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John Chamberlain
John Chamberlain | |||||
Journaliste | |||||
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Dates | 1903 - 1995 | ||||
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Nationalité | États-Unis | ||||
Articles internes | Autres articles sur John Chamberlain | ||||
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Interwikis sur John Chamberlain | |||||
John Rensselaer Chamberlain ou John Chamberlain, né le 28 octobre 1903 et décédé[1] le dimanche 9 avril 1995, a connu une longue et brillante carrière de journaliste, critique littéraire, d'éditeur et de rédacteur en chef.
Un journaliste passionné par les idées de la pensée libérale et conservatrice
John Chamberlain fut journaliste et chroniqueur de livres pour le quotidien The New York Times. Il a enseigné à l'École de journalisme de l'Université de Columbia et il fut le doyen de l'École de journalisme de l'Université d'Etat de Troy, en Alabama (USA) (de 1972 à 1977). Il a publié quelques ouvrages comme Les racines du capitalisme ou L'esprit d'entreprise des Américains: l'histoire économique des États-Unis.
Après avoir été diplômé de l'Université Yale en 1925, John Chamberlain a travaillé au New York Times, où il a occupé un certain nombre de postes de révision et de rédaction, y compris de critique littéraire quotidienne. Dans les années 1930, il a fait partie de l'effectif des magazines Scribner et Harper (de 1936 à 1938) puis des rédactions de Life (1941-1950), du Wall Street Journal (1950-1960), de Barron (rédacteur en chef adjoint), du Saturday Review of Literature (1932) et de Harper (de 1939 à 1947). Ses articles sur l'industrie et l'économie parurent dans de nombreux autres magazines de renom comme Fortune (1936-1941). Il fut rédacteur en chef et critique de livre en chef pour The National Review dès son commencement en 1955. Il avait auparavant été rédacteur en chef adjoint pour Barron. Il a été rédacteur de critique de livre pour HARPER'S 1939-1947, un éditeur de critique de livre au Scribner 1936-1938, et brièvement rédacteur en chef adjoint de la Saturday Review en 1932.
Il a commencé sa contribution à la Foundation for Economic Education, et particulièrement dans son magazine mensuel, The Freeman, à partir de 1950. Ses contributions sont apparues dans le premier numéro du 16 octobre 1950 et ont pris fin avec le numéro du 26 janvier 1953. Il démissionna suite à une controverse interne au sein du comité de rédaction sur l'opportunité de soutenir les candidats Taft ou Eisenhower aux élecions présidenielles.
Une conversion aux idées libérales à partir de 1937
C'est après la lecture du livre d'Albert Jay Nock, L’État, notre ennemi, en 1937, qu'il se penche sur les idées libérales. Bien qu'il n'ait jamais vraiment été convaincu que le gouvernement avait un rôle messianique à jouer dans la société, il eut peu de mal à développer des idées libérales dans son deuxième livre, Les enjeux américains (1940).
John Chamberlain décrit le capitalisme comme un système qui prospère sur ses propres fondations. Dans son livre, Les racines du capitalisme, il aborde les thèmes qui sont à l'origine des institutions économiques. Il cite les théories politiques des hommes qui ont renforcé la Magna Carta et la Déclaration d’indépendance des États-Unis, avec les pensées de John Locke, de James Madison et d'Adam Smith. Il met en perspective les découvertes scientifiques et technologiques comme celles de James Watt, d'Eli Whitneys ou de Henry Ford. Il explique que tous ces éléments font partie de la tradition d'une société libre et d'un capitalisme américain qui a grandi et prospéré.
Durant sa carrière journalistique, pendant trente années, au sein de la revue The Freeman, John Chamberlain a passé en revue près de 400 livres dans quasiment presque tous les numéros, sauf un seul. Incontestablement, l'étagère de la littérature de la liberté enregistrée et classée dans sa mémoire était d'une impressionnante grandeur et peu commune. Car le choix de ses commentaires n'était pas fait au hasard. L'intellectuel triait et étudiait les meilleurs livres en apportant sa propre contribution avec la caractéristique suprême d'offrir la plus grande dignité à la pensée libérale et conservatrice. Selon lui, trois auteurs sortant du lot : Ludwig von Mises, Friedrich Hayek et Henry Hazlitt.
L'évolution intellectuelle de John Chamberlain : du Chemin de gauche au sentier de droite
John Chamberlain a connu une transformation intellectuelle remarquable de la gauche vers la droite, tant sur le plan politique que moral. Son autobiographie, A Life with the Printed Word, retrace son parcours depuis ses débuts en tant que jeune reporter au New York Times jusqu'à sa carrière en tant que critique de livres pour des publications telles que Fortune et Life.
Le livre offre un aperçu de la vie de John Chamberlain, de sa jeunesse à New Haven et de ses expériences dans une Amérique en pleine évolution. Il raconte comment il a grandi dans un environnement diversifié, côtoyant librement des personnes de différentes origines et races avant que ces questions ne deviennent des préoccupations majeures dans la société.
Il partage également des anecdotes sur les années turbulentes des années 1960, notamment l'épisode où il a prêté sa grange à un jeune en quête de liberté, qui s'est transformée en une invasion de hippies sans but précis. Ces souvenirs contrastent avec ses motivations plus simples et ses activités de jeunesse, telles que la voile et les expéditions en pleine nature.
L'autobiographie met en évidence l'évolution des idées de Chamberlain, sa transition de la gauche vers la droite, et son engagement en faveur d'une société volontaire et coopérative. Il est reconnu comme l'un des principaux défenseurs de ce modèle de société.
Le récit de John Chamberlain est marqué par son talent artistique et sa capacité à absorber les détails et les informations, qui sont ensuite transformés en prose fluide et élégante. Son parcours intellectuel et son cheminement idéologique, mis en lumière dans son autobiographie, en font un témoignage captivant pour ceux qui s'intéressent aux idées politiques et morales de notre époque.
L'évolution politique et économique : du gauchisme de Yale des années 1920 à une vision de droite libérale
Pendant ses années d'études à l'Université Yale, il a ressenti un manque d'enseignement en économie politique et en politique publique, ce qui a influencé ses futurs intérêts et ses prises de position.
John Chamberlain s'attaque au mythe selon lequel les années 1920 étaient une période matérialiste, affirmant au contraire qu'elles étaient marquées par une créativité intense, notamment en poésie et littérature. Cependant, les intellectuels de l'époque accordaient peu d'attention au système entrepreneurial et le méprisaient souvent, bien qu'ils en bénéficiaient directement. Lorsque la crise économique de 1929 éclate, la pensée politique se déplace déjà vers la gauche, les intellectuels deviennent facilement réceptifs aux idéologies marxistes.
John Chamberlain lui-même est attiré par ce mouvement vers la gauche et publie un livre radical, Farewell to Reform en 1932, soutenant que le capitalisme est irréformable et que les collectivistes finiraient par accéder au pouvoir. Cependant, sa perspicacité yankee le ramène peu à peu à des positions plus solides, influencé notamment par des trotskystes lucides qui ont déjà mesuré l'ampleur des méfaits de Joseph Staline en URSS.
En passant de la chronique quotidienne des livres pour le New York Times à Fortune magazine, John Chamberlain commence à reconnaître les mérites des chefs d'entreprise. Il est profondément influencé par le livre de Friedrich Hayek The Road to Serfdom et sa conversion à l'économie de marché se consolide lorsqu'il est affecté en Grande-Bretagne après la Seconde Guerre mondiale, et constate que les gouvernements sont plus aptes à freiner l'économie qu'à la stimuler.
John Chamberlain développe ensuite ses idées dans ses ouvrages majeurs, tels que The Roots of Capitalism (1959) et The Enterprising Americans (1963), dans lesquels il met en avant le rôle essentiel de l'entrepreneur dans le processus économique, et souligne l'importance de la motivation entrepreneuriale. Selon lui, le rôle de l'État consiste à créer un cadre favorable à l'initiative créatrice en maintenant l'ordre public à l'intérieur du pays, et une défense adéquate à l'étranger.
En ce qui concerne la politique étrangère, les réflexions de John Chamberlain sont plus nuancées et difficiles à interpréter. En tant que témoin des traumatismes de l'entre-deux-guerres, il évoque sa position initiale en faveur d'une stricte neutralité au début de la Seconde Guerre mondiale, avant de réaliser progressivement les conséquences désastreuses qui en auraient résulté si la Grande-Bretagne avait été vaincue. Ses opinions évoluent avec l'attaque de Pearl Harbor et se concentrent sur la conduite de la guerre et la construction de la paix.
En résumé, cette partie de la biographie de John Chamberlain met en évidence son cheminement intellectuel, de la gauche vers la droite, ainsi que son appréciation grandissante du rôle de l'entrepreneuriat et de l'économie de marché.
Le parcours de John Chamberlain : influences stratégiques, critique de la presse et héritage éditorial
Dans sa biographie, John Chamberlain explore différentes stratégies militaires et théories, telles que l'application de la théorie de l'enveloppement double par MacArthur dans le Pacifique et la thèse du général Al Wedemeyer sur le moment optimal de l'invasion de la Manche pendant la Seconde Guerre mondiale. John Chamberlain suggère que l'influence des idées, ainsi que des considérations logistiques, ont joué un rôle dans la partition de l'Europe. Il critique également les concessions extraordinaires faites par Roosevelt lors des conférences de Téhéran et de Yalta, attribuant une partie de la confusion à la classe intellectuelle américaine.
John Chamberlain accorde une attention particulière à la critique de la presse, en particulier envers son premier employeur, le New York Times, qu'il estime avoir abandonné les normes établies par Adolph Ochs. Il souligne la dégradation de la qualité de la publication, notamment dans le domaine de la couverture de l'actualité internationale, comme l'exemple de la représentation de Fidel Castro, simple réformateur agraire. Cependant, il est plus indulgent envers Henry R. Luce, son deuxième employeur, tout en critiquant le nombre élevé de sociaux-démocrates dans son entourage.
John Chamberlain a également expérimenté les défis de l'édition lorsqu'il a cofondé le magazine Freeman dans les années 1950, aux côtés de Henry Hazlitt et Suzanne La Follette. Bien que l'aventure ait pris fin en querelles, elle a engendré National Review de Bill Buckley, une publication qui a réussi à combiner les principes de l'économie libérale avec les valeurs conservatrices de Russell Kirk.
La biographie de John Chamberlain nous prépare aux défis futurs en rappelant le passé et en mettant en avant des qualités telles que sa facilité d'écriture, son intégrité, son humilité et sa compassion. Ce livre rare et significatif offre un aperçu du parcours de John Chamberlain.
Informations complémentaires
Notes et références
- ↑ John R. Chamberlain est décédé à Yale-New Haven Hospital. Il avait 91 ans et résidait à Cheshire, dans le Connecticut
Publications
- Pour une liste détaillée des œuvres de John Chamberlain, voir John Chamberlain (bibliographie)
Littérature secondaire
- 1959,
- Edwin McDowell, commentaire du livre de John Chamberlain, "The Roots of Capitalism", The Freeman, June, Vol 9, n°6, pp62-64
- Erwin Rausch, commentaire du livre de John Chamberlain, "The Roots of Capitalism", The American Economic Review, Vol 49, n°5, Dec., pp1084-1085
- 1974, John Davenport, Commentaire du livre de John Chamberlain, "The enterprising Americans: A business history of the United States", The Freeman, May, Vol 24, n°5, pp317-318
- 1983, John Davenport, "Pilgrimage Among the Scribblers", The Freeman, January (commentaire du livre de John Chamberlain, "A Life with the Printed Word"
- 1992, Charles Hamilton, "Memoirs of a Simple Honorable Man" commentaire du livre de John Chamberlain, "The Turnabout Years: America’s Cultural Life, 1900-1950", The Freeman, novembre, vol 42, n°11
- 1994, William H. Peterson, "Vintage Chamberlain", commentaire du livre de John Chamberlain, "The Turnabout Years: America’s Cultural Life, 1900-1950", Modern Age, winter, pp200-202
- 1995, Edmund A. Opitz, "A Reviewer Remembered: John Chamberlain 1903-1995", The Freeman, June, Vol 45, n°6, p397
- 2010, Murray Rothbard, commentaire du livre de John Chamberlain, "The Roots of Capitalism", In: David Gordon, dir., "Strictly Confidential: The Private Volker Fund. Memos of Murray N. Rothbard", Auburn: Ludwig von Mises Institute, pp265-276 (note envoyée à Ivan R. Bierly du William Volker Fund le 5 juillet 1959)
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