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Entrepreneur

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De nombreuses études affirment que les entrepreneurs sont différents des non-entrepreneurs. Pourtant, il n'existe aucune description universelle et unifiée ou de singularité qui montrerait en quoi ils diffèrent. Comme il n'y a rien à apprendre des danseurs, affirme S. Ramoglou, "à part qu'ils dansent, il n'y a rien d'unique à découvrir chez les individus autre chose que le fait qu'ils exercent simplement l'action entrepreneuriale"[1]. Par conséquent, les entrepreneurs agissent en fait de la même manière que les autres individus.

Quel est le critère du succès de l'entreprise ? Certains entrepreneurs recherchent le maximum de profits, ce qui favorise la croissance de l'entreprise. Cependant, sont-ce les profits qui guident la croissance ou à l'inverse, est-ce la croissance de l'entreprise qui lui permet d'engranger de plus en plus de profit[2] ? D'autres entrepreneurs ont une motivation autre. Ils tentent d'atteindre ou de maintenir un certain style de vie (L'entrepreneur lifestyle). Certains auteurs contestant que la motivation des entrepreneurs soient mus uniquement par la recherche du profit ont orienté leurs recherches vers l'anthropologie entrepreneuriale.

Histoire de l'entrepreneuriat

En un sens tout homme ou toute femme responsable est, de fait, un entrepreneur dès lors qu'il/elle utilise son capital physique, financier ou humain (capital corporel, social, culturel et alloue des ressources rares (son argent, son temps, son stress en vue d'atteindre les fins qu'il s'est imposées. L'idée que certains pays manquent d'esprit d'entreprise, notamment les pays du tiers-monde, est un mythe. Depuis la naissance de l'humanité, l'entrepreneur a toujours existé même si son importance s'est plus manifestée dans les livres d'histoire avec les entrepreneurs du XIXème siècle qui nous font croire que l'entrepreneur est né avec le développement du capitalisme de la révolution indutrielle. Même s'il ne portait pas le nom d'entrepreneur, le marchand existait déjà dans l'antiquité. Et, s'il s'avère qu'il occupait une place prépondérante sur le sol terrestre, il ne faut pas oublier l'omniprésence de l'entrepreneur, marin marchand[3] depuis l'antiquité. Au Moyen-âge, l'entrepreneur était aussi omniprésent même si le cadre institutionnel de l'époque l'a dirigé en direction de ses compétences d'innovations martiales et aux bâtiments architecturaux d'origine religieuse. Durant les temps modernes, l'entrepreneur continue d'être un sous-traitant pour les marchés publics (armement, infrastructure, assainissement des terres) d'ampleurs financières conséquentes. Dans leur ensemble, ce sont des entrepreneurs publics. Parmi eux, quelques personnalités se distinguent comme Humphrey Bradley, Guillaume Boutheroue ou Pierre-Paul Riquet. L'histoire de l'entrepreneuriat montre qu'il existe autant de variétés d'entrepreneurs qu'il n'existe d'individus. Cela va à contre sens de la présentation de nombreux magazines qui aspirent volontairement à présenter la caricature[4] ou le stéréotype de l'entrepreneur.

L'entrepreneuriat, les organisations et les institutions

L'exploration du lien entre l'entrepreneuriat, les organisations et les institutions, en mettant en évidence l'importance de l'entrepreneuriat pour le développement économique, nous permet de mieux comprendre l'interaction entre les entrepreneurs, les organisations et les institutions.

Importance de l'entrepreneuriat pour le développement économique

L'entrepreneuriat joue un rôle crucial dans le développement économique en apportant plusieurs contributions significatives :

1. L'entrepreneuriat comme moteur de la création de richesses et d'emplois : Les entrepreneurs identifient les opportunités économiques, prennent des risques et créent de nouvelles entreprises. En développant de nouvelles idées, produits et services, ils stimulent la croissance économique[5] et contribuent à la création d'emplois[6].

2. Le rôle des entrepreneurs dans la stimulation de l'innovation et de la croissance économique : Les entrepreneurs sont souvent à l'origine de l'innovation, en introduisant de nouvelles technologies, méthodes de production et modèles d'affaires. Leur esprit d'entreprise favorise la compétitivité et la productivité, ce qui entraîne une croissance économique durable.

3. L'entrepreneuriat comme facteur de concurrence et d'efficacité économique : Les entrepreneurs créent de nouvelles entreprises, ce qui entraîne une concurrence accrue sur le marché. Cette concurrence favorise l'efficacité économique en encourageant les entreprises à améliorer leurs performances, à innover et à s'adapter aux besoins changeants des consommateurs.

Interaction entre les entrepreneurs, les organisations et les institutions

Les entrepreneurs interagissent avec les organisations et les institutions dans leur environnement économique, ce qui crée une dynamique complexe :

1. Le rôle des organisations dans la concrétisation des idées entrepreneuriales : Les entrepreneurs créent, dirigent et développent des organisations, qu'il s'agisse de petites start-ups ou de grandes entreprises. Les organisations fournissent la structure et les ressources nécessaires pour concrétiser les idées entrepreneuriales en actions tangibles.

2. L'influence des institutions sur les entrepreneurs et les organisations : Les institutions, telles que les lois, les réglementations et les normes sociales, définissent le cadre dans lequel les entrepreneurs et les organisations opèrent. Elles influencent les incitations, les contraintes et les comportements des acteurs économiques, et peuvent soutenir ou entraver l'entrepreneuriat en créant un environnement favorable ou restrictif.

3. L'entrepreneuriat comme moteur de changement institutionnel : Les entrepreneurs peuvent remettre en question les normes et les pratiques existantes, stimulant ainsi des changements institutionnels. Leur comportement entrepreneurial peut favoriser l'adoption de nouvelles réglementations, politiques et normes qui facilitent l'activité entrepreneuriale et encouragent l'innovation économique.

Analyse critique de l'approche néoclassique et de son omission de l'entrepreneuriat

Une analyse critique de l'approche néoclassique de l'économie révèle une omission notable de l'entrepreneuriat, ce qui présente des limites importantes :

1. La négligence de l'entrepreneuriat dans la pensée économique dominante : L'approche néoclassique, axée sur l'équilibre général et l'efficience allocative, a tendance à reléguer l'entrepreneuriat à un rôle secondaire. Les manuels et les théories économiques traditionnelles accordent peu d'attention à l'entrepreneuriat, se concentrant principalement sur des concepts tels que la théorie des coûts, la demande et l'offre, et les modèles de concurrence parfaite. Cette omission de l'entrepreneuriat limite la compréhension de la réalité économique et de son dynamisme.

2. Les limites de l'approche néoclassique face à la complexité de l'entrepreneuriat : L'entrepreneuriat est un concept complexe et multidimensionnel qui ne peut être facilement réduit à des modèles mathématiques. Les entrepreneurs sont des acteurs hétérogènes avec des motivations, des compétences et des comportements variés. Cette diversité rend difficile l'application des approches économiques traditionnelles basées sur des hypothèses simplifiées.

3. L'importance d'une perspective plus complète pour comprendre l'entrepreneuriat : Une approche plus complète de l'entrepreneuriat, intégrant les dimensions institutionnelles, organisationnelles et psychologiques, permet une meilleure compréhension des processus économiques réels. En tenant compte de l'influence des institutions, de la dynamique des organisations et des motivations des entrepreneurs, on peut saisir la complexité et la variété des phénomènes entrepreneuriaux.

En conclusion, l'entrepreneuriat joue un rôle crucial dans le développement économique en stimulant la création de richesses, l'innovation, la croissance et la compétitivité. Les interactions entre les entrepreneurs, les organisations et les institutions façonnent le paysage économique et déterminent les possibilités et les contraintes pour les entrepreneurs. La négligence de l'entrepreneuriat dans l'approche néoclassique souligne l'importance d'adopter une perspective plus complète pour une meilleure compréhension de l'économie réelle.

La tentative de catégorisation de l'entrepreneur

Orvis Collins, David Moore, Darab Unwalla (1964)[7] ont reconnu que les entrepreneurs ne forment pas un groupe homogène. Ils ont souligné la nécessité de classifier et de catégoriser différents types d'entrepreneurs en fonction de divers facteurs tels que leurs motivations, leurs comportements et leurs caractéristiques. Cette compréhension met en évidence la diversité au sein de la communauté entrepreneuriale et souligne l'importance de reconnaître les qualités et les besoins uniques des différents types d'entrepreneurs.

En plus de Collins, Moore et Unwalla, Norman Smith[8] est un autre chercheur notable dans le domaine. Sa contribution réside dans l'identification et la catégorisation des différents types d'entrepreneurs. Son travail développe le concept d'hétérogénéité parmi les entrepreneurs et fournit un cadre pour comprendre les différents archétypes entrepreneuriaux. La typologie de Smith permet une analyse plus nuancée des entrepreneurs en fonction de leurs traits spécifiques, de leurs approches et de leurs objectifs.

La psychologie et l'anthropologie entrepreneuriales

Il y a lieu de distinguer l'organisateur de l'entrepreneur. Collins et Moore (1970) font la différence entre les créateurs organisationnels qui créent des entreprises nouvelles et indépendantes de ceux qui assurent des fonctions entrepreneuriales dans des organisations déjà existantes.

Du point de vue de la psychologie entrepreneuriale[9], les recherches se sont souvent penchés sur les traits de personnalités de l'entrepreneur[10] afin de répondre à la question : qui est l'entrepreneur ? Malheureusement, les résultats ont abouti à une insuffisante quête de l'être idéal, voire mythique ou imaginaire tel l'entrepreneur heffalump. Dans les critères psychologiques, le créateur d'entreprise est souvent caractérisé par un locus de contrôle[11] élevé. Dans la phase initiale de la création d'entreprise ou d'un nouveau service au sein d'une organisation existante, ou lors d'une reprise d'entreprise[12], l'entrepreneur est voué à une polyvalence bénéfique pour la réussite du projet, ce qui le fait qualifier souvent d'homme à tout faire ou à tors de capitaine d'industrie. Ce principe entrepreneurial est l'essence même de l’homo liberalis que veulent assujettir les collectivistes ou de l'homo œconomicus que les anthropologies romantiques fustigent (en faveur du don de soi, du désintéressement, de la générosité, de la gratuité, etc.).

Le psychologue David McClelland (1963) s'est interrogé pour savoir pourquoi certains pays connaissent une croissance rapide dans la sphère économique à certains moments et d'autres n'y arrivent pas. Il fait l'hypothèse que certaines caractéristiques particulières chez les personnes sont responsables des changements économiques.  Il s'écarte d'une analyse des facteurs externes tels que les conditions économiques favorables à la croissance et il a malheureusement limité son analyse aux facteurs internes, en particulier les valeurs et les motivations qui conduisent les gens à exploiter les opportunités ou les conditions favorables. Or, il s'avère que l'identification des motivations est problématique car ce que les gens peuvent dire de leurs motivations n'est pas une base fiable pour déterminer ce que sont réellement et précisément ces motivations.

L'anthropologie sociale a accordé peu d'attention à l'étude de l'entrepreneuriat, mais certains des travaux pionniers les plus intéressants dans ce domaine ont été réalisés par des anthropologues tels que Fredrik Barth et Clifford Geertz (1963). Les premières études se sont principalement concentrées sur le changement social et le développement économique, mais les anthropologues sociaux se sont ensuite intéressés à l'interaction entre l'entrepreneuriat local et le modèle social de l'individu. La recherche anthropologique ultérieure s'est davantage intéressée aux petites entreprises qu'à l'entrepreneuriat en tant que tel, notamment aux très petites entreprises, et s'est concentrée sur l'entrepreneuriat en relation avec les groupes ethniques et les entreprises familiales. Parmi les thèmes examinés en anthropologie sociale, on trouve les réseaux personnels de l'entrepreneur, le niveau d'entrepreneuriat dans différents groupes sociaux et l'importance de l'entrepreneuriat dans le développement économique régional.

L'historien Thomas Cochran, intéressé par les mouvements de changement économique dans l'histoire (1965, 1971), soutient que les éléments de l'économie culturelle sont apparents physiquement dans la société mais qu'ils sont aussi et principalement présents et influents psychologiquement chez chaque individu. Dans sa théorie psychosociale, Everett Hagen (1962)[13] considère que les variables économiques jouent un rôle relativement mineur dans le développement entrepreneurial alors qu'il met l'accent sur ce qu'il appelle la personnalité[14] innovante de l'entrepreneur rebel[15]. Pour lui, l'innovation implique deux étapes. La première nécessite d'arriver à une nouvelle conception mentale et la deuxième permet de la convertir en action ou en forme matérielle. L'histoire du business illustre souvent des figures entrepreneuriales importantes qui se sont rebellées contre les pratiques monopolistiques et la réglementation étatique en valorisant leurs compétences en affaires afin d'attirer de nouveaux consommateurs. John Arbuckle dans l'industrie du café constitue un tel exemple.

La sociologie entrepreneuriale

Alexander Gerschenkron (1954)[16], à contre-courant du mouvement de la sociologie de l'entrepreneur, dès l'après-guerre, a tenté de dépasser les perceptions sursocialisées de l'entrepreneur qui étaient associées aux travaux des historiens de l'économie. Il a identifié la nécessité d'un nouvel équilibre entre l'agent et son contexte. Influencé en partie par les travaux de Joseph Schumpeter, il s'est intéressé au comportement déviant de l'entrepreneur, au sens d'un comportement différent de ce qui est socialement prescrit. La déviance, soutient-il, est une influence déterminante du comportement entrepreneurial, et elle n'a d'importance que parce qu'elle se produit malgré la résistance de l'environnement. L'entrepreneur héroïque et innovateur de Joseph Schumpeter semblerait quelque peu banal s'il n'avait pas à affronter l'hostilité et la résistance au changement de la part d'une partie de la population. Cependant, Alexander Gerschenkron affirme que s'il peut être logique de tenir pour acquis un système dominant de valeurs sociales dans certaines situations historiques, il est beaucoup moins satisfaisant d'accepter le comportement déviant de l'entrepreneur comme acquis sans analyser le contexte économique, historique et sociologique. Il propose une approche institutionnaliste qui nécessite une compréhension du comportement humain fortement pour l'analyse de l'entrepreneuriat car celui-ci est fortement influencé par les spécificités du contexte institutionnel.

Trop souvent les histoires racontées à propos des entrepreneurs flattent la réussite de ces derniers au point d'en édifier un mythe glorificateur (par exemple le mythe de Horatio Alger qui raconte l'histoire d'un entrepreneur qui réussit en partant de rien[17]). À l'inverse, la littérature romanesque et les oeuvres cinématographiques, en général, le dépeignent comme un vil et cruel être humain. Les chercheurs en histoire du business ont joué un rôle important tant sur le plan de la "couleur" donnée aux entrepreneurs mais aussi sur le contexte d'analyse institutionnel influencé bien souvent par des facteurs idéologiques implicites. Les économistes de l'école autrichienne apportent une orientation plus nuancée. Par exemple, Virgil Storr présente un modèle de l'entrepreneuriat aux Bahamas avec deux idéaux types entrepreneuriaux : l'esclave entrepreneur et le maître pirate. L'entrepreneur a souvent été observé du point de vue national en mettant en lumière l'aspect bénéfique sur la croissance d'un pays. Cette approche à la fois utilitariste, sociétale et nationaliste est remise en cause par la prise en compte de l'entrepreneur ethnique[18], de l'entrepreneur migrant et de l'entrepreneur né mondialisé. D'où les questions qui se posent sur l'aide des entrepreneurs par l'Etat.

L'Etat doit-il aider les entrepreneurs ?

La tâche des hommes de l'Etat est de na pas perturber le processus du marché en minant la capacité entrepreneuriale[19] des individus. Les règles du jeu fixées par l'Etat, auxquelles tous les participants doivent se soumettre dans le processus du marché, doivent être prévisibles, en éliminant les privilèges ou les aides spéciales accordées par le gouvernement. Un gouvernement libéral doit avoir le courage[20] de ne rien faire malgré la pression de la population qui le pousse à intervenir. Il n'est pas celui qui aide les chefs d'entreprises, c'est celui qui évite de leur compliquer la tâche en créant plus d'incertitude[21] qu'il n'existe déjà dans leur jugement. Ce dernier facteur n'est pas un point mineur pour encourager l'émergence d'entrepreneurs productifs. Comme l'a souligné Magnus Henrekson[22], il ne doit pas y avoir d'aide sociale ou d'assurance qui décourage la recherche de nouvelles opportunités pour générer un profit. Dans les pays où il existe un degré élevé d'intervention de l'Etat soit par des subventions, soit par une assurance chômage, des attentes négatives sont générées en ce qui concerne la possibilité d'émergence d'entrepreneurs, car ce type de mesures décourage la recherche de nouvelles opportunités à générer un moyen de subsistance, puisqu'il est garanti par l'Etat ou par équivalence, les partenaires sociaux. Un autre biais de l'intervention de l'État est la facilitation involontaire ou l'ascension contrariée de l'entrepreneur évasif.

Les pouvoirs publiques s'intéressent à l'entreprise car celle-ci est un vecteur influent dans l'opinion publique sur le niveau de l'emploi. Par conséquent, la stimulation de la création d'emploi[23] par tous les moyens est largement adoptée par tous les gouvernements dans le monde. Les politiques publiques entrepreneuriales[24] ont la fâcheuse tendance à s'inviter dans le terreau de la création, de la transmission, de la reprise et du développement des entreprises, ce qui représente concrètement un magma de textes inextricables et incompréhensibles par les acteurs entrepreneuriaux avec un lot d'intervenants divers sur le terrain. Or, cela peut saper la richesse de l'écosystème entrepreneurial potentiel ou existant. En dépit de nombreux efforts financiers (corollaire à l'augmentation fiscale pour tous), d'agences et d'association subventionnées largement propagées sur le territoire et du soutien offert par diverses collectivités locales et le gouvernement central, on constate que la majorité des jeunes sont faiblement disposés à passé au statut d'entrepreneur en adoptant les contraintes administratives qu'impliquent une activité entrepreneuriale comme une option de carrière en raison des risques associés. La plupart d'entre eux la considèrent comme une dernière option et sont plus enclins à privilégier l'emploi salarié dans les organisations gouvernementales, publiques ou privées.

Les commentaires des journalistes et de l'opinion publique, fondée trop hâtivement par la réaction que par la réflexion économique, se plaignent à tors, mais trop souvent, que le dispositif d’aide des politiques publiques entrepreneuriales n’est pas suffisant pour assurer les conditions de pérennisation des entreprises nouvellement créées. Ce qui conduit les autorités publiques de faire encore plus de saupoudrage avec des mesurettes de politiques publiques entrepreneuriales.

Considérations de l'entrepreneur dans les théories

Les thèmes des auteurs de la pensée entrepreneuriale

Les auteurs de la pensée entrepreneuriale

Les grands auteurs de la pensée entrepreneuriale

Catégorie Nom Origine Période Apports
# Économiste Richard Cantillon Irlande Irlande
France France
16801734
Le risque associé à l'incertitude
# Économiste Johann Heinrich von Thünen Allemagne Allemagne 17831850
Le risque associé à l'incertitude
# Économiste Adolph Riedel Allemagne Allemagne 18091872
Le risque associé à l'incertitude
# Économiste Hans von Mangoldt Allemagne Allemagne 18241868
Le risque associé à l'incertitude
# Économiste John Stuart Mill Royaume-Uni Royaume-Uni 18061873
Le risque associé à l'incertitude
# Économiste Frederick Hawley États-Unis États-Unis 18431929
Le risque associé à l'incertitude
# Économiste Frank Knight États-Unis États-Unis 18851972
Le risque associé à l'incertitude
# Économiste Ludwig von Mises Autriche Autriche 18811973
Le risque associé à l'incertitude
# Économiste George Shackle Royaume-Uni Royaume-Uni 19031992
Le risque associé à l'incertitude
# Économiste Mark Casson Royaume-Uni Royaume-Uni 1945
Le risque associé à l'incertitude
# Économiste Adam Smith Écosse Écosse 17231790
Capital financier
# Économiste Turgot France France 17271781
Capital financier
# Économiste David Ricardo Royaume-Uni Royaume-Uni 17721823
Capital financier
# Économiste Eugen von Böhm-Bawerk Autriche Autriche 18511914
Capital financier

La perspective autrichienne de l'entrepreneur

Alors que l'esprit d'entreprise a joué un rôle de premier plan dans la théorie économique dès son émergence, à partir de la Seconde Guerre mondiale, l'entrepreneur a disparu des articles scientifiques et dans les manuels scolaires économiques. Au fur et à mesure que le langage de l'économie devenait de plus en plus formel et stylisé, les économistes furent attirés par des concepts très abstraits pour évoquer le marché et la concurrence tels que le modèle de l'équilibre général dans une concurrence pure et parfaite. Il était tout simplement trop difficile d'intégrer un acteur créatif, dynamique, coordonnateur ou perturbateur dans l'analyse. La microéconomie est devenue une description de divers états d'équilibre (existence, stabilité), et il n'y avait aucune place pour un entrepreneur. Pour les Autrichiens, en revanche, l'entrepreneur en tant que spéculateur, coordinateur et innovateur[29] est la "force motrice du marché" selon les termes employés par Ludwig von Mises. Cependant, il serait faux de confondre systématiquement l'entrepreneur et innovateur. car, la plupart des entrepreneurs sont des réplicateurs[30] plutôt que des innovateurs. Ils tendent à imiter le succès des autres entrepreneurs plutôt que de vouloir créer ex nihilo. L'entrepreneur ne construit pas délibérément ses univers d'entreprise. Selon sa caractéristique ontologique, il est déjà immergé dans ceux-ci avant d'agir avec tous les réseaux potentiels d'intersubjectivités. Ainsi, le problème de la coordination de l'action humaine repose sur la connaissance subjective et la dispersion de l'information.

D'un point de vue purement économique, un entrepreneur, est une personne qui engage des capitaux et utilise une main-d'œuvre salariée en vue d'une production déterminée. De ce point de vue, l'entrepreneur est synonyme de chef d'entreprise produisant des produits ou des services comme l'entrepreneur du savoir[31]. Les auteurs autrichiens, et dans un sens large, les proto-autrichiens, se sont longuement penchés sur la théorie de l’entrepreneur[32]. Et, ils refusent cette vision étriquée de l'entrepreneur.

Dans le paradigme de l'école néoclassique, il n'y a pas de place pour l'entrepreneur. L'économiste néoclassique propose une théorie de l'équilibre qui suggère que les marchés sont composés d'agents maximisants et que l'ensemble des décisions dégagent un prix de marché. Par conséquent, personne n'est capable de découvrir un mauvais alignement sur le marché qui peut être exploité et d'en tirer un profit. Ceci est dû au fait qu'à un moment donné, le marché suppose que tout le monde peut reconnaître les opportunités, qu'elles sont immédiatement reconnues et que les transactions ont été coordonnées sans délai. Cette approche suggère donc que l'opportunité est une connaissance commune et qu'elle est évidente pour tous.

L'essence de l'entrepreneur est d'acheter et/ou de combiner des ressources hétérogènes dans le présent en anticipation de recettes futures (incertaines). Pour Israel Kirzner, l'entrepreneur a un rôle d'arbitrage, il prend note des opportunités jusqu'alors inaperçues. Son élève, Don Lavoie et ses successeurs (Virgil Storr), employant la métaphore[33] herméneutique, indique que l'entrepreneur "lit" le marché comme il pourrait le faire d'un texte. L'entrepreneur thymo-linguistique relève donc des marqueurs phrastiques et paraphrastiques du marché, grâce à l'apprentissage inter-textuel, pour en synthétiser les opportunités et en anticiper les recettes futures. L'entrepreneur est tolérant vis à vis de l’ambiguïté du marché parce qu'il dispose d'une certaine confiance en lui pour surmonter ce flou de signification du marché futur puisqu'il est, en infime partie, son co-créateur. Cette sensation de réussite auto-réalisatrice permet à un individu de devenir entrepreneur même dans des situations peu favorables à son épanouissement comme dans les secteurs publiques[34], par exemple.

Carl Menger décrit l'art d'entreprendre comme le processus de conversion des ressources en biens et services qui ont de la valeur pour des acheteurs. L'entrepreneur n'est donc pas un ingénieur qui utilise une fonction de production avec l'intégration dosée de facteurs de production. La vision ontologique de l'entrepreneur est beaucoup plus large.

Avec Ludwig von Mises, L'entrepreneur est un homo-agens, c'est à dire un être humain qui agit. Aussi, l'entrepreneur peut être un chef d'entreprise, mais aussi un collaborateur interne (intrapreneur) ou externe comme un client (Auke R. Leen, Anders Liljenberg). Des auteurs comme Eric Von Hippel, en dehors, du paradigme autrichien ont effectivement démontré qu'une grande partie de l'innovation provient des utilisateurs et qu'ils agissent donc comme des entrepreneurs. La théorie autrichienne de l'entrepreneur "accorde une place centrale à l’action. Elle peut être rapprochée de la conception de l’enactment proposée par Karl Weick (1979) qui conduit à reconnaître une antériorité de l’action sur la cognition."[35]. L'entrepreneur chez Ludwig von Mises est nettement distinct de l'entrepreneur de John Maynard Keynes. Chez ce dernier, l'entrepreneur bénéficie d'une aubaine inexpliquée, un rendement de l'incertitude de se retrouver à la bonne place au bon moment (happenstance) tandis que l'entrepreneur de Mises est récompensé d'une prévision correcte du futur bien qu'agissant dans le présent sur une idée du futur.

La réussite de l'entrepreneur, du point de vue de l'école autrichienne, ne parvient pas suite à un problème de maximisation d'un bien spécifique, qu'un algorithme de recherche pourrait très bien résoudre, mais de l'idée d'une personne vis à vis d'un processus qui ne peut pas être modélisé tel un problème d'optimisation. Il est important également de lutter contre la croyance candide de "l'overnight sensation", c'est à dire du triomphe de l'entrepreneur du jour au lendemain. Combien de chanteurs et d'artistes déclarent avoir galéré avant de trouver le succès ? Des milliers et des millions n'y sont jamais parvenus. Le succès instantané suite à la création ou à la découverte d'une opportunité est une fable[36]. De surcroît, l'entrepreneur, partout où il est passé dans le monde en plus de ses services et produits, a transmis l'esprit de liberté[37].

Il faut aussi signaler que la distinction entre la notion de l'entrepreneur technique et l'entrepreneur commercial tend à se flouter avec l'apparition du technopreneur. L'idée chez les auteurs autrichiens est que la propriété privée est d'une importance colossale non seulement parce qu'elle se trouve à la base de l'économie de marché. Mais, devenir un jour le propriétaire de son propre business marque à vie tout individu[38]. À mesure que les ressources se raréfient et que leur valeur augmente, ou que les technologies évoluent, les gens sont plus susceptibles de consacrer du temps et des efforts précieux pour définir et pour faire respecter leurs droits. Les entrepreneurs de droits de propriété sont ces personnes qui créent, qui consolident ou qui font évoluer les institutions de droits de propriété[39].

L'utilité des théories pour l'entrepreneur

L'entrepreneuriat est un domaine dynamique et complexe qui nécessite une compréhension approfondie pour réussir. Dans cette perspective, l'utilisation des théories en entrepreneuriat se révèle extrêmement bénéfique. Par conséquent, l'entrepreneur tire des avantages dans l'utilisation des théories en entrepreneuriat, en mettant l'accent sur l'amélioration de la compréhension et de l'analyse de l'entrepreneuriat, ainsi que par l'impact positif de l'application de ces théories sur la performance entrepreneuriale.

A. Les avantages de l'utilisation des théories en entrepreneuriat

Les théories en entrepreneuriat offrent de nombreux avantages pour les entrepreneurs. Elles fournissent un cadre conceptuel solide qui aide à structurer la réflexion et à organiser les connaissances. Les théories permettent également de mettre en évidence les relations causales et les mécanismes sous-jacents aux phénomènes entrepreneuriaux. De plus, elles offrent des perspectives éclairantes en intégrant les connaissances existantes et en proposant de nouvelles idées et hypothèses. En utilisant les théories, les entrepreneurs peuvent prendre des décisions plus éclairées, identifier les opportunités, anticiper les défis et élaborer des stratégies adaptées.

B. Amélioration de la compréhension et de l'analyse de l'entrepreneuriat

L'utilisation des théories en entrepreneuriat permet une compréhension plus approfondie de cette activité. Les théories offrent des outils d'analyse et des concepts clés qui permettent d'explorer les motivations entrepreneuriales, les processus d'innovation, les mécanismes de création de valeur, les stratégies de croissance, les dynamiques du marché, les relations entre acteurs, et bien plus encore. En adoptant une approche basée sur les théories, les entrepreneurs peuvent analyser de manière plus rigoureuse les différentes dimensions de leur entreprise et de l'environnement dans lequel elle évolue. Cela leur permet d'identifier les forces et les faiblesses, de saisir les opportunités, et de faire face aux défis de manière proactive.

C. Impact des théories sur la performance entrepreneuriale

L'application des théories en entrepreneuriat peut avoir un impact significatif sur la performance des entrepreneurs. En utilisant les cadres conceptuels et les perspectives analytiques offertes par les théories, les entrepreneurs peuvent prendre des décisions plus éclairées et élaborer des stratégies plus efficaces. Les théories aident à anticiper les tendances du marché, à identifier les besoins des clients, à explorer de nouvelles opportunités, et à aligner les ressources et les compétences de l'entreprise pour maximiser les chances de succès. En intégrant les connaissances théoriques à leur pratique entrepreneuriale, les entrepreneurs peuvent améliorer leur agilité, leur résilience et leur capacité d'adaptation aux changements du marché.

En conclusion, l'utilisation des théories en entrepreneuriat apporte de nombreux avantages aux entrepreneurs. Elles offrent un cadre conceptuel solide, améliorent la compréhension et l'analyse de l'entrepreneuriat, et ont un impact positif sur la performance entrepreneuriale. En intégrant les connaissances théoriques à leurs pratiques entrepreneuriales, les entrepreneurs peuvent renforcer leur prise de décision, leur stratégie et leur capacité à saisir les opportunités. Les théories en entrepreneuriat offrent des outils précieux pour comprendre les dynamiques du marché, les comportements des consommateurs, les facteurs clés de succès et les stratégies de croissance. Elles permettent également de mieux appréhender les défis et les risques liés à l'entrepreneuriat.

Appel à une approche intégrative, interprétative et méta-cognitive

Les théories en entrepreneuriat ne sont pas exemptes de critiques et de remises en question. Certains chercheurs remettent en cause la validité et du caractère universelles de certaines théories entrepreneuriales existantes, arguant qu'elles sont souvent basées sur des échantillons limités ou spécifiques à certaines régions ou industries. De plus, certaines théories peuvent être biaisées par des perspectives culturelles ou historiques spécifiques, ce qui limite leur applicabilité à d'autres contextes.

A. Des limites et des contraintes

L'application des théories en entrepreneuriat peut également rencontrer des limites. Les réalités entrepreneuriales sont souvent complexes et dynamiques, ce qui rend difficile l'application directe de certaines théories. Les entrepreneurs doivent composer avec des facteurs externes imprévisibles, des facteurs politiques et administratifs, des contraintes de ressources et des interactions humaines complexes, ce qui peut rendre les modèles théoriques insuffisants pour répondre à ces défis spécifiques.

De plus, les théories en entrepreneuriat sont souvent développées à partir d'observations et d'analyses rétrospectives, ce qui peut limiter leur capacité à prédire et à expliquer les phénomènes entrepreneuriaux futurs. Les entrepreneurs sont confrontés à un environnement en constante évolution et doivent prendre des décisions dans un contexte d'incertitude. Par conséquent, les théories en entrepreneuriat doivent être complétées par des approches plus adaptatives et agiles pour rester pertinentes et utiles.

B. Une approche intégrative, interprétative et méta-cognitive

Au-delà de la simple intégration des connaissances théoriques et des données empiriques, il est essentiel d'adopter une approche intégrative, interprétative et méta-cognitive pour une compréhension plus complète de l'entrepreneuriat. Cette approche va au-delà de la simple application de théories existantes et encourage les entrepreneurs à devenir des penseurs réflexifs et critiques.

1. Une approche intégrative

Une approche intégrative implique de considérer différentes perspectives et disciplines, de les combiner de manière créative pour générer de nouvelles idées et de nouvelles compréhensions. Elle encourage les entrepreneurs à explorer des théories variées, à chercher des liens entre elles et à les adapter aux spécificités de leur propre contexte entrepreneurial. Cette approche permet d'enrichir la compréhension de l'entrepreneuriat en tenant compte de sa complexité multidimensionnelle.

2. Une approche interprétative

De plus, une approche interprétative met l'accent sur la signification et la construction sociale de l'entrepreneuriat. Elle reconnaît que les réalités entrepreneuriales sont façonnées par des interprétations subjectives et des perspectives individuelles. Les entrepreneurs sont encouragés à réfléchir sur leurs propres croyances, valeurs et motivations, ainsi que sur celles des autres acteurs impliqués dans leur écosystème entrepreneurial. Cela permet de saisir les aspects socio-culturels, les dynamiques relationnelles et les dimensions émotionnelles de l'entrepreneuriat.

3. Une approche méta-cognitive

Enfin, une approche méta-cognitive implique une réflexion sur le processus même de pensée et d'apprentissage. Les entrepreneurs sont encouragés à développer une conscience critique de leurs propres schémas de pensée, de leurs biais cognitifs et de leurs limites personnelles. Cela les incite à remettre en question leurs propres idées préconçues, à remettre en cause les hypothèses sous-jacentes et à rechercher activement de nouvelles connaissances et perspectives. Cette dimension méta-cognitive favorise l'adaptabilité, l'apprentissage continu et l'innovation entrepreneuriale.

En adoptant une approche intégrative, interprétative et méta-cognitive, les entrepreneurs sont en mesure de développer une compréhension plus approfondie de l'entrepreneuriat. Ils peuvent explorer différentes théories, interpréter les phénomènes entrepreneuriaux à travers des lentilles multiples et réfléchir de manière critique sur leur propre pensée et leur prise de décision. Cette approche favorise l'agilité, la créativité et l'adaptation aux changements rapides de l'environnement entrepreneurial, tout en renforçant la capacité des entrepreneurs à générer des idées novatrices et à saisir de nouvelles opportunités.

C. Enrichir la compréhension et l'action entrepreneuriales

L'adoption d'une approche intégrative, interprétative et méta-cognitive offre un cadre solide pour une meilleure interprétation de l'entrepreneuriat. Elle encourage les entrepreneurs à combiner les connaissances théoriques, à interpréter les réalités entrepreneuriales de manière sociale et subjective, et à réfléchir de manière critique sur leurs propres schémas de pensée. Cette approche permet une compréhension plus profonde et nuancée de l'entrepreneuriat, en prenant en compte sa complexité et en intégrant diverses perspectives. Elle favorise également le développement de compétences méta-cognitives, telles que la réflexion critique, la remise en question des hypothèses et la recherche de nouvelles connaissances. Grâce à cette approche, les entrepreneurs sont mieux préparés à faire face aux défis changeants de leur environnement entrepreneurial et sont plus susceptibles d'identifier des opportunités novatrices.

En outre, en adoptant une approche intégrative, interprétative et méta-cognitive, les entrepreneurs sont en mesure de formuler des réponses plus adaptées et contextualisées aux problèmes et aux opportunités auxquels ils sont confrontés. Ils sont capables d'élaborer des stratégies entrepreneuriales plus efficaces et de prendre des décisions plus éclairées.

Cependant, il est important de reconnaître que cette approche comporte également des défis. Elle nécessite une ouverture d'esprit, une capacité à naviguer entre différentes perspectives et une volonté de remettre en question ses propres idées et croyances. De plus, elle demande du temps, de l'effort et de la réflexion pour intégrer les connaissances théoriques, interpréter les réalités entrepreneuriales et développer des compétences méta-cognitives.

En définitive, l'adoption d'une approche intégrative, interprétative et méta-cognitive permet aux entrepreneurs d'aller au-delà des limites des théories existantes et d'acquérir une compréhension approfondie de l'entrepreneuriat. Elle favorise l'adaptabilité, l'innovation et la prise de décision éclairée, contribuant ainsi à améliorer les performances entrepreneuriales et à saisir les opportunités de croissance et de succès.

Informations complémentaires

Citations

Notes et références

  1. S. Ramoglou, 2013, "Who is a ‘non-entrepreneur’? Taking the ‘others’ of entrepreneurship seriously", International Small Business Journal, Vol 31, p433
  2. Per Davidsson, P. Steffens, J. Fitzsimmons, 2009, "Growing profitable or growing from profits: Putting the horse in front of the cart?", Journal of Business Venturing, vol 24, n°4, pp388-406
  3. Depuis l'antiquité, le marin marchand est un expert dans l'utilisation de l'outil technologique, le bateau, dans la gestion difficile des ressources humaines, les marins, dans l'évaluation des marchandises transportées et dans la négociation avec les autorités fiscales locales et les partenaires commerciaux, les concessionnaires. Des preuves écrites confirment des échanges commerciaux à cette époque par voie maritime dans la mer Rouge, le golfe Persique et l'océan Indien, et l'archéologie seule suffit à le démontrer dans toute la zone de mer Méditerranée et dans le nord-est de l'océan Atlantique. Les navires qu'utilisaient les marins marchands, il y a quatre mille ans, ressemblaient, pour la plupart à des galères, avec un fond large et mâtées à la proue et à la poupe. Ils longeaient la côte durant la journée. Ils dormaient à la belle étoile sur une plage ou sous les hauts remparts d'une ville côtière. L'équipage dormait emmitouflé dans leur cape de mer, à côté des barques à rames ou à proximité d'une petite dune. Certains navires lâchaient l'ancre dans des criques abritées. Pour ceux qui partaient vers une étendue maritime sans port ou qui étaient commandés par un capitaine insouciant, ils combattaient durant leur sommeil le courant contraire en retournant leurs rames. La levée du soleil leur donnait la montre de leur époque pour se repérer dans la période de la journée. À l'aide de la voile triangulaire, le capitaine essayait d'attraper un vent favorable pour que son navire puisse atteindre un objectif lointain. Lorsque les navires s'échouaient, les équipages attendaient la marée qui les aidaient à se remettre à flot, ou chargeaient et déchargeaient des balles de laine et des lingots de métaux, des outres d'eau et des sacs d'orge sous la direction de leur commandant, tandis que les officiers marchands étaient à terre, en ville, en train de compléter la documentation finale avec leurs agents ou de négocier des échanges commerciaux avec des concessionnaires et des autorités locaux.
  4. Les entrepreneurs en tant que caricatures L'image des entrepreneurs est souvent associée à des stéréotypes positifs tels que des visionnaires audacieux et des innovateurs créateurs d'opportunités. Cependant, derrière cette représentation idéalisée se cachent des réalités plus complexes et une ambivalence inhérente. Cette section explore l'ambivalence des entrepreneurs en tant que caricatures en examinant les stéréotypes qui leur sont attribués et les tensions entre l'image idéalisée et la réalité de l'entrepreneuriat. A. Les stéréotypes associés aux entrepreneurs Les entrepreneurs sont souvent sujets à des stéréotypes qui les dépeignent sous différentes facettes. Deux stéréotypes courants sont : 1. L'image de l'entrepreneur visionnaire et audacieux : Les entrepreneurs sont souvent représentés comme des individus dotés d'une vision claire de l'avenir et capables de prendre des risques calculés pour atteindre leurs objectifs. Ils sont perçus comme des leaders inspirants, prêts à sortir des sentiers battus et à défier les conventions pour réaliser des avancées significatives. 2. L'entrepreneur comme innovateur et créateur d'opportunités : Un autre stéréotype fréquent est celui de l'entrepreneur en tant qu'innovateur et créateur d'opportunités. Les entrepreneurs sont souvent considérés comme des agents de changement, capables de repérer des besoins non satisfaits sur le marché et de développer de nouvelles idées, produits ou services pour répondre à ces besoins. Ils sont vus comme des moteurs de l'innovation et de la croissance économique. B. L'ambivalence des entrepreneurs en tant que caricatures 1. Les qualités positives et négatives attribuées aux entrepreneurs : L'ambivalence se manifeste dans la perception des entrepreneurs, car ils sont souvent associés à la fois à des qualités positives et à des traits moins admirables. D'un côté, les entrepreneurs sont célébrés pour leur créativité, leur audace et leur persévérance. Leur capacité à prendre des décisions rapides, à relever des défis et à saisir des opportunités est largement valorisée. D'un autre côté, ils peuvent être perçus comme égoïstes, opportunistes ou prêts à tout pour réussir, parfois au détriment des autres parties prenantes ou de l'éthique des affaires. 2. Les tensions entre l'image idéalisée et la réalité complexe des entrepreneurs : Malgré l'idéalisation des entrepreneurs en tant que visionnaires et innovateurs, la réalité de l'entrepreneuriat est souvent complexe et nuancée. Les entrepreneurs font face à de nombreux défis et risques, et leur parcours est souvent semé d'obstacles et d'échecs. L'ambivalence se manifeste dans la tension entre l'image idéalisée de l'entrepreneur et les réalités de la gestion quotidienne d'une entreprise, les contraintes financières, les incertitudes du marché et les pressions concurrentielles. En somme, l'ambivalence des entrepreneurs en tant que caricatures réside dans la coexistence des stéréotypes positifs et négatifs qui leur sont associés, ainsi que dans la confrontation entre l'image idéalisée de l'entrepreneur et la réalité complexe de l'entrepreneuriat. Cette ambivalence reflète la diversité des expériences entrepreneuriales et souligne l'importance de ne pas réduire les entrepreneurs à des archétypes simplistes. C. Amplification des stéréotypes culturels par la presse La presse a tendance à amplifier les stéréotypes culturels liés aux entrepreneurs. Certaines représentations médiatiques peuvent véhiculer des idées préconçues sur les entrepreneurs, tels que leur apparence physique, leur genre, leur origine sociale ou leur secteur d'activité. Ces stéréotypes peuvent renforcer les inégalités et les biais existants dans l'entrepreneuriat, en excluant certaines catégories de la société et en perpétuant des normes restrictives.
  5. W. B. Vosloo, dir., "Entrepreneurship and economic growth", HSRC Publishers, Pretoria
  6. 2000, P. Andersson, F. Delmar, "The characteristics of high-growth firms and their job contribution", In: F. Delmar, dir., "Innovation, growth and entrepreneurship", ESBRI 2000/5, Entrepreneurship and Small Business Research Institute (ESBRI), Stockholm, pp204–213
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  8. The Entrepreneur and his Firm (1967)
  9. Bibliographie sur la psychologie de l'entrepreneur
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    • M. Frese, 2009, "Toward a psychology of entrepreneurship: An action theory perspective",
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  10. Bibliographie sur la théorie des traits de personnalité de l'entrepreneur
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    • 1997, Hermann Brandstätter, "Becoming an entrepreneur — A question of personality structure?", Journal of Economic Psychology, Vol 18, n°2–3, April, pp157-177
  11. Le locus de contrôle ou lieu de contrôle fait référence à la perception qu'ont les individus des causes de leurs conditions de vie. Le lieu de contrôle externe décrit un individu qui croit que la plupart de ses conditions de vie sont déterminées par des forces indépendantes de sa volonté, telles que des divinités, des réglementations, des gouvernements, des structures de pouvoir, des institutions, ainsi que le destin ou la chance. Le lieu de contrôle interne décrit une personne qui croit être son propre maître et peut agir pour changer ses propres conditions de vie. Le locus interne et externe peuvent être représentés sur une ligne en continuum où la plupart des individus sont situés entre les deux extrêmes du contrôle externe complet et une orientation totale du contrôle interne. Aussi, pour comprendre pourquoi certaines personnes sont plus susceptibles de devenir des entrepreneurs, la recherche exploratoire sur les caractéristiques individuelles telles que le locus de contrôle peuvent permettre de comprendre le comportement entrepreneurial. Dans la mesure où les individus croient que leurs actions peuvent influencer les résultats, leur comportement entrepreneurial ne sera pas identique. Les individus avec un locus de contrôle interne croient que leurs actions peuvent influencer directement les résultats avec une activité psychologique de renforcement (L'école behavioriste en explique les circonstances. J. B. Rotter, 1966, "Generalized expectancies for internal versus external control of reinforcement", Psychological Monographs: General and Applied, Vol 80), tandis que les individus avec un locus de contrôle externe croient qu'ils ne peuvent pas contrôler les résultats des événements. Mais, l'activité de locus de contrôle n'agit pas mécaniquement comme pourrait le faire croire les études de laboratoire psychologiques des chercheurs béhavioristes. Le locus de contrôle s'inscrit dans le cadre fins-moyens, ce qui est observable dans la réalité entrepreneuriale où les fondateurs d'entreprises manifestent un plus grand locus de contrôle interne que les individus qui exercent dans d'autres professions. En effet, la nature même de l'entrepreneuriat exige dans certains cas, comme l'entrepreneur institutionnel, que des hommes et des femmes croient en leurs capacités d'influencer leurs environnements institutionnels sur un espace élargi et souvent discontinu.
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  12. 2010, B. Deschamps, P. Fatien, S. Geindre, "Accompagner le repreneur d’entreprise : conduire, escorter mais aussi guider", Gestion 2000, vol 27, n°3, pp77-88
  13. Dans son livre "Sur la théorie du changement social" (1962), Everett Hagen a analysé l'émergence historique de l'innovation et de la créativité technologique en Angleterre, au Japon, en Colombie et en Birmanie
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  16. Alexander Gerschenkron, 1954, "Social Attitudes, Entrepreneurship and Economic Development", Explorations in Entrepreneurial History, Vol VI, pp1-19
  17. Irvin G. Wyllie s'est intéressé aux mythes qui accompagnent la saga de l'histoire du business américain centré autour du self-made man. Le thème du passage de l'entrepreneur entre les stades extrêmes du chiffonnier à la richesse fut répété par de nombreux groupes différents pour devenir une partie de la culture populaire de la littérature américaine. Irvin G. Wyllie a tenté de découvrir les origines du mythe du héros légendaire, d'analyser l'homme d'affaires américain et d'apprendre par qui il était le plus utilisé, à quelles fins et avec quels effets. Il convient toutefois de souligner que ce n'est pas une étude des origines professionnelles et des conditions environnementales des hommes d'affaires américains, ni d'une tentative de vérifier de quelles classes sociales les chefs d'entreprise ont été recrutés. Le sujet traité par Irvin Wyllie est la culture intellectuelle intégrée à l'histoire du business. Il puise ses recherches précisément dans les idées qui ont favorisés le self-made man dans les larges conditions de découvertes d'opportunité aux Etats-Unis.
    Irvin G. Wyllie, 1954, "The Self-Made Man in America", New Brunswick, New Jersey: Rutgers University Press
  18. L'entrepreneuriat ethnique fait référence aux liens réguliers d'interactions commerciales entre des personnes qui partagent des origines nationales (ethniques) communes. Les économistes et les sociologues l'analyse comme un processus par lequel des minorités ethniques créent leur propre secteur économique privé en réponse à une exclusion implicite du système économique formel. Les entrepreneurs ethniques appartiennent à des minorités qui s'identifient à une population appartenant généralement à la même communauté. Ils comptent sur le soutien et les ressources de leur communauté pour accomplir leurs activités commerciales. Ils sont souvent installés dans des enclaves citadines ou rurales et forment dans leur ensemble une pluralité d'économies ethniques. Par conséquent, l'ethnicité apparaît comme une forme de capital social fondée sur des valeurs fortes et partagées culturellement telles que la solidarité et la confiance réciproque. En plus de proposer un marché d'échange de biens et de services, la communauté ethnique offre un environnement favorable d'émergence et de développement grâce à un accès plus tolérant et favorable au capital humain et financier. En analysant les pratiques commerciales, les réseaux sociaux et les stratégies entrepreneuriales des ethnies comme la communauté Minangkabau, en Indonésie, nous pourrons tirer des enseignements précieux sur la façon dont une identité ethnique forte peut favoriser l'entrepreneuriat et stimuler le développement économique au sein d'une communauté. Cette exploration nous permet également d'apprécier l'importance de la diversité ethnique dans le paysage entrepreneurial global et éventuellement d'envisager la montée en puissance de l'entrepreneuriat ethnique dans d'autres contextes culturels.
    • 1972, Ivan Light, "Ethnic Enterprise in America: Business and Welfare among Chinese, Japanese and Blacksé, Berkeley: University of California Press
    • 1990, Howard Aldrich, Roger Waldinger, "Ethnicity and Entrepreneurship", Annual Review of Sociology, Vol 16, pp111–135
    • 2007, G. A. Brenner, T. V. Menzies, L. Filion, C. Perreault, C. Ramangalahy, "Social capital and ethnic business performance: entrepreneurs from four ethnic groups in Canada", International Journal of Business and Globalization, vol 1, n°2, pp145-160
  19. La capacité d'entreprendre découle en partie de l'utilisation des connaissances. Les gens d'action qui perçoivent et réagissent à la connaissance le font de diverses manières ; chacun intériorise les connaissances d'une manière potentiellement différente. L'entrepreneur se distancie du manager par ses propres pratiques à l'intérieur et à l'extérieur de l'entreprise. Des capacités différentes pour le travail de routine de la gestion se traduisent simplement par un succès différentiel dans ce que font tous les gestionnaires, tandis que des capacités entrepreneuriales différentes signifient que certaines personnes sont capables d'entreprendre des incertitudes liées à ce qui n'a pas été fait auparavant. Surmonter ces difficultés liées au changement de pratique est la fonction principale, voire unique, de l'entrepreneur.
    Bibliographie sur la capacité entrepreneuriale
    • 1954, Yale Brozen, "Determinants of Entrepreneurial Ability", Social Research, Vol 21, n°1, pp339-
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  20. Bill Flax, 2010, "The Courage to Do Nothing. A Moral Defense of Markets and Freedom", Tate Publishing, Mustang (Oklahoma)
  21. Le comportement entrepreneurial implique d’investir une proportion importante de ressources dans un projet à forte probabilité d’échec. Ainsi, un trait important que les chefs d’entreprise doivent incarner est une forte capacité à déterminer la bonne stratégie pour leurs entreprises face à l’incertitude.
  22. Magnus Henrekson, 2005, "Entrepreneurship: A Weak Link in the Welfare State?”, Industrial and Corporate Change, Vol 14, n°3, p19
  23. Bibliographie sur la création d'emploi
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  24. La volonté des politiques publiques entrepreneuriales fait partie des actions qui consistent à dynamiser le territoire local et de l'aménager.
  25. Charles Tuttle a été nommé professeur d'économie et de sciences sociales à l'université Wesleyan en 1913. Auparavant, il enseignait à l'Amherst College. Il a obtenu son diplôme LLD en juin 1913 du Wabash college. Contrairement à d'autres théoriciens de l'entrepreneuriat, Charles Tuttle a utilisé une description très stricte de l'entrepreneuriat. Il considérait l'entrepreneur comme un propriétaire responsable de l'incertitude. En se différenciant des économistes classiques comme Adam Smith ou de Turgot, Charles Tuttle affirmait que les pratiques commerciales dominantes de l'époque expliquent l'incapacité de ces auteurs de différencier la fonction du capitaliste de celle de l'entrepreneur. En Angleterre et en France, à cette époque, en effet, la possession de capitaux était la condition préalable pour devenir chef d'entreprise indépendant. Ce fait se reflète dans les écrits de Turgot et de Smith, qui considéraient chacun la propriété du capital comme allant de soi pour devenir entrepreneur.
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      • Charles A. Tuttle, "The Function of the Entrepreneur", The American Economic Review, Vol 17, n°1, Mar., pp13-25
  26. Francis Edgeworth a fait valoir que l'entrepreneur est un coordinateur (fusion des facteurs de production) et un intermédiaire ou arbitragiste (équilibreur des marchés de facteurs et des marchés de produits). Même s'il n'a pas complètement développé sa théorie de l'entrepreneuriat, il reconnaît le rôle crucial joué par les entrepreneurs. Contrairement à ses collègues économistes néoclassiques, il n'a pas supprimé les considérations entrepreneuriales de son schéma descriptif de l'économie.
  27. Selon l'historien Frederick Harbison, un entrepreneur n’est pas un "innovateur" mais un "constructeur d’organisation" ou une personne qui a les compétences nécessaires pour créer une organisation. Il doit être en mesure d’exploiter les nouvelles idées de différents innovateurs au mieux au sein d'une organisation.
    • 1956, Frederick Harbison, "Entrepreneurial Organization as a Factor in Economic Development", The Quarterly Journal of Economics, Vol 70, n°3, August, pp364–379
  28. La théorie fonctionnelle de l'entrepreneuriat met l'accent non pas sur l'entrepreneur individuel en soi, mais sur les fonctions que les entrepreneurs exercent dans une économie de marché, par exemple, l'action de l'entrepreneur sur l'équilibre des marchés, le jugement entrepreneurial, l'innovation, l'adaptation ou la vigilance.
  29. . Les innovations de l'entrepreneur doivent répondre aux désirs des consommateurs, sinon, il ne risque pas de prospérer. Le marché encourage l'innovation, mais il récompense uniquement ceux qui répondent aux demandes des consommateurs. Lorsque l'entrepreneur perd l'étincelle créative ou lorsqu'il ignore les souhaits de ses clients, il met en danger la vie de son entreprise. Des entrepreneurs tels que Andrew Carnegie, fondateur de US Steel; Henry Ford qui développa le concept de chaînes de montage pour la production en série d’automobiles, Cornelius Vanderbilt qui s’aventura dans les navires à vapeur et les chemins de fer, et Alexander Turney Stewart, dans le domaine du commerce, ont fini par dominer le marché et l’industrie grâce à leurs innovations.
  30. Dans la vision d'Israel Kirzner, l'entrepreneur est avant tout un découvreur d'opportunités. Il considère que cette capacité de découverte n'est pas réservée uniquement à quelques individus spécifiques, mais qu'elle est présente chez tous les participants du marché, y compris les imitateurs. En observant les actions des autres entrepreneurs, l'imitateur peut repérer des opportunités de profit non encore exploitées et les adopter à son tour. Le processus concurrentiel est donc continu, et chaque participant, qu'il soit innovateur ou imitateur, contribue à découvrir et à exploiter de nouvelles opportunités de profit.
    • Charles A. Ziegler, 1985, "Innovation and the imitative entrepreneur", Journal of Economic Behavior & Organization, Vol 6, n°2, June, pp103-121
  31. Un entrepreneur du savoir est capable de produire et d'utiliser ses actifs intellectuels pour la création ou la croissance d'une nouvelle start-up. L'entrepreneur du savoir doit avoir suffisamment de capital intellectuel afin de créer de la valeur ajoutée en utilisant ses propres connaissances. L'entrepreneuriat basé sur les connaissances consiste à acquérir des informations et des opportunités liées aux connaissances pour développer, élargir et diffuser une base de connaissances reliée à l'activité du secteur. L'entrepreneur du savoir utilise des propres actifs intellectuels pour le développement de nouvelles entreprises, ce qui mène éventuellement au développement personnel ou de la communauté vers la création de richesse. Les consultants, les journalistes, les universitaires et les experts peuvent être des entrepreneurs potentiels du savoir. Par exemple, l'académicien crée une revue de recherche dans le but de développer et de promouvoir une base de connaissances. OU alors l'entrepreneur universitaire engage son établissement d'enseignement supérieur à commercialiser les recherches de son laboratoire. Les entrepreneurs du savoir peuvent avoir besoin d'accéder aux réseaux sociaux pour diffuser et accéder à l'information.
    • 2001, H. Bouchikhi, J. R. Kimberly, "It’s difficult to innovate”: The death of the tenured professor and the birth of the knowledge entrepreneur", Human Relations, Vol 54, pp77-84
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      • S. Skrzeszewski, "The knowledge entrepreneur", Lanham, MD: Scarecrow Press
    • 2010, T. Andersson, M. G. Curley, P. Formica, "Knowledge driven entrepreneurship", New York, NY: Springer
  32. Richard Cantillon, considéré comme un proto-autrichien, est le premier à avoir introduit le terme d'entrepreneur dans la littérature économique dans sa conception moderne. D'autres économistes comme Joseph Schumpeter, Carl Menger, Ludwig von Mises, Friedrich Hayek, Israel Kirzner et Peter Klein donnent une portée particulière au jugement de l'entrepreneur
  33. La métaphore est un procédé en littérature efficace pour mieux faire comprendre un concept. Dans le domaine entrepreneurial, la métaphore a été souvent abusivement utilisée dans le cadre de la mécanique. Par exemple, "l'entrepreneur est le moteur du système".
    • 2005, M. S. Cardon, C. Zietsma, P. Saparito, B. P. Matherne, C. Davis, "A tale of passion: New insights into entrepreneurship from a parenthood metaphor", Journal of Business Venturing, Vol 20, pp23-45
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  34. Claudine Kearney, Robert Hisrich, Frank Roche, "Facilitating public secteur corporate entrepreneurship process: a conceptual model", Journal of Enterprising Culture, Vol 15, n°3, september, pp275–299
  35. Karim Messeghem, L’entrepreneuriat en quête de paradigme : apport de l’école autrichienne, L’internationalisation des PME et ses conséquences sur les stratégies entrepreneuriales, 25, 26, 27 octobre 2006, Haute école de gestion (HEG) Fribourg, Suisse, p5
  36. Art Carden, 2001, "Economic Progress and Entrepreneurial Innovation: Case Studies from Memphis", Southern Journal of Entrepreneurship, cite l'exemple de la société FedEx qui a perdu de l'argent durant ses 26 premiers mois d'existence. Le créateur, Smith, s'est trouvé en difficulté juridique pour avoir gaspillé l'argent de ses sœurs. L'entreprise a finalement fini par trouver un créneau d'expédition des marchandises, avec un ratio très élevé valeur-poids, avec l'expédition des produits électroniques et les fournitures médicales.
  37. Felix R. Livingston, 1996, "The Entrepreneur as a Defender of Liberty. Pursuit of private interests in a competitive environment can further the cause of freedom", The Freeman: Ideas on Liberty, September, Vol 46, n°9, pp627-630
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  38. Terry L. Anderson et Peter J. Hill (2002: "Cowboy and Contracts" Journal of Legal Studies (31) 489-514) sont les premiers auteurs à faire référence explicitement à l'entrepreneur en droits de propriété. Ils expliquent que leur action peut être soit positive (création de rente), soit négative (recherche de rente). Les entrepreneurs de droits de propriété répondent de manière créative aux défis économiques et sociaux liés à la rareté des ressources. Ils développent de nouveaux mécanismes de droits de propriété c'est-à-dire qu'ils développent des normes, des règles ou des approches innovantes pour résoudre les problèmes de droits de propriété. Lorsqu'ils sont libres d'innover et de contracter, ces entrepreneurs orientent le régime des droits de propriété dans de nouvelles directions et permet autres autres entrepreneurs de faire poussent le développement économique et social. Leurs actions dynamiques vitales, voire essentielles pour l'institution des droits de propriété car elles garantissent mieux que l'institution publique reste la pertinence des rapports entre citoyens sur l'usage et l'échange des ressource au niveau local. Toute règle juridique formelle qui est promulguée afin de pour promouvoir la propriété doit permettre aussi la mise en action potentielle d'un entrepreneuriat des droits de propriété. Par exemple, la création de nouveaux attributs dans le faisceau de l'ensemble des droits de propriété liés à une ressources ou de nouvelles méthodes d'attribution des droits de propriété ne doivent pas être inhibés par la loi statutaire du législateur. Ainsi, les individus, potentiels entrepreneurs de droits de propriétés, doivent toujours être encouragés à répondre à la contrainte de la rareté croissante d'une ressource ou à l'évolution de la technologie en développant de nouveaux droits de propriété, comme l'ont fait les entrepreneurs des droits de propriété lorsqu'ils ont créé des droits exclusifs sur les URL du World Wide Web (Karol Boudreaux, 2005: "The Role of Property Rights as an Institution: Implications for Development Policy", Mercatus Policy Series Policy Primer, n°2, Arlington, VA. Mercatus Center at George Mason University, May). De cette façon, le processus évolutif du droit de propriété permet de découvrir des solutions créatives aux problèmes de l'évolution des besoins. Contrairement à la théorie sociologique de l'entrepreneur institutionnel ou l'entrepreneur institutionnel constructiviste de Douglass North, l'entrepreneur de droits de propriété est plus qu'un innovateur institutionnel. Il ou elle est un individu attentif au potentiel de valorisation économique de nouveaux arrangements institutionnels. Par conséquent, les différences institutionnelles sont liées aux différences dans l'activité entrepreneuriale reposant sur la vigilance des individus envers la découvertes d'opportunités de profit qui peuvent découler soit d'une situation institutionnelle en statu quo ou soit d'un changement institutionnel provoqué. Cette perspective est alignée sur la vision de la théorie de la découverte d'opportunités dans la littérature sur l'entrepreneuriat initiée par Israel Kirzner. Elle suggère que l'activité entrepreneuriale est motivée par la vigilance aux opportunités économiques et à leur perception individuelle dans un cadre d'action économique de « moyens-fins ».

Bibliographie sur l'entrepreneur

Searchtool-80%.png Article détaillé : Bibliographie sur l'entrepreneur.

Liens externes



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