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Égalité des chances

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L'égalité des chances désigne l'idée selon laquelle chacun devrait avoir les mêmes « chances » dans la vie, peu importe en particulier sa race, sa couleur de peau ou son origine familiale. Elle s'oppose donc en partie à la notion d'égalité de résultats, mais ne recouvre pas exactement l'égalité en droit qui est au cœur de la théorie libérale et, plus généralement, des démocraties contemporaines.

Le terme d'égalité des chances est globalement hautement polysémique.

Perspective libérale

Pour les libéraux, l'égalité des chances doit être strictement une égalité en droit ou égalité devant la loi. L'autorité publique doit être aveugle aux différences, mais ne pas pour autant prendre parti, avec des mesures comme la discrimination positive, qui créent plus de problèmes qu'elles n'en résolvent.

L'égalité des chances est un des piliers de la théorie de John Rawls, qui voyait la justice comme une équité, dans une approche très contestée. Ce dernier écrit ainsi : « en supposant qu'il y a une répartition des atouts naturels, ceux qui sont au même niveau de talent et de capacité et qui ont le même désir de les utiliser devraient avoir les mêmes perspectives de succès, ceci sans tenir compte de leur position initiale dans le système social »[1]. Les libéraux classiques sont en opposition à cette vision, qui est plus proche d'une égalité de résultats que de l'égalité en droit.

Ainsi, le philosophe Friedrich Hayek se positionna clairement contre ces théories et, dans Droit, législation et liberté (1978), il considère que l'égalité devant la loi doit primer. Tout en restant très prudent sur l'existence d'une instruction publique, il se positionne pour une égalité dans les possibilités d'accès à l'instruction publique, « l'un des points essentiels du libéralisme classique », mais arrête court toute notion d'égalité des chances : « dès que l’idée en est étendue au-delà des services que, pour d’autres raisons, doit fournir le gouvernement, cela devient un idéal totalement illusoire, et tout essai de le faire passer dans les réalités risque de créer un cauchemar. [Sinon], de proche en proche, il faudrait en arriver à ce que le pouvoir politique dispose littéralement de tous les éléments susceptibles d'affecter le bien-être de tout un chacun »[2]

L'économiste américain Milton Friedman, lui aussi Prix Nobel d'économie, défend une position proche : l'expression ne doit pas s'entendre au sens général selon lui. Elle se rapproche de l'expression utilisée lors de la Révolution française, « une carrière ouverte à tous les talents ». Elle correspond selon cette acception à l'égalité devant la loi, fondement de la démocratie libérale, et est une composante essentielle de la liberté. Friedman l'oppose à la notion d'égalité des résultats, dévoiement radicalement différent et dangereux pour lui[3].

Citations

  • « De fil en aiguille, on en est finalement venu à l'égalité des conditions, à l'égalité des résultats, quelles que soient les actions individuelles, quels que soient les mérites ou les vices de chacun. La chance porte un nom nouveau : l'État-Providence. L'égalité des chances, c'est l'égalité devant les bienfaits de la société. Dans cette logique, l'échec n'est pas admissible, l'inégalité est scandaleuse. Aujourd'hui l'égalité des chances est une forme d'envie (avoir tout ce qu'ont les autres), une forme d'incurie (avoir tout sans rien devoir à personne, faire n'importe quoi), une forme de folie vengeresse (« les ratés ne vous rateront pas », disait Céline). » (Jacques Garello)

Informations complémentaires

Notes et références

  1. John Rawls, Théorie de la justice, 1971 (chapitre 12, trad. Catherine Audard, Seuil)
  2. Friedrich Hayek, Droit, législation et liberté, PUF, édition 2007, p. 487-489
  3. Milton Friedman, La liberté du choix, p. 155-158

Bibliographie

Voir aussi

Lien externe


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