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Francis Walker

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Francis Walker
Économiste

Dates 1840-1897
Francis Walker
Tendance
Nationalité États-Unis États-Unis
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Citation
Interwikis sur Francis Walker

Francis Amasa Walker est un économiste américain né le 2 juillet 1840 à Boston et mort le 5 janvier 1897 dans la même ville. Il fut le premier président de l'American Economics Association. Dans son ouvrage "Political Economy", publié en 1883, il a développé sa conception de l'entrepreneur en utilisant le terme "capitaine d'industrie" avec ses qualités de leadership et de décideur.

La conception novatrice de l'entrepreneur en tant que "capitaine d'industrie"

La séparation de la propriété du capital et des responsabilités financières entrepreneuriales

Francis Walker conçoit que les entrepreneurs ne sont pas nécessairement les apporteurs de capitaux pour leurs entreprises. Contrairement à l'idée traditionnelle selon laquelle les entrepreneurs devaient également être les propriétaires de l'entreprise, Francis Walker soulignait que les entrepreneurs pouvaient être financés par le crédit.

Cela signifiait que les entrepreneurs pouvaient entreprendre des activités économiques sans nécessairement supporter le risque financier associé. Le crédit leur permettait de financer leurs entreprises en attendant la vente des biens produits, leur donnant ainsi la possibilité d'employer des travailleurs sans avoir de capitaux initiaux substantiels. Cette approche distinguait clairement le rôle de l'entrepreneur de celui du propriétaire d'entreprise traditionnel.

Cette distinction entre la propriété du capital et les responsabilités entrepreneuriales était une caractéristique novatrice de la conception de Walker. Elle soulignait l'importance de la capacité de gestion, de prise de décision et d'innovation de l'entrepreneur, plutôt que d'accorder une importance primordiale à la possession du capital financier.

Cette approche a permis de reconnaître que les entrepreneurs pouvaient être des individus talentueux, visionnaires et capables de créer de la valeur économique sans nécessairement posséder les ressources financières nécessaires. Elle a également mis en lumière le rôle clé de l'entrepreneur en tant que créateur de richesse et moteur de l'innovation, indépendamment de sa position en tant que propriétaire ou non.

Des compétences spécifiques qui justifient la rémunération de l'entrepreneur par les profits

En séparant la propriété du capital des responsabilités entrepreneuriales, Walker a contribué à définir l'entrepreneur comme un acteur économique distinct, doté d'aptitudes et de compétences spécifiques qui justifiaient sa rémunération par les profits générés par ses activités entrepreneuriales. Cette conception a influencé la manière dont les économistes ont compris et étudié le rôle de l'entrepreneur dans l'économie, et a ouvert la voie à de nouvelles réflexions sur cette figure centrale du monde des affaires. L'idée de l'entrepreneur en tant que "capitaine d'industrie" continue de résonner dans les débats contemporains sur l'entrepreneuriat et le développement économique, témoignant de la pertinence et de la durabilité des idées novatrices de Francis Amasa Walker.

En effet, le travail de l'entrepreneur est de type supérieur et différent des autres acteurs économiques car il est capable d'extraire une rente supplémentaire des travailleurs et d'autres facteurs de production. Francis A. Walker considère l'entrepreneur comme celui qui est doté de capacités supérieures à la moyenne dans la tâche d'organiser et de coordonner les facteurs de production. Parmi les différents facteurs de production, la terre, le travail et le capital, il ajoute celui de l'esprit entrepreneurial. L'entrepreneur est donc un pionnier, un leader et un capitaine d'industrie. Par conséquent, le profit que l'entrepreneur obtient dépend de son efficacité et de son talent supérieur.

Ce qui distinguait fondamentalement les entrepreneurs des autres acteurs économiques, selon Francis Walker, était leur mode de rémunération. Alors que les travailleurs percevaient des salaires pour leur travail et que les propriétaires d'entreprise obtenaient des revenus sous forme d'intérêts sur leur capital, les entrepreneurs étaient rémunérés par les profits générés par leurs activités entrepreneuriales.

Francis Walker met également l'accent sur le fait que la rémunération de l'entrepreneur dépend de ses habiletés, compétences et une aptitude particulière à identifier des opportunités lucratives sur le marché. Cette approche reconnaît que certains entrepreneurs réussiront mieux que d'autres en fonction de leurs compétences et de leur perception des opportunités. Cette conception suggère que le profit de l'entrepreneur n'est pas un revenu fixe mais varie en fonction de la performance et de la réussite de l'entreprise. Cette capacité de création de valeur justifie leur rémunération spécifique sous forme de profit. Ainsi, leur rôle n'était pas seulement de gérer les entreprises, mais aussi de créer activement de la richesse pour eux-mêmes et pour l'entreprise.

L'entrepreneur en tant que résidual claimant

La contribution la plus frappante de Francis Walker à la conception de l'entrepreneur réside dans sa perspective innovante sur la rémunération de celui-ci. Alors que les classiques considéraient généralement que la rémunération de l'entrepreneur relevait du capital (intérêt) ou d'une forme particulière de salaire (Alfred Marshall), Francis Walker affirme que l'entrepreneur est le résidual claimant, c'est-à-dire celui qui a droit au profit résiduel une fois les charges déduites des revenus de l'entreprise. Cette approche préfigure de manière étonnante le concept de "résidu" dans la théorie de l'agence proposée par Jensen et Meckling en 1976.

Le profit une fois toutes les charges déduites

Selon Francis Walker, l'entrepreneur est celui qui détient le droit au profit résiduel de l'entreprise une fois que toutes les charges ont été déduites des revenus. Autrement dit, après avoir payé tous les coûts et dépenses liés à l'activité économique, l'entrepreneur a le droit de conserver les bénéfices restants. Cette approche met l'accent sur le rôle central de l'entrepreneur en tant que détenteur du "résidu" de l'entreprise, c'est-à-dire la part des revenus qui lui revient après avoir assumé tous les risques et responsabilités liés à son activité.

Préfiguration du concept de "résidu" dans la théorie de l'agence

Ce concept de "résidu" dans la rémunération de l'entrepreneur préfigure de manière étonnante le concept de "résidu" qui a été développé bien plus tard dans la théorie de l'agence proposée par Michael Jensen et William Meckling en 1976. Dans leur approche, Jensen et Meckling considèrent également que l'entrepreneur, en tant qu'actionnaire principal, a droit au résidu de la valeur créée par l'entreprise après avoir pris en compte les coûts et risques de l'activité.

La perspective de Francis Walker sur la rémunération de l'entrepreneur anticipe donc, d'une manière étonnante, la notion de "résidu" dans la théorie de l'agence. Elle souligne l'importance de reconnaître le rôle unique de l'entrepreneur en tant que détenteur du droit aux bénéfices résiduels, récompensant ainsi son rôle essentiel dans la création de valeur économique.

Réflexions contemporaines sur la rémunération de l'entrepreneur

Les idées novatrices de Francis Walker sur la rémunération de l'entrepreneur continuent de susciter des réflexions contemporaines sur le sujet. Dans le contexte actuel de l'économie mondiale en évolution rapide, la question de la rémunération de l'entrepreneur demeure un sujet de débat important.

Certaines approches contemporaines reconnaissent l'importance de la rémunération du "résidu" pour encourager l'entrepreneur à prendre des risques et à innover. D'autres soulignent également la nécessité de considérer les incitations de défiscalisation et les mécanismes de rémunération pour stimuler l'entrepreneuriat et favoriser la création de valeur économique.

En conclusion, la contribution de Francis Walker sur la rémunération de l'entrepreneur en tant que "résidual claimant" a été une avancée novatrice dans la compréhension de cette figure économique essentielle. Sa perspective préfigurant le concept de "résidu" dans la théorie de l'agence met en lumière le rôle central de l'entrepreneur en tant que créateur de valeur et détenteur du droit aux bénéfices résiduels. Cette vision continue d'influencer les débats contemporains sur l'entrepreneuriat et la rémunération des acteurs économiques.

L'entrepreneur et le problème de sa sémantique

Francis Walker a souligné le besoin de trouver un terme spécifique en anglais pour désigner cette figure d'entrepreneur distincte, mais il a également identifié les difficultés sémantiques qui entourent ce concept. Il a examiné les mots existants tels que "undertaker" et "adventurer" pour décrire cette fonction entrepreneuriale, mais a constaté qu'ils étaient insuffisants. Il s'est tourné vers le mot français "entrepreneur," qui avait une signification proche de ce qu'il cherchait à décrire.

La quête du terme "entrepreneur"

Dans ses travaux sur l'entrepreneur en tant que "capitaine d'industrie", Francis Walker a été confronté à un défi sémantique important. Il reconnaissait la nécessité de trouver un terme spécifique en anglais pour désigner cette figure distincte de l'entrepreneur, qui joue un rôle actif dans la création et la gestion d'entreprises prospères.

Francis Walker a exploré différents mots existants tels que "undertaker" et "adventurer" pour décrire cette fonction entrepreneuriale, mais il les a trouvés insuffisants. Ces termes ne parvenaient pas à saisir pleinement la spécificité de l'entrepreneur en tant que "capitaine d'industrie" qui prend des risques calculés pour réaliser des profits et qui joue un rôle central dans l'économie.

Finalement, Francis Walker s'est tourné vers le mot français "entrepreneur", qui avait une signification proche de ce qu'il cherchait à décrire. Le terme "entrepreneur" en français désigne littéralement celui qui entreprend, qui initie et prend des initiatives. Cela correspondait davantage à la vision de Walker de l'entrepreneur comme acteur actif et visionnaire dans le domaine économique.

Implications pour la compréhension de l'entrepreneur

La décision de Francis Walker d'utiliser le terme "entrepreneur" dans ses écrits a eu des implications significatives pour la compréhension de cette figure dans la pensée économique américaine. En adoptant un terme emprunté au français, Francis Walker a introduit une certaine étrangeté dans le discours économique américain de l'époque, mais cela a également permis de définir de manière plus précise le rôle de l'entrepreneur.

Le terme "entrepreneur" a permis de mettre l'accent sur l'aspect actif et entreprenant de cette figure économique, en soulignant son rôle d'initiateur et d'innovateur. Cela a contribué à définir l'entrepreneur comme un acteur central du système économique, qui n'est pas simplement un détenteur de capital ou un travailleur, mais qui joue un rôle clé dans la création et la croissance des entreprises.

Cependant, malgré cette contribution importante, le terme "entrepreneur" a également été sujet à des interprétations variées et à des confusions sémantiques. Au fil du temps, le terme "entrepreneur" a été utilisé dans des sens différents, parfois pour désigner simplement un chef d'entreprise ou un gestionnaire, sans saisir pleinement la spécificité de la vision de Francis Walker de l'entrepreneur en tant que "capitaine d'industrie".

La pérennité du terme "entrepreneur"

Malgré les défis sémantiques et les ambiguïtés entourant le terme "entrepreneur", celui-ci a perduré dans la littérature économique et a été largement utilisé pour désigner cette figure d'entrepreneur distincte. Il est devenu un terme couramment employé dans le discours économique et entrepreneurial, et il a été adopté dans d'autres langues à travers le monde.

La pérennité du terme "entrepreneur" témoigne de son utilité pour décrire cette figure d'acteur économique actif et visionnaire, qui prend des initiatives et prend des risques pour créer et développer des entreprises. Malgré les évolutions du contexte économique et social, le terme "entrepreneur" continue de jouer un rôle central dans la compréhension de cette figure essentielle du monde des affaires.

En conclusion, la quête sémantique de Francis Walker pour trouver un terme spécifique en anglais pour désigner l'entrepreneur a eu des répercussions importantes sur la compréhension de cette figure dans la pensée économique américaine. En optant pour le terme "entrepreneur", Francis Walker a mis l'accent sur l'aspect actif et entreprenant de cette figure, contribuant ainsi à définir l'entrepreneur comme un acteur clé de l'économie. Malgré les défis et les ambiguïtés entourant ce terme, celui-ci a perduré dans le discours économique et reste un élément central de la réflexion sur l'entrepreneuriat.

L'entrepreneur et le risque

Francis Walker explore l'idée selon laquelle l'entrepreneur n'est pas nécessairement l'apporteur de capitaux et ne supporte pas obligatoirement le risque. Cette conception se rapproche de celle de Joseph Schumpeter ou d'Israel Kirzner, qui considèrent également que l'entrepreneur n'est pas le principal porteur de risque dans le processus entrepreneurial.

L'entrepreneur, risque et apporteur de capitaux

L'idée de Francis Walker selon laquelle l'entrepreneur n'est pas nécessairement l'apporteur de capitaux et ne supporte pas obligatoirement le risque est une perspective intéressante qui se rapproche de celles de Joseph Schumpeter et d'Israel Kirzner. Ces économistes ont également remis en question l'idée traditionnelle selon laquelle l'entrepreneur est le principal porteur de risque dans le processus entrepreneurial.

L'approche de Joseph Schumpeter

Joseph Schumpeter, économiste autrichien, par nationalité, du XXe siècle, a développé l'idée de l'entrepreneur en tant qu'innovateur et moteur du progrès économique. Pour Schumpeter, l'entrepreneur n'est pas simplement quelqu'un qui prend des risques financiers, mais plutôt un individu visionnaire capable de mettre en œuvre des innovations disruptives dans l'économie.

Selon Schumpeter, l'entrepreneur prend des risques non pas en tant qu'apporteur de capitaux, mais en tant qu'innovateur qui bouleverse les marchés existants avec de nouvelles idées, produits ou technologies. Il crée de nouveaux marchés et fait émerger de nouvelles formes d'organisation économique, contribuant ainsi au progrès économique et social.

L'approche d'Israel Kirzner

De même, Israel Kirzner, un économiste autrichien, selon l'école de pensée, a abordé le rôle de l'entrepreneur d'une manière similaire. Kirzner a souligné le rôle de l'entrepreneur en tant que découvreur d'opportunités d'arbitrage dans l'économie. Pour lui, l'entrepreneur est celui qui identifie les disparités d'information et les incohérences du marché, puis exploite ces opportunités pour réaliser des bénéfices.

Kirzner a insisté sur le fait que l'entrepreneur n'est pas nécessairement le porteur de risque financier, mais plutôt celui qui voit et saisit les opportunités qui échappent aux autres. Son approche met en évidence le rôle crucial de l'information et de la perception des opportunités dans le processus entrepreneurial, indépendamment de la question de l'apport de capitaux.

Une redéfinition du rôle de l'entrepreneur

Les perspectives de Walker, Schumpeter et Kirzner sur l'entrepreneur remettent en question les conceptions traditionnelles de cette figure économique. Elles suggèrent que l'entrepreneur n'est pas nécessairement le principal porteur de risque financier, mais plutôt celui qui joue un rôle essentiel dans l'innovation, la découverte d'opportunités et le changement économique.

En redéfinissant le rôle de l'entrepreneur de cette manière, ces économistes mettent l'accent sur l'importance de la créativité, de l'innovation et de l'initiative dans l'économie. Ils reconnaissent que l'entrepreneur est un acteur central du processus entrepreneurial, non seulement en prenant des risques, mais aussi en catalysant le changement et en créant de la valeur économique.

Informations complémentaires

Littérature secondaire

  • 1997, John K. Whitaker, "Enemies or Allies? Henry George and Francis Amasa Walker One Century Later", Journal of Economic Literature, Vol 35, décembre, pp1891-1915