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Passager clandestin
Le Passager clandestin, ou cavalier seul, en anglais free-rider, est une théorie économique dans laquelle, dans un jeu d'action collective, un individu reçoit ou obtient pour lui-même certains bénéfices sans avoir directement contribué à l'effort ou aux coûts dépensés pour l'obtention de ces mêmes bénéfices. Par exemple, un individu ne manifeste aucun intérêt à payer pour un service dit gratuit car grâce à la participation ou générosité des autres ce service peut continuer à être gratuit pour lui-même.
La notion peut être rapprochée de celle d'aléa moral en assurance, qui illustre comment le fait d'être assuré tend à modifier les comportements des individus, qui prennent plus de risque en conséquence.
Le passager clandestin, cause de l'échec de nombre de théories économiques et politiques
Le passager clandestin est un des nombreux angles morts des théories étatistes, qui négligent généralement les effets sur les individus ou les mauvaises incitations que leurs politiques créent. Ainsi du communisme, pour qui chacun doit participer selon ses possibilités et chacun doit recevoir selon ses nécessités. Alors que la rémunération reçue ne dépend pas du travail fourni, pourquoi travailler avec ardeur et ne pas plutôt être le passager clandestin de la société ? En social-démocratie, si je viens aider tous ceux gagnant moins d'un certain revenu en complétant jusqu'à ce seuil minimum, pourquoi continueraient-ils à travailler tout court au lieu d'être passagers clandestins ?
Une notion qui s'applique aussi à la morale
On applique aussi la notion de passager clandestin au champ de la morale, pour qualifier l'écart entre grands discours moralisateurs et pratiques individuelles dans des organisations se voulant vertueuses. Le chercheur espagnol Ricardo Calleja l'a ainsi largement étudié[1]. Comme l'écrit Frédéric Mas[2], « l’écart entre discours public progressiste et pratiques privées rétrogrades devrait nous mettre en garde sur un phénomène bien connu des économistes, mais appliqué ici au domaine de l’éthique, celui du « passager clandestin » : le passager clandestin est quelqu’un qui bénéficie de ressources, biens ou services sans en payer les coûts. [..] Dans le domaine moral, les passagers clandestins sont ceux qui bénéficient de la bonne réputation de leur entreprise ou de leurs collègues au sein d’un certain secteur ou d’un certain marché mais sans contribuer à l’entretien de cette réputation morale. »
De la même manière, la sociologue Anne Muxel conclut que les individus de gauche sont généralement plus intolérants que ceux se disant de droite : « Ça a été une surprise pour moi dans la mesure où les valeurs de tolérance, de respect de la différence, du respect de l’autre font partie d’une culture en tout cas revendiquée par la gauche. Pourtant il y a une plus grande difficulté pour les personnes qui se classent à gauche d’accepter la divergence politique dans la sphère privée […] La culture de la droite suppose la liberté, la liberté de l’autre de penser, de vivre et d’être comme il veut. Cela suppose une plus grande ouverture. »[3]
Notes et références
Bibliographie
- 1987, Jean Hampton, "Free-Rider Problems in the Production of Collective Goods", Economics and Philosophy, Vol 3, pp245—273
Voir aussi
Lien externe
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