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Racisme

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Le racisme est une forme laide de collectivisme. C'est un état d'esprit qui considère strictement les humains comme les membres d'un groupe particulier plutôt que comme des individus.

Le racisme est un phénomène qui peut désigner :

  • Un ensemble de théories ou d'idéologie fondées sur la croyance en la séparation de l'humanité en groupes par essence distincts et caractérisés par des propriétés intrinsèque d'ordre naturel ou culturel. Ces propriétés caractéristiques sont innées, immuables, héréditairement transmissibles et déterminent des traits et comportements qui permettent une évaluation comparative, qui elle-même permet une hiérarchisation entre les groupes qui justifient la domination d'un groupe sur l'autre. Comme par exemple la classification raciale dans le nazisme qui met les peuples germaniques du Nord (Allemands, Norvégiens, Suédois, Anglais et Danois) au sommet de la hiérarchie, « racialement pur », alors que les Juifs, Tsiganes et Africains sub-sahariens sont tout en bas et justifie leur mise à l'écart des autres dans la société, leur déportation voire de leur extermination.
  • Un ensemble d'attitude négatives « déterminées par l’appartenance perçue de l’individu ciblé à tel ou tel groupe conventionnellement défini comme « racial ». Ces états mentaux à dominante affective – plutôt que cognitive – comprennent la haine, des formes d’animosité moins intenses, la peur, le dégoût, le mépris, l’irrespect ou une simple indifférence à l’égard du bien-être et des intérêts légitimes de la personne visée » [1]
  • Un système comprenant l'ensemble des facteurs causales qui contribuent à la production et à la reproduction d'inégalité entre groupes raciaux. Cette conception est désignée par le nom de « racisme systémique », qui est une conception holiste contraire à l'individualisme méthodologique.

Généralement, le racisme se caractérise par l'assignation à une catégorie raciale d'individu perçu comme appartenant à un groupe altérisé (comme autre que soi) considéré comme homogène selon des critères comme la couleur de peau ou la manière d'être etc...[2]. Franz Fanon écrit que « c'est le Blanc qui crée le nègre ». Ce racisme, quand il forme une opinion fortement partagée, peut se traduire par un étatisme qui mène à une politique de marginalisation (apartheid) et même d'élimination.

A ne pas confondre avec la xénophobie, qui est plus proche d'un processus de stéréotypisation que de racialisation.

Cadre conceptuel

La notion de race n'est pas facile à cerner, elle peut même être pourvue d'une certaine ambiguïté. En effet, l'usage du mot génère des positions différentes au point qu'il est difficile d'établir une définition définitive et sans équivoque. Le même type de difficultés est apparu avec le mot « espèce ». Nous sommes donc face à une définition à géométrie variable.

Selon une certaine optique, parler de races est un peu comme parler de classes, de classifications, étiquetages et hiérarchisations. C'est ainsi sans doute que le terme est apparu scientifiquement. Nous avons là un élément classificatoire de la nature humaine et l'existence de différentes couleurs de peau ou de cheveux. Notons que la classification de la nature humaine peut aussi être faite entre peuples, populations, ethnies ou cultures. Nous notons encore qu'en classant, ce sont des particularités qui apparaissent, de ces mêmes particularités naissent aussi des particularismes. Nous pouvons à ce stade affirmer que la notion de races naît de l'idée de diviser les différents groupes humains en groupes particuliers.

Libéralisme et racisme

En se focalisant sur le groupe et non sur l'individu, et en promouvant généralement une société fermée à l'opposé de la société ouverte libérale théorisée par Karl Popper, le racisme s'inscrit en contradiction avec les idées libérales. Le racisme est assurément condamnable du point de vue éthique et humain. Les libéraux préconisent en particulier d'éviter la racialisation de tout rapport social, pour se centrer sur l'individu. Comme l'écrit le libertarien américain Ron Paul : « Le racisme n'est qu'une forme détestable de collectivisme, une mentalité qui ne voit les êtres humains qu'en tant que membres d'un groupe plutôt que comme des individus. Les racistes croient que sont semblables tous les individus qui partagent de superficielles caractéristiques physiques ; en tant que collectivistes, ils ne pensent qu'en termes de groupes. ».

Ayn Rand écrit «  Le racisme n'est pas un problème légal mais un problème moral », ainsi une stratégie pour résoudre ce problème moral pourrait être d'utiliser les outils de la science comme la génétique, non pas pour justifier une hiérarchie racial institué par l’État et contraire à l'égalité en droit, mais pour mieux connaitre les différences entre les populations. Une autre stratégie concernant le racisme attitudinal serait de promouvoir les interactions entre les membres des différentes populations placés sur un pied d'égalité, tenus de coopérer pour atteindre un but commun sous une autorité accepté par tous, tel que la Intergroup Contact Theory le décrit. C'est par exemple ce que fait Singapour[3]. Les succès de l'équipe suisse de football composée de personnes issues de l'immigration a amélioré la perception des réfugiées en Suisse[4] ou la réussite de Mohamed Salah, de façon visible musulman, dans l'équipe de Liverpool a réduit l'islamophobie chez les supporters[5].

Comme l'écrivait la philosophe américaine Ayn Rand :

«  Le racisme est la forme la plus abjecte et la plus brutalement primitive du collectivisme. Le racisme reconnaît un groupe et attribue ses vertus ou ses défauts, sa supériorité ou son infériorité à son origine raciale. Or il n'y a que des esprits individuels et des réalisations individuelles. [...] Le racisme est porté par le collectivisme et son corollaire l'étatisme. Son seul antidote est la philosophie individualiste et son corollaire le capitalisme de laissez-faire. »
    — Ayn Rand

Le racisme ne se résume pas uniquement à des échanges verbaux sarcastiques et vexants. Il peut aussi s'inscrire dans une volonté de nuisance. Quand le racisme se traduit par des actions qui viennent frapper un individu (propriété de soi) ou sa propriété, les libéraux s'accordent aussi pour condamner clairement les actes en question. Ces comportements pernicieux pouvant devenir systématiques prennent une place délétère dans la vie quotidienne. S'il se retrouve en territoire d'indifférence et complaisance, le racisme peut devenir un véritable outil d'oppression et de division de la société. Même en l'absence d'emploi direct de la force et violence, les comportements peuvent vite tomber dans un bourbier de violence incontrôlable.

D'un point de vue social, criminaliser l'expression du dit « racisme ordinaire » revient cependant à vouloir établir une sorte de police de la pensée morale, ce qui implique des restrictions contre la liberté d'expression, et renforce bien plus encore les racistes qui peuvent jouer sur une victimisation supposée. Au final, si les libéraux se refusent à en appeler à une condamnation pénale des idées racistes, qu'elles soient exprimées oralement ou par écrit, ils s'y opposent moralement tout en refusant leur prohibition. À la censure politique, ils préfèrent par conséquent la libre expression des opinions, fussent-elles les plus contraires à leurs principes. Un libertarien comme François Guillaumat écrit ainsi : « Lorsqu'un crime ou un délit raciste est commis, ce n'est pas son racisme qui en fait un crime ou un délit. C'est le crime qui fait le crime et non le motif du crime, ni la race de la victime, et pas davantage l'arme du crime. »

Le philosophe Lysander Spooner écrivait aussi :

«  Les vices sont les actes par lesquels un homme nuit à sa propre personne ou à ses biens. Les crimes sont les actes par lesquels un homme nuit à la personne ou aux biens d’autrui. Les vices sont simplement les erreurs que commet un homme dans la recherche de son bonheur personnel. Contrairement aux crimes, ils n’impliquent aucune intention criminelle envers autrui, ni aucune atteinte à sa personne ou à ses biens. »

Racisme inversé ?

La culpabilisation de soi-même, ou de sa propre « race », est une forme de racisme qui résulte de la haine de soi-même, conjuguée paradoxalement à une forme de sentiment de supériorité plus ou moins conscient. Le prétexte le plus souvent invoqué est l'antiracisme : pour défendre les autres « races », on commence par abaisser la sienne, ce qui est une façon pathologique d'affirmer sa supériorité.

La notion de privilège en sciences sociales (et notamment celle de « privilège blanc »), avancée par les « guerriers de la justice sociale »(Social Justice Warriors, check your privilege), relève du même type de raisonnement holistique qu'on peut rapprocher du racisme par certains aspects : de par sa naissance ou son statut social, on aurait certains privilèges par rapport à d'autres catégories sociales. Selon cette théorie, les « privilégiés » n'ont pas forcément l'intention de nuire aux « non privilégiés », mais ils le font quand même parce qu'ils ne sont pas conscients de leur « privilège » : ce sont donc des racistes qui s'ignorent. Par de nombreux aspects, ce raisonnement pèche par les mêmes excès et généralisation que le racisme « usuel ». Ainsi de certains qui demandent à ce que seul un traducteur noir puisse traduire un écrivain noir car lui seul pourrait le comprendre[6].

Bibliographie

  • 1981, Anne Wortham, The Other Side of Racism: A Philosophical Study of Black Race Consciousness, Ohio State University Press
  • 1982, George Reisman, Capitalism: The Cure for Racism, The Intellectual Activist, Vol. 2, n°20, September 8
  • 1989, Jennifer Roback, Racism and Rent Seeking, Economic Inquiry, Vol 27, n°4
  • 1995, Dinesh D’Souza, "The End of Racism", New York: Free Press

Citations

  • «  Lorsqu'un crime ou un délit raciste est commis, ce n'est pas son racisme qui en fait un crime ou un délit. C'est le crime qui fait le crime et non le motif du crime, ni la race de la victime, et pas davantage l'arme du crime. »
        — François Guillaumat

  • «  Il faut supprimer le délit de racisme, tout simplement parce qu'on ne peut pas punir quelqu'un pour ce qu'il a dans la tête. Chacun d'entre nous doit avoir le droit de penser du mal de son voisin – donc de ceux qui sont plus éloignés – et de le dire, les seules limites étant données par les convenances sociales. Toute attitude raciste me paraît insupportable et stupide, mais je ne me reconnais pas le droit de la punir. Plus généralement, toute attitude qui consiste à évaluer une personne humaine à partir de son appartenance à une catégorie arbitrairement définie me paraît insupportable et stupide, mais je ne me reconnais pas d'autre droit que celui de faire des efforts de persuasion. »
        — Pascal Salin, Libéralisme, 2000

  • «  Ceux en particulier qui depuis des décennies, ont admis l'incitation à la haine de classe et à la discrimination contre les riches n'auront pas à s'étonner si l'origine ethnique devient à son tour un prétexte à des politiques de discrimination. Il n'y a pas de différence, en morale ni en Droit, entre la discrimination politique contre les riches et celle qui frappait les juifs. Le nazisme est d'abord un socialisme. »
        — François Guillaumat

  • «  Le racisme n'est pas un problème légal mais un problème moral et ne peut être combattu que par des moyens privés, tels que le boycott économique ou l'ostracisme social. »
        — Ayn Rand

  • «  Les classes et les races trop faibles pour maîtriser les nouvelles conditions de vie doivent laisser le champ libre. (...) [Elles doivent] périr dans l’holocauste révolutionnaire. »
        — Karl Marx, Journal

  • «  La notion de race a un immense avantage pour les nations subalternes ou décadentes qui trouvent en elle un remède grossier mais efficace au sentiment d’infériorité qui les ronge. La supériorité d’une race ne se mesure pas, en effet, aux services rendus, elle est indépendante du jugement motivé de l’histoire. Pour l’établir, il suffit de prouver qu’elle s’est conservée intacte, fût-ce dans la médiocrité, qu’importe ? Eût-elle vécu des siècles sous la plus humiliante sujétion, on se contentera de dire qu’elle a été opprimée injustement, que des peuples artificieux, qui ne la valaient pas, ont abusé de sa robuste simplicité, de sa vigoureuse innocence, comme Ulysse fit de Polyphème ou Dalila de Samson. Car les mystiques de la race ont toujours marqué un grand dédain pour l’Esprit. La mystique complémentaire de la mystique de la Race est celle de l’Instinct. »
        — Georges Bernanos, Race contre nation

  • «  "Les races supérieures ont sur les races inférieures un droit qu'elles exercent, ce droit, par une transformation particulière, est en même temps un devoir de civilisation". Voilà en propres termes la thèse de M. Ferry, et l'on voit le gouvernement français exerçant son droit sur les races inférieures en allant guerroyer contre elles et les convertissant de force aux bienfaits de la civilisation. Races supérieures ? races inférieures, c'est bientôt dit ! Pour ma part, j'en rabats singulièrement depuis que j'ai vu des savants allemands démontrer scientifiquement que la France devait être vaincue dans la guerre franco-allemande parce que le Français est d'une race inférieure à l'Allemand. Depuis ce temps, je l'avoue, j'y regarde à deux fois avant de me retourner vers un homme et vers une civilisation, et de prononcer : homme ou civilisation inférieurs. »
        — Georges Clemenceau, La colonisation est-elle un devoir de civilisation ?, Discours à la Chambre des députés, 31 juillet 1885

Notes et références

Voir aussi

Liens externes


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