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Adolphe Blanqui
Adolphe Blanqui | |||||
Économiste | |||||
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Dates | 1798-1854 | ||||
Tendance | Libéral classique | ||||
Nationalité | France | ||||
Articles internes | Autres articles sur Adolphe Blanqui | ||||
Citation | « La grande erreur de ce temps, c'est de croire que le gouvernement, quel qu'il soit, peut tout, et de le rendre responsable du sort de chacun, comme s'il pouvait donner plus qu'il ne reçoit, et faire plus pour tous les citoyens réunis que chaque citoyen pour lui-même. Ce préjugé déplorable est, au moment où nous parlons, le ver rongeur des populations ouvrières, le vrai fléau de notre pays. » | ||||
Interwikis sur Adolphe Blanqui | |||||
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Adolphe Jérôme Blanqui (Nice, 21 novembre 1798 - Paris, 28 janvier 1854) est un économiste français du XIXe siècle qui a été un des premiers à utiliser l'expression révolution industrielle.
Présentation
Fils d’un conventionnel, frère aîné du célèbre révolutionnaire socialiste Auguste Blanqui, il a suivi un itinéraire politique très différent. Disciple de Jean-Baptiste Say, il vient assez jeune à Paris et ouvre à l’Athénée un cours qui lui permet de lui succéder à la Chaire d'économie au Conservatoire des Arts et Métiers en 1830. Comme Charles Comte ou Charles Dunoyer, il s'est fait le chantre de l'industrialisme cher à J.-B. Say.
Il professe également à l’école du commerce (1825) dont il devient directeur en 1838 et se fait élire à l’Académie des sciences morales et politiques en 1838. Il est député de la Gironde (1846-1848) et fait plus de trente voyages notamment en France, Angleterre, Italie, Espagne, Bulgarie et Algérie. Il est le premier rédacteur en chef du Journal des économistes où il signe sous le pseudonyme d’Adolphus et se montre un habile vulgarisateur dans son œuvre assez considérable.
Il est essentiellement réputé pour avoir écrit l'une des toutes premières histoires de la pensée économique en 1837, dans laquelle il décrit la lutte des classes au sens du libéralisme :
- Dans toutes les révolutions, il n'y a jamais eu que deux partis en présence : celui des gens qui veulent vivre de leur travail et celui des gens qui veulent vivre du travail d'autrui. Patriciens et plébéiens, esclaves et affranchis, guelfes et gibelins, roses rouges et roses blanches, libéraux et serviles, ne sont que des variétés de la même espèce. C'est toujours la question du bien-être qui les divise, chacun voulant, si j'ose me servir d'une expression vulgaire, tirer la couverture à soi au risque de découvrir son voisin. Ainsi, dans un pays, c'est par l'impôt qu'on arrache au travailleur, sous prétexte du bien de l'état, le fruit de ses sueurs ; dans un autre, c'est par les privilèges, en déclarant le travail objet de concession royale, et en faisant payer cher le droit de s'y livrer. (Histoire de l'économie politique en Europe, depuis les anciens jusqu'à nos jours, volume 1, Introduction)
Pensée
Dans son ouvrage, Des classes ouvrières en France pendant l'année 1848, Adolphe Blanqui s'est inquiété de l'émergence des idées socialistes et de leurs conséquences sur les ouvriers eux-mêmes qui, selon lui, ont été les premiers à pâtir de cette pensée « révolutionnaire ». Il s'est également érigé contre le protectionnisme industriel.
Néanmoins, pour lutter contre la précarité dans laquelle se trouvent les ouvriers français, Adolphe Blanqui propose une intervention de l'État dans certains domaines:
- l'application du principe de l'expropriation pour cause d'utilité publique, estimant que l'insalubrité de certains logements exigeait des mesures draconiennes
- la surveillance des enfants et la répression des abus dont ils sont victimes. Un « enseignement moral » dans les écoles serait souhaité par l'auteur qui espère aussi que les pouvoirs publics « s'empareront des enfants pour les extraire du travail criminel ».
Citations
- « La paternité de l'État n'est qu'une fiction dont il est dangereux d'abuser. »[1]
- « C'est l'ignorance sociale qui fait la fortune du socialisme. »[2]
- « La grande erreur de ce temps, c'est de croire que le gouvernement, quel qu'il soit, peut tout, et de le rendre responsable du sort de chacun, comme s'il pouvait donner plus qu'il ne reçoit, et faire plus pour tous les citoyens réunis que chaque citoyen pour lui-même. Ce préjugé déplorable est, au moment où nous parlons, le ver rongeur des populations ouvrières, le vrai fléau de notre pays. »[3]
Notes et références
- ↑ Adolphe Blanqui, Des classes ouvrières en France, pendant l'année 1848, édition 1849, p.155
- ↑ Adolphe Blanqui, Séances et travaux de l'Académie des sciences morales et politiques, comte-rendu des séances, 1849, p.258
- ↑ Adolphe Blanqui, Séances et travaux de l'Académie des sciences morales et politiques, comte-rendu des séances, 1849, p.310
Œuvres
- Résumé de l'histoire du commerce et de l'industrie, 1826.
- "Histoire d'économie politique en Europe, depuis les anciens jusqu'à nos jours", 1837-8 (2 volumes), Paris, Guillaumin
- 4ème édition traduite en anglais par Emily J. Leonard, "History of political economy in Europe", New York, G.P. Putnam's Sons
Bibliographie
- E. R. notice dans le Nouveau Dictionnaire d'Économie politique (dir. Léon Say et Joseph Chailley), Paris 1900, t. I p. 197-198
- 1991, Richard Arena, "Adolphe-Jérôme Blanqui, un historien de l’économie aux préoccupations sociales", In: Y. Breton, M. Lutfalla, dir., L’économie politique en France au XIXe siècle, Paris : Economica, pp163-183
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