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Werner Sombart
Werner Sombart | |||||
Sociologue, Économiste | |||||
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Dates | 1863 - 1941 | ||||
Tendance | |||||
Nationalité | Allemagne | ||||
Articles internes | Autres articles sur Werner Sombart | ||||
Citation | |||||
Interwikis sur Werner Sombart | |||||
Werner Sombart (1863-1941) était un économiste et sociologue allemand, connu pour ses contributions à l'analyse économique et sociale. Il s'est intéressé à l'entrepreneuriat en tant que force motrice du développement économique et social. Werner Sombart développe une analyse historique et sociologique sur l’entrepreneur capitaliste à la même époque que Carl Menger. Mais il n'adoptait pas la même approche que celle de l'école autrichienne. Il appartient à ce qu'on a appelé l'école historique allemande de l'économie, qui mettait l'accent sur la relativité des systèmes économiques et des époques, et sur la nécessité d'analyser chacun selon ses propres mérites en vue d'élaborer ses propres caractéristiques particulières.
L'entrepreneuriat selon Werner Sombart
Werner Sombart, économiste et sociologue allemand, a développé des idées clés sur le rôle de l'entrepreneuriat dans la création de richesse et l'évolution des sociétés. Selon lui, l'entrepreneuriat joue un rôle crucial dans le développement économique et social. Voici les principaux aspects de sa conception de l'entrepreneuriat :
1. Rôle crucial de l'entrepreneuriat dans la création de richesse et l'évolution des sociétés
Werner Sombart considérait l'entrepreneuriat comme un moteur essentiel de la croissance économique et du progrès social. Dans son ouvrage majeur intitulé "Der Moderne Kapitalismus" (Le capitalisme moderne), publié en 1902, Werner Sombart a examiné l'émergence du capitalisme et l'évolution du rôle de l'entrepreneuriat dans ce contexte. Il voyait les entrepreneurs comme des agents de changement et d'innovation qui introduisent de nouvelles idées, technologies et formes d'organisation. Selon lui, c'est grâce à l'entrepreneuriat que de nouvelles industries émergent, que de nouveaux emplois sont créés et que la richesse est générée.
2. Traits caractéristiques des entrepreneurs : prise de risques, innovation, nouvelles formes d'organisation
Sombart a souligné que les entrepreneurs se distinguent par certaines caractéristiques spécifiques. Ils sont prêts à prendre des risques et à investir dans de nouvelles opportunités économiques. Ils sont innovants, cherchant constamment à développer de nouvelles idées, produits ou services. De plus, ils sont souvent à l'origine de nouvelles formes d'organisation économique, remettant en question les structures traditionnelles et introduisant des modes de fonctionnement novateurs.
3. Motivations personnelles des entrepreneurs : volonté de réussir, ambition, recherche du profit
Werner Sombart a également souligné l'importance des motivations personnelles des entrepreneurs. Selon lui, les entrepreneurs sont souvent animés par la volonté de réussir, l'ambition et la recherche du profit. Ces motivations individuelles sont essentielles pour encourager l'innovation et l'initiative entrepreneuriale. Les entrepreneurs sont motivés par le désir de réaliser leurs objectifs personnels tout en contribuant à la croissance économique et à la création de richesse.
4. L'entrepreneuriat comme force créatrice et destructrice
Sombart ne considérait pas l'entrepreneuriat comme une force purement positive. Il reconnaissait que l'entrepreneuriat pouvait avoir des effets ambivalents. D'une part, il était une force créatrice qui stimulait le développement économique et social. D'autre part, il pouvait être destructeur, provoquant des bouleversements économiques et sociaux. Sombart a souligné que l'entrepreneuriat apportait des changements radicaux dans les structures économiques et pouvait entraîner des inégalités et des déséquilibres sociaux. Il considérait donc l'entrepreneuriat comme une force à la fois créatrice et destructrice, nécessitant une analyse approfondie de ses implications dans la société.
Ainsi, selon Werner Sombart, l'entrepreneuriat joue un rôle essentiel dans la création de richesse et l'évolution des sociétés. Les entrepreneurs, en prenant des risques, en innovant et en développant de nouvelles formes d'organisation, contribuent au progrès économique et social. Cependant, Sombart reconnaissait que l'entrepreneuriat n'était pas seulement une force positive. Il soulignait que cela pouvait également avoir des aspects négatifs, tels que l'exploitation de la main-d'œuvre, les inégalités économiques et sociales, ainsi que les perturbations causées par le capitalisme. Par conséquent, il considérait l'entrepreneuriat comme une force à la fois créatrice et destructrice, nécessitant une analyse approfondie de ses implications dans la société.
Influence de Werner Sombart sur la pensée économique
1. Répercussions de ses idées sur d'autres économistes et sociologues
Les idées de Werner Sombart sur l'entrepreneuriat et le capitalisme ont eu une influence profonde sur de nombreux économistes et sociologues ultérieurs. Son travail a ouvert de nouvelles perspectives de recherche et a stimulé des débats intellectuels importants dans le domaine de l'économie.
Ses analyses sur le rôle de l'entrepreneuriat en tant que force créatrice et destructrice ont été reprises et développées par plusieurs chercheurs. Parmi eux, Joseph Schumpeter a été particulièrement influencé par les idées de Sombart. Schumpeter a élaboré le concept de "destruction créatrice", qui met l'accent sur le rôle des entrepreneurs dans le processus d'innovation économique. Selon Schumpeter, les entrepreneurs sont les agents du changement économique en introduisant de nouvelles idées, technologies et formes d'organisation, ce qui entraîne la destruction des anciennes structures économiques et la création de nouvelles.
En outre, les idées de Sombart ont également influencé d'autres économistes et sociologues dans leurs travaux sur l'entrepreneuriat, l'innovation et le développement économique. Ses analyses critiques du capitalisme et ses réflexions sur les inégalités économiques et sociales ont contribué à éclairer les débats sur les politiques économiques, la justice sociale et la régulation économique.
2. L'élaboration du concept de "destruction créatrice" par Joseph Schumpeter
L'une des contributions les plus significatives de Werner Sombart à la pensée économique réside dans son influence sur Joseph Schumpeter et la formulation du concept de "destruction créatrice". Schumpeter a été fortement influencé par les idées de Sombart sur l'entrepreneuriat en tant que force de changement et d'innovation dans l'économie.
Selon Schumpeter, l'entrepreneur est le moteur du développement économique en introduisant de nouvelles combinaisons de facteurs de production, en créant de nouvelles entreprises et en perturbant les anciennes structures économiques. Il reconnaissait que cette activité entrepreneuriale pouvait entraîner la destruction des entreprises existantes, mais il soulignait également que cela était essentiel pour stimuler l'innovation et la croissance économique à long terme.
Ainsi, grâce à l'influence de Sombart, Schumpeter a pu développer et formaliser le concept de "destruction créatrice", qui est devenu l'un des concepts clés de la pensée économique. Ce concept met en évidence le rôle central de l'entrepreneuriat dans le processus d'innovation économique et souligne l'importance des perturbations et des changements structurels pour la croissance économique.
Cette conception de l'entrepreneuriat a eu une influence significative sur de nombreux économistes et sociologues ultérieurs. Par exemple, Joseph Schumpeter a développé la notion de "destruction créatrice", qui met en évidence le rôle des entrepreneurs dans le processus d'innovation et de développement économique. Schumpeter a approfondi la compréhension des effets dynamiques de l'entrepreneuriat sur l'économie et a souligné l'importance des entrepreneurs en tant qu'agents de changement et d'innovation.
Lien entre le capitalisme et la comptabilité en partie double selon Werner Sombart
Werner Sombart pensait que l'invention de la comptabilité en partie double à la fin du Moyen âge fut essentielle à la naissance du capitalisme européen.
1. L'ouvrage majeur "Der moderne Kapitalismus" (1902)
Werner Sombart, dans son ouvrage majeur intitulé "Der moderne Kapitalismus" (Le capitalisme moderne), publié en 1902[1], explore en profondeur l'émergence et l'évolution du capitalisme. Dans cet ouvrage, il avance une thèse audacieuse selon laquelle le capitalisme et la comptabilité en partie double sont intrinsèquement liés.
2. L'association du capitalisme et de la comptabilité en partie double
Selon Sombart, l'invention de la comptabilité en partie double à la fin du Moyen Âge a été essentielle à la naissance du capitalisme européen. Il affirme que cette méthode comptable a permis de rationaliser et de standardiser les transactions économiques, offrant ainsi une base solide pour le développement du capitalisme. La comptabilité en partie double a permis de mesurer et de rendre compte des flux monétaires, des profits et des pertes de manière plus précise et systématique.
Sombart soutient que la comptabilité en partie double a facilité la diffusion de l'économie monétaire et a contribué à la formation de marchés plus sophistiqués. Grâce à cette méthode comptable, les entrepreneurs ont pu évaluer plus efficacement leurs investissements, gérer leurs actifs et leurs passifs, et prendre des décisions économiques éclairées. Ainsi, selon Sombart, la comptabilité en partie double a été un catalyseur du développement du capitalisme.
3. Les débats et critiques entourant cette affirmation
Les idées de Sombart concernant le lien entre le capitalisme et la comptabilité en partie double ont suscité des débats et des critiques parmi les économistes et les historiens. Certains chercheurs ont remis en question la causalité directe établie par Sombart, arguant que d'autres facteurs économiques, sociaux et institutionnels ont également joué un rôle dans l'émergence du capitalisme.
De plus, des économistes historiens de la comptabilité, tels que Basil Yamey et [Carmelo Ferlito]], ont contesté l'affirmation selon laquelle la comptabilité en partie double était le facteur déclencheur de l'émergence du capitalisme européen. Ils soulignent que des formes de comptabilité similaire étaient utilisées dans d'autres sociétés et époques, remettant ainsi en question l'idée d'une association exclusive entre la comptabilité en partie double et le capitalisme. La comptabilité était pré-existante à la publication de l'ouvrage de Luca Pacioli et ne fut donc pas un acte ponctuel dans l'histoire économique mais le produit d'une évolution organique dans le même registre qu'un ordre spontané.
Malgré ces débats et critiques, ces idées ont suscité des réflexions et des recherches ultérieures sur le rôle de la comptabilité dans l'économie capitaliste, et ont stimulé des discussions sur les interactions entre les pratiques économiques et les systèmes comptables.
La créativité entrepreneuriale chez les groupes marginaux et minoritaires selon Werner Sombart
1. Lien entre rejet social et adoption de normes marginales
Werner Sombart, dans son essai "The Jews and Modern Capitalism" publié en 1911[2], a proposé une perspective intéressante sur la créativité entrepreneuriale chez les groupes marginaux et minoritaires. Selon Sombart, les individus appartenant à ces groupes sont souvent exclus ou marginalisés dans les sociétés où ils vivent, ce qui leur permet d'échapper aux valeurs traditionnelles et d'adopter des normes marginales qui régissent leur comportement économique.
L'idée fondamentale de Sombart est que le rejet social et la stigmatisation peuvent engendrer une forme de libération créative chez les individus issus de groupes marginaux ou minoritaires. Ces individus sont moins contraints par les conventions sociales et les normes établies, ce qui leur permet d'explorer de nouvelles voies économiques et d'adopter des stratégies d'entreprise innovantes. La créativité et la capacité à briser les valeurs sociales associées à l'entrepreneuriat sont plus fréquentes chez les groupes marginaux et minoritaires. Par conséquent, leur rejet relatif dans les sociétés au sein desquelles ils vivent permet aux individus d'éviter les valeurs traditionnelles et d'adopter des normes marginales qui régissent leur comportement économique. En adoptant des normes marginales, ces entrepreneurs peuvent s'affranchir des contraintes traditionnelles et remettre en question les pratiques établies. Cette liberté leur permet de développer de nouvelles idées, de prendre des risques calculés et de saisir des opportunités économiques souvent négligées par les acteurs plus conformistes de la société.
2. Implications pour le comportement économique
Les implications de cette perspective sont multiples. Premièrement, elle met en évidence le rôle potentiellement positif que peuvent jouer les groupes marginaux et minoritaires dans le développement économique en apportant des idées novatrices et en stimulant la concurrence. Deuxièmement, cela souligne l'importance de favoriser l'inclusion sociale et l'égalité des chances, car cela permettrait de valoriser le potentiel entrepreneurial de tous les individus, quelles que soient leurs origines ou leur position sociale.
Cependant, il convient également de noter que la théorie de Sombart a été critiquée pour sa généralisation excessive et sa focalisation sur des groupes spécifiques, tels que les Juifs, sans prendre suffisamment en compte les autres facteurs qui influencent la créativité et l'entrepreneuriat. De plus, il est essentiel d'éviter les stéréotypes et les généralisations simplistes lors de l'application de ces idées à des contextes réels.
En conclusion, les travaux de Werner Sombart sur la créativité entrepreneuriale chez les groupes marginaux et minoritaires offrent une perspective originale sur l'interaction entre l'identité sociale et le comportement économique. Bien que ses idées aient suscité des débats et des critiques, elles ont contribué à élargir notre compréhension de la diversité des sources de créativité et d'innovation dans le domaine de l'entrepreneuriat.
Comparaison des perspectives économiques à long terme de Werner Sombart et de l'approche institutionnelle de l'école autrichienne d'économie
La comparaison des perspectives économiques à long terme de Werner Sombart et de l'approche institutionnelle de l'école autrichienne d'économie met en évidence deux approches distinctes de l'analyse économique.
Werner Sombart, économiste et sociologue allemand, a développé une perspective historique sur l'économie en se concentrant sur l'observation empirique des facteurs culturels, sociaux et psychologiques qui influencent le développement économique. Sombart considérait que l'histoire économique était façonnée par des forces telles que la mentalité entrepreneuriale, les valeurs culturelles et les institutions sociales. Il s'intéressait notamment à l'évolution du capitalisme, aux rôles du profit, du capital et du crédit, ainsi qu'aux transformations économiques et sociales associées à l'industrialisation.
D'autre part, l'approche institutionnelle de l'école autrichienne d'économie, notamment représentée par des économistes tels que Friedrich Hayek et Ludwig von Mises, met l'accent sur le rôle des institutions dans le fonctionnement de l'économie. Selon cette perspective, les institutions économiques, politiques et juridiques sont essentielles pour comprendre l'émergence ou non des réussites économiques et le développement à long terme. Les institutions créent un cadre qui favorise la coordination des actions individuelles, l'innovation, la concurrence et l'échange sur les marchés.
Ainsi, bien que Sombart et l'école autrichienne partagent un intérêt commun pour l'étude des transformations économiques à long terme, leurs approches diffèrent dans leur focalisation et leurs méthodologies. Sombart se concentre davantage sur les facteurs culturels et sociaux, tandis que l'école autrichienne met l'accent sur les institutions économiques et juridiques. Cependant, il convient de noter que ces approches ne sont pas mutuellement exclusives et peuvent se compléter dans l'analyse des processus économiques et de leur évolution dans le temps.
En conclusion, la comparaison des perspectives économiques à long terme de Werner Sombart et de l'approche institutionnelle de l'école autrichienne d'économie met en évidence différentes emphases et approches dans l'analyse des transformations économiques. Comprendre les influences culturelles, sociales et institutionnelles peut contribuer à une vision plus complète du développement économique et de son évolution sur le long terme.
Informations complémentaires
Notes et commentaires
- ↑ (La première édition date de 1902. En 1916, il publie une deuxième version entièrement remaniée en deux volumes et un troisième volume est ajouté en 1928)
- ↑ "The Jews and Modern Capitalism")
Publications
- 1902, "Der moderne Kapitalismus" ("Le capitalisme moderne"), Tome 1, Leipzig: Duncker und Humblot
- Nouvelle édition en 1916, "Der Moderne Kapitalismus"
- Extrait traduit en anglais en 1953, "Medieval and Modern Commercial Enterprise", In: Frederic C. Lane, Jelle C. Riemersma, dir., "Enterprise and Secular Change: Readings in Economic History", Homewood: Richard D. Irwin, pp25-40
- Nouvelle édition en 1924, Munich
- Nouvelle édition en 1916, "Der Moderne Kapitalismus"
- 1909,
- a. "Der kapitalistische Unternehmer", ("L'entrepreneur capitaliste"), Archiv für Sozialwissenschaft und Sozialpolitik, Vol 29, pp689-758
- b. "Die deutsche Volkswirtschaft im neunzehnten Jahrhundert", (L'économie allemande au XIXe siècle.), Berlin (2nd ed)
- 1913, "Der Bourgeois", Munich
- Traduit en anglais en 1915 par Mordecai Epstein, "Quintessence of Capitalism", London: T. F. Unwin, Ltd.
- 1930, "Capitalism", In: Edwin R. A. Seligman, dir., "Encyclopaedia of The Social Sciences", Vol III, New York: MacMillan
- Nouvelle édition en 1937, "Capitalism", In: Edwin R. A. Seligman, dir., "Encyclopaedia of The Social Sciences", Vol III, New York: MacMillan, pp195-208
Littérature secondaire
- 1995, Gunther Chaloupek, "Long-Term Economic Perspectives Compared: Joseph Schumpeter and Werner Sombart", European Journal of the History of Economic Thought, 2(1), pp127-149
- 2000, D. Bögenhold, "Limits to Mass Production: Entrepreneurship and Industrial Organization in View of the Historical School of Schmoller and Sombart", International Review of Sociology, 10(1), pp57-71
- 2005, Makoto Okuyama, "Werner Sombart's Theories of the Entrepreneur", The History of Economic Thought, Vol 47, n°1, pp35-48
- 2014, J. Glaeser, "Der Werturteilsstreit in der deutschen Nationalökonomie: Max Weber, Werner Sombart und die Ideale der Sozialpolitik", (éLe conflit sur les jugements de valeur dans l’économie allemande : Max Weber, Werner Sombart et les idéaux de la politique socialeé), Metropolis