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Coordination

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L'approche subjectiviste inaugurée par Carl Menger, fondée sur l’affirmation que les individus ont une connaissance spécifique de la relation qui existe entre leurs besoins et l’ensemble ordonné des biens, conduit au problème posé par la coordination des plans d’action d’individus hétérogènes. Les travaux de Friedrich Hayek sur l’ordre spontané ou ceux d’Israel Kirzner (1992) sur les processus de marché sont directement inspirés de ce type d’approche.

Lors du débat sur le calcul économique en régime socialiste, Mises avait insisté sur le caractère primordial des prix, fournissant, par l'information qu'ils véhiculent sur l'état de l'offre et de la demande, les principes de l'action rationnelle des individus, sans quoi l'activité des individus est un « tatônnement dans le noir  ». De même, pour Hayek, « les prix peuvent jouer de telle manière qu'ils coordonnent les actions séparées de différents individus de la même façon que les valeurs subjectives aident un individu à coordonner les différents aspects de son projet ». Selon Kirzner, ce sont les prix d'équilibre qui fournissent les signaux économiques qui permettent une coordination instantanée des décisions décentralisées, faisant de l'« anarchie de la production » que Marx pensait incapable de créer un ordre économique viable, un ordre spontané d'autant plus efficace que, polycentrique, il n'est pas dépendant des limites de la connaissance individuelle ou centralisable dans un appareil gouvernemental (cf. Michael Polanyi.

La coordination des décisions

La coordination des décisions privées est le problème fondamental chez Friedrich Hayek. Elle s'opère par les processus d'échecs et d'erreurs dans les décisions (à la différence de Walras qui pose, comme hypothèse, la préconciliation des décisions). Le tatônnement de Walras est une gravitation technique alors que celui de Hayek est un processus intuitif d'essai et d'erreur.

Dans une analyse réaliste, Friedrich Hayek explique que les agents économiques ont une connaissance non théorique c'est à dire qu'ils agissent à partir d'informations circonstanciées et limitées. Le système du marché permet la centralisation ou l'agrégation des informations. Or une instance centralisée pourrait-elle se charger de ce travail ? Non, car elle supporterait une perte d'efficience dans une économie où l'information des agents est limitée, disséminée et spontanée.

Hayek n'a jamais tenté de s'opposer directement au modèle walrassien. Mais, au cours de ses objections faites à l'économie socialiste ou au système de concurrence, c'est une attaque indirecte qu'il effectua auprès de Walras. Dans l'économie walrassienne, l'économie est en équilibre lorsqu'il est impossible de déplacer une quelconque ressource d'une utilisation à une autre sans dégrader la situation de quelqu'un. Il n'y a donc pas d'incitation au changement. La connaissance de la technologie, les goûts des consommateurs et les ressources sont connus de l'économiste donc quantifiables et l'économiste peut donc établir des prédictions. L'approche statique et l'absence du facteur temps sont les principales objections faites à ce modèle. Dans l'économie socialiste, le planificateur a la connaissance parfaite de l'information et peut remédier par conséquent aux imperfections virtuelles du marché en ajustant mécaniquement les allocations de ressources.

Les coûts subjectifs

La première critique formulée à la fois aux théoriciens socialistes et indirectement à Walras repose sur la nature des prix et des coûts. Dans son acceptation autrichienne, Hayek considère que les coûts doivent être considérés d'un point de vue dynamique et subjectif. Il ne s'agit pas de la dépense monétaire effectuée pour produire un bien mais la valeur de la production délaissée pour une utilisation alternative des mêmes ressources. De façon évidente, il n'est pas possible pour le planificateur central de connaître cette alternative. La meilleure façon de garantir à tous la meilleure utilisation des ressources est de laisser à chacun le choix d'utilisation des ressources. Comme il n'est pas possible de connaître objectivement si une économie est efficiente ou non, il est alors impossible de calculer la 'perte de bien être' imposée par un monopole ou une imperfection du marché. Dans la théorie walrasienne, la priorité est donnée à l'opérationnalité théorique alors que dans la théorie hayekienne, une importance particulière est donnée au réalisme.

Dans le débat des années trente, le problème économique est traduit, par Lionel Robbins, comme la distribution des ressources disponibles entre différents usages. En 1937, le problème central de toutes les sciences, explique Friedrich Hayek, est de savoir comment la combinaison des fragments de connaissances, existant dans différents esprits., mène à l'équilibre. Or, toute la connaissance ne peut être concentrée en un même endroit, en un même organisme ou en un même individu.

Bibliographie

  • 1989, Donald Chisholm, Coordination without Hierarchy: Informal Structures in Multiorganizational Systems, University of California Press
  • 1997, Olivier Weinstein, "Modes de coordination intra et inter-entreprises et modèles d’innovation", In: C. Palloix et Y. Rizopoulos, dir., "Firmes et économie industrielle", L’Harmattan

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