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Bitcoin

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Bitcoin est une monnaie électronique décentralisée conçue en 2009 par Satoshi Nakamoto (pseudonyme[1]). Son symbole monétaire, non officiel, est ฿ (caractère unicode 0 x 0243), et le sigle correspondant est BTC.

C'est un système anonyme, peer-to-peer, de production et d'échange de monnaie par transactions publiques et cryptographie asymétrique, issu des idées cyberlibertariennes ou crypto-anarchistes (telles que présentées en 1994 dans le Cyphernomicon de Timothy C. May). Historiquement, c'est la première cryptomonnaie[2] qui est apparue.

Description

Les particularités techniques de Bitcoin sont les suivantes :

  • il n'y a aucun émetteur central de la monnaie, sa gestion est répartie sur tous les nœuds du réseau, le bon fonctionnement du système repose uniquement sur des procédés cryptographiques ;
  • n'importe qui peut créer de la monnaie (bitcoin mining), au prix d'une consommation conséquente de temps-machine[3] ;
  • aucune inflation n'est possible, par construction le nombre maximum de bitcoins ne dépassera pas 21 millions et devrait être atteint en 2140[4] ;
  • corrélativement, il y a une très grande divisibilité du bitcoin (appliqué pour l'instant jusqu'à 10-8 mais théoriquement infini) ;
  • les transactions sont à la fois anonymes (pas de nom de personnes, mais des adresses numériques) et totalement publiques (toutes les transactions sont diffusées et stockées par tous les nœuds du réseau) ; l'état d'un compte est donc public, il résulte de toutes les transactions qui le concernent ;
  • une transaction n'est pas validée par une entité centrale, mais par les autres nœuds du réseau.

La finalité est de pouvoir se passer à la fois de banque centrale et du réseau bancaire classique, et en même temps d'échapper (grâce à l'anonymat) aux contrôles étatiques (possibilité d'une économie parallèle) ainsi qu'aux manipulations inflationnistes (le bitcoin est une monnaie déflationniste par essence).

Du point de vue économique, c'est une monnaie privée qui n'est pas émise par une banque libre, et qui n'est pas liée à un contrat de monnaie. Ce n'est évidemment pas une monnaie marchandise, ni une monnaie fiat puisqu'elle n'a aucun cours forcé ; elle partage avec les monnaies fiat le fait de ne pas être adossée à un bien matériel (elle n'a de valeur que parce que des acteurs économiques sont d'accord pour l'utiliser, Internet facilitant les échanges entre eux). Elle est orientée a priori davantage vers la fonction monétaire d'échange que vers celle de réserve de valeur, bien que sa nature déflationniste puisse en théorie l'y conduire. Si le développement du bitcoin et des autres monnaies électroniques se prolongent, il y a lieu de s'interroger si la société vivra ou pas dans un environnement où disparaîtront peu à peu les pièces et les monnaies[5] qui n'auront alors de valeur que les passionnés numismates.

Historique

  • 1983 : un article de David Chaum introduit l'idée de monnaie numérique (digital cash) et mène à une réalisation pratique : eCash, qui sera utilisée dans les années 1990 ; le terme de SEL est créé par Michael Linton (LETS : local exchange trading system)
  • 1996 : création d'e-gold, nouveau moyen de paiement sur Internet, permettant d'ouvrir des comptes anonymement ; en avril 2007, la justice américaine se retourne contre son créateur, Douglas Jackson, pour blanchiment d'argent et activité illégale de transfert d'argent
  • 1998 : création par Peter Thiel de PayPal, service de paiement en ligne, qui rencontre un grand succès ; Nick Szabo conçoit un mécanisme de monnaie numérique décentralisée qu'il baptise Bit gold, précurseur direct de l'architecture Bitcoin
  • 2004 : développement de Ripplepay, prédécesseur du protocole de paiement Ripple (monnaie numérique lancée en 2012)
  • 31 octobre 2008 : publication par Satoshi Nakamoto de son article de neuf pages expliquant son invention, le bitcoin
  • 3 janvier 2009 : création par Satoshi Nakamoto de la monnaie électronique Bitcoin, avec le lancement du premier bloc
  • 22 mai 2010 : premier achat en bitcoins (deux pizzas pour 10 000 BTC, soit 25 dollars à l'époque)
  • 18 juillet 2010 : ouverture à Tokyo de la première place de marché du bitcoin, Mt.Gox, vendue par la suite (le 3 février 2011) au Français Mark Karpelès
  • 27 janvier 2011 : lancement par Ross Ulbricht de The Silk Road, marché illicite sur Internet, dans lequel les paiements se font en bitcoin
  • 28 novembre 2012 : premier halving de bitcoin (la prime de minage est divisée par deux, elle passe de 50 à 25 BTC)
  • décembre 2013 : le programmeur Vitalik Buterin publie une description de son projet Ethereum (protocole d'échanges décentralisés permettant la création par les utilisateurs de contrats intelligents)
  • 24 février 2014 : après le piratage de sa plateforme de change (vol de plus de 700 000 bitcoins), Mark Karpelès annonce la fermeture de Mt.Gox
  • 26 janvier 2015 : ouverture de la première place de marché de cryptomonnaie opérant légalement aux États-Unis : Coinbase
  • 30 juillet 2015 : le tout premier bloc d'Ether (« bloc genesis ») est créé
  • 17 juin 2016 : le piratage d'Ethereum via une faille du code de TheDAO conduit à une scission de cryptomonnaie ETH / ETC (l'Ether classique, ETC, conserve la monnaie détournée de TheDAO)
  • 9 juillet 2016 : deuxième halving de bitcoin (la prime de minage est divisée par deux, elle passe de 25 à 12,5 BTC)
  • 3 janvier 2017 : le cours du bitcoin sur les places de marché franchit les 1000 dollars
  • 1 août 2017 : scission de Bitcoin (BTC) en Bitcoin Cash (BCH)
  • 24 octobre 2017 : scission de Bitcoin (BTC) en Bitcoin Gold (BTG)
  • 17 décembre 2017 : le bitcoin atteint un cours record de 20 000 dollars
  • 15 novembre 2018 : scission de Bitcoin Cash (BCH) en Bitcoin SV (BSV)
  • 21 juin 2019 : après une longue période de baisse au long de l'année 2018, le cours du bitcoin sur les places de marché franchit les 10 000 dollars
  • 11 mai 2020 : troisième halving de bitcoin (la prime de minage est divisée par deux, elle passe de 12,5 à 6,25 BTC)
  • 2024 (entre février et juin) : quatrième halving de bitcoin (la prime de minage est divisée par deux, elle passe de 6,25 à 3,125 BTC)

Une invention libertarienne

Alors que les propositions alternatives de monnaie sont en général marquées par un très fort constructivisme ou par la nécessité de la coercition pour imposer un nouveau concept, Bitcoin est une initiative purement individuelle qui a vocation à dépasser des initiatives privées qui restent locales (comme les SEL). On peut le considérer comme une expérience originale en termes économiques, une sorte de mise à l'épreuve des thèses de l'École autrichienne d'économie. Il s'agit aussi d'une cryptomonnaie[6], dotée d'une nouvelle perspective afin de redéfinir et de franchir de nouvelles frontières de liberté[7]

Selon son inventeur, Satoshi Nakamoto : 

« Nous pouvons gagner une bataille importante dans la course aux armements et acquérir un nouveau territoire de liberté pendant plusieurs années. Les gouvernements sont très bons pour décapiter des réseaux à contrôle centralisé comme Napster, mais de purs réseaux peer-to-peer comme Gnutella ou Tor semblent résister par leurs propres moyens. C'est très intéressant d'un point de vue libertarien, si nous arrivons à l'expliquer correctement. Mais je me débrouille mieux avec le code qu'avec la parole...[8] »

Selon une étude de la BCE d'octobre 2012[9] :

« Les racines théoriques de Bitcoin peuvent être trouvées dans l'école autrichienne d'économie et ses critiques du système actuel de monnaie fiduciaire et des interventions menées par les gouvernements et d'autres organismes, qui, à leur avis, provoquent des cycles économiques exacerbés et une inflation massive.
L'un des sujets sur lesquels l'École autrichienne d'économie, dirigée par Eugen von Böhm-Bawerk, Ludwig von Mises et Friedrich A. Hayek, a mis l'accent, ce sont les cycles économiques. En bref, selon la théorie autrichienne, les cycles économiques sont la conséquence inévitable des interventions sur le marché monétaire, où une expansion excessive du crédit bancaire provoque une augmentation de l'offre de monnaie à travers le processus de création monétaire dans un système de banques à réserves fractionnaires, qui à son tour conduit à des taux d'intérêt artificiellement bas. Dans cette situation, les entrepreneurs, guidés par des signaux de taux d'intérêt distordus, se lancent dans des projets d'investissement excessivement ambitieux qui ne correspondent pas aux préférences des consommateurs [...]. Tôt ou tard, ce déséquilibre généralisé ne peut plus être soutenu et mène à une récession, au cours de laquelle les entreprises ont besoin de liquider leurs projets d'investissement défaillants et de réadapter (restructurer) leurs structures de production en ligne avec les préférences intertemporelles des consommateurs. En conséquence, de nombreux économistes autrichiens demandent l'arrêt de ce processus par l'abolition du système bancaire à réserves fractionnaires et le retour à l'étalon-or, qui ne peut être facilement manipulé par une quelconque autorité.
Les idées suivantes sont généralement partagées par Bitcoin et ses partisans :
  • ils voient Bitcoin comme un bon point de départ pour mettre fin aux monopoles d'émission de monnaie des banques centrales ;
  • ils critiquent vivement le système bancaire actuel à réserves fractionnaires par lequel les banques peuvent étendre leur offre de crédit au-dessus de leurs réserves réelles et où, simultanément, les déposants peuvent à tout moment retirer leurs fonds de leurs comptes courants ;
  • le projet s'inspire de l'ancien étalon-or.
Bien que les racines théoriques du concept puissent être trouvées dans l'école autrichienne d'économie, Bitcoin a soulevé de sérieuses préoccupations parmi certains économistes autrichiens contemporains. Leurs critiques couvrent deux aspects généraux : a) les bitcoins n'ont aucune valeur intrinsèque, comme l'or, ce sont de simples octets stockés dans un ordinateur, et b) le système ne réussit pas à satisfaire le théorème de régression de Mises, qui explique que l'argent est accepté, non en raison d'un décret du gouvernement ou d'une convention sociale, mais parce qu'il a ses racines dans une marchandise exprimant un certain pouvoir d'achat. »

Utilisations

Le bitcoin, de par sa nature quasi-anonyme, permet de créer des économies souterraines à large échelle, échappant aux taxes, réglementations, et interdictions. De ce fait, il peut intéresser particulièrement les agoristes. Silk Road, un service TOR caché utilisant les bitcoins, est une des places de marché les plus populaires (utilisée entre autres pour le commerce de drogues ; fermé par le FBI en octobre 2013, puis ré-ouvert en novembre 2013). Bitcoin a trouvé également des utilisations parmi les pirates informatiques ou sur les sites de jeu en ligne. Le site d'hébergement de fichiers Mega (qui succède à Megaupload) l'accepte en 2013 comme moyen de paiement. En août 2013, le gouvernement allemand reconnaît bitcoin comme monnaie privée tandis que d'autres pays (Chine, Russie) ont choisi de l'interdire.

Il faut tout de même noter qu'il est faisable d'analyser les transactions car elles sont publiques, et ainsi de remonter au propriétaire. La traçabilité est telle qu'elle a déjà permis aux douanes d'arrêter des trafiquants de drogue. Il est cependant possible de mitiger ce risque en achetant des bitcoins en dehors des services d'échanges, voire en liquide, ou en les générant soi-même (moyennant un certain investissement matériel), tout en passant par des anonymiseurs comme TOR.

Partageant en gros les mêmes avantages et inconvénients que l'argent en espèces (anonymat, irréversibilité des transactions), le bitcoin peut également servir pour le blanchiment d'argent. C'est d'ailleurs cet angle d'attaque (qui a servi aussi contre le secret bancaire) que privilégient les politiciens : ainsi, le sénateur de New York, Charles Schumer décrit en 2011 l'usage de bitcoin dans le réseau Silk Road comme une forme de blanchiment d'argent[10][11]. Le département du Trésor des États-Unis (United States Department of the Treasury) rappelle en mars 2013 que les règles sur le blanchiment s'appliquent aussi aux monnaies virtuelles[12]. Mencius Moldbug affirme qu'il suffit au gouvernement américain d'invoquer le prétexte du blanchiment pour fermer les sites de change BTC/USD et faire tomber la valeur du bitcoin à zéro (car pour toute monnaie, ce sont les spéculateurs et les épargnants qui en déterminent la valeur, plutôt que les utilisateurs de cette monnaie)[13]. Cependant, le bitcoin pourrait probablement être à l'abri d'une telle menace s'il atteignait une masse critique suffisante, par exemple en devenant la monnaie de l'économie souterraine, une économie évaluée aux États-Unis à 2000 milliards de dollars annuels (pour un PIB total de 14 000 milliards de dollars) et dans le monde à environ 10 000 milliards de dollars annuels (environ 10 % du PIB mondial), de même que les SEL existent indépendamment de la possibilité de conversion de la monnaie.

Il y a en fait deux populations très différentes intéressées par le bitcoin :

  1. ceux qui s'intéressent à la facilité de transaction, notamment pour les micro-paiements, ainsi que pour les transferts internationaux ; sans même mentionner l'économie souterraine que le bitcoin rend possible, on peut imaginer des transactions tout à fait légales d'une monnaie fiat à une autre monnaie fiat où le bitcoin servirait de pur intermédiaire, avec des avantages de rapidité[14] et de bas coût (pour certains, c'est là un avenir possible pour le bitcoin) ;
  2. les spéculateurs / épargnants, ceux qui perdent confiance dans les monnaies fiat de leur pays (cas de Chypre ou de la Grèce) ou qui voient simplement le bitcoin comme un placement prometteur à long terme.

En Amérique latine, le bitcoin est utilisé pour contourner les régulations étatiques.[15]

En droit positif, le bitcoin a des statuts très différents selon les pays. Il peut être considéré comme monnaie privée (Allemagne), comme moyen d’échange et de paiement, comme une marchandise ou comme un objet de placement. Il n'est pas encore considéré comme moyen de paiement ayant cours légal, bien qu'un nombre croissant d'entreprises l'acceptent parallèlement aux devises légales. C'est notamment le cas de Microsoft qui accepte le bitcoin pour l'acquisition de logiciels[16]. En avril 2017, le Japon légalise le bitcoin comme mode de paiement.

Olivier Delamarche spécule en 2017 sur la possibilité pour la Russie et la Chine de créer une monnaie commune analogue au bitcoin mais basée sur l'or[17].

Au-delà d'une monnaie

La réelle innovation introduite par Bitcoin est la « blockchain », qui est un registre public des transactions, un journal de transactions distribué (distributed digital ledger). Cette base de données publique, virtuellement centralisée (elle existe en une version unique maintenue sur chaque nœud - aux dernières transactions près) tout en étant alimentée de façon décentralisée, peut être utilisée comme infrastructure technologique à des fins non monétaires, pour effectuer des échanges certifiés sans avoir recours à des tiers de confiance.

De nombreuses applications peuvent être imaginées ou existent déjà : systèmes électoraux (utilisé en 2014 au Danemark pour des élections internes au parti Liberal Alliance), établissement de contrats, d'actes notariés, achat de titres financiers et marchés d'actions (emploi de colored coins), preuves horodatées d'existence d'un document (Proof of Existence) par stockage d'un digest du document, etc. Toute information qui peut être numérisée peut bénéficier de la notarisation offerte par la blockchain, avec une semi-confidentialité pour les protagonistes. D'autres utilisations non purement monétaires existent, comme l'authentification, ou la protection antispam (services Internet exigeant un paiement très faible mais dissuasif pour des opérations massives de spamming). Ces usages techniques sont totalement indépendants du cours de la monnaie Bitcoin.

L'utilisation du bitcoin à des fins autres que monétaires est cependant controversée, un problème de scalabilité pouvant se poser à terme. C'est la raison qui explique l'apparition de monnaies alternatives spécialisées, créées dans des finalités bien précises, par exemple pour favoriser les libertés individuelles (exemple du projet Namecoin pour le domaine ".bit", visant à contourner la censure étatique - telle que celle des projets SOPA et PIPA aux États-Unis - en ne passant pas par les DNS standards).

Des projets comme Ethereum permettent d'étendre la technologie du bitcoin au-delà d’un usage strictement monétaire, permettant la rédaction de contrats numériques (smart contracts) dont la sécurité est assurée par le protocole cryptographique, directement entre internautes, sans nécessité d'intermédiaires, ce qui pourrait permettre à terme de remplacer n'importe quel service web existant ou entité centrale. De tels systèmes ouvrent la voie à une désintermédiation ultime de tous les services.

Critique économique

La critique centrale est que le bitcoin ne respecte pas le théorème de régression de von Mises (la valeur d’une "vraie" monnaie, une monnaie qui n'est pas à cours forcé, provient, au départ, de sa valeur non monétaire, de son utilité, de son usage pratique), ce qui impacte la qualité de la monnaie bitcoin : on donne arbitrairement de la valeur à quelque chose qui, à la base, n'en a pas du tout. La valeur du bitcoin dépend du nombre de ses fans et de l’intérêt qu'ils y trouvent, tout comme la valeur des timbres de collection dépend de la passion des collectionneurs. Si les collectionneurs de bitcoins aimaient les collectionner indépendamment de leur usage monétaire, on aurait affaire à une vraie monnaie (comme ont pu l'être dans d'autres contextes, les cigarettes, les coquillages, etc.), mais ce n'est pas le cas. Le risque est donc une extrême volatilité à court et moyen terme, et un grand doute sur sa viabilité à long terme[18]. Le destin d'autres monnaies virtuelles (Ithaca Hour, Linden dollar, etc. ) montre que ce doute peut se justifier. En outre, le bitcoin présente des risques techniques qui lui sont propres, à l'échelle individuelle (irréversibilité des transactions, fichier wallet mal protégé, attaques ciblées...) ou à l'échelle globale (attaques de déni de service, croissance exponentielle de la taille de la base de données, faille algorithmique de Bitcoin, failles sur les plateformes d'échange, accaparement de la puissance de calcul globale au-delà de 50 %[19], dissensions entre développeurs conduisant à des versions du logiciel "client" différentes[20], failles cryptographiques ou informatiques permettant d'usurper les portefeuilles (wallets)...).

De plus, même s'il est clair qu'il y a un avantage concurrentiel à être, comme Bitcoin, premier arrivant ayant quelque succès dans le domaine des monnaies virtuelles, il existe des variantes techniques de ces monnaies plus sophistiquées et plus souples que Bitcoin, qui lui viennent en concurrence, et donc font indirectement chuter sa valeur, chose impossible (ou beaucoup plus difficile) avec une monnaie marchandise. La rareté des monnaies virtuelles est donc douteuse[21]. Certaines banques pourraient s'appuyer sur le succès potentiel de Bitcoin pour proposer des systèmes de paiement informatique très proches[22].

Un des paradoxes de Bitcoin est ainsi qu'il semble inspiré des thèses de l'École autrichienne d'économie (il constitue une monnaie apparemment rare, car difficile à produire, contrairement aux monnaies-fiat que fabriquent les États), alors qu'il contrevient à un théorème fondamental de cette École sur la nature même de la monnaie. Pour Philippe Simonnot, le bitcoin mime imparfaitement l'étalon-or :

La monnaie cryptographique ne peut offrir les vertus de l’or en matière de régulation économique automatique, justement à cause de son immatérialité même. [...] Ainsi, le bitcoin nous invite-t-il à poser la question : pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ? La monnaie-or étant d’une facilité biblique, comparée à son mime cryptographique, beaucoup moins coûteuse à faire fonctionner, beaucoup plus écologique, pourquoi ne pas y revenir pour de bon ? (Philippe Simonnot, Nouvelles leçons d’économie contemporaine, 2018)

Nikolay Gertchev souligne la fragilité du bitcoin et des monnaies similaires : elles reposent sur une technologie spécifique, qui n'est pas encore d'un usage courant et qui pourrait être un jour remplacée par une technologie plus avancée :

Les monnaies virtuelles, dont le bitcoin semble être l'exemple le plus abouti à ce jour, ne permettent pas aux individus agissants de gérer l'incertitude de l'avenir comme peuvent le faire les monnaies matérielles. Elles pourraient servir à favoriser les échanges entre ceux qui investissent dans la technologie qui les crée, les stocke, et les transfère. Néanmoins, elles ne pourront jamais atteindre ce degré d'universalité et de souplesse que les monnaies matérielles ont par nature. Ainsi, sur le marché libre, les monnaies marchandises, ainsi que l'or et l'argent, ont encore un grand avantage comparatif.

En outre, les États ne manqueront pas de raisons de s'attaquer à Bitcoin : outre la concurrence illégale qu'il instaure avec les monnaies officielles, d'autres raisons seront son emploi dans le piratage, le rançonnement et le dark net, et même sa contribution au réchauffement climatique, puisque son minage consomme de plus en plus de ressources (équivalant en 2017 à plusieurs réacteurs de centrale nucléaire).

Points de vue favorables

À toutes ces critiques, certains partisans de Bitcoin répondent que, tout comme peuvent l'être les métaux, cette monnaie est « valorisée subjectivement » par ses utilisateurs et ils renvoient à la thèse de la subjectivité de la valeur. Pour eux, cette valeur est prouvée par l'emploi du bitcoin par ses utilisateurs quand ils réalisent des échanges. Dès qu'il y a une offre et une demande libres d'un objet quelconque pour ses vertus purement monétaires (anticipées, supposées ou réelles), on peut bien parler à son propos de monnaie. Le bitcoin n'est pas non plus un système de Ponzi ni un système pyramidal puisque aucun profit n'est garanti à ceux qui l'adoptent, et qu'on ne peut pas dire que ce soit un jeu à somme nulle.

David Friedman trouve le système très ingénieux, puisqu'il permet de se passer des banques, à la différence des projets antérieurs de anonymous e-cash, et qu'il équivaut à une espèce de monnaie-or[23][24].

L'économiste Robert Wenzel estime que le bitcoin ne peut encore être considéré comme une monnaie, mais qu'il pourrait constituer un jour un moyen efficace d'effectuer des transactions de façon sécurisée[25]. Pour Walter Block, Bitcoin n'est pas viable comparé à l'étalon-or, cependant il peut l'être comparé aux monnaies-fiat contemporaines[26].

Pour Jeffrey Tucker, le bitcoin est nettement plus sain que les monnaies-fiat, qu'il pourrait remplacer un jour de la même façon que l'e-mail a largement remplacé le courrier papier. Son coût de transaction est quasi-nul ; il empêche les confiscations étatiques car il ne peut être contrôlé ni régulé par les États ; il va à rebours des monnaies actuelles dont la valeur diminue constamment ; c'est une monnaie complètement sous le contrôle de chaque personne qui la détient, au lieu d'être confiée à une entité extérieure telle qu'une banque centrale[27].

Citations

  • Bitcoin est une expérience. Il faut le considérer comme l'on considère une start-up internet prometteuse : peut-être va-t-il changer le monde, mais n'oubliez pas qu'investir son temps et son argent dans de nouvelles idées est toujours risqué. (Gavin Andresen, Bitcoin Lead Developer)
  • Je ne puis comparer le bitcoin à quoi que ce soit techniquement, puisqu'il n'a pas de relation à un sous-jacent, ni même à un concept de richesse future, ni de rendement. C'est quelque chose de nouveau. Au niveau évolution, ça me rappelle les bulbes de tulipes, c'est tout. (Philippe Béchade, 29/11/2013)
  • Le bitcoin est bien à sa place dans la stratosphère, tandis que l'or physique est mieux dans nos poches. (Philippe Béchade, 30/11/2013)
  • Il est intéressant de constater qu’il y a actuellement un développement des monnaies privées, la plus connue étant le bitcoin. Cependant, celle-ci ne répond pas parfaitement aux exigences d’une monnaie saine. En effet, sa valeur dépend surtout de la crédibilité de la promesse qui a été faite au sujet du taux de croissance des unités monétaires. Et il n’existe aucune garantie de convertibilité en termes de biens réels, c’est-à-dire de garantie de maintien et de stabilité du pouvoir d'achat. (Pascal Salin, Libres !!)
  • Contrairement à e-gold, il est impossible d’arrêter l’utilisation du bitcoin, à moins de tuer totalement Internet... Et même si certains gouvernements interdisent son utilisation, cela n’est véritablement contrôlable que pour les entreprises ou les grandes institutions. On ne pourra pas empêcher les particuliers de l’utiliser. (Roger Ver, L'Agefi, 03/10/2014)
  • Bitcoin est le début de quelque chose de formidable : une monnaie sans gouvernement, quelque chose de nécessaire et d’impératif. (Nassim Nicholas Taleb)
  • Bitcoin est une police d’assurance qui rappelle aux États qu’ils n’ont désormais plus le monopole sur le dernier objet que l’establishment contrôle, en l’occurrence la monnaie. Pour nous qui constituons la masse, c’est là une police d’assurance contre un futur orwellien. (Nassim Nicholas Taleb)
  • Je pense réellement que le bitcoin est la première monnaie cryptographique qui a le potentiel de changer le monde. (Peter Thiel)
  • Je pense qu’Internet va devenir une des forces majeures qui va diminuer le rôle des gouvernements. La seule chose qui manque, mais qui sera développée bientôt, est une solution fiable de cash électronique. (Milton Friedman)
  • Bitcoin est en passe de devenir, non pas la monnaie d'un pays en particulier, mais la monnaie numérique mondiale de l'Internet, faite par le peuple et pour le peuple. (Wences Casares, 3/3/2015)
  • Bitcoin ne réalisera toutes ses promesses que lorsqu’il pourra fonctionner comme un système fermé, ce qui signifie que les consommateurs pourront acheter des articles dans des magasins qui accepteront les bitcoins et qui pourront à leur tour payer leurs fournisseurs et leurs employés en bitcoins, qui à leur tour les dépenseront dans d’autres commerces, etc. (Jim Epstein, 07/07/2015)
  • Ceux davantage tournés vers l’avenir pensent que les cryptomonnaies privées comme le bitcoin préfigurent la monnaie de demain, car elles rendent impossible toute intervention politique. Mais ce point de vue est lui aussi naïf. Les États peuvent bloquer la circulation de cryptomonnaies dans l’économie officielle par la fiscalité, en restreignant son accès aux banques et en rendant difficile son utilisation par les magasins de détail. (Kenneth Rogoff, L'AGEFI, 12/10/2016)
  • Je crois que de nouveaux types de monnaie, basés sur la blockchain de Bitcoin ou sur l’or, vont prendre forme dans les décennies à venir et ainsi émanciper l’économie mondiale de ses banquiers centraux socialisants. (George Gilder, L'AGEFI, 14 avril 2016)
  • C’est une erreur fondamentale que de vouloir comparer les cryptomonnaies à l’or, une erreur de raisonnement fondamentale, car ces deux « monnaies » sont à l’opposé l’une de l’autre, et jamais les cryptomonnaies sans existence physique ne pourront être comparées à un actif étant tangible et ayant lui une réalité physique. (Charles Sannat, 29/09/2017)
  • Conformément à la logique d’Internet, le bitcoin est un puissant outil de désintermédiation. À l’instar des partages de fichiers numériques (musique, vidéos, etc.), il est fondé sur un réseau de pair à pair (P2P). Son bon fonctionnement ne dépend donc a priori d’aucune autorité, mais repose plutôt sur le principe du consensus distribué. [...] Au plan éthique, le réseau s’appuie sur des valeurs libertariennes et vise à s’affranchir de l’arbitraire politique en évitant des manipulations abusives de la part du pouvoir étatique.[28]
  • Le bitcoin est - comme l'or - un truc fuck the system (FTS). [...] Le système de l'argent frelaté. Le système selon lequel ceux qui ont de l'argent de côté ou veulent en mettre de côté se font étriller par les politiques monétaires, les dévaluations compétitives, les manipulations de taux, la fiscalité, les quantitative easings, les créations monétaires des banquiers centraux. (Simone Wapler, 09/12/2017)
  • Lorsque la Parasitocratie essaie de démolir le bitcoin en démontrant qu'il n'est rien et ne repose sur rien, elle démontre qu'il en est de même pour ses propres monnaies : elles ne sont rien et ne reposent sur rien. Là où le bitcoin est supérieur aux monnaies virtuelles officielles, c'est qu'il n'est pas manipulé par la Parasitocratie à son profit. Il ne dépend d'aucun banquier central, d'aucun gouvernement. Comme l'or. (Simone Wapler, 11/12/2017)
  • Les vieilles monnaies d'avant 1971, c'était : In Gold We Trust (nous faisons confiance à l'or pour ne pas nous faire plumer par l'inflation). Bitcoin et les cryptomonnaies c'est : In Code We Trust (nous faisons confiance à des lignes de code et des algorithmes pour ne pas nous faire euthanasier financièrement par l'inflation). (Simone Wapler, 05/10/2018)
  • Le bitcoin, c'est une tentative assez malsaine de capitaliser sur le désir d'acheter des choses rares. Philosophiquement, c'est une erreur. [...] C'est une tentative d'attraper le droit de seigneuriage à titre privé. Les États ne se laisseront pas faire. (Charles Gave, 22/01/2018)
  • Le bitcoin est – selon moi – non pas une monnaie, mais un réseau de transaction libre et ouvert dont la promesse est de ne pas être pollué par les banques centrales. (Simone Wapler, 05/02/2018)
  • Le bitcoin, c’est la tulipe du XXIe</sup siècle. Je ne nie pas que la technologie de la blockchain a un grand avenir, mais le bitcoin, qui en est issu, n’en a aucun : ce n’est qu’une plateforme de blanchiment. Beaucoup de gens m’appellent pour me demander s’il est judicieux de participer à des levées de fonds dans cette monnaie. Je leur réponds : surtout pas ! Il n’y a rien derrière ! (Marc Touati, Capital, septembre 2018)
  • Honnêtement, les cryptomonnaies ne servent à rien. Elles ne sont utilisées que par les spéculateurs à la recherche d'un enrichissement rapide, par ceux qui n’aiment pas les monnaies soutenues par les États et par les criminels qui cherchent un moyen d’échanger de l’argent sur le marché noir. (Bruce Schneier, 06/02/2019)

Notes et références

  1. Parmi les auteurs possibles mentionnés fréquemment on trouve Nick Szabo et Craig Wright. La fortune de ce créateur inconnu est évaluée à 980 000 bitcoins (Satoshi ‘s Fortune: a more accurate figure), créés par minage dans les premiers mois d’existence de la monnaie.
  2. Bibliographie sur la cryptomonnaie
    • 2016, W. Luther, "Cryptocurrencies, network effects, and switching costs", Contemporary Economic Policy, 34(3), pp553–571
  3. La création de la monnaie repose sur une fonction proof-of-work, qui fournit un résultat mathématique difficile à trouver mais facile à vérifier. En pratique la génération d'un seul bitcoin peut nécessiter des mois de calcul intensif sur un seul micro-ordinateur. On peut pronostiquer qu'il y aura au fil du temps de moins en moins de bitcoins générés, malgré la loi de Moore.
  4. Comment fonctionne Bitcoin ?
  5. Elizabeth Kolar, 1993, "Toward a cashless society", The Freeman, October
  6. Alistair Milne, 2018, "Cryptocurrencies from an Austrian Perspective", In: Annette Godart-van der Kroon, Patrik Vonlanthen, dir., "Banking and monetary policy from the perspective of Austrian economics", Cham : Springer, pp223-257
  7. D. W. E. Allen, C. Berg, S. Davidson, 2020, "The New Technologies of Freedom", American Institute for Economic Research
  8. Satoshi Nakamoto sur Bitcoin wiki
  9. Virtual currency schemesAcrobat-7 acidtux software.png [pdf]
  10. Lowenthal, Thomas (8 June 2011). "Bitcoin: inside the encrypted, peer-to-peer digital currency". Ars Technica.
  11. A noter qu'une série télévisée américaine a développé un scénario autour cette accusation (The Good Wife, saison 3, épisode 13 : "Bitcoin For Dummies", 2012). Le représentant du Trésor y démontre que le bitcoin est bien une monnaie, et affirme : « Nous pensons que cette monnaie non réglementée est utilisée dans le marché noir numérique, et garantit l'anonymat aux blanchisseurs d'argent, dealers de drogue et aux pédophiles ».
  12. Bitcoin Alert: The U.S. Treasury Announces Money-Laundering Rules Apply to "Virtual Currencies"
  13. Voir How Bitcoin dies et On monetary restandardization.
  14. En 2013, une transaction prenait environ 10 minutes pour être validée (selon Savez-vous ce qu'est le bitcoin ?).
  15. [1] 3 façons pour Bitcoin d’aider la liberté en Amérique latine
  16. Microsoft accepte désormais les bitcoins
  17. Conférence d’Olivier Delamarche à Genève le 9 novembre 2017
  18. Voir par exemple les articles critiques suivants : Bitcoin, un enfumage réussi, Bitcoin va-t-il sauver l'humanité ?, Bitcoin: Is the cryptocurrency Bitcoin a good idea?, Bitcoin, all in one place.
  19. Voir 51% Attack
  20. En 2015, les dissensions portaient sur la longueur des blocs rajoutés à la blockchain. Une nouvelle version ne peut être imposée, son succès découle du choix d'une majorité des acteurs. Voir Bitcoin à l’épreuve de sa gouvernance.
  21. Il existe d'autres cryptomonnaies comme Litecoin, Namecoin, Peercoin, Terracoin, Dogecoin, Blackcoin, NXT, etc. Il y a une « expansion monétaire » avec le mining par nature inflationniste puisque de la monnaie est créée à partir de rien, et la limite naturelle à l'expansion monétaire promise par construction par ces monnaies est en réalité repoussée indéfiniment avec l'apparition de nouveaux protocoles. Les monnaies électroniques ne sont pas rares (plus d'un millier existent), le bitcoin lui-même est rare en apparence, mais les forks (changements de protocole) mènent à sa duplication sous un autre nom (bitcoin Cash, bitcoin Gold, B2X...). En outre, un fork aboutit à une augmentation (un doublement) de la masse monétaire, car le bloc du fork sert de source aux deux nouvelles chaînes de blocs.
  22. C'est le cas de JPMorgan Chase qui a déposé un brevet dans ce sens au courant de l'été 2013 (« JPMorgan files patent for Bitcoin-style payment system », Financial Times, 11/12/2013).
  23. Emission Triple-V du 15/02/2013,
  24. Bitcoins Considered as Virtual Gold
  25. Robert Wenzel interview
  26. Walter Block on Triple-V: Bitcoin, Molyneux, When Are Kids Adults?, Capitalism, Division Of Labor
  27. How Bitcoin Will End the Nation State - Jeffrey Tucker
  28. L’alternative monétaire Bitcoin : une perspective institutionnaliste (Odile Lakomski-Laguerre and Ludovic Desmedt)

Bibliographie

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  • 2017,
    • Nicolas Cachanosky, Malavika Nair, "Entrepreneurship and Bitcoin: Breaking the Network Effect", Review of Austrian Economics, Vol 30, n°3
    • Jacques Favier, Adli Takkal Bataille, "Bitcoin, la monnaie acéphale", CNRS éditions
    • J. Hendrickson, W. Luther, "Banning bitcoin", Journal of Economic Behavior and Organization, Vol 141, pp188–195
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    • Max Rangeley, "Blockchain: The New Intellectual Battleground Within Economics", In: Annette Godart-van der Kroon, Patrik Vonlanthen, dir., "Banking and monetary policy from the perspective of Austrian economics", Cham : Springer, pp259-280
  • 2019;
    • Jake Adelstein, "J'ai vendu mon âme en bitcoins", Marchialy
    • Saifedean Ammous, "L'Etalon-Bitcoin: L'alternative décentralisée aux banques centrales", Dicoland, préface de Nassim Nicholas Taleb,
    • Pierre Schweitzer, "Bitcoin : la revanche inattendue des libertariens", In: Jean-Philippe Agresti, dir., "Un universitaire entre droit et économie. Mélanges offerts à Serge Schweitzer", PUAM (Presse universitaire Aix-Marseille), pp375-400
    • Arkadiusz Sieroń, "What is Bitcoin?", The Journal of Prices and Markets, Vol 7, n°1, pp18-41
  • 2021, Lukasz Jasinski, "Bitcoin z perspektywy Mengera", ("Le Bitcoin du point de vue de Carl Menger"), In: Alicja Sielska, dir., "Niech żyje rewolucja! 150 lat zasad ekonomii Carla Mengera", ("Vive la révolution ! 150 ans des principes d'économie de Carl Menger"), Institute of Economic Education Ludwig von Mises et la maison d'édition de l'Université de Bialystok, pp113-118 (en polonais)

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