Vous pouvez contribuer simplement à Wikibéral. Pour cela, demandez un compte à adminwiki@liberaux.org. N'hésitez pas !


David McClelland

De Wikiberal
Aller à la navigation Aller à la recherche
David McClelland
Psychologue

Dates 1917 - 1998
David McClelland
Tendance
Nationalité États-Unis États-Unis
Articles internes Autres articles sur David McClelland

Citation
Interwikis sur David C. McClelland

David C. McClelland, né le 20 mai 1917 à Mont. Vernon dans l'État de New York et décédé le 27 mars 1998, était un théoricien psychologue américain, reconnu pour sa théorie des besoins et de la motivation.

Biographie de David McClelland

Il a obtenu un baccalauréat ès arts de l'Université Wesleyan en 1938, et une maîtrise de l'Université du Missouri l'année suivante. Il a obtenu son doctorat de l'Université de Yale, et il a enseigné à l'université du Connecticut et à l'Université Wesleyan avant de rejoindre la faculté à l'Université Harvard en 1956. Il y travailla pendant 30 ans, siégeant en tant que président du département des relations sociales. Il s'est déplacé à l'Université de Boston en 1987. Là, il a reçu la récompense de l'American Psychological Association pour ses contributions scientifiques remarquables. Il fut remarqué pour son travail sur la motivation. Il a publié un certain nombre d'œuvres des années 1950 jusqu'aux années 1980 et il a développé de nouveaux systèmes de notation pour le test d'aperception thématique.

Une approche spécifique et originale

Bien que se situant dans la même lignée de recherche qu'Abraham Maslow, David McClelland en a évité les principaux écueils. La conceptualisation de David McClelland a offert aux chercheurs un ensemble de besoins clairement définis permettant une liaison plus facile avec le milieu du travail, contrairement à la conceptualisation plus abstraite et générale ainsi que des distinctions entre besoins plus floues d'Abraham Maslow.

En premier lieu, il s'écarte du concept de hiérarchie des besoins. Suivant plutôt l'idée introduite par Murray en 1938[1], David McClelland fait valoir que les individus possèdent plusieurs besoins à un moment donné et que ceux-ci peuvent être contradictoires ou en concurrence. Ces besoins servent à motiver un comportement particulier lorsqu'il est activé. Cela contraste avec la notion d'Abraham Maslow d'une progression constante au fil du temps le long d'une ligne hiérarchique hypothétique de classes de besoins en forme de pyramide tandis que les individus se développent et prennent de la maturité au cours de leur vie.

En second lieu, bien que les besoins en matière de sécurité et de nourriture, définis par Abraham Maslow, soient légitimes et qu'ils constituent des motivations largement étudiées, David McClelland fait valoir que cela représente très peu les préoccupations des personnes qui vivent dans les pays industrialisés, et que ces motivations ne peuvent pas servir de base large comme dans la pyramide de Maslow. Il a découvert lors de ses recherches que 80 pour cent de l'activité mentale quotidienne des individus est liée à trois raisons sociales qui ne sont pas la sécurité ou l'alimentation.

Son modèle qui s'appuie sur l'observation des motivations des gens durant de longues périodes historiques, met l'accent sur les besoins pour la réussite (défini comme un comportement orienté vers la compétition avec une norme d'excellence), d'affiliation (défini comme l'appartenance à un réseau social) et du pouvoir (défini comme le besoin d'avoir le contrôle sur son environnement et non pas une forme autocratique ou autoritaire dans ses comportements vis à vis d'autrui). Il considère que les facteurs tels que l'orientation des individus au sein d'une population vers la réalisation et l'orientation vers un statut doivent servir d'outils n'analyse pour tenir compte de leur probabilité afin d'adopter un comportement entrepreneurial

La motivation par le désir de réussite

David McClelland a écrit un livre en 1961, prenant appui sur le modèle de la société américaine. Sa thèse consiste à montrer une corrélation entre la culture entrepreneuriale d'un pays et son développement économique. En prenant appui sur les textes et les images des manuels scolaires, David McClelland découvre une forte stimulation au besoin de réussite et par conséquent un facteur bénéfique sur le taux de la croissance économique grâce à cette culture économique scolaire aux USA[2]. Il exprime que le besoin de réalisation constitue la force motrice de l'entrepreneuriat.

David McClelland utilise la méthode psychanalytique freudienne (1963). Une grande partie des motivations des gens, enseigne la psychanalyse, peut être connue en recherchant ce qui préoccupe spontanément les gens dans leurs rêves et leurs fantasmes éveillés. Cependant, le comportement imaginatif est sujet à des variations par rapport à des motivations réelles. Aussi, David McClelland veut sortir de ce subjectivisme psychanalytique en étudiant la motivation humaine avec une méthode de codage objectif. Il interroge les gens sur ce qu'ils pensent spontanément, en état d'éveil, sur leurs aspirations. Il comptait alors la fréquence avec laquelle certains thèmes apparaissaient. Il a fait alors l'inférence que si des préoccupations ou des motivations sont présentes en grande fréquence alors il en déduit que la personne se comporterait dans d'autres domaines de la vie, notamment dans les activités entrepreneuriales en fonction de celles-ci. Il a finalement qualifié la motivation principale, le « besoin d'accomplissement » ou (n Accomplissement), qui correspond à un désir de faire mieux, non pas tant pour gagner une reconnaissance sociale ou un prestige, mais pour atteindre une satisfaction intérieure d'accomplissement personnel.

La base de sa théorie de la motivation par l'accomplissement considère que l’essentiel de la motivation est enraciné dans la culture. Dans ce modèle, tout le monde ressent trois besoins particulièrement importants :

  • Le besoin d'accomplissement
  • Le besoin d'appartenance
  • Le besoin de pouvoir

La préoccupation de sa propre réussite est reliée à la crainte de l'échec, au plaisir de relever les défis et de fixer des objectifs difficiles mais non impossibles à atteindre. Dans le besoin d'appartenance, les gens cherchent à se faire aimer. Ils essaient d'intégrer un groupe par leur réseau social ou professionnel. Le troisième besoin, le besoin de pouvoir s'exprime par l'attrait de l'influence et du contrôle sur autrui. Les individus recherchent des postes où ils peuvent exercer un leadership.

La découverte des motivations par l'interpellation des projections d'actions

Selon David McClelland, la lecture de la motivation de l'individu est dépendante de la capacité à interpréter son projet d'agir. L'action et la motivation sont deux catégories subséquemment reliées l'une à l'autre car la motivation est le projet d'une action non encore réalisée. Par conséquent, le comportement de l'individu va être influencé par les anticipations des buts, c'est à dire par l'imagination de ce qui sera ou qui pourrait se produire. Pour simplifier un peu, on pourrait dire que l'image est aussi une forme de rêve éveillé. C'est pourquoi David McClelland a trouvé un moyen d'étudier les objectifs des gens à travers l'étude ce qu'ils imaginent.

Il définit ainsi que les motivations sont "stockées" dans la mémoire préconsciente juste au-dessous du niveau de la pleine conscience. Ils reposent entre le conscient et l'inconscient, dans la région des rêves éveillés, où les personnes s'adressent à elles-mêmes sans en être tout à fait conscientes. Le contenu de ces rêves éveillés peut donner lieu à une analyse et alors, il est possible d'apprendre aux intéressés à changer leurs motivations en modifiant ces rêves éveillés.

La mesure de la force de la motivation par l'accomplissement, s'effectue en utilisant le test d'aperception thématique (TAT). Cette méthode consiste à présenter, à la personne testée, des images non structurées qui peuvent provoquer diverses réactions. L'objectif principal est de faire apparaître la façon dont le sujet perçoit le monde. C'est une méthode dite projective parce qu'elle met l'accent sur les perceptions individuelles de certains stimuli, sur la signification que l'individu leur attribue et sur la manière dont il les organise.

La mesure des catégories de motivation

Selon David McClelland, sa méthode permet de repérer les individus hautement performants qui, en raison de leurs propres motivations, présentent trois caractéristiques principales :

  1. Ils aiment se fixer leurs propres buts. Rarement satisfaits de laisser les choses au hasard et de subir la vie, ces personnes essaient presque toujours d'accomplir quelque chose. Ils choisissent avec soin les buts qu'ils se donnent. Pour cette raison, il y a peu de chances qu'ils acceptent systématiquement les buts que d'autres personnes, y compris leurs supérieurs, leur fixent. Ils ont tendance à ne solliciter une aide qu'auprès d'experts capables de leur apporter les connaissances ou les talents nécessaires. Ces individus, dotés d'un fort besoin d'accomplissement, préfèrent assumer autant que possible l'entière responsabilité des décisions relatives aux objectifs qu'ils cherchent à atteindre. S'ils gagnent, ils veulent en avoir le bénéfice et s'ils perdent, ils en acceptent les conséquences. Ces réalisateurs préfèrent travailler à résoudre un problème plutôt que laisser la chance ou quelqu’un d’autre le soin d'obtenir un résultat.
  2. Ils évitent généralement de choisir des buts extrêmement difficiles à atteindre. Ils préfèrent des objectifs modérément accessibles qui ne soient pas si aisés que le succès n'entraîne aucune satisfaction, ni si ambitieux que la réussite ne soit interprétée comme une question de chance plus que de mérite. Ils délimitent le champ du possible avant de choisir le but le plus difficile dont ils pensent pouvoir venir à bout (la plus grande difficulté qu'ils puissent concrètement surmonter). Ces individus se placent à un endroit qui n'est pas assez proche du but pour rendre le succès ridiculement facile, ni trop éloigné pour rendre la réussite impossible. Ils se tiennent à une distance assez grande, mais d'où ils conservent de bonnes chances d'atteindre leur but. En d'autres termes, ils se mettent eux-mêmes à l'épreuve et prennent plaisir à réaliser des tâches qui les obligeront à se surpasser.
  3. Ces individus fortement motivés par le besoin d'accomplissement manifestent une préférence pour les tâches qui leur fournissent une rétroaction immédiate. Étant donné l'importance que l'objectif présente pour eux, ils aiment savoir à quel point leur entreprise a été réussie. C'est une des raisons pour lesquelles le réalisateur fortement motivé par le besoin de réussir se décide souvent en faveur d'une carrière commerciale, dans un service de ventes, ou dans des activités qui exigent un bon esprit d'entreprise.

Annexes

Notes et références

  1. Selon la théorie des besoins psychogènes de H. Murray (1938), plébiscitée dans les études sur l'entrepreneuriat, la motivation au travail dépend de trois besoins majeurs :
    • 1. Le besoin de réussite (nAch) atteint par rapport à un ensemble de réussites qui se caractérise par la volonté d'exceller, de respecter les normes, de s'efforcer de faire des choses
    • 2. Le besoin de pouvoir (nPow) c'est-à-dire le besoin de faire en sorte que les autres se comportent d'une manière qu'ils ne ne feraient pas autrement.
    • 3. Le besoin d'affiliation (nAff) c'est-à-dire le désir de relations amicales et relations interpersonnelles étroites
    • H. A. Murray, 1938, "Exploration in personality", New York: Oxford University Press
  2. S. Beugelsdijk et R. Smeets, en 2008, Entrepreneurial culture and economic growth: revisiting McClelland’s thesis, ont testé l'hypothèse de David McClelland par une méthode de Benchmarking mais leurs résultats ne sont pas aussi probants que le modèle empirique reconnu de David McClelland.

Publications

  • 1953, avec J. W. Atkinson, R. A. Clark, "The Achievement Motive", New York NY: Appleton-Century-Crofts
  • 1958, "A Scoring Manual for the Achievement Motive", In: John W. Atkinson, dir., "Motives in Fantasy, Action, and Society: A Method of Assessment and Study", Princeton, N.J.: Van Nostrand, pp179-204
  • 1961, "The Achieving Society", Princeton, NJ: Van Nostrand
    • Nouvelle édition en 1976, New York : Irvington Publishers
  • 1963, "The Achievement Motive in Economic Growth", In: Bert F. Hoselitz, W. E. Moore, dir., "Industrialisation and Society", Mouton: UNESCO, pp74–96
  • 1964, The Roots of Consciousness
  • 1965,
    • a. "Toward a theory of motive acquisition", American Psychologist, Vol 20, pp321–333
    • b. Need achievement and entrepreneurship: a longitudinal study, Journal of Personality and Social Psychology, 1, pp389–392
  • 1971,
    • a. "Assessing human motivation", New York: General Learning Press
    • b. avec D. G. Winter, "Motivating Economic Achievement", New York: Free Press
  • 1972, "Opinions predict opinions: So what else is new?", Journal of Consulting and Clinical Psychology, Vol 38, pp325–326
  • 1973, "Testing for competence rather than intelligence", American Psychologist, Vol 28, n°1, pp1-14
  • 1975, "Power: The Inner Experience", Irvington Publishers
  • 1980, "Motive dispositions: The merits to operant and respondent measures", In: L. Wheeler, dir., "Review of personality and social psychology", Vol. 1, Beverly Hills, CA: Sage, pp10–41
  • 1982, avec R. E. Boyatzis, "Leadership motive pattern and long-term success in management", Journal of Applied Psychology, 67(6), pp737–743
  • 1987,
    • a. "Human Motivation", Cambridge University Press, Cambridge
    • b. "Characteristics of Successful Entrepreneurs", Journal of Creative Behaviour, Vol 21, pp219-233
  • 1989, avec R. Koestner, J. Weinberger, "How do self-attributed and implicit motives differ?", Psychological Review, 96(4), pp690–702
  • 2015,
    • Sandrine Emin, Pascal Philippart, "David Clarence McClelland. La motivation de l’entrepreneur", In: Karim Messeghem, Olivier Torrès, dir., "Les grands auteurs en entrepreneuriat", Ems Management Et Societes, pp171-192

Littérature secondaire

  • 1976, Katherine B. Freeman, "The Significance of McClelland’s Achievement Variable in the Aggregate Production Function", Economic Development and Cultural Change, 24(4), pp815–24
  • 2008, S. Beugelsdijk et R. Smeets, Entrepreneurial culture and economic growth: revisiting McClelland’s thesis, The American Journal of Economics and Sociology, 67(5), pp915-939


Adam Smith.jpg Accédez d'un seul coup d’œil au portail économie.