Bruno S. Frey

Bruno S. Frey
économiste
Dates	1941 -
Tendance	École du Public Choice
Nationalité	Suisse
Articles internes	Autres articles sur Bruno S. Frey
Citation
Interwikis sur Bruno S. Frey

Bruno S. Frey (né le 4 mai 1941 à Bâle, Suisse) est un économiste suisse de l'Université de Zurich et directeur du Centre for Research in Economics, Management and the Arts (Suisse). Il dirige la revue Kyklos. Il est apparenté à l'école du Public Choice et spécialiste du fédéralisme concurrentiel. Il aborde dans ses travaux, non seulement le domaine économique, mais aussi la science politique, la psychologie, la théorie de la motivation ou encore la sociologie.

En 2012, il reçoit le prix Röpke pour la Société Civile, décerné par l'Institut Libéral, pour « son analyse éclairée de l'unification européenne », qui « s'inscrit directement dans la tradition de Wilhelm Röpke ».

Apport à la théorie de la motivation

Bruno Frey reprend la définition de la motivation intrinsèque de Edward L. Deci (1975). Selon cette définition, une personne est motivée si elle ne reçoit aucune récompense autre que celle qui est intrinsèque à l'activité proprement dite. Cela représente une catégorie fourre-tout pour toutes les influences internes, c'est-à-dire qu'elle inclut toutes les motivations sauf les interventions externes. Parmi les motivations intrinsèques, on peut voir apparaître les sous-catégories telles que le sens des responsabilités, le statut, l'estime de soi, ainsi que de véritables motivations intrinsèques. Il postule que l'effet d'éviction ou de renforcement de la motivation ne doivent pas être mesurés directement sous la forme d'un changement de « préférences intrinsèques », mais plutôt indirectement via les effets sur le comportement des individus.

Les effets de l'organisation sur l'institution - propriété -, nous indique Bruno Frey, sont sensibles sur les agents économiques et sur leurs inter-relations. En 1995, il donne les résultats d'expériences de laboratoire qui prouvent l'influence de l'organisation des droits de propriété sur l'équité [fairness]. Dans des conditions spécifiques, les interventions extérieures ont un effet significatif d'éviction et quelquefois de renforcement de la motivation.

L'entrepreneuriat et la création de nouvelles combinaisons

Dans leur étude « L'entrepreneuriat en tant que croissance recombinante » (2002) les auteurs Ola Olsson et Bruno Frey explorent le concept de l'entrepreneuriat en tant que catalyseur de la formation de nouvelles combinaisons d'idées novatrices. Ils conçoivent la technologie comme un ensemble d'idées évoluant au sein d'un espace technologique mesurable. Cette notion se conforme aux travaux pionniers de Joseph Schumpeter, Martin Weitzman et Ola Olsson, qui ont souligné le rôle de la combinaison d'idées existantes pour générer de nouvelles connaissances.

Le document examine les limitations inhérentes à l'avancement technologique résultant du processus de combinaison d'idées. Ces contraintes sont élucidées à travers cinq facteurs clés.

1. Épuisement des opportunités technologiques

Le premier facteur met en évidence l'épuisement éventuel des opportunités technologiques. À mesure que le processus de combinaison d'idées se déroule, il arrive un moment où les options disponibles pour générer de nouvelles combinaisons se font rares. Cette notion de rendements décroissants souligne la nature finie de l'innovation dans le contexte des initiatives entrepreneuriales.

2. Coûts croissants de la combinaison d'idées

Le deuxième facteur met l'accent sur l'augmentation des coûts associés à la fusion d'idées distantes les unes des autres dans l'espace technologique. Ce concept souligne que plus la disparité entre les idées originales est grande, plus les efforts, les ressources et les complexités nécessaires à une intégration réussie augmentent.

3. Maximisation des profits par la proximité

Le troisième facteur accentue l'importance de combiner des idées proches les unes des autres dans l'espace technologique. Les auteurs postulent que la génération optimale de profits se produit lorsque les concepts fusionnés sont relativement proches sur le plan technologique. Cette observation souligne l'efficacité tirée de l'exploitation des similitudes existantes.

4. Limites socialement acceptables pour les idées

Le quatrième facteur plonge dans l'idée que l'ensemble technologique est limité par un cadre social d'idées acceptables. Cet ensemble de possibilités sociales agit comme une contrainte, guidant la direction du progrès technologique vers des idées conformes aux normes et aux valeurs prédominantes.

5. Limites imposées par les paradigmes technologiques

Le cinquième facteur développe les limites imposées par le paradigme technologique prédominant. Les auteurs soutiennent que ces limites restreignent le potentiel d'une croissance recombinante perpétuelle. Cette notion est ancrée dans la reconnaissance que le paradigme technologique dominant de chaque époque définit les paramètres au sein desquels l'innovation peut se produire.

En conclusion, ce document offre une perspective nuancée sur le rôle de l'entrepreneuriat dans la stimulation de l'innovation par la recombinaison d'idées. Il souligne l'interaction dynamique entre le progrès technologique, les valeurs sociétales et les contraintes inhérentes qui façonnent la trajectoire des entreprises entrepreneuriales. En comprenant ces facteurs, les entrepreneurs et les décideurs politiques peuvent prendre des décisions éclairées pour naviguer dans le paysage complexe de l'innovation et le guider vers une croissance durable et impactante.

Informations complémentaires

Publications

Pour une liste détaillée des œuvres de Bruno Frey, voir Bruno Frey (bibliographie)

Littérature secondaire

• 1997, Andrew Norton, commentaire du livre de Bruno Frey, Not Just for the Money: An Economic Theory of Personal Motivation, Policy, Summer, Vol 13, n°4

Liens externes

• (fr)Proposition pour un fédéralisme fonctionnel, a-territorial et concurrentiel
• (en)notice sur en.wikipedia

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