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Wikiberal:Histoire:Lumière

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Le projet de mois-ci

Adolphe Blanqui (Nice, 21 novembre 1798 - 28 janvier 1854) est un économiste français du XIXe siècle.

Frère aîné du célèbre révolutionnaire socialiste Auguste Blanqui, il a suivi un itinéraire politique très différent. Disciple de Jean-Baptiste Say, il lui succède à la Chaire d'économie au Conservatoire des Arts et Métiers en 1830. Comme Charles Comte ou Charles Dunoyer, il s'est fait le chantre de l'industrialisme cher à J.-B. Say.

Il est essentiellement réputé pour avoir écrit l'une des toutes premières histoires de la pensée économique en 1837.

Dans son ouvrage, Des classes ouvrières en France pendant l'année 1848, Adolphe Blanqui s'est inquiété de l'émergence des idées socialistes et de leurs conséquences sur les ouvriers eux-mêmes qui, selon lui, ont été les premiers à pâtir de cette pensée "révolutionnaire". Il s'est également érigé contre le protectionnisme industriel.

Néanmoins, pour lutter contre la précarité dans laquelle se trouvent les ouvriers français, Adolphe Blanqui propose une intervention de l'Etat dans certains domaines:

- l'application du principe de l'expropriation pour cause d'utilité publique, estimant que l'insalubrité de certains logements exigeait des mesures draconiennes

- la surveillance des enfants et la répression des abus dont ils sont victimes. Un "enseignement moral" dans les écoles serait souhaité par l'auteur qui espère aussi que les pouvoirs publics "s'empareront des enfants pour les extraire du travail criminel".

Voir

Janvier

Héritière du mouvement physiocratique, l’École de Paris a rassemblé les publicistes fidèles à la philosophie libérale. Engagés en politique, ses membres ont combattu à la fois le conservatisme de la Monarchie de Juillet et le socialisme d’État qu’inaugure la IIe République. Sur le plan des idées c’est le chaînon essentiel entre les économistes du XVIIIe siècle et le néo-libéralisme du XXe. Faute d’enseignement de l’économie dans les Facultés jusqu’en 1878, l’économie politique n’existe que dans la capitale française.


Février

Sur le plan historique, la plupart des libéraux ont été les plus farouches opposants au colonialisme, tandis que son principal soutien était formé par les partis socialistes et plus généralement la gauche (des saint-simoniens à Jules Ferry).

Néanmoins, l'unanimité libérale anti-impérialiste doit être nuancée, notamment en France : si Frédéric Bastiat a dénoncé l'ineptie que représentait toute politique coloniale, ce n'est pas le cas d'un Tocqueville, qui a même prôné une politique agressive contre les Algériens qui résistaient à l'occupation française. Plus tard, un libéral comme Paul Leroy-Beaulieu défendra également le colonialisme.

En revanche, outre-Manche, les libéraux anticolonialistes, de Richard Cobden à Herbert Spencer, feront bloc contre l'expansionnisme de l'Empire britannique. Au XXe siècle, leur combat anti-impérialiste sera vigoureusement repris par les libertariens, notamment Murray Rothbard.


Mars

Aaron Russo (1944-2007) est un producteur de films, basé à Hollywood. Il a notamment été le manager de Bette Midler. C'est un membre important du parti Libertarien américain, et il a été candidat de ce parti lors des primaires organisées pour l'élection présidentielle de 2004.

Il s'est toutefois présenté aux élections du gouverneur du Nevada en 1998, sous les couleurs du parti Républicain.

En 2006, Aaron Russo a écrit, réalisé et produit un documentaire politique libertarien intitulé America: From Freedom to Fascism. Dans celui-ci, il parle de l'Internal Revenue Service (IRS, le fisc américain), de l'impôt sur le revenu aux États-Unis, de la Banque fédérale américaine, des documents d'identités aux USA, des puces sous-cutanées, des machines de vote électronique, de la mondialisation, du fait que les USA deviennent un État policier, de la surveillance de masse (Big Brother) et du recours des gouvernements au terrorisme pour diminuer les droits et libertés des individus.


Avril

Écrivain français, ami de Montaigne, Étienne de La Boétie (Sarlat, 1er novembre 1530 - Germignan, 18 août 1563). Il s'intéressa très jeune aux classiques grecs et latins. Il rédigea à l'âge de 18 ans, le Discours de la servitude volontaire (rédigé en 1549, première publication en 1576). Il fit également connaissance avec Michel de l'Hospital et se lia d'amitié avec ce dernier.

Catholique, avocat puis conseiller au Parlement de Bordeaux, il intervient dans diverses négociations pour parvenir à la paix civile dans les guerres de religion opposant catholiques et protestants en prêchant la tolérance en pleine période d'Inquisition.

Le Discours de la servitude volontaire ou Contr'un est un court texte qui étonne par son érudition et par sa profondeur, alors qu'il est censé être rédigé par un jeune homme d'à peine 18 ans. Montaigne chercha à en connaître l'auteur, ce qui lui fit rencontrer La Boétie, faisant naître une amité qui dura jusqu'à la mort de ce dernier. Ce livre pose la question de la légitimité de toute autorité sur une population et essaye d'analyser les raisons de la soumission de celle-ci (rapport « domination-servitude »). Il invite ainsi le lecteur à une vigilance de tout instant, avec la liberté en ligne de mire. Il est à noter que les nombreux exemples cités dans l'ouvrage relèvent tous de l'Antiquité et que ce n'est en aucun cas une critique de la situation politique de son temps. Lui-même est toujours resté, de par ses fonctions, serviteur fidèle de l'ordre public. Il est cependant considéré par beaucoup comme un précurseur intellectuel de l'anarchisme et du libertarianisme.


Mai

Auberon Herbert (1838-1906) est un intellectuel britannique qui a développé une philosophie fondée sur un individualisme radical: appelée en anglais voluntaryism.

Issu d'une famille aristocratique (son père étant le Duc de Carnarvon), il suit des études à Oxford, avant de servir dans l'armée coloniale en Inde. De retour en Grande-Bretagne, il enseigne l'histoire et se met à fréquenter des cercles politiques conservateurs. Il se lance même en politique et est élu à la Chambre des Communes en 1870 sous les couleurs libérales (après avoir vainement brigué un mandat dans les rangs conservateurs quelques années plus tôt).

En 1873, il fait une rencontre décisive: celle du sociologue et philosophe libéral Herbert Spencer. Dès lors, il est convaincu qu'il doit mener un combat en faveur des droits individuels. A cette fin, il participe en 1877 à la fondation de la Personal Rights and Self-Help Association (dont il se sépara ensuite en raison de l'inclination pro-fiscale de son président), tandis que ses nouvelles idées sont de moins en moins en odeur de sainteté au sein de son parti au point d'en être évincé en 1880.

Aux fins d'asseoir la doctrine du parti qu'il projette de créer, il prépare un essai intitulé: The Right And Wrong of Compulsion By The State (1885).

Il faut noter que cet esprit curieux de tout s'est intéressé aux conflits de son époque (notamment à la guerre franco-prussienne) et que, cohérent avec son anti-étatisme, il s'est opposé aux différentes interventions militaires décidées par le gouvernement britannique, en particulier en ce qui concerne l'Egypte et pendant la Guerre des Boers à la fin de sa vie. Durant toutes ses années d'activité politique et idéologique, il n'hésite pas non plus à correspondre avec des intellectuels et activistes d'autres bords politiques, en particulier socialistes.


Juin

Mario Vargas Llosa est un écrivain libéral péruvien né à Arequipa le 28 mars 1936. Il est une des figures de proue de la littérature sud-américaine.

Issu d’une famille de la classe moyenne, il passe une partie de son enfance en Bolivie avant de retourner au Pérou et d’entrer à 14 ans dans une académie militaire de Lima. Cette expérience au Colegio Militar Leoncio Prado lui fournira plus tard l’inspiration de La ciudad y los perros.

En 1953, il entre à l’Université Nationale San Marcos où il étudie la littérature. Pendant ses études, il travaille comme journaliste et s’engage au parti communiste. Grâce à une bourse, il a la possibilité de partir étudier à l’Université Complutense de Madrid. Il y obtiendra un doctorat en 1959.

À la suite de la révolution cubaine, il s’éloigne de la gauche et s’affirme comme libéral. Son œuvre romanesque est traversée par le combat de l’individu pour recouvrer sa liberté et se débarasser de l’oppression. Sa vie privée aussi. Alors qu’il vit en Europe, il dénonce la dictature populiste et militaire qui prend le contrôle du Pérou en 1968. En 1980, après 12 ans de dictature, le président nouvellement élu Frenando Belaunde Terry propose à Vargas Llosa de revenir à Lima pour devenir premier ministre. Il refuse, mais retourne dans son pays de plus en plus fréquemment, et s’intéresse à la politique à un tel point qu’il se lance dans l’arène suite à la nationalisation de plusieurs banques privées péruviennes en 1987. Il fonde le mouvement de droite démocratique et en est le candidat aux élections présidentielles de 1990. Il arrive en tête au premier tour, mais se fait battre par Alberto Fujimori au deuxième.

Admirateur de Margaret Thatcher et de Ronald Reagan, ami de José Maria Aznar, libre-échangiste dans l’âme, Mario Vargas Llosa s’est vu attribué le Irving Kristol Award 2005 par le think-tank conservateur American Enterprise Institute. À cette occasion, il prononce un discours remarqué intitulé Confessions d’un libéral.


Juillet

Antoine-Louis Destutt de Tracy (Paris, 20 juillet 1754 - id., 9 mars 1836) est un philosophe français, connu pour avoir fondé le groupe des Idéologues.

Issu d'une famille aristocratique, il devient officier peu avant la Révolution. Participant aux États généraux, il renonce à son titre de noblesse. Pendant la Révolution, il devient député à l'Assemblée constituante avant de servir en 1792 sous les ordres de Lafayette. Sous la Terreur, il est incarcéré. Pour occuper ses journées, il dévore les écrits de plusieurs philosophes, parmi lesquels Condillac et John Locke. C'est ainsi qu'il découvre la théorie sensualiste du premier et qu'il commence à s'en inspirer pour forger sa propre philosophie.

Membre de l'Institut en 1795, il en profite pour mettre au point sa théorie de l'Idéologie, qu'il présente comme la science des Idées. Sous le Consulat et l'Empire, il siège comme sénateur avant d'être nommé pair de France. Livrant une opposition résolue à Napoléon, il se voit privé de sa chaire en 1803. Il arrive cependant à publier sa volumineuse oeuvre Éléments d'idéologie entre 1801 et 1815, que parachève le dernier volume intitulé: Traité de la volonté et de ses effets. Bonaparte ne goûte évidemment guère qu'on lui résiste et ne tarde pas à railler Destutt et ses amis, parmi lesquels le médecin Cabanis ou Germaine de Staël, en usant du terme d' "idéologues" pour les dépeindre comme des penseurs éloignés de la réalité politique. L'acception péjorative de ce mot restera, faisant bien plus tard florès sous la plume de Karl Marx.

Néanmoins, les honneurs continueront à pleuvoir sur lui, puisqu'il sera élu à l'Académie française en 1808 avant que, sous la Restauration, Louis XVIII ne lui restitue son titre. Pourtant, Destutt de Tracy conservera son indépendance politique en menant une opposition libérale aux gouvernements "ultras", de la même manière qu'il avait défié le pouvoir napoléonien.

D'abord séduit par la Monarchie de Juillet, dont il espère une orientation plus libérale que les régimes précédents, il déchantera vite et s'éteindra en 1836.


Août

Frank van Dun est un juriste et philosophe belge d'expression néerlandaise, né à Anvers (Belgique) le 22 février 1947.

Il enseigne la philosophie du droit à l’Université de Gand (Belgique). Il a publié plusieurs livres (malheureusement non traduits) et de nombreux articles d’un grand intérêt, notamment dans le Journal of Libertarian Studies.

Il prépare actuellement un ouvrage consacré au droit naturel, dont un brouillon peut déjà être consulté sur son site Internet (en anglais).


septembre

Israel Kirzner, né le 13 février 1930 à Londres (Grande Bretagne). Économiste américain appartenant à l'école autrichienne d’économie, il fut l'étudiant de Ludwig von Mises. Il enseigna à l'Université de New York.

Ses contributions aux sciences économiques concernent l'importance de l'entrepreneur comme acteur d'ajustement du marché. Il considère le marché comme dynamique et non statique comme le faisaient auparavant les économistes traditionnels. Il est considéré comme un théoricien de la tendance à l'équilibre dans la ligne droite de Friedrich von Hayek. L'entrepreneur corrige les erreurs grâce à l'arbitrage et à la spéculation.

Dans son livre, Discovery, Capitalism, and Distributive Justice (Découverte, Capitalisme et justice distributive) en 1989, il présente une vision éthique du capitalisme. Quand l'entrepreneur est en situation d'alerte (alertness) ou de vigilance, il découvre des utilisations de ressources inemployées. Le profit que l'entrepreneur obtient de cette découverte est moralement justifié quel que soit l'effort effectué. Son analyse repose sur la nature du processus du marché et sur les structures institutionnelles qui lui permettent d'évoluer.


Octobre

Atlas Shrugged est le plus célèbre roman d'Ayn Rand, publié en 1957 aux Etats-Unis.

Le thème de Atlas Shrugged (la Révolte d'Atlas, littéralement : "Atlas haussa les épaules" - pour faire tomber le monde qu'il portait sur ses épaules) met en avant la pensée rationnelle et indépendante comme moteur du monde (d'après l'auteur elle-même : "le rôle de l'esprit humain dans la société"). Dans ce livre, les "hommes de l'esprit" (scientifiques indépendants, entrepreneurs honnêtes, artistes individualistes, travailleurs consciencieux) disparaissent mystérieusement, provoquant crises et catastrophes. Celui qui les entraîne dans cette "grève", dans ce retrait à l'écart d'une société de plus en plus collectivisée et réglementée, est John Galt, héros randien type, à la fois entrepreneur, philosophe et grand savant, qui a inventé un nouveau moteur extraordinaire, mais a refusé de le développer (on raconte que sa référence implicite était Nikola Tesla, grand savant serbe de Croatie et grand entrepreneur aux Etats-Unis, promoteur du courant alternatif). En l'absence de ceux qui supportent le monde (tel le légendaire titan grec Atlas), la société s'écroule.

Le morceau de bravoure du roman est le long discours de John Galt (plusieurs dizaines de pages) dans lequel il explique le sens de son combat.

Pour certains, la lecture d' Atlas Shrugged a été une révélation intellectuelle, qui leur a permis de comprendre les ravages de la démocratie sociale interventionniste, de même que l'Archipel du Goulag de Soljénitsyne à l'égard du communisme.


Novembre

Robert Nozick (1938-2002) fut un enseignant de philosophie à l'université Harvard.

Il devient célèbre en écrivant Anarchie, État et Utopie [PUF, collection libre-échange], où il prend notamment la défense d'un État ultra-minimal. Il base son analyse sur la notion de Droit de propriété de John Locke et il est l'inventeur du terme proviso lockéen.

Son statut d'universitaire lui a valu alors d'être considéré comme le principal théoricien du mouvement libertarien (bien qu'il y ait été initié par Murray Rothbard, comme il le raconte lui-même dans le livre et qu'il délaissa par la suite la philosophie politique, comme le signale Rothbard dans L'Éthique de la liberté).

Il était pour beaucoup l'opposant principal à John Rawls, son collègue de Harvard. C'est donc habituellement à Nozick que se réfèrent les adversaires des libertariens, oubliant ou ne connaissant pas les autres auteurs majeurs de ce mouvement.


Décembre

Adolphe Blanqui (Nice, 21 novembre 1798 - 28 janvier 1854) est un économiste français du XIXe siècle.

Frère aîné du célèbre révolutionnaire socialiste Auguste Blanqui, il a suivi un itinéraire politique très différent. Disciple de Jean-Baptiste Say, il lui succède à la Chaire d'économie au Conservatoire des Arts et Métiers en 1830. Comme Charles Comte ou Charles Dunoyer, il s'est fait le chantre de l'industrialisme cher à J.-B. Say.

Il est essentiellement réputé pour avoir écrit l'une des toutes premières histoires de la pensée économique en 1837.

Dans son ouvrage, Des classes ouvrières en France pendant l'année 1848, Adolphe Blanqui s'est inquiété de l'émergence des idées socialistes et de leurs conséquences sur les ouvriers eux-mêmes qui, selon lui, ont été les premiers à pâtir de cette pensée "révolutionnaire". Il s'est également érigé contre le protectionnisme industriel.

Néanmoins, pour lutter contre la précarité dans laquelle se trouvent les ouvriers français, Adolphe Blanqui propose une intervention de l'Etat dans certains domaines:

- l'application du principe de l'expropriation pour cause d'utilité publique, estimant que l'insalubrité de certains logements exigeait des mesures draconiennes

- la surveillance des enfants et la répression des abus dont ils sont victimes. Un "enseignement moral" dans les écoles serait souhaité par l'auteur qui espère aussi que les pouvoirs publics "s'empareront des enfants pour les extraire du travail criminel".