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Alexandre II
Alexandre II Nikolaïevitch (Moscou, 29 avril 1818 – Saint-Pétersbourg, 13 mars 1881) empereur de Russie (1855-1881) n’a pas su mener à son terme les réformes libérales qui auraient pu sauver l’Empire russe.
Fils et successeur de Nicolas Ier, il montre de grandes capacités dans les responsabilités politiques et militaires que lui confie son père. Ayant terminé la désastreuse guerre de Crimée par le traité de Paris (1856), il comprend la nécessité de réformer les structures politiques et sociales archaïques de la Russie.
Alexandre II | |||||
Personnage historique | |||||
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Dates | 1818-1881 | ||||
Tendance | Tsariste | ||||
Nationalité | Russie | ||||
Articles internes | Autres articles sur Alexandre II | ||||
Citation | |||||
Interwikis sur Alexandre II | |||||
Le Tsar libérateur
Dès son avènement, il déclare vouloir aborder le problème du servage « d’en haut » sans « attendre qu’il commence à se dissoudre lui-même par en bas ». Le 3 mars 1861, un rescrit impérial proclame l’émancipation des 47 millions de serfs. L’oukaze du 17 avril 1863 supprime les châtiments corporels, le fouet et la marque imposée aux condamnés de droit commun. Les solovnié, tribunaux de caste, sont remplacés le 2 décembre 1864 par des tribunaux communs pour dispenser « une justice rapide, équitable, humaine, égale pour tous ». Des institutions locales élus, les zemstvos, sont créées le 13 janvier 1864. Un effort considérable est accompli dans le domaine de l’enseignement avec libre accès des femmes aux études secondaires et supérieures, multiplication par trois du nombre des lycées et fondation de nouvelles universités. En 1870 l’institution de conseils municipaux élus marque la fin de l’ère libérale.
Des réformes incomplètes
Beaucoup de ces réformes étaient incomplètes. Les serfs obtenaient la liberté personnelle mais sans aucun droit sur la terre qui restait aux mains des propriétaires. L’insurrection polonaise de 1863-1864 et la tentative d’assassinat du tsar par Karakosov (4 avril 1866) vont tempérer le zèle réformateur d’Alexandre II. La censure est renforcée, l’enseignement soumis à un sévère contrôle tandis que se développent les mouvements anarchistes et nihilistes.
La politique extérieure du tsar vise à redonner au pays sa puissance. Le Caucase et l’Asie centrale sont soumis, l’alliance avec l’Allemagne favorisée (1873). Les succès de la guerre russo-turque (1877-1878) qui amènent les armées russes aux portes de Constantinople sont effacées par le Congrès de Berlin à l’initiative des Anglais, inquiets de la politique russe sur leurs frontières de l’Inde, Bismarck lâchant son allié.
Les tendances constitutionnelles regagnent du terrain. La guerre avait permis la création d’un régime constitutionnel en Bulgarie et il paraissait contradictoire de le refuser au peuple russe. D’un autre côté, l’agitation révolutionnaire redouble et les terroristes préparent l’assassinat du tsar. Le terrorisme pouvait détourner les milieux gouvernementaux de la réalisation de réformes libérales mais aussi les inciter à se rapprocher des éléments modérés de la société. Le projet du ministre de l’Intérieur, Loris-Mélikov, prévoit la création d’une commission générale avec des membres élus, représentants les assemblées provinciales et les doumas des villes, pouvant émettre des avis consultatifs sur les projets de loi. Ce premier pas vers un régime constitutionnel n’ira pas à terme. Après avoir échappé à quatre attentats, Alexandre périt déchiqueté par une bombe.
Son successeur Alexandre III devait rejeter toute idée d’un passage à un régime constitutionnel et réaffirmer sa croyance dans l’autocratie.
Sources
- Victor Léontovitch, Histoire du libéralisme en Russie, Fayard 1986
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