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Douglass North
Douglass North | |||||
Économiste | |||||
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Dates | 1920-2015 | ||||
Tendance | |||||
Nationalité | États-Unis | ||||
Articles internes | Autres articles sur Douglass North | ||||
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Interwikis sur Douglass North | |||||
Douglass Cecil North ou Douglass North, né le 5 novembre 1920 et décédé le 23 novembre 2015), est un économiste américain, lauréat du Prix Nobel d'économie en 1993 en compagnie de Robert William Fogel.
Biographie de Douglass North
Il grandit aux États-Unis, au Canada et en Suisse, au gré des changements de poste de son père. Accepté à Harvard, il choisit finalement d'étudier en Californie, à Berkeley, proche de sa famille. Il y suit une triple majeure en science politique, philosophie et économie. Cet intérêt pour l'économie mais aussi au delà, pour l'histoire et la politique ne le quittera jamais et sera un marqueur de ses travaux futurs.
Ses études sont interrompues par la guerre. Objecteur de conscience, il intègre la marine marchande pendant la Seconde Guerre mondiale. A l'issue de la guerre, il retourne à Berkeley où il obtient un Ph.D. en économie en 1952.
Il commence sa carrière académique à la University of Washington, où il enseigne jusqu'en 1983. Il y présida le département d'économie entre 1967 et 1979. Il était également co rédacteur en chef du Journal of Economic History.
Il rejoignit l'université de Saint Louis en 1983 et il fut directeur du Centre d’Économie Politique de 1984 à 1990. En 1991, il a rejoint l'université de Cambridge. L'année suivante, il devint le premier historien économiste à gagner le plus prestigieux honneur de la profession, le John R. Commons Award. Il a également été Bartlett Burnap Senior Fellow à la Hoover Institution, au sein de l'université de Stanford.
En 1993, il reçoit le Prix Nobel d'économie avec Robert William Fogel, le Comité Nobel cherchant alors à reconnaitre « le renouvellement de la recherche de l'histoire économique [qu'ils ont insufflé] en employant la théorie économique et les méthodes quantitatives pour expliquer les changements économiques et institutionnels »[1].
Il meurt en 2015, à 95 ans. Ses archives sont conservées à l'université Duke.
Idées et travaux de Douglass North
En compagnie de Ronald Coase et d'Oliver Williamson, il fonda la Société Internationale pour l'économie néo-institutionnelle qui tint sa première réunion à St. Louis en 1997. Ses recherches portent sur la propriété privée, les coûts de transaction, l'organisation économique dans l'histoire et le développement économique.
Contrairement à l'approche de la théorie des jeux conventionnelle, considérant les institutions comme des solutions optimales d'un jeu répété non coopératif, assurant le bien-être collectif d'agents substantivement rationnels, Douglass North (1990) introduit la notion d'asymétrie dans son analyse des institutions. Une institution ne constitue pas obligatoirement une solution favorable pour tous car elle sert prioritairement les intérêts de ceux qui ont un pouvoir de négociation leur permettant d'élaborer, d'imposer et de développer des règles.
Le plus grand défaut du cadre standard du choix rationnel, selon Douglass North, c'est son incapacité d'expliquer les phénomènes dynamiques de la société, par exemple, les changements sociaux ou les révolutions. Dans un monde incertain, dynamique et non ergodique, nous dit Douglass North, les gens doivent comprendre la réalité pour agir. Ils s'appuient sur leurs croyances.
Douglass North avance une vision constructionniste des institutions. Pour lui, les institutions sont des contraintes conçues par l'homme dans l'objectif de façonner l'interaction humaine. Il prétend qu'elles structurent les incitations à l'échange humain, qu'elles soit politique, social ou économique qu'elles servent donc de moteur central pour l'activité et le développement économiques. Ce sont, pour l'essentiel, des règles du jeu selon lesquelles jouent les acteurs économiques. Elles évoluent continuellement. Le changement est motivé par une action humaine proactive et intéressée qui est souvent accompagné d'innovation.
Les modèles mentaux partagés
L'article d'Arthur Denzau et Douglass North intitulé "Modèles mentaux partagés : idéologies et institutions" aborde le rôle des idéologies et des idées partagées dans le moteur du changement économique. Les auteurs reconnaissent que dans des conditions d'incertitude, les individus basent leurs décisions non seulement sur des calculs rationnels, mais aussi sur des facteurs subjectifs tels que les mythes, les dogmes, les idéologies et les théories incomplètes. Cet article revêt une importance particulière car il met en évidence l'influence de ces facteurs sur les résultats économiques et cherche à explorer comment leur prise en compte peut améliorer notre compréhension de l'économie.
Modèles mentaux partagés et institutions dans l'analyse économique
Les modèles mentaux partagés font référence aux croyances, aux idées et aux perceptions communes qui influencent les choix économiques des individus. Dans des situations d'incertitude, les acteurs économiques s'appuient sur ces modèles mentaux partagés pour guider leurs décisions. Ces modèles peuvent inclure des mythes, des dogmes, des idéologies et des théories imparfaites. Comprendre ces modèles mentaux partagés est essentiel pour une analyse économique plus complète et précise.
Les institutions, telles que les règles, les lois, les normes sociales et les structures organisationnelles, jouent un rôle crucial dans la formation du comportement économique des individus et des groupes. Elles définissent les incitations, les contraintes et les opportunités auxquelles sont confrontés les acteurs économiques. Les institutions contribuent à façonner les comportements individuels et collectifs, ainsi que les résultats économiques. Comprendre l'impact des institutions est donc essentiel pour une analyse économique approfondie.
Citation
- Les Pays-Bas ont été le premier pays à connaître la croissance au XVIIe siècle « parce que les anciennes provinces espagnoles furent la première nation européenne à se doter d'un système d'institutions et de droits de propriété permettant d'exploiter de façon efficace les motivations individuelles pour assurer l'orientation des capitaux et des énergies vers les activités socialement les plus utiles. La révolution industrielle n'est pas la cause de la croissance. Elle n'est qu'une des manifestations, l'un des signes révélateurs d'un phénomène nouveau, la croissance économique, dont les origines remontent beaucoup plus loin, à la lente mise en place à travers les siècles qui précèdent d'une structure de droits de propriété créant les conditions d'un fonctionnement social favorable à une meilleure allocation des ressources de la société »[2].
Notes et références
- ↑ Biographie de Douglass North, Nobelprize.org
- ↑ Cité par Henri Lepage in Demain le capitalisme, 1978, Livre de Poche, p.93
Publications
- Pour une liste détaillée des œuvres de Douglass North, voir Douglass North (bibliographie)
Littérature secondaire
- 1981, A. J. Field, "The problem with neoclassical institutional economics: a critique with special reference to the North/Thomas model of pre-1500 Europe", Explorations in Economic History, 18, pp174–198
- 1995, W. M. Dugger et C. Douglass, “North’s new institutionalism”, Journal of Economic Issues, Vol 29, pp453-458.
- 1996, R. Rollinat, L'histoire économique et le statut des institutions chez D.C. North, Economies et Sociétés, Série AF, vol. 22, n° 4-5, pp375-394
- 1998, Gustavo A. Prado Robles, ["El pensamiento económico de Douglass C. North" ("La pensée économique de Douglass C. North"), Laissez-Faire, n°9, septembre, pp13-32
- 2001, Helge Peukert, "Bridging Old and New Institutional Economics: Gustav Schmoller and Douglass C. North, Seen with Old Institutionalists' Eyes", European Journal of Law and Economics, Vol 11, n°2, pp91–130
- 2002,
- Stefano Fiori, “Alternative Visions of Change in Douglass North’s New Institutionalism.” Journal of Economic Issues 36, no. 4 (décembre): 1025–43
- Joseph Stromberg, "Douglass C. North and Non-Marxist Institutional Determinism", Journal of Libertarian Studies, Vol 16, n°4, Fall, pp101-137
- 2003, Paulo Gala, “A Retórica na Economia Institucional de Douglass North”, In: José Rego et Paulo Gala, dir., "A História do Pensamento Econômico como Teoria e Retórica", São Paulo: Editora
- 2005,
- Richard M. Ebeling, commentaire du livre de Douglass C. North, "Understanding the Process of Economic Change. New Institutional Economics Explains Interactions Between Man and Social Institutions", The Freeman, April, Vol 55, n°3
- G. M. Galipolo, P. Gala, D. A. Fernandes, "Notas para a avaliação da influência de Marx em Douglass North" (Notes pour une évaluation de l'influence de Marx sur Douglass North), In: Anais do XXXIII Encontro Nacional de Economia, ANPEC, Natal/RN (CD-ROOM), Belo Horizonte: ANPEC, pp1-19
- Will Wilkinson, commentaire du livre de Douglass C. North, "Understanding the Process of Economic Change. New Institutional Economics Explains Interactions Between Man and Social Institutions", Cato Journal, 25(1), pp172-176
- 2006, Guillermo Yeatts, Douglass North: Reglas de juego y crecimiento económico, In: Gustavo Lazzari et Martín Simonetta, dir., "Héroes de la Libertad. Pensadores que cambiaron el rumbo de la historia", Fundación Friedrich A. von Hayek, Argentine, pp83-86 (es)
- 2007, Gene Callahan, The Chastened Planner, commentaire du livre de Douglass C. North, Understanding the Process of Economic Change, The University Bookman, Vol 45, n°3, Fall
- 2008, Avner Greif, "North, Douglass Cecil (born 1920)", In: Steven N. Durlauf, Lawrence E. Blume, dir., "The New Palgrave. Dictionary of Economics", London: Palgrave Macmillan, seconde édition
- 2009, Saad Azmat, "Applying North's laws of motion to the edge of the west", Economic Affairs, Vol 29, n°2, pp4-9
- 2010,
- G. A. Brownlow, "Structure and Change: Douglass North's Economics", Journal of Economic Methodology, Vol 17, n°3, pp301-316
- Murray Rothbard, commentaire du livre de Douglass North, "The Economic Growth of the United States, 1790–1860", In: David Gordon, dir., "Strictly Confidential: The Private Volker Fund. Memos of Murray N. Rothbard", Auburn: Ludwig von Mises Institute, pp188-192 (note envoyée à Yvan R. Bierly du William Volker Fund le 1er mai 1961)
- 2014,
- S. Galiani, I. Sened, "Institutions, Property Rights, and Economic Growth: The Legacy of Douglass North", New York: Cambridge University Press
- Claude Ménard, Mary Shirley, "The contribution of Douglass North to new institutional economics", In: S. Galiani, I. Sened, dir., "Institutions, Property Rights and Economic Growth: The Legacy of Douglass North", New York: Cambridge University Press, pp11‒29
- 2020, G. Brownlow, A. Carden, K. Greer, "An Economist Who Would Not take “Yes” for an Answer: The Three Phases of Douglass C. North", In: Andrés Marroquín, Nikolai Wenzel, dir., "A Companion to Douglass North", Guatemala: Universidad Francisco Marroquín, pp29-48
- 2021,
- Rosolino Candela, "The Role of Transaction Costs in Douglass North’s Understanding of the Process of Change in Economic History", In: Andres Marroquín, Nikolai Wenzel, dir., "A Companion to Douglass North", Guatemala City: Universidad Francisco Marroquín, pp49–71
- Vincent Geloso, "Douglass North, Shipping Productivity and Institutions”, In: Andres Marroquin, Nikolai Wenzel, dir., "A Companion to Douglass North", Guatemala City: Universidad Francisco Marroquín Press
Voir aussi
Liens externes
- (fr)Douglass North, économiste exceptionnel, article Contrepoints, par Jasmin Guénette
- (en)1993 Nobel Memorial Prize in Economics
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