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Hannah Arendt

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Hannah Arendt
philosophe

Dates 1906-1975
Hannah Arendt
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Nationalité Allemagne Allemagne
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Hannah Arendt est une politologue et philosophe née le 14 octobre 1906 à Linden (près de Hanovre) en Allemagne, morte à New York le 4 décembre 1975. En 1933 elle fuit l’Allemagne nazie pour s'installer en France jusqu'en 1940 avant de rejoindre le Portugal et enfin les États-Unis en 1941. Spécialiste de la pensée politique contemporaine, Arendt fut l'élève de Martin Heidegger, d'Edmund Husserl et de Karl Jaspers.


Sa pensée

L'apport majeur de Hannah Arendt est sa réflexion sur la modernité, c'est-à-dire la rupture du fil de la tradition, exposée dans son ouvrage paru en 1961 La Crise de la culture. Il s'agit de penser le politique, c'est-à-dire le monde qui existe entre l'homme et sa raison d'être dans le monde contemporain, où il est plus que jamais nécessaire.

Ne pouvant rester insensible à son époque, Arendt s'intéresse au totalitarisme et en élabore une analyse qui continue à faire autorité, à côté de celle, différente et plus descriptive, de Raymond Aron. On lui doit le concept de « banalité du mal » (Eichmann à Jérusalem. Rapport sur la banalité du mal, 1963) : Adolf Eichmann, criminel de guerre nazi, loin d'être un monstre sanguinaire, n'est qu'un petit fonctionnaire banal, soumis à l'autorité, qui croit accomplir son devoir, et ne se pose pas de question morale. Il ne s'agit pas, pour Hannah Arendt, de minimiser les crimes commis mais de dresser un constat : dans un régime totalitaire, le mal est protégé par la loi et par un système étatique que des individus servent avec conviction et sans aucun esprit critique.

Bibliographie

  • 1929, "Der Liebeshegriff bei Augustin", ("L'amour tendit la main à Augustin"), Berlin: Springer
    • Traduction en anglais en 1951, "The Origins of Totalitarianism" (Les origines du totalitarisme), New York: Harcourt, Brace and Co.
      • 2nde édition révisée et élargie en 1958, New York: Meridian
      • Nouvelle édition paperback en 1973, "The origins of totalitarianism", New York: Harcourt Brace Jovanovich
    • Traduction italienne en 1999, "Le origini del totalitarismo", Edizioni di Comunità, Torino
  • 1957, "Rahel Varnhagen"
    • Seconde édition révisée en 1974, "Rahel Varnhagen", New York: Harcourt
  • 1958, "The Human Condition"
    • Nouvelle édition en 1959, "The Human Condition", Chicago, University of Chicago Press
    • Nouvelle édition en 1979, "The Human Condition", Garden City, NY: Doubleday Anchor
    • Traduction en français en 1961 par G. Fradier, "Condition de l'homme moderne", Calmann-Lévy
      • Nouvelle édition en 1988, Pocket, avec une préface de Paul Ricœur
  • 1959, "Freiheit und Politik", ("Liberté et Politique"), In: Albert Hunold, dir., "Erziehung zur Freiheit", ("Éducation sur la liberté"), Erlenbach-Zürich: E. Rentsch
  • 1961, "Between Past and Future"
    • Nouvelle édition élargie en 1977, "Between Past and Future", New York: Penguin
  • 1963,
    • a. "Eichman in Jerusalem : A Report on the Banality of Evil", New York, The Vinking Press
      • 2nde édition élargie en 1964, "Eichmann in Jerusalem", New York: Viking
        • édition révisée paperback en 1977
      • Traduction française par A. Guérin, en 1966, "Eichmann à Jérusalem. Rapport sur la banalité du mal", Gallimard, Folio
        • Nouvelle édition en 1991
    • b. "On Revolution", New York, The Vinking Press
      • Edition paperback en 1977, Penguin
      • Traduction en français en 1967 par M. Chrestien, "Essai sur la révolution", Gallimard
  • 1968,
    • a. "Men in Dark Times", New York: Harcourt
      • Edition paperback en 1970
    • b. "Between Past and Future", New York: Viking
  • 1970, "On Violence", New York: Harcourt
  • 1972, "Crises of the Republic", New York: Harcourt
    • Traduction en français en 1989 par P. Lévy, "La crise de la culture, huit exercices de pensée politique", Gallimard
  • 1978, "The Life of the Mind"; 2 vols. New York: Harcourt. —» Volume 1: Thinking. Volume 2: Willing
    • Traduction en français par L. Lotringer en 1981, "La vie de I'esprit : I. La pensée, II. Le vouloir, Paris: P.U.F


    • Sur l’antisémitisme, traduction française M. Pouteau, Calmann-Lévy, 1973 – Seuil, 1997
    • L'impérialisme, traduction française M. Leiris, Fayard, 1982 – Seuil 1997
    • Le système totalitaire, traduction française J-L. Bourget, R. Davreu, P. Lévy, Seuil, 1972

[The Origins of Totalitarianism : Antisemitism, New York, Harcourt Brace Jovanovich, 1968 ; The Origins of Totalitarianism : Imperialism, New York, Harcourt Brace & Co, 1952 ; The Origins of Totalitarianism : Totalitarianism, 1968]

  • Du Mensonge à la violence. Essais de politique contemporaine, traduction française G. Durand, Calmann-Lévy, 1972 – Pocket, 1989
  • Vies politiques, traduction française E. Adda, Gallimard, 1974 – Tel, 1986
  • La tradition cachée, traduction française S. Courtine-Denamy, Christian Bourgois, 1987 – 10/18, 1997
  • L’intérêt pour la politique dans la pensée philosophique européenne contemporaine, Les Cahiers de Philosophie, n° 4, Lille, 1987
  • Penser l’événement, traduction française Cl. Habib, Belin 1989
  • La nature du totalitarisme, traduction française M.I.B. de Launay, Payot, 1990
  • Journal de pensée, publié en 2005 : il s'agit de la transcription de 23 cahiers manuscrits de réflexions et non destinés à une publication, écrits entre 1950 et 1973.

Littérature secondaire

  • 1974, Margaret Canovan, "The Political Thought of Hannah Arendt", London: Dent; New York: Harcourt
  • 1977,
    • E. B. Ashton, Dolf Sternberger, "The Sunken City: Hannah Arendt's Idea of Politics", Social Research, Spring, Vol 44, n°1, pp132-146
    • Bernard Crick, "On Rereading "The Origins of Totalitarianism"", Social Research, Spring, Vol 44, n°1, pp106-126
    • Hans Fantel, Ernst Vollrath, "Hannah Arendt and the Method of Political Thinking", Social Research, Spring, Vol 44, n°1, pp160-182
    • Jurgen Habermas, Thomas McCarthy, "Hannah Arendt's Communications Concept of Power", Social Research, Spring, Vol 44, n°1, pp3-24
    • Erich Heller, "Hannah Arendt as a Critic of Literature", Social Research, Spring, Vol 44, n°1, pp147-159
    • Hans Jonas, "Acting, Knowing, Thinking: Gleanings from Hannah Arendt's Philosophical Work", Social Research, Spring, Vol 44, n°1, pp25-43
    • George Kateb, "Freedom and Worldliness in the Thought of Hannah Arendt", Political Theory, Vol 5, pp141-182
    • Hans Morgenthau, "Hannah Arendt on Totalitarianism and Democracy", Social Research, Spring, Vol 44, n°1, pp127-131
    • Robert Nisbet, "Hannah Arendt and the American Revolution", Social Research, Spring, Vol 44, n°1, pp63-79
    • Sheldon S. Wolin, "Hannah Arendt and the Ordinance of Time", Social Research, Spring, Vol 44, n°1, pp91-105
    • Elisabeth Young-Bruehl, "Hannah Arendt's Storytelling", Social Research, Spring, Vol 44, n°1, pp183-190
  • 1978, Peter Stern, Jean Yarbrough, "Hannah Arendt", American Scholar, Vol 47, pp371-381
  • 1979, George Kateb, "Arendt, Hannah", In: David L. Sills, dir., "International Encyclopedia of the Social Sciences: Bilgraphical Supplement", Vol 18, New York: Free Press, pp21-25
  • 1986, Wayne Allen, "A Novel Form of Government: Hannah Arendt on Totalitarianism", Political Science Reviewer, Vol 16, pp237-280

Citations

  • C'est dans le vide de la pensée que s'inscrit le mal.
  • Le totalitarisme ne tend pas vers un règne despotique sur les hommes, mais vers un système dans lequel les hommes sont superflus. Le pouvoir total ne peut être achevé et préservé que dans un monde de réflexes conditionnés, de marionnettes ne présentant pas la moindre trace de spontanéité.
  • Les clichés, les phrases toutes faites, l’adhésion à des codes d’expression et de conduite conventionnels et standardisés ont socialement la fonction de nous protéger de la réalité, de cette exigence de pensée que les événements et les faits éveillent en vertu de leur existence.
  • Toutes les idéologies contiennent des éléments totalitaires qui ne sont pleinement développés que par les mouvements totalitaires, et cela crée l'impression trompeuse que seuls le racisme et le communisme ont un caractère totalitaire.
  • Depuis quelque temps, un grand nombre de recherches scientifiques s’efforcent de rendre la vie « artificielle » et de couper le dernier lien qui maintient encore l’homme parmi les enfants de la nature. [...] Je soupçonne que l’envie d’échapper à la condition humaine expliquerait aussi l’espoir de prolonger la durée de l’existence fort au-delà de cent ans. Cet homme futur, que les savants produiront, nous disent-ils, dans un siècle pas davantage, paraît en proie à la révolte contre l’existence humaine telle qu’elle est donnée, cadeau venu de nulle part (laïquement parlant) et qu’il veut pour ainsi dire échanger contre un ouvrage de ses propres mains. (Condition de l’homme moderne, Calmann-Lévy, 1983)
  • Chaque homme est unique, de sorte qu’à chaque naissance quelque chose d’absolument neuf arrive au monde, par rapport à ce "quelqu’un" qui est unique, on doit vraiment pouvoir dire qu’il n’y avait personne auparavant.

Citations sur Hannah Arendt

  • Hannah Arendt : sa critique du totalitarisme fait autorité, sauf peut-être chez les penseurs fascistes et staliniens. (Basile de Koch, Histoire universelle de la pensée, 2005) (humour)
  • Hannah Arendt, pourtant une des plus soucieuses d’analyser les origines intellectuelles du socialisme national, jugeait après la guerre, en bonne démocrate-sociale, que si Hitler avait commis tous ces crimes ce n’était pas, ce qui est pourtant évident, parce qu’il était socialiste mais — tenez-vous bien — parce qu’il prenait la logique trop au sérieux. Les socialistes nationaux, et les masses qu’ils avaient séduites auraient été influencés par la « tyrannie de la logique », auraient abandonné la liberté de penser au profit de la « camisole de force de la logique ». Ils n’avaient, disait-elle, « pas admis que la cohérence complète n’existe nulle part dans le domaine de la réalité, laquelle foisonne au contraire de phénomènes sans raison apparente ». (François Guillaumat)
  • Comme la plupart des commentateurs mais de façon encore plus marquée, Hannah Arendt ne se démarque pas du courant intellectuel moderne, acceptant sans aucune critique toutes ses idées fondamentales, y compris la diffamation convenue de la logique. Cela explique pourquoi elle ne voit pas la conclusion que son propre livre rendait pourtant presque inéluctable : que l’essence des théories hitlériennes n’était pas la logique mais la déraison ; que ce qui est sans raison visible n’est pas la réalité mais le socialisme national ; et que la logique n’est pas la tyrannie, mais l’arme qui permet de la combattre. (Leonard Peikoff)

Liens externes



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