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Mancur Olson

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Mancur Olson
Économiste et sociologue

Dates 1932 - 1998
Mancur Olson
Tendance École du Public Choice
Nationalité États-Unis États-Unis
Articles internes Autres articles sur Mancur Olson

Citation
Interwikis sur Mancur Olson

Mancur Olson, né le 22 janvier 1932 et décédé le 19 février 1998) est un éminent économiste américain dont les contributions ont marqué le domaine de l'économie et de la science politique. Principalement reconnu pour ses œuvres La logique de l'action collective (1971) et The Rise and Decline of Nations (1982), Mancur Olson a joué un rôle crucial dans le développement de la Théorie du choix public. Il a également fondé le Center for Institutional Reform and the Informal Sector à l'université du Maryland en 1990.

Parcours académique

Mancur Olson a débuté son parcours académique par un diplôme en sciences économiques de la North Dakota State University. Il a ensuite obtenu un doctorat en sciences économiques de l'Université de Harvard, témoignant de sa formation approfondie et de son engagement dans le domaine de l'économie. Il a enseigné les sciences économiques à l'université de Princeton puis à l'université du Maryland.

En 1990, Olson a fondé le Center for Institutional Reform and the Informal Sector à l'université du Maryland. Cette initiative témoigne de son désir de créer un espace académique dédié à la réforme institutionnelle et à l'analyse du secteur informel dans les économies.

Contributions théoriques et publications majeures

Deux de ses ouvrages ont particulièrement marqué les domaines de l'économie et de la science politique. La logique de l'action collective, publié pour la première fois en 1966 et traduit en anglais en 1971, a jeté les bases de la compréhension de la prise de décision collective et de la coordination des actions au sein des groupes sociaux. The Rise and Decline of Nations, publié en 1982, a exploré les facteurs économiques et politiques qui influencent la montée et la chute des nations.

Mancur Olson est reconnu comme l'un des grands théoriciens de la (théorie du choix public), une approche qui examine les mécanismes de prise de décision dans le domaine public. Il a été remarquable pour accorder une importance significative au rôle de l'État au sein de cette théorie, distinguant ainsi sa perspective.

La logique de l'action collective

En s'appuyant sur une approche de l'individualisme méthodologique, Mancur Olson développe une théorie microsociologique visant à expliquer comment les individus s'organisent pour réaliser un objectif commun. Olson limite son travail aux organisations économiques.

Pour les besoins de sa démonstration, il construit une taxinomie des groupes et particulièrement une classe qu'il nomme « les groupes latents » (groupe composé d'un grand nombre d'individus où il est aisé de se soustraire à l'effort collectif), objets principaux de son étude.

La seconde idée force de la théorie de l'action collective concerne le coût et le bénéfice de cette action. Pour Olson, toute action collective a un coût pour l'individu (engagement, prise de risque, perte de temps, argent investi...) et des bénéfices ou avantages obtenus par l'action collective (protection sociale, augmentation de salaire, emploi...).

Or il existe une tendance pour les membres d'un groupe à profiter du bénéfice d'une action collective en cherchant à payer le coût minimum, voire à échapper au coût de cette action. Plus grand est le groupe et plus cette tendance est importante. C'est le phénomène du passager clandestin (en anglais free rider problem).

Mancur Olson énonce alors cette hypothèse (paradoxe d'Olson) :

« Les grands groupes peuvent rester inorganisés et ne jamais passer à l'action, même si un consensus sur les objectifs et les moyens existe. »

Plus précisément, plus un groupe est important, plus la probabilité qu’il passe à l’acte est faible, car la contribution marginale d’un membre à la réussite du groupe est décroissante :

« Comme les groupes relativement petits sont fréquemment capables de s’organiser sur la base du volontariat et d’agir en conformité avec leurs intérêts communs, et que les grands groupes ne sont pas dans l’ensemble en mesure d’y parvenir, l’issue du combat politique qui oppose les groupes rivaux n’est pas symétrique... Les groupes les plus petits réussissent souvent à battre les plus grands qui, dans une démocratie, seraient naturellement censés l’emporter. » (Mancur Olson, Logique de l’action collective, PUF)

Exemple : deux personnes, A et B, se cotisent pour faire construire une piscine. Si l'un ne paie pas, la piscine sera petite. Si aucun ne paie, le constructeur refusera de faire la piscine. Dans ce jeu, sont représentés les utilités de chacun. L'utilité est négative (désutilité) s'il paie alors que l'autre n'a pas payé (il espérait avoir une belle piscine, il n'a qu'une demi piscine !)

Agent B
Paie Ne paie pas
Paie (A) (10 / 10) (-2 / 15)
Ne paie pas (A) (15 / -2) (0 / 0)

NB : à la verticale, se trouve l'agent A.

La solution logique de ce jeu, par stratégie dominante, est la solution (0 / 0).

Solutions au problème posé

  • Il sera alors nécessaire de mettre en place des actions contraignantes ou coercitives pour permettre la réalisation ou la préservation d'une organisation. Cette théorie, basée sur la logique d'un acteur rationnel permet de comprendre et d'expliquer une absence de mobilisation ou de résistance ; elle est beaucoup moins pertinente pour analyser le phénomène inverse quand les normes les valeurs prennent une part essentielle.
  • Selon Olson, il existe un groupe privilégié, c’est-à-dire un groupe qui a un mécène afin de porter l'action collective à son terme (a la différence des autres groupes où l'exécution de l'action n'est pas certaine). Ainsi, dans sa logique, seul le mécène paiera, et tous les autres membres seront passagers clandestins (free rider).

Exemple :

Agent B
Paie Ne Paie pas
Paie (A) (10 / 10) (-10 / 15)
Ne paie pas (A) (15 / 5) (0 / 0)

NB : à la verticale, se trouve l'agent A. Le mécène perd 10 d'utilité, car s'il ne réalise pas ce projet, il perdra énormément (pas de publicité dans le cas d'une entreprise, pas de satisfaction personnelle etc.). Néanmoins, nous pouvons laisser ce chiffre à -2, cette modification est juste pour la vraissemblance de l'exemple. Pour le (15 / 5), le mécène a quand même 5 de satisfaction, car il a sa publicité, ou encore sa satisfaction personnelle (réalisation d'un projet, aide d'une communauté etc.), même s'il a tout payé...

La solution du jeu est donc (15 / 5).

  • sanctionner le non paiement

Exemple :

Agent B
Paie Ne paie pas
Paie (A) (10 / 10) (-2 / 5)
Ne paie pas (A) (5 / -2) (0 / 0)

NB : à la verticale, se trouve l'agent A.

L'agent, lorsqu'il ne paie pas, n'a que 5 d'utilité (lorsque l'autre paie). La sanction peut etre sociale, pécunière etc. Ainsi, la solution par stratégie dominante est (10 / 10).

  • Intérêt selectif (de l'allemand, Selektive Anreize)les payeurs auront le bien moins cher et/ou de meilleur qualité car il y aura un achat en commun (rappellons que, logique économique, tous les groupes sont en rendements d'échelle croissant, donc gain marginaux à chaque augmentation de la production).

Exemple :

Agent B
Paie Ne paie pas
Paie (A) (16 / 16) (4 / 15)
Ne paie pas (A) (15 / 4) (0 / 0)

NB : à la verticale, se trouve l'agent A.

La solution, toujours en stratégie dominante, est (16 / 16). Pour notre exemple, la piscine sera plus grande si les deux cotisent. Donc ils auront plus de satisfaction (c'est leur choix !) en payant à tous les coups pour avoir une belle piscine, que d'avoir une petite piscine, même si un seul l'a payé.

La compréhension des disparités économiques : exploration du rôle des institutions

Mancur Olson a introduit des idées nouvelles pour comprendre les disparités économiques, au-delà des hypothèses économiques conventionnelles sur la dotation des ressources. Dans son travail, il a remis en question l'idée que tous les gains économiques potentiels sont pleinement exploités. Lorsque l'on observe les disparités significatives en termes de niveaux de vie entre les nations, il devient évident que des politiques efficaces ne sont pas universellement en place. L'analyse d'Olson explore deux explications clés pour ces différences, centrées sur les dotations en ressources et les environnements institutionnels.

La première explication d'Olson concernant les performances économiques divergentes des nations se concentre sur les dotations en ressources. Il reconnaît que les pays pauvres pourraient avoir du mal en raison d'un manque de ressources essentielles telles que la terre, les ressources naturelles, le capital physique et humain, et l'accès à la technologie de pointe. Si ces disparités de ressources sont responsables des résultats économiques variés, cela implique que ces pays maximisent en effet leur potentiel compte tenu de leurs dotations limitées. Selon cette perspective, la performance économique dépend de la base de ressources initiale, façonnant les opportunités économiques réalisables pour un pays.

La deuxième explication d'Olson s'aventure dans le domaine des environnements institutionnels et des politiques publiques. Il suggère que les frontières nationales délimitent non seulement des territoires physiques, mais marquent également des cadres politiques distincts et des contextes institutionnels. Ces institutions et politiques jouent un rôle crucial dans la détermination du paysage économique d'une nation. Certains pays ont établi des institutions et des politiques plus efficaces qui permettent aux individus et aux entreprises d'exploiter les opportunités de profit, favorisant ainsi la croissance économique et le développement. En revanche, les pays avec des institutions plus faibles ne parviennent pas à tirer parti des gains potentiels du commerce, laissant des perspectives économiques précieuses inexploitées.

Le cadre d'analyse de Mancur Olson souligne l'idée que l'efficacité des institutions et des politiques influence directement la capacité d'un pays à exploiter les opportunités de profit. Les nations dotées d'institutions bien conçues et réactives peuvent allouer efficacement les ressources, encourager l'innovation et faciliter la coopération, conduisant à des résultats économiques optimaux. En revanche, les pays avec des institutions insuffisantes ou inefficaces laissent des gains potentiels non réalisés, entravant ainsi le progrès économique.

Les idées de Mancur Olson ont des implications significatives pour les décideurs politiques et les stratégies de développement. En reconnaissant le double rôle des dotations en ressources et des environnements institutionnels, les gouvernements et les organisations internationales peuvent adapter leurs approches pour répondre aux défis spécifiques auxquels sont confrontés les différents pays. Améliorer la qualité institutionnelle, promouvoir une bonne gouvernance et favoriser un environnement propice à l'entrepreneuriat et à l'investissement peuvent aider à libérer le potentiel économique latent des nations.

Informations complémentaires

Œuvres

  • 1969, “The Principle of Fiscal Equivalence: The Division of Responsibilities among Different Levels of Government.” American Economic Review 59 (May): 479–487
  • 1971, Logic of Collective Action: Public Goods and the Theory of Groups, Cambridge, Mass.: Harvard University Press
    • Traduction française en 1978, Logique de l'action collective, préface de Raymond Boudon, PUF
      • 2ème édition française en 1987
    • Traduction en espagnol en 1993, "La Lógica de la Acción Colectiva", México: Eudema
  • 1975, No-growth society, London, Woburn Press
  • 1981, avec Martin J. Bailey, "Positive Time Preference", The Journal of Political Economy, 89 (1), Feb., pp1—25
  • 1982, Rise and Decline of Nation, Yale University Press
  • 1986, Towards a More General Theory of Governmental Structure. American Economic Review, 76, pp120–125
  • 1989, How ideas affect societies: is Britain the wave of the future?, In: Andrew Gamble, dir., Ideas, Interests & Consequences [Idées, d'intérêts & Consequences], London: Institute of Economic Affairs, IEA Reading 30, ISBN 0-255 36224-2
  • 1990, How bright are the northern lights?, Institute of Economic Research, Lund University
  • 1991, "Autocracy, democracy, and prosperity", Strategy and Choice, 131(157), pp131–157
  • 1993, "Dictatorship, democracy, and development", American Political Science Review, Vol 87, n°3, pp567–576
  • 2000,
    • a. A not-so-dismal science, New York, Oxford University Press
    • b. Power and prosperity: Outgrowing Communist and Capitalist Dictatorships", New York: Basic Books
  • 2003, Collective choice : Essays in Honor of Mancur Olson, D. Coates et al., Springer Gmbh, Berlin,

Littérature secondaire

  • 1983,
    • Kwary Choi, "A Statistical Test of Olson's Model", In: Dennis Mueller, dir., "The Political Economy of Growth", New Haven: Yale University Press
    • Frederick L. Pryor, "A Quasi-Test of Olson's Hypotheses", In: Dennis Mueller, dir., "The Political Economy of Growth", New Haven: Yale University Press
  • 2003, Michael Munger, Melvin H. Hinich, “Scholarly Legacy of Mancur Olson", In: Bruno Frey, Charles Rowley, Friedrich Schneider, dir., "Encyclopedia of Public Choice", Vol II, Boston: Kluwer Academic Press, pp284-286
  • 2015, David Lowery, "Mancur Olson, The Logic of Collective Action: Public Goods and the Theory of Groups", In: Martin Lodge, Edward C. Page, Steven J. Balla, dir., "The Oxford Handbook of Classics in Public Policy and Administration", Oxford: Oxford University Press


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