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Emmanuel Kant
Emmanuel Kant | |||||
Philosophe | |||||
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Dates | 1724 - 1804 | ||||
Tendance | Libéral classique | ||||
Nationalité | Allemagne | ||||
Articles internes | Autres articles sur Emmanuel Kant | ||||
Citation | |||||
Interwikis sur Emmanuel Kant | |||||
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Emmanuel Kant, né le 22 avril 1724 à Königsberg (aujourd'hui Kaliningrad), et meurt dans la même ville le 12 février 1804, est un philosophe prussien des Lumières. C'est le fondateur du criticisme et de l'idéalisme transcendantal.
Biographie d'Emmanuel Kant
Ses parents étaient de condition modeste (son père était sellier). Emmanuel était le quatrième d'une famille de onze enfants. Il commence ses études au collège piétiste. En 1740, il étudie la théologie. Vers 1742, il suit des cours de philosophie et de mathématiques. À partir de 1746, et pendant dix ans, il devient précepteur de familles nobles en Prusse. Puis en 1755, il accède au rang de maître de conférences de philosophie à Königsberg. En 1770, il est titularisé en tant que professeur de logique et métaphysique. La Critique de la raison pure, publiée en 1781, le rend célèbre. Mais Frédéric-Guillaume II de Prusse l'empêche d'écrire sur la religion, jusqu'en 1797. Puis à la mort du roi, il démissionne de sa chaire pour raisons de santé. Il finira par s'éteindre, atteint de sénilité, le 12 février 1804.
Philosophie d'Emmanuel Kant
Les questions auxquelles tente de répondre la philosophie de Kant sont « que pouvons-nous savoir ? », « que devons-nous faire ? », « que pouvons-nous espérer ? ».
Concernant la première question, sa philosophie de la connaissance est une démarche critique qui cherche à établir les limites de la raison et de la connaissance que nous pouvons avoir du monde. Elle signe la fin de la métaphysique dogmatique (liée à la religion et à l'enseignement étatique) qui avait cours jusqu'alors. A l'encontre tant de l'empirisme de Hume que de l'innéisme de Descartes, Kant montre que notre connaissance est soumise à des formes a priori : « bien que toute notre connaissance s’amorce avec l’expérience, il n’en résulte pas pour autant qu’elle découle dans sa totalité de l’expérience ». Nous ne pouvons saisir que des phénomènes, le réel tel qu'il est par rapport à notre faculté de connaître, et non des choses en soi. La pensée ne reflète pas la réalité, comme le pensait Aristote, mais notre Raison façonne l'apparence du monde et conceptualise le monde sensible.
Concernant les deux questions restantes, la philosophie morale de Kant (exposée dans les Fondements de la métaphysique des mœurs et dans la Critique de la raison pratique) est une éthique déontologique : la loi morale, telle que découverte par la raison pure, ne dérive pas de l'expérience empirique mais s'impose en tant qu'impératif catégorique, exprimé par les formules suivantes :
- « Agis comme si la maxime de ton action devait par ta volonté être érigée en loi de la nature. »
- « Agis de façon à traiter l’humanité, aussi bien dans ta personne que dans la personne des autres, toujours en même temps comme une fin, et jamais simplement comme un moyen. »
- « La législation universelle de la conduite, c’est la volonté de l’être raisonnable qui doit en être la législatrice. »
Les questions métaphysiques restant problématiques et ne pouvant avoir un traitement scientifique, la métaphysique cesse avec Kant d'être cognitive pour devenir normative : elle ne peut que proposer des postulats (des "croyances rationnelles") pour orienter l'action de l'homme dans un sens éthique.
De la philosophie kantienne, philosophie centrale de l'idéalisme allemand, sont dérivées les philosophies de Fichte, Schelling, Hegel, Schopenhauer, la phénoménologie de Husserl, la pensée de Wittgenstein, etc. Au XXe siècle, Ludwig von Mises peut être considéré comme le "kantien" le plus remarquable des écoles d'économie libérales, de même pour Karl Popper dans le domaine de l'épistémologie. Mises affirme comme Kant l'existence de « propositions synthétiques a priori » vraies (par exemple l'axiome de l'action : « les humains agissent ») et en tire des conséquences en économie en se tenant à l'écart de tout empirisme.
L'explication de l'entendement
Lorsque Immanuel Kant s'est confronté à l'échec du scepticisme de David Hume, il a entrepris une révolution intellectuelle majeure dans le cadre de sa philosophie. Son œuvre la plus célèbre, la "Critique de la raison pure", représente un tournant fondamental dans la pensée philosophique occidentale en tentant de résoudre les problèmes liés à la connaissance, à la réalité et à la nature de la relation entre l'esprit et la matière.
Kant a reconnu que les doutes soulevés par Hume concernant la causalité et la connaissance étaient profondément troublants. Hume avait montré que nos connaissances se basent sur des habitudes et des relations de succession, mais il n'avait pas réussi à expliquer comment nous pouvions établir des connexions causales nécessaires entre les phénomènes. Pour Kant, cela signifiait qu'il fallait repenser fondamentalement notre compréhension de la connaissance et de la réalité.
Kant a proposé une nouvelle perspective, souvent qualifiée de "révolution copernicienne en philosophie". Au lieu de considérer la connaissance comme une simple réflexion passive de la réalité extérieure, Kant a soutenu que la connaissance était le produit actif de l'esprit humain. Selon lui, l'esprit humain ne se contente pas de recevoir passivement des impressions sensorielles, mais il impose également des structures conceptuelles sur ces données sensorielles pour les organiser et leur donner sens.
Pour expliquer cette idée, Kant a introduit les concepts de "formes a priori de l'intuition" et de "catégories de l'entendement". Les formes a priori de l'intuition sont les structures préexistantes de notre perception, telles que l'espace et le temps, qui conditionnent la manière dont nous percevons le monde. Les catégories de l'entendement sont des concepts innés qui nous permettent de classer et de comprendre les phénomènes. Ensemble, ces formes et ces catégories forment le cadre conceptuel à travers lequel nous organisons notre expérience.
Ainsi, selon Kant, la connaissance n'est pas simplement une copie de la réalité extérieure, mais elle est médiée par les structures de l'esprit humain. Cette approche a permis à Kant de résoudre le problème de la distinction entre l'esprit et la matière en montrant que les deux étaient des aspects de la réalité construite par l'esprit humain. L'esprit humain, en organisant les données sensorielles selon ses propres structures conceptuelles, crée la réalité que nous percevons.
La philosophie de Kant a eu un impact profond sur la pensée occidentale en transformant notre compréhension de la connaissance et de la réalité. Sa tentative de réconcilier la rationalité avec la dualité de l'esprit et de la matière a marqué un tournant décisif dans l'histoire de la philosophie, et ses idées continuent d'influencer de nombreux domaines, y compris la philosophie, la science et la psychologie.
Les justes droits d'égale liberté
Un problème classique de la philosophie libérale consiste à s'interroger sur la « conviviabilité » (Alain Laurent)[réf. nécessaire] des libertés individuelles. Loin d'être l'objet d'un agencement naturel et spontané, les libéraux classiques pensent que la coexistence ordonnée entre libres individus dépend de la détermination préalable et réfléchie de règles communes du jeu, gouvernées par la norme de l"'égale liberté pour tous" - puis de leur renforcement. Kant, dans sa Critique de la Raison pure, présente comme une « idée nécessaire » celle d'une « constitution ayant pour but la plus grande liberté humaine fondée sur des lois qui permettent à la liberté de chacun de pouvoir substituer en accord avec celle des autres ». La formulation définitive en est revenu à Spencer dans les Social Statics puis les Principles of Ethics : « Chaque homme est libre de faire ce qu'il veut pourvu qu'il n'atteigne pas l'égale liberté de tout autre homme ».
Kant définit ainsi une égalité "non égalitariste", qui se limite au droit de vivre librement. Il implique en effet la reconnaissance morale, puis juridique, de droits individuels qui assurent à chacun la jouissance d'un espace de juridiction personnelle, où il peut agir sans permission et à l'abri de toute coercition. Mais en calant et protégeant la liberté de chaque individu, ses droits limitent son action souveraine en lui assignant le respect d'une frontière inviolable sous condition expresse de réciprocité généralisée : l'égale liberté des autres. Cette dimension déontologique définit très précisément l'impératif catégorique de l'éthique libérale : chaque individu à un droit exclusif à utiliser ses propres facultés sans être gêné par les autres et un devoir de s'abstenir d'utiliser celle des autres.
Kant définit le droit naturel des libéraux, non comme un hypothétique état de nature, mais comme le postulat selon lequel chacun est en droit d'exiger qu'on le laisse faire, qu'on n'entrave donc pas son agir s'il n'entrave pas celui d'autrui. Il s'agit donc d'une liberté « négative » d'action et d'une limitation de cette liberté par la réciprocité, lesquelles en reçoivent une légitimation rationnelle. A rebours de la démarche utilitariste, Kant érige en "fin en soi" la personne, qui doit donc être traitée en sujet inviolable, ce qui fonde son droit de n'être jamais « utilisé seulement comme un simple moyen ». Ce principe se décline en droits individuels rationnels, contractuellement adaptables à des contextes variés et sans cesse extensible à des champs nouveaux ainsi que cela s'est déjà historiquement vérifié (esclavage, colonisation, statut des femmes et les enfants, racisme, rapport de travail, minorités sexuelles, prisonniers politiques et victimes d'ethnocides...) en attendant d'autres développements (contribuables, propriétaires, entrepreneurs..) et en donnant toujours lieu à des combats politiques d'inspiration libérale évidente. Il se révèle donc d'autant plus opératoire qu'il vise à instaurer ce que Kant a judicieusement dénommé un « état de droit » (et non pas d'abord un « État de droit » s'imposant aux États) et que ceux-ci, devenant alors seulement des États de droit, ont, en bonne logique libérale, pour principale mission constitutionnelle de faire juridiquement respecter en commençant par le respecter eux-mêmes.
La morale kantienne
En éthique et économie politique, l'apriorisme de Kant (dont sera en partie héritière l'École autrichienne d'économie), est diamétralement opposé à l'utilitarisme. L'éthique kantienne, avec son quasi-mysticisme du devoir, est la partie de sa philosophie qui est la plus critiquée, y compris par les libéraux. Kant refuse de donner à l'éthique aussi bien un fondement empirique qu'un fondement métaphysique ou religieux : son fondement est purement rationnel, car pour lui la raison humaine possède par nature un principe qui rend la morale possible (et qui donne sa dignité à l'être humain). Le devoir moral est un devoir inconditionnel, absolu (impératif catégorique), détaché de tout résultat empirique (impératif hypothétique). Loin de limiter la liberté, il en est un reflet : la liberté n'est pas de faire ce que l'on veut (fausse liberté du monde phénoménal où règne la causalité) mais d'adopter des décisions morales (liberté nouménale). Sans cette liberté nouménale, indémontrable, la moralité n'aurait pas de sens. Outre la liberté, Kant donne deux autres "postulats de la raison pratique", qui sont des "croyances rationnelles" nécessaires (bien qu'indémontrables) pour que soit possible la justice : l'immortalité de l'âme (nature nouménale de l'âme) et l'existence de Dieu. C'est sa façon de répondre à la question "comment un devoir inconditionnel est-il possible a priori ?"
La position de Kant est audacieuse pour l'époque, et il ne manquera pas d'être brutalement rappelé à l'ordre par le ministre des Cultes du roi Frédéric II de Prusse, Johann Christoph von Wöllner, qui lui reprochera son irresponsabilité auprès de la jeunesse. En effet, dans La religion dans les limites de la simple raison, publié en 1793, il donne la primauté à la raison et à la morale, à l'aune desquelles il juge des mérites de la religion, et il n'accorde qu'une valeur métaphorique à tous les dogmes religieux.
La morale kantienne a été critiquée dès le XIXe siècle. Arthur Schopenhauer (Le fondement de la morale) nie l'existence de "lois morales pures" (pétition de principe kantienne), de "devoir moral" (inspiré en fait de l'éthique théologique), de "prétendus devoirs envers nous-mêmes". L'éthique kantienne repose sur des "prémisses théologiques cachées" ; ignorant la finalité et l'empirique, ne s'intéressant qu'à l'a priori, confondant la moralité et la rationalité, elle reste dépourvue de tout contenu, l'impératif catégorique n'étant que l'injonction "tu dois faire ton devoir"[1]. Schopenhauer remarque aussi que l'impératif catégorique n'est qu'une forme d'égoïsme rationnel : il s'agit de traiter les autres avec justice de façon à être soi-même traité avec justice, en retour. Pour Schopenhauer, la valeur morale d'une action ne réside pas dans la conformité à un "devoir moral" et à une "loi morale", mais seulement dans l'intention qui est à l’œuvre. La seule règle morale universellement reconnue est seulement "neminem laede" ("ne lèse personne"), expression du principe de non-agression. Comme Schopenhauer, Nietzsche rattache l'éthique kantienne à "l’instinct théologique"[2].
Ludwig von Mises disait à propos de la morale kantienne que "son point de départ est mal choisi et sa conception fondamentale est erronée" (Socialisme, partie IV, chap. 30). Pour cette raison, l'impératif catégorique peut être invoqué pour justifier le socialisme[3], au prétexte que la propriété privée des moyens de production amène à considérer les hommes comme moyens et non comme fins. Ayn Rand affirmait que Kant fut "l'homme le plus mauvais dans l'histoire de l'humanité" (The Objectivist, sept. 1971), "moralement pire que Lénine ou Staline" (Fact and Value, by Leonard Peikoff), sa philosophie subjectiviste et son éthique du devoir "anti-égoïste" étant à l'opposé de l'objectivisme.
En revanche, on peut trouver un parallèle entre la morale kantienne et l'éthique libertarienne de Rothbard :
- Relue à la lumière de L'Éthique de la liberté, la morale kantienne prend effectivement un tour étonnement libertarien. La première raison est qu’elle se fonde sur la sacralité de la personne humaine, et cela en raison de son caractère transcendant, c’est-à-dire de sa liberté. La deuxième raison est que Kant conçoit la morale comme une législation idéale: celle d’une société véritablement humaine, dont les membres se comportent les uns envers les autres en tant que fin en soi. À cet égard, et c’est la dernière raison, le devoir kantien semble proche de l’impératif négatif libertarien : je ne traite jamais autrui comme un simple moyen tant que je n’initie pas la force envers lui. (Jérémie Rostan[4])
Doctrine du droit
Les particularités de la morale kantienne, qui se veut a priori, déterminent son point de vue sur le droit (Doctrine du droit (wikisource)), qui est rattaché à la "morale pratique". Kant éclipse le droit naturel au bénéfice du droit positif et se montre proche de Rousseau dans sa conception d'une volonté générale :
« Un État (civitas) est la réunion d'un certain nombre d'hommes sous des lois juridiques. En tant que ces lois, comme lois à priori, sont nécessaires, c'est-à-dire découlent naturellement des concepts du droit extérieur en général (ne sont pas réglementaires), sa forme est celle d'un État en général, c'est-à-dire d'un État idéal, tel que l'on conçoit qu'il doit être suivant les purs principes du droit, et c'est cette idée qui (intérieurement) sert de règle (norma) à toute association réelle voulant former un État. (...) Le pouvoir législatif ne peut appartenir qu'à la volonté collective du peuple. En effet, comme c'est de lui que doit procéder tout droit, il ne peut faire par sa loi aucune espèce d'injustice à personne. Or, quand quelqu'un décide quelque chose à l'égard d'un autre, il est toujours possible qu'il lui fasse quelque injustice ; mais toute injustice est impossible dans ce qu'il décide pour lui-même (car volenti non fit injuria). Il n'y a donc que la volonté concordante et collective de tous, en tant que chacun décide la même chose pour tous et tous pour chacun ; il n'y a, dis-je, que la volonté collective de tout le peuple qui puisse être législative. »
— Emmanuel Kant, Doctrine du droit
Kant, comme Rousseau, subordonne la propriété à la volonté de tous, unifiée a priori, c’est-à-dire en fin de compte à l'État. A l'encontre de sa méthode critique et de son rattachement philosophique aux idéaux des Lumières, Kant finit par se faire le héraut de la morale étatique et de la soumission à l’ordre établi, ouvrant la voie aux conceptions de Hegel sur l'État :
- En posant à l’origine du pouvoir politique un Interdit fondateur, elle [la Doctrine du droit de Kant] trahit le dogmatisme qui irrigue la partie pratique du système kantien. La méthode transcendantale, si elle régit indiscutablement le versant spéculatif du système, serait ainsi demeurée impuissante à affecter son versant pratique. Ainsi s’expliquerait, en deçà des motivations personnelles de l’homme Emmanuel Kant et par la logique interne du texte même de la Rechtslehre, le conservatisme autoritaire si souvent relevé par les commentateurs. (François Colonna d’Istria[5])
L'esthétique kantienne
Emmanuel Kant tenta de séparer la connaissance esthétique de la connaissance traditionnelle de la science et de la raison, accordant l'esthétique un statut distinct, indépendant des cadres traditionnels de la connaissance. Kant a tenté d'établir une sphère séparée pour la connaissance esthétique, avec ses propres principes et règles, afin de mieux appréhender le domaine de la beauté. Il met l'accent sur l'expérience sensible, l'imagination et les émotions dans notre appréhension esthétique du monde. Selon Kant, l'esthétique est liée à notre faculté de jugement esthétique, qui repose sur des principes universels mais également sur la subjectivité de nos perceptions.
L'objectif de Kant de séparer l'esthétique de la connaissance traditionnelle est une entreprise philosophique ambitieuse qui cherche à donner à la beauté et à notre appréciation esthétique une place distincte et spécifique dans la compréhension du monde. Cette tentative de délimiter le domaine de l'esthétique constitue un point de départ important pour explorer les relations entre l'esthétique et d'autres domaines de la pensée, y compris la théorie économique.
L'influence de Kant
L'influence du criticisme de Kant (qui est à la fois un idéalisme transcendantal et un réalisme empirique) au XIXe siècle et jusqu'à nos jours est déterminante en philosophie (idéalisme allemand : Schelling, Fichte, Georg Wilhelm Friedrich Hegel, Ludwig Wittgenstein), en métaphysique (Arthur Schopenhauer, Karl Jaspers), en épistémologie (Jakob Friedrich Fries, Hans Vaihinger, Karl Popper...), en économie politique (Ludwig von Mises, John Rawls), de même qu'en éthique et philosophie de la religion.
Citations de Kant
- « Quel que soit le concept de la liberté du vouloir que l'homme puisse élaborer dans une intention métaphysique, les manifestations de ce vouloir, telles qu'elles nous apparaissent, les actions humaines, sont déterminées conformément aux lois universelles de la nature, aussi bien que n'importe quel autre événement de la nature. » (Idée d’une histoire universelle du point de vue cosmopolitique)
- « Je parle de l’esprit du commerce qui s’empare tôt ou tard de chaque nation et qui est incompatible avec la guerre. »
- « Le droit est la limitation de la liberté de chacun à la condition de son accord à la liberté de tous en tant que celle-ci est possible selon une loi universelle. » (Théorie et pratique)
- « Il ne s'agit pas de philanthropie, mais de droit, et en ce sens hospitalité signifie le droit qu'a tout étranger de ne pas être traité en ennemi dans le pays où il arrive. On peut refuser de le recevoir, si l'on ne compromet point par là son existence; mais on ne peut agir hostilement contre lui, tant qu'il demeure pacifiquement à sa place. Il ne s'agit point d'un droit d'être admis au foyer domestique auquel il pourrait prétendre (car il faudrait pour cela des conventions particulières, grâce auxquelles il serait généreusement admis à devenir pour un temps l'hôte de ce foyer), mais seulement du droit de visite, ou du droit de s'offrir à faire partie de la société. » (Vers la paix perpétuelle)
- « L'inhospitalité des habitants des côtes (des côtes barbaresques, par exemple), qui s'emparent des vaisseaux naviguant dans les mers voisines ou réduisent les naufragés à l'esclavage, ou celle des habitants du désert (des Bédouins de l'Arabie), qui s'arrogent le droit de piller tous ceux qui approchent de leurs tribus nomades, est donc contraire au droit naturel; mais le droit d'hospitalité, c'est-à-dire la faculté d'être reçu sur une terre étrangère ne s'étend pas au delà des conditions qui permettent d'essayer de lier commerce avec les indigènes. C'est de cette manière que des régions éloignées les unes des autres peuvent contracter des relations amicales, qui finissent par recevoir la sanction des lois publiques, et le genre humain se rapprocher sensiblement d'une constitution cosmopolitique. » (Vers la paix perpétuelle, 1796)
- « On mesure l'intelligence d'un individu à la quantité d'incertitudes qu'il est capable de supporter. »
- « Sapere aude (ose savoir) ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement ! Voilà la devise des Lumières. »[6]
- « La plupart des hommes craignent la mort, mais aiment-ils seulement la vie ? Ils ont bien du mal, n'importe quel jour de leur existence, à goûter une satisfaction passable : et pourtant ils souhaiteraient prolonger encore cette vie pour recommencer ce calvaire. »
- « La démocratie est nécessairement un despotisme, puisqu'elle établit un pouvoir exécutif où tous peuvent décider contre un seul dont l'avis est différent ; la volonté de tous n'y est donc pas exactement celle de tous, ce qui est contradictoire et opposé à la liberté. » (Vers la paix perpétuelle)
Citations sur Kant
- « Kant a les mains pures, mais il n'a pas de main. » (Charles Péguy à propos de l'éthique kantienne[7])
- « Kant a détruit l'ancienne identité de l'être et de la pensée et, avec elle, l'idée de l'harmonie préétablie entre l'homme et le monde. » (Hannah Arendt, What is Existenz philosophy, 1946)
- « Le grand Chinois de Koenigsberg n’était lui-même qu’un grand critique. » (Friedrich Nietzsche, Par delà le bien et le mal)
- « Il a porté à notre science et à notre métaphysique des coups si rudes qu’elles ne sont pas encore tout à fait revenues de leur étourdissement. Volontiers notre esprit se résignerait à voir dans la science une connaissance toute relative, et dans la métaphysique une spéculation vide. Il nous semble, aujourd’hui encore, que la critique kantienne s’applique à toute métaphysique et à toute science. En réalité, elle s’applique surtout à la philosophie des anciens, comme aussi à la forme – encore antique – que les modernes ont laissée le plus souvent à leur pensée. Elle vaut contre une métaphysique qui prétend nous donner un système unique et tout fait de choses, contre une science qui serait un système unique de relations, enfin contre une science et une métaphysique qui se présenteraient avec la simplicité architecturale de la théorie platonicienne des Idées, ou d’un temple grec. » (Henri Bergson, Introduction à la métaphysique)
- « La conséquence de la destruction kantienne de l’unité antique de la pensée et de l’être est bien plus importante qu’on ne le suppose dans l’histoire de la sécularisation. La réfutation de Kant de la preuve ontologique de l’existence de Dieu a détruit toute croyance raisonnable en Dieu. Cette dernière reposait sur le fait que ce que je suis à même d’inférer raisonnablement doit exister. Cette croyance n’est pas seulement plus ancienne que le christianisme, mais sans doute est-elle aussi bien plus profondément enracinée dans l’esprit européen depuis la Renaissance. Ledit dépouillement du monde du caractère divin, entendons par là le savoir que nous ne pouvons pas attester de Dieu par la raison, vaut autant pour les concepts philosophiques de l’Antiquité que pour la religion chrétienne. Dans un monde privé de Dieu, l’homme peut être interprété comme « abandonné » ou comme « autonome ». Pour chaque philosophe moderne — et pas seulement pour Nietzsche — cette interprétation devient la pierre de touche de la philosophie. » (Hannah Arendt, Qu’est-ce que la philosophie de l’existence ?)
- « Cette idée de l'idéalisme transcendantal est d'abord une reconnaissance des limitations de notre connaissance, et elle élimine une certaine naïveté qui existait avant Kant, selon laquelle nos perceptions correspondraient de façon biunivoque aux objets du monde extérieur. » (Bernardo Kastrup[8])
- « [Hume] le tira de son sommeil dogmatique, Kant le dit du moins, mais ce réveil fut temporaire et, bientôt, il inventa un soporifique qui lui permit de s’endormir de nouveau. » (Bertrand Russell, Histoire de la philosophie occidentale)
Informations complémentaires
Notes et références
- ↑ Kant n'assigne en effet aucun contenu concret à l'éthique, parce que l'impératif catégorique étant identique à la liberté, son caractère de devoir absolu constitue à lui seul le caractère moral de l'action concrète.
- ↑ L’Antéchrist, XI.
- ↑ Le socialisme – Du socialisme moral,et du néo-criticisme en particulier
- ↑ Entretien avec Jérémie Rostan sur l’Éthique de la liberté de Murray Rothbard
- ↑ Kant et la métaphysique de l’Interdit - La fêlure du système kantien, par François Colonna d’Istria, Revue de métaphysique et de morale, avril-juin 2017, 2017/2 (N° 94), PUF.
- ↑ Emmanuel Kant, Qu'est-ce que les Lumières ?
- ↑ Oeuvres complètes de Charles Peguy
- ↑ The History of Ontological Idealism with Bernardo Kastrup
Œuvres
- Pensées sur la véritable estimation des forces vives, et examen des preuves dont se sont servis M. de Leibniz et autres mécaniciens dans cette controverse (1747).
- Recherche sur la question : la terre a-t-elle subi quelques modifications dans sa rotation autour de son axe ? (1754).
- La question : la Terre vieillit-elle ? examinée au point de vue physique (1754).
- Histoire universelle de la nature et théorie du ciel (1755).
- Explication nouvelle des premiers principes de la connaissance métaphysique (1755).
- Sur la cause des tremblements de terre, à l'occasion du sinistre qui a atteint les régions occidentales de l'Europe vers la fin de l'année dernière (1756).
- Histoire et description du tremblement de terre de l'année 1755 et considérations sur les tremblements de terre observés depuis quelque temps (1756).
- Monadologie physique, exemple de l'usage de la métaphysique unie à la géométrie dans la science de la nature (1756).
- Conception nouvelle du mouvement et du repos (1758).
- Essai de quelques considérations sur l'optimisme (1759).
- De la fausse subtilité des quatre figures du syllogisme (1762).
- Recherche sur l'évidence des principes de la théologie et de la morale (1763).
- L'unique fondement possible d'une démonstration de l'existence de Dieu (1763).
- Essai pour introduire en philosophie le concept de grandeur négative (1763).
- Essai sur les maladies de la tête (1764).
- Observations sur le sentiment du beau et du sublime (1764).
- Rêves d'un visionnaire expliqués par des rêves métaphysiques (1766).
- Du premier fondement de la différence des régions de l'espace (1768).
- De la forme et des principes du monde sensible et du monde intelligible (Dissertation de 1770) (1770).
- Compte rendu de l'ouvrage de Moscati sur la différence de structure des animaux et de l'homme (1771).
- Des différentes races humaines (1775).
- Sur l'institut philanthropique de Dessau (1776).
- 1781, "Critique de la raison pure"
- Prolégomènes à toute métaphysique future qui voudra se présenter comme science (1783).
- Idée d'une histoire universelle d'un point de vue cosmopolitique (1784).
- Réponse à la question : « qu'est-ce que les Lumières ? » (1784)
- 1785,
- a. Fondation de la métaphysique des mœurs
- b. Compte rendu de l'ouvrage de Herder : "Idées sur la philosophie de l'histoire de l'humanité"
- c. De l'illégitimité de la contrefaçon des livres
- d. Définition du concept de race humaine
- e. Sur les volcans de la lune
- 1786,
- a. "Über G. Hufeland’s Versuch über den Grundsatz des Naturrechts" ("Sur le Principe du droit naturel de Gottlieb Hufeland")
- Repris en 1838, In: Karl Rosenkranz, Freidrich Wilhelm Schubert, dir., "Immanuel Kant. Sämtliche Werke: Kleine Anthropologische-Praktischee Schriften", Vol. 17, part 1, Leipzig: Leopold Voss, pp171-174
- b. "Premiers principes métaphysiques de la science de la nature"
- c. "Conjecture sur les débuts de l'histoire de l'humanité"
- d. "Qu'est-ce que s'orienter dans la pensée ?"
- a. "Über G. Hufeland’s Versuch über den Grundsatz des Naturrechts" ("Sur le Principe du droit naturel de Gottlieb Hufeland")
- 1788, "Critique de la raison pratique"
- Traduction en chinois en 1936, par Mingding Zhang, "实践理性批判", Shanghai: Commercial Press
- Sur l'usage des principes théologiques en philosophie (1788).
- Sur une médecine philosophique du corps (1788).
- Première introduction à la Critique de la faculté de juger (1789).
- Critique de la faculté de juger (1790).
- Sur une découverte selon laquelle toute nouvelle critique de la raison pure serait rendue superflue par une plus ancienne (1790).
- Sur le mysticisme et les moyens d'y remédier (1790).
- Sur l'échec de toute tentative philosophique en matière de théodicée (1791).
- Quels progrès effectifs a accompli la métaphysique depuis l'époque de Leibniz et de Wolff ? (1791).
- Sur le mal radical (1792).
- La religion dans les limites de la simple raison (1793).
- Sur le lieu commun : cela est bon en théorie, mais ne vaut rien en pratique (1793).
- La Fin de toutes choses (1794).
- De l'influence de la Lune sur le temps (1794).
- Sur la philosophie en général (1790, publié en 1794).
- Projet de paix perpétuelle (1795).
- Sur l'organe de l'âme (1796).
- Sur un ton supérieur récemment pris en philosophie (1796).
- Annonce de la prochaine conclusion d'un traité de paix perpétuelle en philosophie (1796).
- La Doctrine du droit, première partie de la Métaphysique des mœurs (1796).
- Doctrine de la vertu, seconde partie de la Métaphysique des mœurs (1797).
- Sur un prétendu droit de mentir par humanité (1797).
- Conflit des facultés (1798).
- Anthropologie d'un point de vue pragmatique (1798).
- Sur la fabrication des livres (1798).
- Logique (publiée en 1800).
- Géographie physique (publiée par Rink en 1802).
- Pédagogie (publiée par Rink en 1803).
Littérature secondaire
- 1882, J. H . W. Stuckenberg, "The Life of Immanuel Kant", London: Macmillan
- 1884, Thorstein Veblen, Kant's Critique of Judgement, Journal of Speculative Philosophy, (vol. 43, pp. 260–74). Veblen (1884)
- 1951, H. J. Paton, "Kant’s Metaphysic of Experience", 2 vols. New York: Macmillan
- 1963, Mary Gregor, "Laws of Freedom: A Study of Kant’s Method of Applying the Categorical Imperative in the Metaphysik der Sitten", New York: Barnes and Noble
- 1965, N. K. Smith, "Immanuel Kant’s Critique of Pure Reason", New York: St. Martin’s Press
- 1966, D. P. Dryer, "Kant’s Solution for Verification in Metaphysics", London: George Allen and Unwin, Ltd.
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Liens externes
- (fr)Textes et analyses sur Catallaxia
- (fr)Kant : philosophie de l’histoire, Revue Germanique Internationale
- (en)The A Priori of Ownership: Kant on Property
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