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Leadership du point de bascule
La théorie du leadership du point de bascule[1] tire ses racines dans l'épidémiologie et d'un premier ouvrage de Malcolm Gladwell, paru en 2000[2]. Elle repose sur l'idée que, dans toute organisation, une fois que les croyances et les énergies d'une masse critique de personnes sont engagées, la conversion à la nouvelle idée se propage comme une épidémie, apportant des changements fondamentaux très rapidement.
Tout leader peut apporter un changement durable, rapidement et à faible coût, en concentrant ses efforts sur les activités d'une organisation qui ont le plus grand impact sur la performance globale. Comme de plus en plus d'employés connaissent les avantages de ces efforts, le soutien pour le changement peut se propager comme une épidémie et faire basculer l'organisation vers une plus grande efficacité.
Surmonter les obstacles
Tenter de surmonter les obstacles au changement en transformant l'ensemble de l'organisation peut être très coûteux et fastidieux.
La théorie du Leadership du point de bascule identifie quatre obstacles :
- 1. l'obstacle cognitif - la croyance largement répandue que le changement n'est pas nécessaire, souvent désigné comme "l'addiction au statu quo".
- 2. l'obstacle des ressources - le manque de ressources supplémentaires (comme le temps, l'argent et les personnes) qui peuvent rendre le changement difficile
- 3. l'obstacle de motivation - le faible moral des employés qui peut rendre difficile l'éveil de l'enthousiasme pour le changement
- 4. l'obstacle politique - les intérêts, à la fois internes et externes pour une raison de s'opposer au changement
Les acteurs du point de bascule : "consigliere" et "anges"
L'énergie d'un tel mouvement de bascule est déclenchée par un effet de levier grâce à l'action d'individus qui font des rappels incessants pour un changement incontestable. Ce processus est comparable à un jeu de quilles, où le renversement de la quille principale va faire basculer toutes les autres restantes.
Les acteurs du leadership du point de bascule concentrent leurs ressources physiques et intellectuelles sur ce qui importe vraiment, sur ce qui mobilise l'engagement d'autres acteurs clés de l'organisation et sur ce qui réussit à faire taire les opposants les plus virulents.
W. Chan Kim et Renée Mauborgne, mettent l'accent sur l'identification "d'un initié respecté"[3]. L'initié respecté a déjà travaillé dans l'organisation suffisamment longtemps pour comprendre comment différentes personnes vont réagir au changement. Son action doit intervenir à un stade précoce pour identifier les personnes qui offriront un soutien, ainsi que celles qui vont résister au changement. "Faire taire les opposants" implique, en langage civilisé, d'utiliser un leadership persuasif, soit en changeant la mission du mandat des opposants ou soit, en fin de compte, en les retirant d'une position où ils peuvent bloquer le changement. Lorsque l'opposition est particulièrement forte, le leader peut surmonter la résistance au changement en formant une puissante "coalition d'anges". Les anges sont des pivots qui soutiennent le changement, généralement parce qu'ils ont tout à y gagner, et qui peuvent agir à l'intérieur ou à l'extérieur de l'organisation. En utilisant une combinaison de ces trois méthodes pour surmonter les opposants, le leader peut « renverser l'obstacle politique » et achever la transformation de l'organisation.
Le succès du leadership par le point de bascule, par conséquent, n'est pas uniquement lié à la personnalité du leader, mais aussi sur la méthode. Ceci suggère que le leadership par le point de bascule peut être reproduit grâce à un leadership d'apprentissage.
Informations complémentaires
Notes et références
- ↑ Cette théorie fut publiée en 2003 par W. Chan Kim et Renée Mauborgne, les professeurs de stratégie à l'Insead, école de commerce en France. Ils ont étudié plus de 125 organisations afin d'identifier les facteurs qui contribuent à un changement transformationnel et ils ont porté leur regard sur le succès du commissaire de police de New York, William J. Bratton.
- ↑ Malcolm Gladwell présente les trois règles du point de bascule : la loi du petit nombre, le facteur d'adhésion et le pouvoir du contexte
- ↑ Le terme italien de "consigliere" est devenu célèbre depuis 1969, lors de son utilisation dans le film mafieux "Le Parrain"
Bibliographie
- 2000, Malcolm Gladwell, "The Tipping point. How Little Things Can Make a Big Difference", Boston: Little Brown & Co
- 2003, W. Chan Kim et Renée Mauborgne, "Tipping Point Leadership", Harvard Business Review, avril
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