Ludwig Lachmann, Israel Kirzner), par les philosophes (Michael Polanyi, Hans-Georg Gadamer, Paul Ricoeur[2]).

La mort prématurée d'un passionné de l'interprétation de la vie

Don Lavoie apparaît dans l'ours du premier numéro de la revue "Austrian Economics Newsletter" à l'automne 1977. Il en devient le rédacteur en chef en 1982. Il est accompagné comme directeur adjoint par Tyler Cowen. Dans le bureau éditorial, figure un certain nombre de futurs brillants économistes comme Walter Block, Richard Ebeling, Richard Fink, Gerald O'Driscoll, Mario Rizzo, Joseph Salerno, John Kunze[3], et Gary Short[4]. La revue emploie plusieurs étudiants dont Fernando Alvarez[5], Donald J. Boudreaux, Sharon Gifford, Sanford Ikeda, Roger Koppl et Joshua Zissman[6].

Don Lavoie fut le co-fondateur (avec Jack High) d'un centre interdisciplinaire connu sous le nom de Programme d'apprentissage social et organisationnel (Program on Social & Organizational Learning) au George Mason University. L'inter-discipline fut portée à son extrême pour être qualifiée quelquefois de centre hyper-interdisciplinaire dans le but de faire émerger des convergences entre les différentes disciplines de recherche. Un autre objectif était de faire sortir les recherches académiques universitaires hors de leur tour d'ivoire afin de capter de nouvelles opportunités de recherche et faire bénéficier à la société entière de nouvelles découvertes. Don Lavoie était convaincu que les principes du libéralisme et de l'école autrichienne sont bénéfiques pas seulement pour les économistes. Son effort a été perpétuellement de montrer que la connaissance est le déterminant majeur de la valeur, à la différence des économistes classiques qui la présentaient sous l'angle du travail, du capital et de la distribution de la rente.

A la fin des années 1980, il monte le projet Agorics en appliquant la théorie autrichienne de Friedrich Hayek en ce qui concerne la coordination des marchés avec l'application des systèmes information. Cet effort de recherche interdisciplinaire, dans la lignée du PSOL, permit la rencontre entre des économistes (Bill Tulloh, Howard Baetjer et Kevin Lacobie[7]) et des ingénieurs logiciels (Phil Salin, Brad J. Cox, Mark Miller[8], Dean Tribble et Eric Drexler). La création de logiciels, forme de bien atypique, "incorpore" la connaissance à l'âge d'une économie d'information et donne plus de réalisme concret que la perception de la production de cadres et de dirigeants. Ce projet fut élaboré avec les sociétés Amix et Xanadu dont Mark Miller, les représentait dans leur conseil d'administration. Ce dernier était aussi le co-auteur, avec Eric Drexler, de l'article "Agoric Open Systems", d'où le nom du projet.

En tant que chercheur, il étudia la philosophie des sciences sociales et les systèmes économiques comparatifs (spécialement les théories Marxiennes du socialisme). Gràce à lui, un nouvel élan de recherche a permis de s'interroger sur l'application de l'herméneutique à la science économique. Certains philosophes (Gary B. Madison) et certains économistes (Peter Boettke, Richard Ebeling, Steven Horwitz) poursuivent la construction de ce pont méthodologique. Cherchant son inspiration dans d'autres disciplines, il développa des recherches dans les sciences de l'information, l'herméneutique et la culture. Dans le livre Culture and Enterprise: The Development, Representation and Morality of Business écrit avec Emily Chamlee-Wright, ils prennent en compte l'importance du rôle de la culture dans le développement économique d'une nation.

Don Lavoie laisse un héritage en pleine construction. Parmi ses étudiants, de nombreux économistes se sont orientés vers l'école autrichienne : Peter Boettke, David Prychitko, Steven Horwitz, Ralph Rector, Emily Chamlee-Wright, Howard Baetjer, Thomas Rustici, Mark Gilbert et Virgil Storr

La pertinence de son apport dans le débat sur le socialisme

L'année 1985 a été marquée par la publication de ses deux ouvrages majeurs, "Rivalry and Central Planning" et "National Economic Planning", qui ont eu un impact significatif sur l'école autrichienne et sur la pensée politique. Ces livres ont été perçus comme une tentative de réaffirmer la pertinence des idées de Ludwig von Mises et Friedrich Hayek[9] dans le débat sur le socialisme. Ces deux ouvrages, publiés simultanément, ont marqué une étape importante dans le développement de la pensée économique autrichienne. Ils ont jeté les bases d'une réflexion approfondie sur les problèmes inhérents à la planification centrale et à l'économie socialiste.

Pendant de nombreuses années, Mises et Hayek ont été perçus comme ayant perdu le débat sur le socialisme. Leur défense de l'économie de marché et leur critique du socialisme ont été considérées comme dépassées face aux expériences réelles de pays socialistes et aux tentatives de réforme du système. Cependant, la publication par Don Lavoie, de "Rivalry and Central Planning" et "National Economic Planning" a remis en question cette perception. Ces ouvrages ont réaffirmé la validité des critiques autrichiennes sur le socialisme et ont ouvert la voie à une nouvelle compréhension des problèmes liés à la planification centrale et à la gestion de l'économie.

L'argument de Lavoie sur le socialisme et la planification économique

Au moment de la publication de "Rivalry and Central Planning" et "National Economic Planning" en 1985, il était de plus en plus évident que les économies socialistes réelles rencontraient d'importants problèmes. Dans le monde entier, les tentatives visant à imposer le socialisme et la planification centrale se heurtaient à des difficultés majeures. Cela a contribué à une prise de conscience générale des limites et des inefficiences du socialisme.

Dans ses ouvrages, Lavoie propose une argumentation théorique solide sur la validité des critiques autrichiennes du socialisme. Il examine les problèmes inhérents à la planification économique centralisée, en mettant particulièrement l'accent sur les problèmes de connaissance et de pouvoir. Lavoie souligne que les planificateurs centraux sont confrontés à un problème fondamental de manque d'informations économiques précises, ce qui rend difficile la coordination efficace de l'économie. De plus, il met en évidence le fait que la centralisation de la planification conduit à une concentration de pouvoir entre les mains des décideurs, ce qui peut entraîner des abus et des atteintes aux libertés individuelles.

Lavoie occupe une position importante dans le débat sur le socialisme en soutenant que les critiques autrichiennes sont toujours pertinentes et doivent être prises en compte. Il met en lumière les défauts du socialisme réel et des propositions de planification économique complète, tout en soulignant que même dans les systèmes moins centralisés, l'autorité donnée à des unités de décision, qu'elles soient centralisées ou décentralisées, peut encore poser des problèmes.

En fin de compte, Lavoie plaide en faveur d'un agenda radical et d'un engagement envers les marchés. Il soutient que la décentralisation du contrôle et de la prise de décision, jusqu'au niveau individuel, associée à un respect des droits de propriété et à un système basé sur l'état de droit, permettrait de résoudre à la fois le problème de connaissance et le problème de pouvoir. Selon lui, cette approche favoriserait la liberté individuelle, en évitant la concentration excessive de pouvoir et en permettant aux individus de bénéficier de la connaissance dispersée dans la société.

Le positionnement de Lavoie dans le débat sur le socialisme a contribué à raviver l'intérêt pour les idées autrichiennes et à promouvoir une réflexion plus approfondie sur les alternatives institutionnelles et les implications de différents systèmes sur le bien-être des individus. Sa vision d'une société basée sur la dignité, le respect des droits et la décentralisation du pouvoir reste attrayante et pertinente de nos jours.

Les problèmes de la planification économique

Dans le cadre de ses travaux, Don Lavoie s'est penché sur les problèmes de la planification économique et a remis en question sa viabilité et ses résultats. Il a identifié deux problèmes majeurs : celui de la connaissance et celui du pouvoir. Le premier concerne l'incapacité des planificateurs centraux à accéder aux informations économiques appropriées, tandis que le second concerne la concentration du pouvoir et le contrôle sur la vie des citoyens ordinaires.

Le problème de la connaissance : l'incapacité des planificateurs centraux à accéder aux informations économiques appropriées

L'un des problèmes fondamentaux identifiés par Don Lavoie concernant la planification économique est le problème de la connaissance. Selon lui, les planificateurs centraux font face à une difficulté majeure : l'incapacité d'accéder à toutes les informations économiques appropriées nécessaires pour prendre des décisions efficaces. Il met en évidence que la connaissance économique est dispersée dans la société et que les individus détiennent des connaissances spécifiques sur des circonstances locales, des préférences individuelles et des opportunités uniques.

Dans un système de planification économique centralisée, les décideurs n'ont pas la capacité de recueillir et de traiter efficacement toutes les informations pertinentes provenant de divers acteurs économiques. Don Lavoie soutient que cette incapacité conduit à une allocation inefficace des ressources, car les décisions ne sont pas basées sur une connaissance approfondie et détaillée de la réalité économique.

Le problème du pouvoir : concentration du pouvoir et contrôle sur la vie des citoyens ordinaires

Un autre problème majeur de la planification économique identifié par Don Lavoie est le problème du pouvoir. Dans un système de planification centralisée, les planificateurs détiennent un pouvoir considérable sur la vie des citoyens ordinaires. Les décisions économiques qui affectent directement les individus sont prises par une poignée de personnes, qui peuvent imposer des politiques économiques contraignantes sans prendre en compte les préférences et les besoins des individus.

Don Lavoie souligne que la concentration du pouvoir dans les mains des planificateurs centraux entraîne des risques de corruption, d'abus et de manipulation politique. Les décisions économiques importantes sont prises par des personnes qui peuvent être influencées par des intérêts particuliers, ce qui peut conduire à des décisions inéquitables et inefficaces.

L'applicabilité de l'analyse de Lavoie à la planification économique globale et non globale

L'analyse de Don Lavoie sur les problèmes de la planification économique s'applique tant à la planification économique globale qu'à la planification économique plus restreinte. Que ce soit dans les régimes socialistes qui cherchent à planifier l'ensemble de l'économie ou dans les politiques de planification plus spécifiques, Don Lavoie soutient que les problèmes de connaissance et de pouvoir demeurent présents.

Don Lavoie met en garde contre les conséquences néfastes de la planification économique, qu'elle soit globale ou limitée. Il souligne que la centralisation de la prise de décision économique conduit à des résultats inefficaces, en entravant l'innovation, l'adaptation aux changements et l'efficience économique. De plus, la concentration du pouvoir dans les mains des planificateurs centraux nuit à la liberté individuelle, à l'autonomie et à la capacité des individus à prendre leurs propres décisions économiques.

L'incapacité des planificateurs centraux à accéder aux informations économiques appropriées conduit à des décisions inefficaces et à une mauvaise allocation des ressources. De plus, la concentration du pouvoir entre les mains des planificateurs centraux entraîne des risques de corruption, d'abus et de manipulation politique, ainsi qu'une limitation de la liberté individuelle et de l'autonomie des citoyens.

L'importance des prix authentiques du marché par rapport aux prix artificiels de la planification

Don Lavoie a apporté d'importantes contributions à la compréhension de l'économie et de la communication sur le marché. Son travail complète les enseignements de Ludwig von Mises et met l'accent sur l'importance des prix authentiques, de la concurrence entrepreneuriale et des ajustements continus sur le marché. Explorons les aspects clés de sa contribution :

Les prix authentiques et la concurrence entrepreneuriale

Pour Don Lavoie, les prix authentiques sont le résultat des interactions concurrentielles entre les entrepreneurs sur le marché. Ces prix émergent grâce à la concurrence, qui encourage les acteurs économiques à s'adapter aux changements et à rechercher des opportunités. Contrairement aux prix artificiels d'un système planifié, les prix authentiques fournissent des informations réelles sur les préférences des consommateurs et la disponibilité des ressources, stimulant ainsi des décisions économiques plus avisées.

Les ajustements continus sur le marché comme source d'information

Lavoie souligne que le marché est un processus en constante évolution, où les ajustements continus jouent un rôle crucial dans la communication de l'information. Les entrepreneurs réagissent aux changements du marché, ajustent leurs offres en fonction des demandes et recherchent des voies d'innovation. Ces ajustements perpétuels permettent de maintenir un flux constant d'informations sur les besoins des consommateurs et les conditions du marché.

Le contraste avec la planification centralisée et les prix artificiels

L'une des contributions les plus significatives de Lavoie est sa mise en évidence des différences entre les mécanismes du marché et la planification centralisée. Alors que les prix authentiques sur le marché reflètent les interactions humaines et les décisions entrepreneuriales, les prix artificiels dans un système planifié sont déterminés par des autorités centralisées, souvent déconnectées des réalités économiques. Cette distinction essentielle met en évidence l'efficacité et la dynamique du marché libre, par rapport à la rigidité et à l'inefficacité des systèmes planifiés.

En conclusion, la contribution de Don Lavoie enrichit notre compréhension des mécanismes économiques en mettant l'accent sur les prix authentiques, la concurrence entrepreneuriale et les ajustements continus sur le marché. Ces concepts nous rappellent l'importance des interactions libres et dynamiques sur le marché pour communiquer efficacement les informations nécessaires aux décisions économiques éclairées. En tant qu'acteurs économiques, comprendre et embrasser ces principes peut nous aider à prospérer dans un environnement économique en constante évolution et à saisir les opportunités pour innover et réussir.

Lavoie invite à une réflexion sur les conséquences néfastes de la planification économique et plaide en faveur d'une approche décentralisée et respectueuse des principes de liberté individuelle et de respect des droits de propriété. Il soutient que la décentralisation du contrôle et de la prise de décision, ainsi que le respect des règles et du droit, permettent une meilleure utilisation de la connaissance dispersée dans la société et offrent une plus grande protection contre les abus de pouvoir.

En définitive, l'analyse de Lavoie met en évidence les limites et les risques inhérents à la planification économique, soulignant l'importance de considérer les implications de la concentration du pouvoir et de la restriction de la liberté individuelle. Son travail incite à repenser les modèles de gouvernance économique et à explorer des alternatives basées sur des principes de décentralisation, de respect des droits individuels et de marché libre.

L'apprentissage hypertextuel

A la fin de sa carrière, achevée trop tôt par la maladie, Don Lavoie travailla sur la philosophie et la pratique du discours au travers de la médiation électronique. Il avait compris l'importance pour les organisations d'adopter de nouvelles façons de cultiver des environnements d'apprentissage interactifs (groupe de travail, hypertexte[10], logiciels de communication, didactique interactive[11]) afin d'améliorer les processus communicatifs. Il montra la nature fondamentale des processus d'apprentissages sociaux, que ce soit dans les échanges de marché (conversations verbales) ou dans les supports basés sur l'hypertexte.

Fidèle à la pensée autrichienne, Don Lavoie revisite la forme électronique de la transmission du savoir et de l'information sous l'angle de l'ordre spontané. Intrigué par l'hypertexte, il comprend le bouleversement d'appréhension de cette technologie. Le texte n'est plus enfermé dans un cadre linéaire et séquentiel qui offrirait des éléments limités de compréhension. Nous maîtrisions depuis des années, voire des lustres, certaines distributions technologiques du texte comme la note écrite, le télégramme, la page imprimée, la photocopie ou le livre. L'hypertexte ajoute un élément libertarien tout à la fois technologique que cognitif.

Sur le plan technologique, l'hypertexte est un syntagme de texte électronique, dont la fonction est de connecter des blocs de textes entre eux. Cette ressource nouvelle permet au lecteur, voire l'encourage malgré lui, à déterminer son propre chemin plutôt que de suivre celui qui est imposé par le producteur dans un support textuel traditionnel. Le texte n'est plus prisonnier de la forme donnée par son auteur. Le lecteur peut sauter des pages, déchirer des couvertures, surfer de liens en liens en toute liberté. Il n'existe plus de frontière intérieure ou extérieure au texte grâce aux points de connexions hypertextuels. En dehors de cette prise de liberté, voire d'encouragement à l'indiscipline créative, la non-linéarité, le saut de chapitre, l'exploration de références et de bas de pages, les rétro-liens ou le retour rapide à des parties déjà lues ont des caractéristiques économiques. L'apprentissage s'effectue de façon plus rapide et plus riche en données de feedback. Cela encourage ainsi un apprentissage collaboratif.

Sur le plan épistémique, ce n'est pas la technologie qui a "créé" une nouvelle forme de parcours cognitif. L'acquisition de l'information, de façon non linéaire, était possible avec une technologie traditionnelle. Par contre, l'hypertexte a accéléré nos modes d'acquisitions cognitives en multipliant nos points de connexions d'informations électroniques. Aussi L'intérêt de Don Lavoie pour l'herméneutique n'est pas en soi économique ou épistémologique mais de nature cognitive et téléologique, sachant que l'analogie est implicite avec l'ordre spontané du marché. Un hypertexte est une réponse à l’allègement de l'insatisfaction d'un TEXTE incomplet. Car le document textuel qui contient un lien hypertextuel est une instance du Sujet [Topic] recherché dans le texte. Les textes reliés appartiennent à la catégorie TEXTE. Don Lavoie définit la compréhension d’un texte comme la construction de propositions extraites du texte [document], grâce à l'effort personnel du lecteur par la réactivation de sa mémoire à long terme afin de reconstituer non pas une reproduction clonée du texte lu mais une lecture sémantique du texte, c'est à dire la recherche du sens de ce texte, ce dont il me parle. L'objet texte est subjectif cognitivement.

Don Lavoie préconisait une analyse sémantique du texte électronique en utilisant un logiciel facilitant la pose d'annotations. Cette forme de "marquage" assez triviale n'est que l'adaptation technologique de l'utilisation des notes prises par le crayon sur le papier et de la technique ancestrale de la marginalia (écriture dans la marge). Toutefois, elles laissent supposer un traitement du langage naturel plus poussé par l'informatique grâce à des métadonnées personnelles et par celles fournies par l'auteur (tables des matières, index, titres de chapitres, mots clefs etc) ou le prescripteur (syllabus de l'enseignant). L'outil technologique offre la possibilité à chaque lecteur de construire l'ontologie de chaque texte. Quels sont les concepts exprimés dans le document ? Comment sont-ils hiérarchisés ? Quelles sont leur relations ? Sont-ce des propriétés structurelles ou des attributs causaux ?

L'analogie de l'apprentissage hypertextuel avec le management de la connaissance dans une organisation comme l’entreprise ou extensivement sur le marché dans son entier est évidente. L'apprentissage est incrémentiel car la compréhension du texte se construit au fur et à mesure de la lecture. La recherche de la cohérence de son contenu s'effectue de façon locale et globale. Les marqueurs cohésifs inter-textuels relient des phrases successives n'appartenant pas forcément au même document et ils relient aussi différentes parties à l'intérieur du texte comme entre différentes pages. L'apprentissage hypertextuel de Don Lavoie est conforme au subjectivisme de la valeur chez les autrichiens. Son application dans les différentes variantes de la gestion de l'entreprise par le management des ressources (capacités dynamiques, connaissance tacite) ajoute son caractère "d'inexhaustibilité". L'analogie et la pratique de l'hypertexte dans la théorie du management par la connaissance explique par quel processus une entreprise peut créer des ressources inépuisables et concurrentielles. Elle rend compte de trois propriétés distinctes de la gestion de la connaissance : la connexion, le marquage (balisage) et l'indexation.

Une théorie inachevée de l'entrepreneur thymo-linguistique

À partir de son article de 1991[12] et de son dernier ouvrage sur la culture et l'entreprise[13], Don Lavoie reprend l'analyse d'Israel Kirzner sur les opportunités. Mais, il positionne son approche à un niveau cognitif plus large que son aîné.

Pour Don Lavoie, il serait trop simple et erroné de croire que l'acte d'entreprendre consiste dans un calcul mécanique de maximisation d'opportunités non encore perçues. Cette vision tend à minimiser l'incorporation de changements radicaux, de ruptures avec le passé ou d'injection d'innovations ou de nouveautés. Les entrepreneurs ne sont pas des êtres passifs, notant des différences d'opportunités. Ils sont des acteurs, pleinement conscients de découvrir des opportunités.

Don Lavoie prend en compte le contexte culturel dans lequel est plongé un individu qui le rend plus ou moins sensible à certains critères. L'individu n'est pas isolé[14]. Par conséquent, l'entrepreneuriat n'est pas seulement localisé au sein de la culture, mais il est entièrement façonné par la culture et consiste fondamentalement à agir en interprétant et en influençant la culture (Don Lavoie 1990b). La culture doit être comprise au sens large comme un ensemble de significations complexes qui nous permet de comprendre l'action humaine. C'est gr)ace à ce contexte d'arrière-plan que l'action délibérée est rendue intelligible. La culture est le langage dans lequel les événements passés sont interprétés, les circonstances futures sont anticipées et les plans d'action sont formulés. Mais, bien qu'elle ne soit pas une langue au sens strict d'un ensemble statique de mots et de règles grammaticales, la culture constitue dans son ensemble, un discours (Lavoie: 1991).

L'individu est inséré dans un monde de concurrence. Don Lavoie élabore sa présentation de la concurrence sur le marché, selon l'argument de Friedrich Hayek, c'est à dire par une procédure de la découverte et d'une transmission des connaissances tacites et des informations dispersées[15]. Immergé dans un cadre de référence, l'entrepreneur est confronté à un ensemble complexe de sens. Rien n'est facile à comprendre. L'ambiguïté et la polysémie des informations ou des indices rendent la compréhension délicate lors de différents évènements sociaux où se trouve l'entrepreneur. Ces évènements peuvent être simultanés, se chevaucher ou se succéder avec des périodes de décalages plus ou moins longues. Ces marqueurs nécessitent une action herméneutique ambivalente de la part de l'entrepreneur sur des opportunités anticipées et bénéfiquement espérées. Celui-ci agit et réfléchit comme s'il parlait en même temps à l'aide de deux langues différentes. L'entrepreneur thymo-linguistique, chez Don Lavoie, est donc tolérant à l'ambiguïté car il recherche et interprète, dans le texte du marché, les marqueurs qui lui permettent de créer de la valeur.

La théorie de l'entrepreneur de Don Lavoie est une approche cognitive thymo-linguistique. L'auteur autrichien rend compte de la culture comme s'il s'agissait d'un langage où les individus sont en relation discursive et dialogique dans une conversation sans fin. Les profits sont "lus" comme dans un texte et ne sont pas "mesurés" comme dans un cabinet d'experts comptables. L'interprétation du monde social et économique par l'entrepreneur n'est pas, comme la théorie néo-classique le présente, une forme de rationalité consistant à maximiser des quantités en découvrant mathématiquement des observations quantitatives et objectives. L'interprétation de l'entrepreneur est plutôt orientée dans une perspective, afin de discerner le sens intersubjectif d'une situation qualitative.

""Les profits ne sont pas mesurés, ils sont « lus ». L'esprit d'entreprise, je le soutiens, est d'abord un processus culturel. La vision d'opportunités de profit est une question d'interprétation culturelle. Et, comme toute autre interprétation, cette lecture des opportunités de profit a nécessairement lieu au sein d'un contexte plus large de sens, dans un environnement de pratiques discursives, une culture."[16]

Pour Don Lavoie, l'herméneutique est moins une base épistémologique qu'une méthodologie cognitive afin de découvrir des opportunités entrepreneuriales[17]. Il s'éloigne donc d'une approche purement utilitariste, propre à l'école néo-classique. Il renforce l'approche praxéologique de Ludwig von Mises mais, en refusant, comme le fait son prédécesseur, d'exercer une dichotomie entre praxéologie et thymologie. Au contraire, les marqueurs sémantiques contenus dans le texte, que constitue le marché dans son ensemble, exige une approche cognitive de l'entrepreneur qui l'oblige à faire un aller-retour entre thymologie et praxéologie, c'est à dire entre réflexion, discours et action. Il est certain que si Don Lavoie avait vécu plus longtemps, il se serait penché sur la théorie de l'entrepreneur institutionnel et de la théorie discursive de l'institutionnalisation, branches de l'école sociologique des institutions.

Les politiques industrielles : des enfants dégénérés de la planification centralisée

Don Lavoie critique les politiques industrielles qui cherchent à guider le développement économique d'un pays en investissant dans certains secteurs et industries. Les partisans de ces politiques soutiennent que leur approche ne relève pas de la planification centralisée, mais plutôt d'une simple influence sur l'économie capitaliste. Cependant, Don Lavoie soutient que les politiques industrielles sont fondamentalement indiscernables des politiques de planification centralisée, et que les problèmes économiques associés à cette dernière s'appliquent également aux politiques industrielles. En fin de compte, l'auteur conclut que les politiques industrielles sont un sous-produit des politiques de planification centralisée, cherchant toutes deux à soumettre l'économie de marché au contrôle délibéré d'une organisation unique.

Informations complémentaires

Notes et références

  1. Cambridge, Massachusetts: Ballinger Publishing Company, 1985
  2. La méthodologie herméneutique de Paul Ricoeur ressort de la pratique de l'interprétation en théologie protestante.
    • 1992, Paul Ricoeur, "Oneself as another", Chicago: University of Chicago Press.
  3. John Kunze travaille comme économiste dans la société d'arbitrage (hedge Fund) "Prime Brokerage Jefferies & Co."
    • John Kunze, 1978, Methodology conference held at University of Delaware", Austrian Economics Newsletter, Spring, Vol 1, n°2, p5, p7
  4. Gary G. Short et Eugenie D. Short, 1978, "The NYU conference - Austrian perspectives on contemporary economic theory", Austrian Economics Newsletter, Spring, Vol 1, n°2, p1,p3-4,p6,p8,p12
    Richard Ebeling et Gary G. Short, 1978, "An Interview with Ludwig Lachmann", Austrian Economics Newsletter, Fall, Vol 1, n°3, pp1–2, p11, p15
  5. Actuellement Professeur d'économie à l'université de Chicago.
  6. Joshua Zissman s'est orienté par la suite dans le domaine professionnel de la santé où il a obtenu des diplômes en management des soins de la santé, CHE (Certified Healthcare Executive), CPHQ (professionnel certifié en santé et santé), MBA en gestion de la santé de la Temple University. Il est membre certifié des soins de santé de l'American College of Healthcare Executives. Il a une vaste expérience du secteur privé de la santé. Il a aussi occupé des postes dans divers centres médicaux universitaires dans la vallée du Delaware. Pendant quatre ans, il fut le Directeur administratif du Département de pédiatrie de l'hôpital AI duPont. Il a également occupé le poste de directeur administratif de l'hôpital pédiatrique de St. Christopher. Joshua Zissman continue d'être n enseignant actif, en étant précepteur pour des programmes d'été de formation à la gestion de la santé à la Temple University où il développe divers modules d'enseignement pour des cadres en soins de santé.
  7. Kevin Lacobie est resté co-propriétaire d'Agoric Source, pendant 11 ans. Agoric est une société de logiciels informatiques située à Houston, au Texas, aux États-Unis.
  8. Chez Datapoint, Mark Miller construisit le premier système Windows distribué commercial. Mark S. Miller est l'un des architectes système du projet Xanadu, un système d'hypertexte électronique conçu par Ted Nelson ayant pour objectif de devenir l'avenir de l'édition. Il est également co-auteur, avec K. Eric Drexler, des documents Agorics (publié dans The Ecology of Computation, BA Huberman, éd., New York: Elsevier-Hollande-Septentrionale, 1988) où ils ont présenté l'idée Systèmes informatiques agoriques ouverts, c'est-à-dire des systèmes d'exploitation informatiques dans lesquels les ressources système telles que la mémoire et les cycles de traitement sont échangés par des programmes et des processus sur un marché ouvert interne. C'est la première fois qu'un système informatique et une programmation étaient orientés vers le marché. Il fut le codirecteur du projet Agorics chez GMU, Chief Technical Officer d'Agoric Enterprises, Inc. à Fairfax, VA, et le fondateur d'Agorics, Inc. à Los Altos, en Californie.
    1988, Ken Kahn, Mark S. Miller, "Language Design and Open Systems", In: B. Ruberman, dir., "The Ecology of Computation", Amsterdam: North-Holland
    1993, A Conversation With Mark S. Miller, par David Krieger, Part Two: The Day the Universe Stood Still, Extropy, n°11, Vol 5, n°1, Summer/Fall, pp24-31
    1994, Mark S. Miller, E. Dean Tribble, Ravi Pandya, Marc Stiegler, "The Open Society and its Media", Extropy, n°12, Vol 6, n°1, 1er trimestre, pp18-23
    • Repris en 1994, In: Markus Krummenacker, James B. Lewis, dir., "Prospects in Nanotechnology: Towards Molecular Manufacturing", John Wiley & Sons, Inc.
  9. Ludwig von Mises et Friedrich Hayek sont deux figures centrales de l'école autrichienne d'économie. Leurs travaux ont profondément influencé la discipline et ont contribué à une meilleure compréhension des mécanismes économiques et des implications politiques qui en découlent. Leurs critiques du socialisme ont été particulièrement marquantes et ont suscité des débats importants dans le monde académique.
  10. Hypertexte est un terme emprunté au champ lexical de l’informatique. Il signifie faire le lien entre les textes. En ce sens, il associe l'idée de connexions (relations, liens) et d'objets. Le terme d'objet fait référence aussi à l'informatique. L'objet dispose de fonctions et d'attributs. En sociologie ou en économie, l'objet peut être un individu ou un entrepreneur, dans son sens d'analogie ou de texte pris dans un sens étroit. Don Lavoie indique que l'entrepreneur lit le monde comme il lirait un texte, mais il suppose aussi que l'entrepreneur lit ou écoute des documents qu'il interprète et qu'il relie en les hiérarchisant pour en faire une ontologie, préparatrice à l'action entrepreneuriale.
  11. Il est très probable que Don Lavoie aurait été un acteur pour le développement encore plus poussé du tableau blanc interactif dans les salles de classe
  12. The Discovery and Interpretation of Profit Opportunities: Culture and the Kirznerian Entrepreneur
  13. 2000, Don Lavoie et Emily Chamlee-Wright, Culture and Enterprise: The Development, Representation and Morality of Business, London, New York: Routledge
  14. They are not isolated loners; indeed, their sensitivity to what others are looking for gives a public character to the decisions they make (Don Lavoie, 1991, The Discovery and Interpretation of Profit Opportunities: Culture and the Kirznerian Entrepreneur, p49)
  15. Il critique la centralisation des décisions sur le marché socialiste et les modèles économiques basés sur des mécanismes centralisés d'allocation de ressources.
  16. Profits are not measured; they are “read.” Entrepreneurship, I argue, is primarily a cultural process. The seeing of profit opportunities is a matter of cultural interpretation. And like any other interpretation, this reading of profit opportunities necessarily takes place within a larger context of meaning, against a background of discursive practices, a culture."(Don Lavoie, 1991, The Discovery and Interpretation of Profit Opportunities: Culture and the Kirznerian Entrepreneur, p36)
  17. En ce sens l'herméneutique n'est pas épistémologique, elle est épistémique, c'est à dire quelle permet de capter [cognitivement] des informations, de les classer et de les redistribuer discursivement.

Publications

Pour une liste détaillée des œuvres de Don Lavoie, voir Don Lavoie (bibliographie)


Articles non publiés

  • "Deciphering Prices: The Value Theories of Marx and Menger as Hermeneutical Devices", version mise à jour de "Object and Subject: The Value Theories of Marx and Menger as Hermeneutical Devices", article non publié présenté au panel "History of Economics Society", sur les "New Angles" aux meetings annuels sur Marx de la "Eastern Economic Association", à Philadelphia, en avril 1986. Mentionné aussi dans l'article "The Progress of Subjectivism", en 1991.
  • "Mises and Gadamer on Theory and History", article non publié présenté à la session "Philosophers for Economists" aux réunions annuelles de "History of Economics Society", à Columbia University, New York, en juin 1986
  • "Beyond Measuring Rods: The Contextual and Multidimensional Nature of Rational Judgment", commentaire non publié commissioné pour la conférence du 2 au 5 juin 1988, organisée par le "Liberty Fund" à propos du livre de Mancur Olson, en cours d'édition, "Beyond the Measuring Rod of Money", à l'University du Victoria, British Columbia, au Canada
  • "Evolution of the Money Concept: A computational Model", manuscrit non publié, écrit avec Hugo De Garis, George Mason University, en 1989
  • "Increased Productivity through Reuse: An Economist’s Perspective", manuscrit non publié, écrit avec Howard Baetjer et William Tulloh, lors du 3ème atelier annuel, "Reuse, Software Productivity Consortium", à Herndon, VA., en 1991
  • "Order in Complex Systems: Object-Oriented Programming and the Economists", Critique of Central Planning, manuscrit non publié, écrit avec Howard Baetjer, Bill Tulloh en 1991
  • “S. H. Clark on Paul Ricoeur", commentaire de livre non publié, préparé pour le journal, "Research in the History of Economic Thought and Methodology", écrit en 1991

Littérature secondaire

  • 1986,
    • Robert Bideleux, commentaire du livre de Don Lavoie, Rivalry and Central Planning, The Economic Journal, Vol. 96, No. 382, Jun., pp564-567
    • Bettina Bien Greaves, commentaire des deux livres de Don Lavoie, Rivalry and Central Planning: The Socialist Calculation Debate Reconsidered et de National Economic Planning: What is Left, The Freeman: Ideas on Liberty, April, Vol 36, n°4
    • Bruno Dallago, commentaire du livre de Don Lavoie, "Rivalry and Central Planning. The Socialist Calculation Debate Reconsidered", Giornale degli Economisti e Annali di Economia, Nuova Serie, Vol 45, n°1/2, Gennaio-Febbraio, pp100-101
    • K. Laski, commentaire du livre de Don Lavoie, "Rivalry and Central Planning. The Socialist Calculation Debate Reconsidered", (Historical Perspectives on Modern Economics), Journal of Economics, Vol 46, n°4, pp430-434
  • 1987,
    • John Aldrich, commentaire du livre de Don Lavoie, Rivalry and Central Planning, Economica, New Series, Vol. 54, No. 216, Nov., pp536-537
    • John P. Bonin, commentaire du livre de Don Lavoie, Rivalry and Central Planning, Journal of Economic Literature, Vol. 25, No. 2, Jun., pp751-752
    • Susan J. Linz, commentaire du livre de Don Lavoie, Rivalry and Central Planning, Southern Economic Journal; Apr87, Vol. 53 Issue 4, p1073-1077
    • Peter Murrell, commentaire du livre de Don Lavoie, Rivalry and Central Planning, The American Political Science Review, Vol. 81, No. 1, Mar., pp337-338
    • Kenji Okuda, commentaire du livre de Don Lavoie, National Economic Planning, Annals of Regional Science; Mar, Vol. 21, n°1, pp117-119
  • 1988, Alex Balinky, commentaire du livre de Don Lavoie, Rivalry and Central Planning, History of Political Economy; Winter, Vol. 20 N°4, p673-674
  • 1989,
    • Timothy Virkkala, "The Rivalry Between Capitalism and Socialism", commentaire du livre de Don Lavoie, "Rivalry and Central Planning: The Socialist Calculation Debate Reconsidered", Liberty Magazine, May, vol 2, n°5, pp62-63
    • Andreas K. Winterberger, Die Unmöglichkeit der Kalkulation im Sozialismus. Zu zwei Büchern von Don Lavoie über die alte Kontroverse (L'impossibilité du calcul économique en système socialiste. Commentaire de deux livres de Don Lavoie sur une vieille controverse), Neue Zürcher Zeitung (Zürich), n°99, 26 avril
  • 1991, Bruce Caldwell, "The Progress of Subjectivism: A Comment on Lavoie", In: M. Blaug, N. de Marchi, dir., "Interpreting Modern Economics: Studies in the Applicability of the Methodology of Scientific Research Programmes", London: Edward Elgar, pp487-491
  • 1992,
    • Willie Henderson, commentaire du livre dirigé par Don Lavoie, "Economics and Hermeneutics", The Economic Journal, Vol 102, n°414, Sep., pp1296-1299
    • Irwin Lipnowski, commentaire du livre dirigé par Don Lavoie, "Economics and Hermeneutics", Canadian journal of law and society, Vol 7, n°2, pp331-333
  • 1993, Pierluigi Barrotta, commentaire du livre dirigé par Don Lavoie, "Economics and Hermeneutics", History of Economic Ideas, Vol 1, n°1, pp212-213
  • 2009,
    • David L. Prychitko, Don Lavoie's graduate lectures on comparative economic systems: George Mason University, Fall 1985, Research in the History of Economic Thought and Methodology, Vol 27, n°1, pp137-204
    • D. R. Kulchitsky, "Don Lavoie, Educational Hypertext and the Concept of Hypertext Learning". In: G. Siemens & C. Fulford, dir., "Proceedings of World Conference on Educational Multimedia, Hypermedia and Telecommunications", Chesapeake, VA: AACE, pp2598-2608

Liens externes



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