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Emily Chamlee-Wright
Emily Chamlee-Wright | |||||
Économiste | |||||
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Dates | |||||
Tendance | Économie du développement, école autrichienne | ||||
Nationalité | États-Unis | ||||
Articles internes | Autres articles sur Emily Chamlee-Wright | ||||
Citation | |||||
Interwikis sur Emily Chamlee-Wright | |||||
Emily Chamlee-Wright, professeur d'économie au Beloit College de Beloit (Wisconsin), est une spécialiste de l'économie du développement et de l'école autrichienne d'économie[1]. Elle a remporté en 2008 le Hayek Prize de l'Atlas Economic Research Foundation[2]. Elle est également chercheur associé au Mercatus Center de la George Mason University. C'est dans cette université qu'elle a obtenu son Ph.D. en économie en 1993.
Elle dirige désormais l'Institute of Humane Studies (IHS).
L'association de l'ethnographie et de la science économique
Son premier livre, The Cultural Foundations of Economic Development (1997) est basé sur les études ethnographiques des marchés urbains du Ghana. Son second ouvrage, Culture and Enterprise (2000), co-écrit avec Don Lavoie, tente de réconcilier deux disciplines éloignées : l'étude des cultures et l'économie de marché. The Learning Society, son troisième ouvrage, porte sur l'intersection entre le marché et le capital social.
Dans son travail sur le développement économique (1997), Emily Chamlee-Wright adopte une vue autrichienne de l'entrepreneuriat et elle explique comment les différentes significations culturelles influencent les entrepreneurs. Son approche ethnographique complète et appuie le point de vue de l'analyse socio-économique de l'enchâssement ("embeddedness"). Entre autres choses, Emily Chamlee-Wright fournit des études de cas utiles illustrant l'importance de la confiance, de la réputation et des relations personnelles dans la régulation des forces supposées anonymes du marché. Chaque culture et chaque marché a ses propres mécanismes pour la production de la confiance. Ainsi, Emily Chamlee-Wright montre que les entrepreneurs sont des représentants d'une culture. D'une part, les actions des entrepreneurs reflètent l'environnement culturel dans lequel ils agissent. D'autre part, leurs actions ont une influence importante sur la culture dans laquelle ils opèrent. Aussi, Emily Chamlee-Wright conclut que la théorie du développement doit tenir compte du rôle des entrepreneurs comme des personnalités qui ont un rôle de leadership dans le monde culturel.
Une vision hayékienne du marché du micro-crédit
En 2006, Emily Chamlee-Wright a écrit un article reposant sur une vision hayékienne du micro-crédit. L'analyse économique traditionnelle indique les conditions à suivre pour le secteur de la micro-finance, en concédant sur les conditions d'efficacité et en menant des mesures d'incitation. Cependant, nous indique Emily Chamlee-Wright, libérer le crédit à un plus grand nombre n'est pas la solution. Il faut tenir compte et mieux analyser en profondeur la complexité et la dispersion des connaissances contenues dans les économies informelles, dans les réseaux sociaux, dans les méthodes autochtones de l'épargne, du crédit et de la gestion des risques pour comprendre comment des entraves se transforment en atouts positifs (actifs).
En s'appuyant sur l'analyse de Friedrich Hayek, sur la nature de la connaissance dans l'ordre étendu du marché, Emily Chamlee-Wright complète et affine le débat sur la mission sociale du micro-crédit et sur sa commercialisation. Contrairement à l'approche candide de Gandhi, il est faux de croire que les membres les plus pauvres de la société sont directement bénéficiaires des politiques généreuses du micro-crédit. Il faut interpréter, à la lumière de l'analyse de l'école autrichienne, comment les hommes et les femmes les plus pauvres d'un pays peuvent bénéficier d'un meilleur usage de signaux d'informations contenus dans le développement social et dans les réseaux économiques propre au contexte géographique, économique et culturelle d'un bénéficiaire. Alors, comment ces personnes peuvent-elles utiliser de manière plus efficace ces informations plutôt que des étrangers inconnus. Comment une politique de micro-crédit est-elle susceptible de stimuler la création spontanée (qui est inconnue dans les détails) par de nouvelles connexions entre les personnes pauvres et l'ordre étendu ? Emily Chamlee-Wright conclut donc que la commercialisation permet d'atteindre ce but.
Proposition d'une nouvelle branche : l'économie culturelle
La culture est le moyen par lequel les règles sociales évoluent, c'est donc l'évolution culturelle qui est à la base du progrès économique. Emily Chamlee-Wright (2006)[3] affine sa pensée, en précisant que le processus de marché est une excroissance de l'évolution culturelle. Elle s'aligne sur la pensée de Don Lavoie[4] qui considérait que l'étude des processus culturels n'est pas un domaine isolé en soi, tout comme l'économie politique qui dispose de différentes branches, mais qu'elle est plutôt au cœur de nombreux sous-domaines de la discipline. À la différence d'autres chercheurs comme Lawrence Harrison, la démarche ne consiste pas à cataloguer une liste de traits culturels qui rendent une économie nationale[5] plus ou moins encline au développement économique. Il ne s'agit pas non plus de tomber dans le piège du relativisme culturel qui occulte l'hétérogénéité culturelle et qui empêche de se prononcer sur les effets de ces différences. Le message que porte l'économie culturelle est que chaque culture porte en elle des avantages propres à son propre contexte, qui pourraient servir à faire avancer le développement économique. Cependant, il existe des barrières, souvent politiques, dont l'économiste culturel se doit de découvrir.
Donc, l'objet de l'économie culturelle est de chercher à comprendre le lien entre les processus économiques et le contexte culturel dans lequel ils se déroulent. Les économistes culturels adoptent une méthodologie différente de celle de l'économie politique. Ils doivent réduire la distance entre eux-mêmes et leurs sujets d'étude. Au lieu de privilégier les méthodes quantitatives (telle que l'économétrie), ils sont amenés à utiliser des méthodes qualitatives (telles que l'observation participante, les entretiens et les études de cas) sous couvert de maintien de l'objectivité scientifique et d'une rigueur constante. Le chercheur adopte une approche plus qualitative pour interpréter la façon dont les acteurs du marché perçoivent leur propre situation et il vise à comprendre la prise de décision du point de vue culturel particulier des participants au marché.
Sur le plan entrepreneurial, l'économie culturelle met en lumière l'hétérogénéité culturelle inhérente au sein et entre les diverses poches culturelles qui composent toute société. Cette hétérogénéité donne le potentiel à tous ses membres d'explorer et de créer différentes sortes d'opportunités à partir de leur perspective culturelle spécifique.
Informations complémentaires
Notes et références
- ↑ Elle participe, entre autres, à la rédaction de la Review of Austrian Economics.
- ↑ Fund For the Study of Spontaneous Orders Announces Newest Hayek Prize Winner!, 8 avril 2008
- ↑ Emily Chamlee-Wright, 2006, "The development of cultural economy: foundational questions and future direction", In: Jack High, dir., "Humane Economics: Essays in Honor of Don Lavoie, New Thinking in Political Economy", Edward Elgar Publishing, pp181-198
- ↑ Don Lavoie s'appuyait sur les travaux de Friedrich Hayek qui a réfléchi sur le processus de transmission culturelle dans ses ouvrages fondateurs "Droit; Législation et Liberté" et "La présomption fatale". Il étudia particulièrement le lien crucial entre les connaissances et l'avancement de l'ordre étendu de la société. Don Lavoie fut aussi influencé par des chercheurs interdisciplinaires travaillant en sociologie économique et en anthropologie économique, tels que Brigitte Berger, Peter Berger et leurs collègues de l'Institut d'étude de la culture économique (ISEC).
- ↑ Emily Chamlee-Wright indique que le concept de culture nationale est une version blanchie à la chaux de la culture dominante qui ignore les tiraillements controversés au sein et entre les nombreuses cultures qui œuvrent au sein de la société. Ce concept de culture nationale est profondément suspect.
Publications
- Pour une liste détaillée des œuvres d'Emily Chamlee-Wright, voir Emily Chamlee-Wright (bibliographie)
Littérature secondaire
- 2006,
- Alejandro Chafuen, Comments (de l'article d'Emily Chamlee-Wright, Fostering Sustainable Complexity in the Microfinance Industry: Which Way Forward? et de Heather Wood Ion Dancing the Measures of Transformation), Conversations on Philanthropy, Indianapolis, Philanthropic Transformations, Vol III, n°5, pp58-65
- Claire Morgan, Comments (de l'article d'Emily Chamlee-Wright, Fostering Sustainable Complexity in the Microfinance Industry: Which Way Forward? et de Heather Wood Ion Dancing the Measures of Transformation), Conversations on Philanthropy, Indianapolis, Philanthropic Transformations, Vol III, n°5, pp66-70
- Frederick Turner, Comments (de l'article d'Emily Chamlee-Wright, Fostering Sustainable Complexity in the Microfinance Industry: Which Way Forward? et de Heather Wood Ion Dancing the Measures of Transformation), Conversations on Philanthropy, Indianapolis, Philanthropic Transformations, Vol III, n°5, pp45-49
- J. D. von Pischke, Comments (de l'article d'Emily Chamlee-Wright, Fostering Sustainable Complexity in the Microfinance Industry: Which Way Forward? et de Heather Wood Ion Dancing the Measures of Transformation), Conversations on Philanthropy, Indianapolis, Philanthropic Transformations, Vol III, n°5, pp50-57
- 2010, Art Carden, commentaire du livre d'Emily Chamlee-Wright, "The Cultural and Political Economy of Recovery: Social Learning in a Post-Disaster Environment", Public Choice, Vol 145, n°3-4, pp581-583
- 2011,
- Bruce Caldwell, "A Case Study and an Exemplar: Chamlee-Wright’s Cultural and Political Economy of Recovery“, Studies in Emergent Order, Vol 4, pp1-6
- Paul R. Green, Emily Skarbek, "Associations and Order in 'The Cultural and Political Economy of Recovery'", Studies in Emergent Order, Vol 4, pp69-77
- Steven Horwitz, "A Jambalaya of Thoughts on Non-price Signals, Commercial Spaces, and Lessons Learned from Katrina: A Review Essay on Emily Chamlee-Wright’s The Cultural and Political Economy of Recovery: Social Learning in a Post-Disaster Environment", Studies in Emergent Order, Vol 4, pp78-86
- Joshua T. McCabe, “Chamlee-Wright and Burawoy: Another Reformulation of Austrian Methodology“, Studies in Emergent Order, Vol 4, pp7-17
- 2012, Daniel J. D'Amico, Commentaire du livre d'Emily Chamlee-Wright, "The Cultural and Political Economy of Recovery: Social Learning in a Post-Disaster Environment", The Freeman, March, vol 62, n°2, pp44-45 [lire en ligne]
- 2014, Laura Grube, commentaire du livre d'Emily Chamlee-Wright et Virgil H. Storr, dir., "The political economy of Hurricane Katrina and community rebound", The Review of Austrian Economics, vol 27, n°2, juin, pp215-219
Liens externes
Podcasts
- "Emily Chamlee-Wright on The Economic Way Of Thinking & The Messiness Of The Social World", interview d'Emily Chamlee-Wright par Virgil Storr, le 14 novembre 2016, durée 1:10:18, Hayek Program Podcast
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