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Lord Acton

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Lord Acton
Historien

Dates 1834 - 1902
Lord Acton
Tendance Libéral classique
Nationalité Royaume-Uni Royaume-Uni
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Citation
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John Emerich Edward Dalberg, baron Acton of Aldenham, (Naples, 10 janvier 1834 - Tegernsee, Bavière, Empire allemand 19 juin 1902) est un historien et homme politique libéral britannique connu généralement sous le nom de lord Acton.

Biographie

Issu d'une famille aristocratique de confession catholique, qui avait émigré en France puis en Italie, il est le petit-fils d'un amiral napolitain, Sir John Acton. Son grand-père maternel était le duc de Dalberg, d'une vieille famille allemande mais naturalisé français et représentant de Louis XVIII au Congrès de Vienne en 1814. Après des études au séminaire catholique St Mary d'Oscott (West Midlands) et à Edimbourg,il part étudier à l'université de Munich où il suit en particulier les cours de l'historien et théologien Ignaz von Döllinger, ardent libéral. Dès lors, Acton en retirera une passion pour la recherche historique qui ne se démentira jamais, comme en témoigneront ses travaux sur l'histoire du christianisme en relation avec l'émergence de la liberté individuelle. Il est refusé à l'université de Cambridge en raison de sa religion.

Il noue des amitiés avec de nombreux intellectuels et historiens de son temps : Montalembert, Tocqueville, Fustel de Coulanges, le suisse Bluntschli, Leopold von Ranke.

Il accompagne lord Granville à Moscou pour la couronnement du tsar Alexandre II.

D'abord proche des parti whig, il s'oriente vers les libéraux et admirateur de William Gladstone : élu à la Chambre des Communes en 1859 comme représentant du bourg irlandais de Carlow. Mais il ne montre guère un parlementaire actif et sa carrière prend fin avec les élections de 1865 où il perd son siège.

Pour lui, le système américain avec sa structure fédérale est la meilleure garantie des libertés individuelles. Durant la Guerre de Sécession, ses sympathies vont à la confédération au nom de la défense des droits des États contre un gouvernement centralisé qui ne peut que tourner à la tyrannie. A ses yeux Lee se battait « pour notre liberté, pour notre progrès, pour notre civilisation. »

Il est fait baron Acton par la reine Victoria en 1869 accédant à la Pairie grâce à l'intercession de William Gladstone. Les deux hommes étaient des amis très proches et Acton avait une très forte influence sur le premier ministre.

Parallèlement à ses activités politiques, il continue ses travaux d'érudition et rédige de nombreux articles pour divers périodiques, parmi lesquels The Rambler et The Chronicle. Convaincu que l'Eglise catholique doit jouer un rôle dans la promotion des idées libérales et individualistes, il est profondément déçu par l'instauration du dogme de l'infaillibilité pontificale par Pie IX en 1871 mais à la différence de son ancien maître Döllinger, il va rester fidèle à la « communion avec Rome ». Le Saint-Siège de son côté ne condamne pas les écrits assez critiques qu'il peut publier.

Il est fait docteur honoris causa par l'Université de Munich en 1872, l'université de Cambridge en 1888 puis d'Oxford en 1889.

Il poursuit sa carrière d'historien, il fonde l' English Historical Review en 1886, avant d'être accueilli en qualité de professeur d'Histoire moderne à Cambridge en 1895 à l'initiative de lord Rosebery.

Il meurt en 1902, laissant inachevée son History of Liberty.

Ses idées

Pour Lord Acton, l'histoire est un processus orienté par la liberté humaine. La défense de celle-ci est d'ordre moral : si le pouvoir politique s'arroge le droit de commander aux hommes leurs actes, il les prive de leur responsabilité.

Par ailleurs, Acton estime que la notion de liberté est davantage un apport chrétien que gréco-romain. Car le christianisme a révélé dans sa plénitude ce concept en montrant son indissociabilité de l'idée de responsabilité. La liberté politique ne constitue pas la fin de toute action humaine, mais garantit que les individus puissent atteindre des buts spirituellement élevés (améliorer leur vie et celle de leurs proches en travaillant, aider son prochain, mener une vie honnête, etc.).

Concernant la théorie politique pure, Acton a aussi conçu une distinction cruciale entre deux questions essentielles : « Qui détient le pouvoir politique ? » et « Quelles sont les limites aux pouvoirs de l'État ? » La première rejoint l'opposition entre démocratie et régime autoritaire, tandis que la seconde revient à distinguer le libéralisme et ce que l'on appellera plus tard le totalitarisme.

Citations

  • Le pouvoir tend à corrompre, le pouvoir absolu corrompt absolument. Les grands hommes sont presque toujours des hommes mauvais.
  • Le libéralisme tend vers ce qui doit être sans égard pour ce qui est.
  • La volonté du peuple ne peut rendre juste ce qui est injuste.
  • Les Whigs gouvernaient par le compromis. Les libéraux inaugurent le règne des idées. Comment distinguer la doctrine des Whigs et celle des libéraux ? La première est pragmatique, gradualiste, prête au compromis. La seconde travaille à partir d'un principe philosophique. La première est une politique qui vise la philosophie. La seconde est une philosophie à la recherche d'une politique.
  • La liberté n'est pas un moyen pour une fin politique plus haute. Elle est la fin politique la plus haute. Ce n'est pas en vue de réaliser une bonne administration publique que la liberté est nécessaire, mais pour assurer la poursuite des buts les plus élevés de la société civile et de la vie privée.
  • La coexistence de plusieurs nations dans le même État est une école de la liberté aussi bien que sa garantie.
  • Une société qui ne connaîtrait pas les institutions de la propriété privée se condamnerait à ne jamais savoir ce qu'être libre veut dire.
  • (La liberté) n'est pas le pouvoir de faire ce que l'on veut, mais le droit de se montrer capable de faire ce que l’on doit.
  • L’homme qui préfère son pays avant toute autre chose présente le même état d’esprit que celui qui délègue tous ses droits à l’État. Tous deux nient que le droit soit supérieur à l'autorité.
  • Tout gouvernement par le peuple est une nuisance de même nature que la monarchie absolue et exige des institutions destinées à le protéger de lui-même.
  • Le trait le plus sûr qui nous permet d’estimer si le pays est réellement libre, c’est celui qui mesure le degré de sécurité dont jouissent les minorités.
  • Si dans notre absence de certitudes, il nous faut souvent tomber dans l’erreur, il vaut mieux parfois risquer l’excès de rigueur que l’abus d’indulgence, car du moins alors, si nous lésons quiconque, ce n’est point par défaut de principe.

Informations complémentaires

Publications

  • 1877, “The History of Freedom in Antiquity”
    • Repris en 1985, In: J. Rufus Fears, dir., "Selected Writings of Lord Acton, vol. 1, Essays in the History of Liberty", Indianapolis, Ind.: Liberty Press
  • 1907, "The History of Freedom and Other Essays", London: Macmillan
  • 1910, "Lectures on the French Revolution", London: Macmillan
    • Nouvelle édition en 1959, "Lectures on the French Revolution", New York: Noonday
    • Nouvelle édition en 2000, "Lectures on the French Revolution", Indianapolis IN: Liberty Fund
  • 1953, "Essays on Church and State", New York: Viking (coordonné avec une introduction de Douglas Woodruff)
    • Nouvelle édition en 1968, "Essays on Church and State", New York: Crowell
  • 1956, "The History of Freedom in Christianity", In: Gertrude Himmelfarb, dir., "Essays on Freedom and Power", Meridian, New York, pp82-112
    • Repris en 1985, In: J. Rufus Fears, dir., "Selected Writings of Lord Acton, vol. 1, Essays in the History of Liberty", Indianapolis, Ind.: Liberty Press
    • Traduction en français en 2000, "Histoire de la liberté à travers la Chrétienté", Journal des économistes et des études humaines, Vol 10, n°4, décembre
  • 1993, "The History of Freedom", Grand Rapids, MI: The Acton Institute for the Study of Religion and Liberty

Littérature secondaire

  • 1905, Herbert Paul, dir. "Lord Acton. Letters to Mary Gladstone", London: Macmillan
  • 1906, Francis Gasquet, dir., "Lord Acton and His Circle", London: Burns & Ga
  • 1917, J. N. Figgis, R. V. Laurence, dir., "Selections from the Correspondence of the First Lord Acton", London: Longmans
  • 1924, Mary Drew [née Gladstone], "Acton, Gladstone and Others", London: Nisbet & Co.
  • 1939, E. L. Woodward, "The Place of Lord Acton in the Liberal Movement of the Nineteenth Century", Politica, Vol 4, August, pp36–58
  • 1942, F. E. Lally, "As Lord Acton Says", Newport, R.I.: Pioneer
  • 1946, David Mathew, "Acton: The Formative Years", London: Eyre & Spottiswoode
  • 1949, Gertrude Himmelfarb, "Essays on Freedom and Power by John Emerich Edward Dalberg-Acton", Glencoe IL: The Free Press
  • 1952,
    • G. E. Fasnacht, "Acton’s Political Philosophy", London: Hollis and Carter
    • Gertrude Himmelfarb, "Lord Acton: A Study in Conscience and Politics", Univ. of Chicago Press
  • 1954, Lionel Kochan, "Acton on History", London: Deutsch
  • 1956, Gertrude Himmelfarb, dir., "Acton, Lord. Essays on Freedom and Power", New York: Meridian
  • 1962,
    • Gertrude Himmelfarb, "Lord Acton", Chicago: University of Chicago Press
    • Hugh A. MacDougall, "The Acton–Newman Relations", New York: Fordham University
  • 1968,
    • Abbot Gasquet, dir., "Lord Acton and His Circle", New York: Franklin
    • David Mathew, "Lord Acton and His Times", University, Ala.: University of Alabama Press
    • Gertrude Himmelfarb, "ACTON, J.E.E.D.", In: David L. Sills, dir., "International encyclopedia of the social sciences", Vol 1, London: Macmillan and the Free Press, pp40-43
  • 1984, Andreas K. Winterberger, Lord Acton – Historiker der Freiheit. Zur 150. Wiederkehr des Geburtstags des grossen katholischen Liberalen [Lord Acton - historien de la liberté. Retour du plus grand catholique libéral catholique après son 150e anniversaire], Zürichsee-Zeitung, 10 janvier
  • 1985, J. Rufus Fears, dir., "Selected Writings of Lord Acton, vol. 1, Essays in the History of Liberty", Indianapolis, Ind.: Liberty Press
  • 1988, Hugh Tulloch, "Acton", New York: St. Martixi’s Press
  • 1995,
    • Owen Chadwick, "Professor Lord Acton: The Regius Chair of Modern History at Cambridge, 1895–1902", Grand Rapids, MI: The Acton Institute for the Study of Religion and Liberty
    • Salim Rashid, commentaire du livre de Lord Acton, "The History of Freedom" avec une introduction de James C. Holland, The Freeman, January, Vol 45, n°1, pp62-64
  • 2008,
    • Flavio Felice, commentaire du livre de Massimo Baldini, "Lord Acton, Il Liberalismo Etico", The University Bookman, Vol 46, n°2, Summer
    • Gregory Gronbacher, "Acton, Lord (1834–1902)", In: Ronald Hamowy, dir., "The Encyclopedia of Libertarianism", Cato Institute - Sage Publications, pp4-5

Liens externes


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