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Les libéraux affirment la primauté non seulement de l'[[individualisme méthodologique]] mais aussi du '''subjectivisme'''. C'est l'[[individu]] qui a des préférences ou des valeurs. C'est lui seul, de façon ultime, qui sait ce qui est bon pour lui. C'est lui qui, vivant une existence séparée, en supportera les peines et les plaisirs. On ne peut donc se mettre fondamentalement à sa place. Toute idée contraire - que l'on puisse se mettre à la place d'autrui et le forcer à avoir une autre vie que celle qu'il aurait choisie parce que l'on pense avoir par exemple une meilleure connaissance ou expérience que l'individu lui-même de ce qui est bon pour lui - constitue d'une part une prétention qui n'est pas du ressort de la nature humaine et d'autre part comme le rappelle Richard Overton un vol de [[propriété]]. On prive l'individu d'une autre vie. En quoi est-on habilité à priver quelqu'un du destin qu'il a choisi, fût-il funeste pour lui ?
{{Infobox concept
| Titre            = Subjectivisme
| Définition courte = Théorie philosophique selon laquelle tout ce qui existe n'a de valeur qu'en fonction du sujet concerné, par opposition à l'objectivisme
| Image            = [[Fichier:Relatif.jpg|200px]]
| Penseurs          = [[Friedrich Hayek]], [[Ludwig von Mises]], [[école autrichienne]], [[Aristote]], [[Augustin d'Hippone]], etc.
| Courants          = [[Philosophie]]
| Synonymes        = [[Subjectivité de la valeur]]
| Exemples          = [[Paradoxe de l'eau et du diamant]]
| Étymologie        = De subjectif, lui-même issu du latin sub (sous) et jacere (jeter)
| Antonymes        = Objectivité, objectivisme
| Citation          = « Il n’y a probablement aucune exagération à dire que chaque progrès important de la théorie économique pendant les cent dernières années a été un pas de plus dans l’application cohérente du subjectivisme. » ([[Friedrich Hayek]]
}}
Le '''subjectivisme''' désigne toutes les théories qui se rapportent au sujet et aux faits subjectifs. Est subjectif tout ce qui participe ou dépend du sujet, son esprit ou sa conscience. Par sujet est compris l'être humain, ses qualités et ses attributs, son identité et sa singularité.


Qui plus est, le subjectivisme nous apprend que ce que les individus apprécient, les buts qu'ils poursuivent, ne sont pas identiques. Imposer à tous des normes est donc un comportement autistique qui viole la recherche individuelle du bien-être. Etant impossible de savoir ce que chaque individu désire, les tentatives [[étatisme|étatiques]] dans cette matière sont totalement irréalistes.
== La signification du subjectivisme ==
 
Parmi les importants aspects de l'approche méthodologique en économie, comme l'[[individualisme méthodologique]], le '''subjectivisme''' représente une approche fondamentale dans la théorie sociale en général. Le subjectivisme se focalise en premier lieu sur la signification que les individus attachent aux actions et situations dans un monde d'incertitude. Comment l'individu s'oriente et résout les problèmes en relation avec ses semblables, mais aussi comment il agit dans l'échelle du temps et dans l'ignorance, sont parmi les axes principaux d'étude du subjectivisme. Il ne s'agit pas seulement de se préoccuper que les hommes cherchent le bien-être matériel, mais c'est avant tout, de façon pertinente, comprendre le comportement de l'homme réel tel qu'il se manifeste dans ses préférences démontrées. L'idée de subjectivisme a complètement changé les approches dans le domaine des phénomènes économiques et sociaux ; pour cette raison on peut la désigner comme une ''révolution subjectiviste'', la première étincelle de cette dite "révolution" a débuté avec la découverte de la [[Subjectivité de la valeur|théorie subjectiviste de la valeur]].
 
== Le subjectivisme des auteurs autrichiens ==


En économie, les auteurs autrichiens ont mis en avant la notion de subjectivisme :
En économie, les auteurs autrichiens ont mis en avant la notion de subjectivisme :
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* Subjectivisme des choix ([[Ludwig von Mises]])
* Subjectivisme des choix ([[Ludwig von Mises]])
* Subjectivisme des données ([[Friedrich August von Hayek|Friedrich Hayek]])
* Subjectivisme des données ([[Friedrich August von Hayek|Friedrich Hayek]])
* Subjectivisme des anticipations ([[Ludwig Lachmann]])
* Subjectivisme des anticipations ([[Ludwig Lachmann]]) qui est à la base du [[subjectivisme radical]]
* Subjectivisme du temps ([[Gerald O'Driscoll]], [[Mario Rizzo]])
* Subjectivisme du temps ([[Gerald O'Driscoll]], [[Mario Rizzo]])


Gloria L. Zuniga, dans un brillant article paru en [[1998]], rappelle combien l'apport de [[Carl Menger]] est révolutionnaire dans l'histoire de la pensée économique, en introduisant le subjectivisme ontologique et épistémique. Et, l'école de Vienne, qui fut appelée, à tort durant de longues années, école psychologique économique, à cause du marginalisme mal traduit, doit être dorénavant comprise comme une approche économique fondée sur le subjectivisme.
L'[[école de Vienne]], qui fut appelée, à tort durant de longues années, l'école psychologique économique, à cause du [[marginalisme]] mal traduit, doit être dorénavant comprise comme une approche économique fondée sur le subjectivisme. Avant la révolution marginaliste, des auteurs allemands se sont intéressés à la notion de marginalisme, notamment l'économiste [[Gottlieb Hufeland]]<ref>Il est possible que les grandes lignes du subjectivisme se soient dessinées tout d'abord avec l'économiste et juriste allemand [[Gottlieb Hufeland]] ([[1760]]-[[1817]]), c'est-à-dire bien avant la révolution du [[marginalisme]] ([[1870]]). </ref>.
 
Le subjectivisme de [[Carl Menger]] est cognitif et [[ontologie|ontologique]]. Une chose ne devient un bien ou un service qu'à partir du moment où elle peut atteindre certaines fins. Pour atteindre ce statut, l'individu agissant doit connaître l'existence de ce bien et la façon dont elle pourrait servir à ses fins. L'approche est effectivement cognitive, c'est à dire savoir que le bien existe mais il s'agit également d'une cognition procédurale afin de connaître comment atteindre des besoins directs ou indirects. Si l'action ne peut pas être menée directement ou indirectement sur le bien, alors celui-ci perd sa qualité de bien.


L'ontologie permet de comprendre pourquoi les choses sont ce qu'elles sont ou, formulé d'une autre manière, pourquoi elles appartiennent à telle catégorie. Jerry Fodor, dans son article, (“The Special Sciences, or The Disunity of Science As a Working Hypothesis,” Synthese 28 (1974): 97—115), avance que la généralité des sciences physiques implique que toute théorie économique a une description physique qui peut être englobée dans les lois de la physique. Donc, les lois économiques peuvent être rapportées aux lois physiques quand on peut fait état de leurs propriétés physiques. Le philosophe, John Searle, dans son ouvrage de 1984, (Minds, Brains, and Science: Cambridge, Mass.: Harvard University Press, 71—85) s'est absolumment opposé à cette vision. Il n'existe pas de correspondance exacte (un rapport un pour un) entre des concepts mentaux et des évènements physiques. La monnaie est de la monnaie parce que nous croyons qu'elle appartient à la catégorie monnaie. Il n'existe aucune identification physique qui puisse être réduit à ce phénomène social. C'est pourquoi, il indique qu'il existe une discontinuité entre les sciences physiques et les sciences sociales. De la même manière, l'économiste de l'[[école autrichienne]], [[Friedrich August von Hayek|Friedrich Hayek]], indique dans son article (“The Facts of the Social Sciences”) que « la monnaie est la monnaie, un mot est un mot, un produit de beauté est un produit de beauté, si et parce que quelqu'un pense qu'ils le sont ». Dans les années 1940, il développait sa conception du subjectivisme dans les sciences sociales : « la plupart des objets dans l'action humaine ou sociale ne sont pas des "faits objectifs" ; ils ne peuvent en aucune manière se définir en termes physiques. Pour ce qui est de l'action humaine, les choses sont ce que les gens qui agissent pensent ce qu'elles sont. »<ref>[[Friedrich August von Hayek]], ''Scientisme et sciences sociales'', Agora, Plon, 1986, p.32</ref>
D'autres libéraux distinguent le subjectivisme ontique<ref>L'adjectif ontique définit toute connaissance qui se rapporte aux objets déterminés du monde; Le subjectivisme ontique relève de l'existentiel. Que faisons nous de notre vie ? Entre ontique et ontologique, il s'agit d'une différence entre étant et être. En simplifiant beaucoup, le subjectivisme ontique pourrait être défini comme la relation spécifique de l'être avec les autres êtres et qui satisferait l'exigence d'une vérité universelle. Le subjectivisme ontologique est un subjectivisme inséparable de la pluralité de l'unicité cognitive de l'être humain.</ref> (le contenu des faits sociaux) du subjectivisme ontologique, lequel se différencie également du subjectivisme épistémologique (s'opposant au réalisme épistémologique et menant au relativisme épistémologique lorsqu'il s'apparente au solipsisme). L'école autrichienne, dans cette approche, allie ''subjectivisme'' ontique (le contenu des faits sociaux) et ''objectivisme'' ontologique (les lois de causalité entre les faits sociaux). L'objectivisme ontologique repose à la fois sur un a priori : l'agir humain et d'une démarche [[heuristique]]. Les lois des causalités économiques sont découvertes à partir de cette prémisse. Par l'intermédiaire de la [[praxéologie]], c'est à dire de l'étude de l'agir humain et de l'[[individualisme méthodologique]] (seul l'être humain agit), l'[[école autrichienne]] montre que les choix sont subjectivement ontologiques c'est à dire qu'ils n'ont d'existence que dans l'action. En dehors de l'action, il n'y a pas de choix (celui-ci étant inclus dans l'agir). Par conséquent, l'action humaine est à la fois objectivement ontologique (comme a priori de l'agir humain et base de compréhension de l'agir) et subjectivement ontologique (L'agir humain explique les choix et donne les outils de recherche pour découvrir les lois économiques et sociales qui en découlent).  


Le subjectivisme ontologique de [[Carl Menger]] affirme qu'une chose ne devient un bien qu'à partir du moment où quelqu'un en décide ainsi. Mais le bien n'appartient pas nécessairement toujours à une même catégorie. Imaginons convertir de la monnaie contre des devises étrangères. Cette devise a la qualité de la monnaie. Si nous nous apercevons, qu'il s'agit de la fausse monnaie, soit nous décidons d'être receleurs en transférant ce bien à quelqu'un d'autre, soit elle change de catégorie. Elle peut devenir un marque-page, par exemple. Ou, elle peut très bien perdre sa qualité de biens, si nous la trouvons superflue et que nous décidons de la jeter à la poubelle, de la jeter par la fenêtre ou de la brûler dans la cheminée.
[[Israel Kirzner]] de son côté a défini le subjectivisme comme étant "la reconnaissance que les actions des individus doivent être comprises que par référence à la connaissance, les croyances, la [[perception]]<ref>W. Powers, [[1973]], "Behavior: The control of perception", Chicago: Aldine</ref> et les attentes des individus".


Le subjectivisme de [[Carl Menger]] est également épistémique. Une chose ne devient un bien ou un service qu'à partir du moment où elle peut atteindre certaines fins. Pour atteindre ce statut, l'individu agissant doit connaître l'existence de ce bien et la façon dont elle pourrait servir à ses fins. L'approche est effectivement cognitive, savoir que le bien existe mais il s'agit également d'une cognition procédurale afin de savoir comment atteindre des besoins directs ou indirects. Si l'action ne peut pas être mener directement ou indirectement sur le bien, alors celui-ci perd sa qualité de bien.
== Le subjectivisme normatif ==


==Autres sources==
Le "subjectivisme normatif" est une expression péjorative employée par [[Ayn Rand]] pour désigner l'opinion selon laquelle on ne pourrait édicter de norme de la vie sociale, chaque norme étant jugée subjective :
:Ce sont ces névrosés mentalement paralysés, anxieux, produits par la désintégration de la philosophie moderne avec son culte de l'incertain, son irrationalisme épistémologique et son subjectivisme normatif, qui sortent de nos universités, brisés d’avance par une terreur chronique et cherchant échapper à l'absolutisme de la réalité qu’ils se sentent incapables d’affronter.<ref>[https://docs.google.com/document/d/1azCurWYBHFrmp_CdWxU6SXNvPSJJTTowq9sdd9jPiAw/edit L’« Extrémisme », ou l'Art de la Délation, par Ayn Rand (1964)]</ref>


* Mark Addleson, [[1986]], 'Radical Subjectivism' and the Language of Austrian Economics, In [[Israel Kirzner]], Dir., Subjectivism, Intelligibility and Economic Understanding, New York: New York University Press, pp1-15
En découle un [[relativisme]] juridique, qui s'exprime par exemple dans le [[positivisme juridique]], qui prétend que le [[droit positif]] n'a pas besoin de justification morale extérieure à lui-même. L'[[objectivisme]] et le [[rationalisme]] sont opposés à ce point de vue, qui permet de justifier n'importe quelle action étatique ou politique :
* [[Richard Arena]], Dir. ([[1999]]) Subjectivism, Information and Knowledge in Hayek’s Economics, History of Economic Ideas, VII, 1-2.
:C’est que le subjectivisme normatif n’est pas toujours  une erreur innocente, mais demeure au contraire un instrument majeur de l’arbitraire politique, dans la mesure où il disqualifie a priori la morale commune et le [[Droit naturel]] qui condamnent l’intervention de l’État. ([[François Guillaumat]])
* Stephen Parsons, [[1991]], Time, expectations and subjectivism : prolegomena to a dynamic economics, Cambridge Journal of Economics, 15, pp. 405-23. Cet auteur critique la vision subjectiviste de [[Gerald O'Driscoll]], de [[Mario Rizzo]] et de [[George Shackle]].
* [[Carlo Zappia]], [[1999]], The economics of information, market socialism and Hayek’s legacy, In: [[Richard Arena]], Dir., Subjectivism, Information and Knowledge in Hayek’s Economics, History of Economic Ideas, VII, 1-2, pp105-138
* Dieter Schmidtchen, [[1993]], Time, Uncertainty, and Subjectivism: Giving More Body to Law and Economics, International Review of Law and Economics, Vol 13, pp61–84
* [[Ricardo Crespo]], [[1998]], [http://www.iae.edu.ar/Website/Aptrix-w3faculty.nsf/d7f6e5aa578e280e032568b0006c0968/032568e400674fda03256b42004c5b44/$FILE/subjetivistas%20y%20hermen%C3%A9utica%20en%20la%20escuela%20aust%E2%80%A6.pdf Subjetivistas radicales y hermenéutica en la escuela austríaca de economía], Sapientia, Vol. LIII, n°204
* [[Gloria L. Zuniga]], [[1998]], [http://mpra.ub.uni-muenchen.de/5568/1/MPRA_paper_5568.pdf Truth in Economic Subjectivism], Journal of Markets and Morality, 1, October, pp158-168
* Adrian Walsh et Tony Lynch, [[2003]], The Development of Price Formation Theory and Subjectivism about Ultimate Values, Journal of Applied Philosophy, Vol 20, n°3, November, pp263-276
* Richard C. B. Johnsson, [[2005]], Austrian Subjectivism vs. Objectivism, In: Philosophers of Capitalism: '''Menger''', Mises, Rand, and Beyond, [[Edward W. Younkins]], Dir., Lanham, MD: Lexington Books, pp239-252


==Voir aussi==
== Citations ==
* ''« Il n’y a probablement aucune exagération à dire que chaque progrès important de la théorie économique pendant les cent dernières années a été un pas de plus dans l’application cohérente du subjectivisme. »'' ([[Friedrich Hayek]], ''Scientisme et Sciences sociales'')


== Informations complémentaires ==
=== Notes et références ===
{{références}}
=== Bibliographie ===
* [[1934]], Alan R. Sweezy, "The Interpretation of Subjective Value Theory in the Writings of the Austrian Economists", The Review of Economic Studies, Vol 1, n°3, Jun., pp176-185
* [[1979]], [[James McGill Buchanan|James M. Buchanan]], [http://herve.dequengo.free.fr/Buchanan/Buchanan3.htm Les implications générales du subjectivisme en économie] Chapitre 4 de What Should Economics Do ?(1979, Liberty Press, Indianapolis), traduit par Hervé de Quengo
* [[1983]],
** Alfred W. Coats, [https://archive.org/details/beyondpositiveec0000unse/page/n8/mode/1up "The Revival of Subjectivism in Economics"], In: [[Jack Wiseman]], dir., [https://archive.org/details/beyondpositiveec0000unse/page/n8/mode/1up "Beyond Positive Economics?"], New York: St.Martin Press; London: MacMillan, pp87-103
** Peter Earl, [https://archive.org/details/beyondpositiveec0000unse/page/n8/mode/1up "The consumer in his/her social setting: a subjectivist view"], In: [[Jack Wiseman]], dir., [https://archive.org/details/beyondpositiveec0000unse/page/n8/mode/1up "Beyond Positive Economics?"], New York: St.Martin Press; London: MacMillan, pp176-191
** [[Stephen Littlechild]], [https://archive.org/details/beyondpositiveec0000unse/page/n8/mode/1up "Subjectivism and method in economics"], In: [[Jack Wiseman]], dir., [https://archive.org/details/beyondpositiveec0000unse/page/n8/mode/1up "Beyond Positive Economics?"], New York: St.Martin Press; London: MacMillan, pp38-49
* [[1986]],
** [[Mark S. Addleson]], "Radical Subjectivism' and the Language of Austrian Economics", In: [[Israel M. Kirzner]], dir., "Subjectivism, intelligibility and economic understanding. Essays in Honor of Ludwig M. Lachmann on his Eightieth Birthday", New York: New York University press, pp1-15
** Mark Perlman, "Subjectivism and American Institutionalism", In: [[Israel M. Kirzner]], dir., "Subjectivism, intelligibility and economic understanding. Essays in Honor of Ludwig M. Lachmann on his Eightieth Birthday", New York: New York University press, pp268-280
* [[1987]], [[Leland B. Yeager]], Why Subjectivism ?,  Review of Austrian Economics, 1987, 1, pp. 5-31.
* [[1990]], [https://web.archive.org/web/20030918111138/http://www.libres.org/francais/articles/method/witt12c.htm Le subjectivisme en sciences économiques. Proposition de réorientation], Ulrich Witt, Professeur d’Économie, Faculté d'Economie, Albert -Ludwigs -Universität Freiburg, [[Journal des économistes et des études humaines]], vol.1 numéro 2, Juin 1990
* [[1991]], [[Stephen D. Parsons]], Time, expectations and subjectivism : prolegomena to a dynamic economics, Cambridge Journal of Economics, 15, pp405-23. Cet auteur critique la vision subjectiviste de [[Gerald O'Driscoll]], de [[Mario Rizzo]] et de [[George Shackle]].
* [[1993]], [[Dieter Schmidtchen]], Time, Uncertainty, and Subjectivism: Giving More Body to Law and Economics, International Review of Law and Economics, Vol 13, pp61–84
* [[1994]], [[Bruce Caldwell]], [http://econ.duke.edu/~bjc18/docs/Hayek%27s%20Scientific%20Subjectivism.pdf “Hayek’s Scientific Subjectivism”], Economics and Philosophy, vol 10, n°2, octobre, pp305-313
** Repris en [[1999]], In: [[Peter Boettke]], dir., The Legacy of Friedrich von Hayek, Vol. 2. Cheltenham: Edward Elgar, pp109-117
** Repris en [[2004]], In: Massimo Egidi et [[Salvatore Rizzello]], Cognitive Economics. Vol. 1. Cheltenham: Edward Elgar, pp139-147
* [[1998]],
** [[Ricardo Crespo]], "Subjetivistas radicales y hermenéutica en la escuela austríaca de economía" (Les subjectivistes radicaux et l'herméneutique de l'école autrichienne d'économie), Sapientia, Vol. LIII, n°204
** [[1998]], [[Gloria L. Zuniga]], [http://mpra.ub.uni-muenchen.de/5568/1/MPRA_paper_5568.pdf Truth in Economic Subjectivism], Journal of Markets and Morality, 1, October, pp158-168
* [[1999]], [[Richard Arena]], Dir. Subjectivism, Information and Knowledge in Hayek’s Economics, History of Economic Ideas, VII, 1-2.
* [[1999]], [[Carlo Zappia]], The economics of information, market socialism and Hayek’s legacy, In: [[Richard Arena]], Dir., Subjectivism, Information and Knowledge in Hayek’s Economics, History of Economic Ideas, VII, 1-2, pp105-138
* [[2000]],
** Marco Boccaccio et Valeria De Bonis, "Soggettivismo e coordinamento delle aspettative: due prospettive" («Le subjectivisme et la coordination des anticipations : deux perspectives"), Rivista Italiana degli Economisti, Vol 5, n°1, pp81-110
** John O'Neill, "Radical Subjectivism: Not Radical, Not Subjectivist", [[Quarterly Journal of Austrian Economics]], Vol 3, pp21-30
** G. Quiquerez, "La tension entre subjectivisme et libéralisme dans l'ontologie sociale hayekienne = The tension between subjectivism and liberalism in Hayek's social ontology", Cahiers d'économie politique, Vol 36, pp99-115
* [[2003]],
** [[Richard Johnsson]], "Austrian subjectivism vs. objectivism, part I", The Free Radical, Vol 55, March–April, pp26–29
*** Repris en [[2005]], In: [[Edward W. Younkins]], dir., "Philosophers of Capitalism: '''Menger''', Mises, Rand, and Beyond", Lanham, MD: Lexington Books, pp239-252
** [[Richard Johnsson]], "Austrian subjectivism vs. objectivism, part II", The Free Radical, Vol 56, May-June, pp24–26
*** Repris en [[2005]], In: [[Edward W. Younkins]], dir., Philosophers of Capitalism: '''Menger''', Mises, Rand, and Beyond, Lanham, MD: Lexington Books, pp239-252
** Adrian Walsh, Tony Lynch, "The Development of Price Formation Theory and Subjectivism about Ultimate Values", Journal of Applied Philosophy, Vol 20, n°3, November, pp263-276
* [[2004]], Roberto Dania, Euclideanismo versus subjetivismo. El malestar en la praxeología] Revista Libertas, n°40, mai {{es}}
* [[2005]], [[Richard Johnsson]], "Austrian Subjectivism vs. Objectivism", In: [[Edward W. Younkins]], dir., "Philosophers of Capitalism: '''Menger''', Mises, Rand, and Beyond", Lanham, MD: Lexington Books, pp239-252
* [[2009]], [[William Barnett]] et [[Walter Block]], [http://www.uni-svishtov.bg/dialog_old/2009/3.2009-WB.pdf "Scale of Values Violates Singularism"], Dialog, Vol 3, pp81-91
* [[2012]], [[Sheldon Richman]], [https://fee.org/articles/the-importance-of-subjectivism-in-economics/ The Importance of Subjectivism in Economics]
* [[2013]], S. Fiori, "Subjectivism and Explanations of the Principle", In: Roger Frantz et Robert Leeson, dir., "Hayek and Behavioural Economics", Archival Insights into the Evolution of Economics, vol 4, Palgrave Macmillan, avec une préface de [[Vernon Smith]])
=== Voir aussi ===
* [[Ludwig Lachmann]]
* [[Ludwig Lachmann]]
* [[George Shackle]]
* [[George Shackle]]
* [[Subjectivité de la valeur]]
* [[Idéalisme]]


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[[Catégorie:Concept philosophique]]

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Subjectivisme
Définition de Subjectivisme : Théorie philosophique selon laquelle tout ce qui existe n'a de valeur qu'en fonction du sujet concerné, par opposition à l'objectivisme
Relatif.jpg

Penseurs Friedrich Hayek, Ludwig von Mises, école autrichienne, Aristote, Augustin d'Hippone, etc.
Courants Philosophie
Exemples Paradoxe de l'eau et du diamant
Étymologie De subjectif, lui-même issu du latin sub (sous) et jacere (jeter)
Synonymes Subjectivité de la valeur
Antonymes Objectivité, objectivisme

Citation « Il n’y a probablement aucune exagération à dire que chaque progrès important de la théorie économique pendant les cent dernières années a été un pas de plus dans l’application cohérente du subjectivisme. » (Friedrich Hayek
Articles internes Autres articles sur Subjectivisme

Le subjectivisme désigne toutes les théories qui se rapportent au sujet et aux faits subjectifs. Est subjectif tout ce qui participe ou dépend du sujet, son esprit ou sa conscience. Par sujet est compris l'être humain, ses qualités et ses attributs, son identité et sa singularité.

La signification du subjectivisme

Parmi les importants aspects de l'approche méthodologique en économie, comme l'individualisme méthodologique, le subjectivisme représente une approche fondamentale dans la théorie sociale en général. Le subjectivisme se focalise en premier lieu sur la signification que les individus attachent aux actions et situations dans un monde d'incertitude. Comment l'individu s'oriente et résout les problèmes en relation avec ses semblables, mais aussi comment il agit dans l'échelle du temps et dans l'ignorance, sont parmi les axes principaux d'étude du subjectivisme. Il ne s'agit pas seulement de se préoccuper que les hommes cherchent le bien-être matériel, mais c'est avant tout, de façon pertinente, comprendre le comportement de l'homme réel tel qu'il se manifeste dans ses préférences démontrées. L'idée de subjectivisme a complètement changé les approches dans le domaine des phénomènes économiques et sociaux ; pour cette raison on peut la désigner comme une révolution subjectiviste, la première étincelle de cette dite "révolution" a débuté avec la découverte de la théorie subjectiviste de la valeur.

Le subjectivisme des auteurs autrichiens

En économie, les auteurs autrichiens ont mis en avant la notion de subjectivisme :

L'école de Vienne, qui fut appelée, à tort durant de longues années, l'école psychologique économique, à cause du marginalisme mal traduit, doit être dorénavant comprise comme une approche économique fondée sur le subjectivisme. Avant la révolution marginaliste, des auteurs allemands se sont intéressés à la notion de marginalisme, notamment l'économiste Gottlieb Hufeland[1].

Le subjectivisme de Carl Menger est cognitif et ontologique. Une chose ne devient un bien ou un service qu'à partir du moment où elle peut atteindre certaines fins. Pour atteindre ce statut, l'individu agissant doit connaître l'existence de ce bien et la façon dont elle pourrait servir à ses fins. L'approche est effectivement cognitive, c'est à dire savoir que le bien existe mais il s'agit également d'une cognition procédurale afin de connaître comment atteindre des besoins directs ou indirects. Si l'action ne peut pas être menée directement ou indirectement sur le bien, alors celui-ci perd sa qualité de bien.

D'autres libéraux distinguent le subjectivisme ontique[2] (le contenu des faits sociaux) du subjectivisme ontologique, lequel se différencie également du subjectivisme épistémologique (s'opposant au réalisme épistémologique et menant au relativisme épistémologique lorsqu'il s'apparente au solipsisme). L'école autrichienne, dans cette approche, allie subjectivisme ontique (le contenu des faits sociaux) et objectivisme ontologique (les lois de causalité entre les faits sociaux). L'objectivisme ontologique repose à la fois sur un a priori : l'agir humain et d'une démarche heuristique. Les lois des causalités économiques sont découvertes à partir de cette prémisse. Par l'intermédiaire de la praxéologie, c'est à dire de l'étude de l'agir humain et de l'individualisme méthodologique (seul l'être humain agit), l'école autrichienne montre que les choix sont subjectivement ontologiques c'est à dire qu'ils n'ont d'existence que dans l'action. En dehors de l'action, il n'y a pas de choix (celui-ci étant inclus dans l'agir). Par conséquent, l'action humaine est à la fois objectivement ontologique (comme a priori de l'agir humain et base de compréhension de l'agir) et subjectivement ontologique (L'agir humain explique les choix et donne les outils de recherche pour découvrir les lois économiques et sociales qui en découlent).

Israel Kirzner de son côté a défini le subjectivisme comme étant "la reconnaissance que les actions des individus doivent être comprises que par référence à la connaissance, les croyances, la perception[3] et les attentes des individus".

Le subjectivisme normatif

Le "subjectivisme normatif" est une expression péjorative employée par Ayn Rand pour désigner l'opinion selon laquelle on ne pourrait édicter de norme de la vie sociale, chaque norme étant jugée subjective :

Ce sont ces névrosés mentalement paralysés, anxieux, produits par la désintégration de la philosophie moderne avec son culte de l'incertain, son irrationalisme épistémologique et son subjectivisme normatif, qui sortent de nos universités, brisés d’avance par une terreur chronique et cherchant échapper à l'absolutisme de la réalité qu’ils se sentent incapables d’affronter.[4]

En découle un relativisme juridique, qui s'exprime par exemple dans le positivisme juridique, qui prétend que le droit positif n'a pas besoin de justification morale extérieure à lui-même. L'objectivisme et le rationalisme sont opposés à ce point de vue, qui permet de justifier n'importe quelle action étatique ou politique :

C’est que le subjectivisme normatif n’est pas toujours une erreur innocente, mais demeure au contraire un instrument majeur de l’arbitraire politique, dans la mesure où il disqualifie a priori la morale commune et le Droit naturel qui condamnent l’intervention de l’État. (François Guillaumat)

Citations

  • « Il n’y a probablement aucune exagération à dire que chaque progrès important de la théorie économique pendant les cent dernières années a été un pas de plus dans l’application cohérente du subjectivisme. » (Friedrich Hayek, Scientisme et Sciences sociales)

Informations complémentaires

Notes et références

  1. Il est possible que les grandes lignes du subjectivisme se soient dessinées tout d'abord avec l'économiste et juriste allemand Gottlieb Hufeland (1760-1817), c'est-à-dire bien avant la révolution du marginalisme (1870).
  2. L'adjectif ontique définit toute connaissance qui se rapporte aux objets déterminés du monde; Le subjectivisme ontique relève de l'existentiel. Que faisons nous de notre vie ? Entre ontique et ontologique, il s'agit d'une différence entre étant et être. En simplifiant beaucoup, le subjectivisme ontique pourrait être défini comme la relation spécifique de l'être avec les autres êtres et qui satisferait l'exigence d'une vérité universelle. Le subjectivisme ontologique est un subjectivisme inséparable de la pluralité de l'unicité cognitive de l'être humain.
  3. W. Powers, 1973, "Behavior: The control of perception", Chicago: Aldine
  4. L’« Extrémisme », ou l'Art de la Délation, par Ayn Rand (1964)

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Voir aussi


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