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Pie IX
Pie IX | |||||
Pape de l'Église catholique | |||||
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Dates | 1792-1878 | ||||
Tendance | |||||
Nationalité | Italie | ||||
Articles internes | Autres articles sur Pie IX | ||||
Citation | |||||
Interwikis sur Pie IX | |||||
Giovanni Maria Mastai-Ferretti, né à Senigallia, près d'Ancône, le 12 mai 1792 et mort à Rome, le 7 février 1878 a été le plus important pape du XIXe siècle sous le nom de Pie IX. Son très long pontificat s'étend de 1846 à 1878. Son nom est notamment attaché à l'Encyclique Quanta Cura publiée le 8 décembre 1864 condamnant les principales erreurs modernes, l’indifférence religieuse, le principe du naturalisme appliqué à la société civile mais aussi la « funeste erreur du communisme et du socialisme » selon laquelle l’instruction et l’éducation dépendent uniquement de la loi civile.
Un prélat modéré
Issu d'une famille de petite noblesse provinciale un peu étrange, neveu d'un évêque de Pesaro et d'un haut prélat romain, il étudie au collège des Scollopes à Volterra. En 1809 à l'issue de ses études, il retourne au foyer familial. Souffrant d'épilepsie, il doit obtenir une dispense pour être ordonné prêtre (1819). Il devait conserver toute sa vie des traces de son mal, passant facilement de la jovialité à une attitude cassante. Il accompagne la mission spéciale envoyée par Léon XII au Chili, espérant y faire œuvre missionnaire.
Évêque de Spolète en 1827, il montre une propension à la modération et à la paix face à la révolution de 1831. Hostile à la politique répressive des autorités, il démissionne, mais le pape lui donne un diocèse plus important, Imola, en Romagne (1832). Dans une lettre de 1833 écrite à son ami, le cardinal Falconieri, il écrit :
- « Je hais et j'abomine jusqu'à la moelle les pensées et les actions des libéraux ; mais le fanatisme des bigots ne m'est absolument pas sympathique. Le juste milieu chrétien, et non pas celui, diabolique, qui est aujourd'hui de mode, serait la voie que je voudrais suivre avec l'aide du seigneur : mais y réussirai-je ? »
Nommé cardinal en 1840, il s'impose lors du conclave et est élu au quatrième tour, le 16 avril 1846. La publication de Primato morale e civile degli italiani de Gioberti en 1843 est caractéristique de l'espoir animant la bourgeoisie libérale qui espérait sortir l'Italie de la décadence et voyait le pape devenir le chef d'une confédération des États italiens. Pie IX ne se montrait pas insensible mais n'était pas le pape libéral rêvé par les libéraux italiens. L'amnistie du 16 juillet 1846 soulève un délire d'enthousiasme. En 1847 était établi un corps consultatif, le conseil communal de Rome et le conseil des ministres. Des contacts avec les souverains italiens pour créer une alliance douanière échoue.
Face à la révolution et à l'unité italienne
Conséquence de la chute de la Monarchie de Juillet et des concessions faites à Naples, Florence et Turin, une Constitution est accordée le 14 mars 1848. Le pape ne pouvant faire la guerre à ses enfants, fussent-ils autrichiens, adopte le 29 avril une position de neutralité qui indigne les patriotes. Pie IX fait appel à Pellegrino Rossi, homme expert et décidé qui est assassiné le 15 novembre. Ne maîtrisant plus la situation, le pape décide de fuir Rome le 24 novembre. Le 9 février 1849 le Parlement romain proclame la République. Resté à Gaète, Pie IX fait appel aux puissances catholiques : il est entendu par Louis-Napoléon et les troupes françaises entrent dans Rome en juillet 1849. Le pape revient tardivement dans sa capitale, le 12 avril 1850. La Constitution abrogée, des édits entraînent une « restauration réactionnaire ».
Pie IX fait proclamer le dogme de l'Immaculée Conception (8 décembre 1854) qui contribuait à la piété antijanséniste chère au pape. En 1855, il juge exempt d'erreurs la doctrine d'Antonio Rosmini. À compter de 1859, l'unité italienne va se faire aux dépens des États pontificaux. Le royaume d'Italie proclamé le 18 mars 1861, Camille Cavour indique les objectifs à atteindre : Rome doit devenir capitale et le pape doit renoncer au pouvoir temporel en échange de la liberté. Considérant le pouvoir temporel comme une garantie indispensable de son indépendance et pensant qu'un État laïque mettrait en danger le salut éternel de ses sujets, le pape va se montrer intransigeant.
Le refus du monde moderne
En 1864 sortent une encyclique, Quanta cura, synthèse des erreurs du moment, et une liste de 80 propositions erronées ou condamnées, le Syllabus. Ces textes, hâtivement rédigés, visent à répondre au vicomte de Montalembert qui considérait qu'il était inutile de regretter le passé et que la liberté de religion était compatible avec la religion catholique. Les quatre dernières thèses suscitèrent de vives polémiques : étaient considérées comme des erreurs la liberté de culte des minorités non catholiques, l'abandon de l'État confessionnel, la pleine liberté de la presse et de la pensée, la prétention que le pape puisse se réconcilier avec le progrès et la civilisation moderne.
Cette publication lui inspire la convocation d'un concile oecuménique, inauguré le 8 décembre 1869. Si la Constitution Dei Filius sur les rapports entre la raison et la foi fut adoptée à l'unanimité, l'autre Constitution, Pastor aeternus, sur la primauté universelle de juridiction du pape et sur son infaillibilité personnelle, provoqua de vives protestations, même si la minorité finit par se rallier. Le concile fut cependant suspendu, les troupes italiennes étant entrées dans Rome le 20 septembre 1870.
Citations
- « En effet, il vous est parfaitement connu, Vénérables Frères, qu'aujourd'hui il ne manque pas d'hommes qui, appliquant à la société civile l'impie et absurde principe du Naturalisme, comme ils l'appellent, osent enseigner que "la perfection des gouvernements et le progrès civil demandent impérieusement que la société humaine soit constituée et gouvernée sans plus tenir compte de la religion que si elle n'existait pas, ou du moins sans faire aucune différence entre la vraie religion et les fausses". De plus, contrairement à la doctrine de l'Ecriture, de l'Eglise et des saints Pères, ils ne craignent pas d'affirmer que "le meilleur gouvernement est celui où l'on ne reconnaît pas au pouvoir l'obligation de réprimer, par la sanction des peines, les violateurs de la religion catholique, si ce n'est lorsque la tranquillité publique le demande". En conséquence de cette idée absolument fausse du gouvernement social, ils n'hésitent pas à favoriser cette opinion erronée, on ne peut plus fatale à l'Eglise catholique et au salut des âmes, et que Notre prédécesseur d'heureuse mémoire, Grégoire XVI, appelait "un délire", savoir que, "la liberté de conscience et des cultes est un droit propre à chaque homme, qui doit être proclamé et assuré dans tout Etat bien constitué; et que les citoyens ont droit à la pleine liberté de manifester hautement et publiquement leurs opinions, quelles qu'elles soient, par la parole, par l'impression ou autrement, sans que l'autorité ecclésiastique ou civile puisse la limiter". Or, en soutenant ces affirmations téméraires, ils ne pensent pas, ils ne considèrent pas qu'ils prêchent une liberté de perdition » (Pie IX, Lettre Encyclique Quanta Cura, Rome 8 décembre 1864, p. 5)
- « L’athéisme dans les lois, l’indifférence en matière de religion et les maximes pernicieuses, appelées catholiques-libérales, sont, oui, elles sont véritablement la cause de la ruine des États ; elles l’ont été de la perte de la France. Croyez-moi, le mal que je vous dénonce est plus terrible que la Révolution, plus terrible même que la Commune. J’ai toujours condamné le catholicisme libéral et je le condamnerai encore quarante fois si c’est nécessaire » (Pie IX, 18 juin 1871, recevant une délégation de députés catholiques français)
- « Le progrès moderne et la civilisation moderne tendent à dégrader l’homme et à le rendre malheureux, parce que leur but unique ou du moins principal est d'augmenter le bien être purement matériel, dont le résultat est d'attacher de plus en plus l’homme à la terre et de lui faire oublier les destinées éternelles. » (Mgr Gaume, Petit catéchisme du Syllabus, 1875)
Sources
- Giacomo Martina, « Pie IX » in Philippe Levillain (dir.), Dictionnaire de la Papauté, Librairie Arthème Fayard, 2003,, p. 1343-1349
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