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Peter G. Klein
Peter G. Klein | |||||
économiste | |||||
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Tendance | École autrichienne | ||||
Nationalité | États-Unis | ||||
Articles internes | Autres articles sur Peter G. Klein | ||||
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Interwikis sur Peter G. Klein | |||||
Peter G. Klein est un économiste américain de l'école autrichienne. Libéral et scientifique, il fait partie du bureau éditorial du Journal of Libertarian Studies. Il est également membre du réseau de la faculté "FEE" (Foundation for Economic Education). Il a été professeur d'économie à Athens, dans l'Etat de Georgie aux USA.
La théorie du jugement entrepreneurial
Peter G. Klein est très critique de l'utilisation du concept "d'opportunité" comme unité d'analyse centrale afin de comprendre le fonctionnement de l'entrepreneur dans l'économie. Il ne serait donc pas opposé à une redéfinition de l'opportunité en tant que "propension" (propensity). Mais, il remarque que cela n'ôte pas l'idée d'un mouvement général et implicite vers le succès entrepreneurial. Aussi, il propose de supprimer le "construit d'opportunité" dans l'analyse de l'entrepreneur et de le remplacer par celui de jugement entrepreneurial.
La tradition autrichienne, depuis Carl Menger, a toujours été un mouvement sain et croissant en montrant des signes de diversité remarquable en son sein. Peter G. Klein se positionne dans la tradition des économistes de l'école autrichienne, en remontant au proto-autrichien, (Richard Cantillon), où cette école de pensée a marqué sa différence avec les économistes néoclassiques. Car, l'entrepreneur a une position centrale dans l'analyse du marché.
En contredisant l'approche d'Israel Kirzner sur la théorie des opportunités, Peter Klein s'inscrit dans cette perspective révisionniste autrichienne toujours vive et qui en constitue sa modernité. En s'appuyant sur les écrits de Joseph Salerno[1], il a réhabilité une autre théorie autrichienne du marché et de l'entrepreneur, basée sur les écrits de Richard Cantillon, de Carl Menger, de Ludwig von Mises et de Murray Rothbard. Leur conception du marché se concentre sur les prix quotidiens du marché mondial, et non pas sur des prix d'équilibre hypothétiques. Elle considère l'entrepreneur comme un propriétaire de capitaux qui investit des ressources dans des conditions d'incertitude dans la perspective d'obtenir un gain économique. Le processus de marché n'est pas analysé comme une pression continue afin de revenir à une situation d'équilibre sur des marchés particuliers, mais par une concurrence continue entre des capitalistes et des entrepreneurs pour la propriété et le contrôle des ressources productives qui peuvent être utilisées afin de générer des profits. Peter Klein raisonne avec des entrepreneurs, en chair et en os, qui réussissent à être avantageusement attentifs aux changements dans des conditions de marché incertaines, tout comme ils peuvent être particulièrement charismatiques, créatifs et inspirants. Mais, insiste Peter Klein, ces caractéristiques ne sont pas nécessaires dans l'action entrepreneuriale. Ce qui est primordial, c'est l'investissement des ressources dans une situation d'incertitude, et ce n'est donc pas la vigilance à un avenir potentiel qui distingue, à elle-seule, la fonction entrepreneuriale des autres rôles dans un système économique.
Nicolai Foss et Peter Klein développent l'idée du jugement entrepreneurial. La littérature avait commencé de traiter de ce sujet, tout d'abord par Richard Cantillon (1755), poursuivie par Frank Knight (1921) et s'est développée principalement par l'école autrichienne. Pour sa part, Peter Klein (1999a) soutient que la fonction entrepreneuriale, au sens du misesien, est l'acte d'assumer l'incertitude. Ludwig von Mises, a en effet, fait valoir qu'il existe un trait d'esprit d'entreprise dans tout acte humain puisque tout être humain doit faire face à un avenir incertain. Dans un monde en constante évolution, les décisions sont basées sur les anticipations concernant des événements futurs. Dans cette pensée, l'esprit d'entreprise est la force motrice du processus du marché. Étant donné que la production prend du temps, les ressources doivent être investies avant que le retour sur investissement ne soit réalisé. Si la prévision des rendements futurs n'est pas adéquate, les gains attendus deviendront des pertes. Ceci, bien sûr, est vrai non seulement pour les investisseurs financiers, mais aussi pour tous les acteurs humains. Par conséquent, toute action humaine délibérée risque de sélectionner des moyens qui n'entraînent pas la fin recherchée. C'est pourquoi, en ce sens, tous les acteurs humains sont des entrepreneurs.
L'esprit d'entreprise est donc un acte portant l'existence de l'incertitude. Cette idée a conduit à considérer l'esprit d'entreprise comme un jugement, c'est-à-dire de la capacité d'évaluer et de faire face aux événements incertains. Dans le cas concret et quotidien des entrepreneurs et des sociétés, la présence de règles claires, bien connues de tous et stables dans le temps permettent si ce n'est pas de réduire l'incertitude d'éviter au moins qu'elle ne s'accroisse. Aussi, la présence des entrepreneurs qui réussissent dans une société ouverte est plus forte lorsqu'ils opèrent dans un cadre institutionnel qui assure la stabilité du jugement entrepreneurial plutôt que dans un cadre qui augmente l'incertitude.
La théorie de la firme
Peter Klein reprend à son compte la question de Ronald Coase qu'il s'était posée en 1937, "Pourquoi les entreprises existent-elles ?". Mais, il ne va pas utiliser l'argument des coûts de transaction pour sa justification en premier. Il pose donc une autre question, "Pourquoi chaque travailleur n'est-il pas son propre entrepreneur indépendant ?" et il y répond. Les entreprises uni-personnelles existent. Elles sont parfaitement possibles et potentiellement efficaces, mais elles doivent accepter tous les autres facteurs de prix tels qu'ils sont. Les entrepreneurs individuels ne peuvent pas essayer de produire les facteurs d'une manière différente, ou de donner aux employés un nouveau type de tâche pour laquelle il n'existe pas un marché qui lui est destinée.
Peter Klein note que l'entrepreneuriat prospère implique souvent de découvrir de nouveaux attributs de biens existants et de découvrir de nouvelles combinaisons. L'entrepreneur doit directement posséder les biens afin d'en profiter une fois que la viabilité économique des nouveaux attributs est prouvée. Si les nouvelles idées d'un entrepreneur réussissent, il y a un risque que les actifs complémentaires dont il a eu besoin auparavant deviennent plus chers sauf s'il a anticipé cela plus tôt. Peter Klein introduit les coûts de transaction à cet instant puisque ceux-ci limitent l'intensité de la division du travail. Un propriétaire d'entreprise préfère gérer directement les employés lorsque le coût de la transaction d'embaucher des collaborateurs est supérieur au coût de transaction de l'organisation interne.
Mais, si les entreprises ont tous ces avantages par rapport aux travailleurs indépendants, pourquoi toute la production ne s'organise-t-elle pas par une seule entreprise seulement ? Peter Klein répond à cette question clairement. Une entreprise qui produit tout ne peut jamais fonctionner pour les mêmes raisons qu'un gouvernement communiste ne peut jamais fonctionner. Les managers de l'entreprise unique seraient engagés dans le processus d'une planification centrale, ils n'auraient pas les connaissances locales possédées par les acteurs respectifs du marché pour prendre des décisions éclairées. Sans prix de marché de chaque bien et facteur de production, il n'y aurait pas de possibilité de calcul économique et il n'y aurait aucun moyen d'affecter efficacement les ressources et de planifier la production future. Par conséquent, une entreprise ne peut jamais atteindre la taille qui la situe à la fois en tant que producteur unique et à la fois comme utilisateur d'un produit intermédiaire. En somme, la taille d'une entreprise est limitée par les coûts de transaction et par la nécessité de créer de nouveaux types de biens et de nouveaux emplois. La taille d'une entreprise est limitée par la nécessité d'avoir des prix déterminés par le libre choix des acteurs du marché, pour que le calcul économique soit possible et que les connaissances locales soient propagées efficacement par des signaux de prix.
Avec Nicolai J. Foss, il est un des rares spécialistes de la théorie de la firme et de la théorie des opportunités dans une perspective autrichienne. Il fournit d'excellentes informations sur la fonction économique de l'entreprise, sur la raison pour laquelle les entreprises sont créées, sur les limites de taille de l'entreprise et sur les attributs déterminants de l'entrepreneuriat. Bien que le manager ne puisse pas trouver dans les réflexions de Peter Klein des conseils pratiques sur la gestion d'une entreprise prospère, il peut comprendre les mécanismes économique sous-jacents au fonctionnement de son entreprise, et particulièrement, pour les postes de cadres supérieurs, Peter Klein informe pourquoi les gestionnaires doivent être présents dans l'organisation et à quel point ils sont utiles dans une entreprise prospère.
Informations complémentaires
Notes et références
- ↑ Joseph Salerno, 1993, "Mises and Hayek Dehomogenized", Review of Austrian Economics, Vol 6, pp113–146
- Joseph Salerno, 2008, "The Entrepreneur: Real and Imagined", Quarterly Journal of Austrian Economics 11(3), pp188–207
Publications
- Pour une liste détaillée des œuvres de Peter Klein, voir Peter Klein (bibliographie)
Littérature secondaire
- 2005, Jacques Laurent Ravix, commentaire du livre de Nicolai J. Foss et de Peter G. Klein, Entrepreneurship and the Firm: Austrian Perspectives on Economic Organization, Journal of Evolutionary Economics, 15/4, pp473-475
- 2011, Adriano Gianturco, commentaire du livre de Peter Klein, "The capitalist and the entrepreneur. Essays on Organizations and Markets”, L’industria, Vol 3, pp539-541
- 2013, Matt McCaffrey, Commentaire du livre de Nicolai J. Foss et Peter G. Klein, “Organizing Entrepreneurial Judgment: A New Approach to the Firm”, Organization Studies, 34 (7), pp1007-1011
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