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Auberon Herbert

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Auberon Herbert
Philosophe

Dates 1838 - 1906
Auberon Herbert.jpg
Tendance Minarchiste
Nationalité Royaume-Uni Royaume-Uni
Articles internes Autres articles sur Auberon Herbert

Citation Comment un acte opéré sous la contrainte peut-il présenter un élément moral, étant donné que n'est moral qu'un acte libre d'un être intelligent ?
Interwikis sur Auberon Herbert

Auberon Herbert (18 juin 1838 - 5 novembre 1906) est un intellectuel britannique qui a développé une philosophie fondée sur un individualisme radical, appelé en anglais voluntaryism (volontarisme).

Biographie

Issu d'une famille aristocratique (son père étant le Duc de Carnarvon), il suit des études à Oxford, avant de servir dans l'armée coloniale en Inde. De retour en Grande-Bretagne, il enseigne l'histoire et se met à fréquenter des cercles politiques conservateurs. Il se lance même en politique et est élu à la Chambre des Communes en 1870 sous les couleurs libérales (après avoir vainement brigué un mandat dans les rangs conservateurs quelques années plus tôt).

En 1873, il fait une rencontre décisive: celle du sociologue et philosophe libéral Herbert Spencer. Dès lors, il est convaincu qu'il doit mener un combat en faveur des droits individuels. A cette fin, il participe en 1877 à la fondation de la Personal Rights and Self-Help Association (dont il se sépara ensuite en raison de l'inclination pro-fiscale de son président), tandis que ses nouvelles idées sont de moins en moins en odeur de sainteté au sein de son parti au point qu'il en est évincé en 1880.

Aux fins d'asseoir la doctrine du parti qu'il projette de créer, il prépare un essai intitulé : The Right And Wrong of Compulsion By The State (1885).

Il faut noter que cet esprit curieux de tout s'est intéressé aux conflits de son époque (notamment à la guerre franco-prussienne) et que, cohérent avec son anti-étatisme, il s'est opposé aux différentes interventions militaires décidées par le gouvernement britannique, en particulier en ce qui concerne l’Égypte et pendant la Guerre des Boers à la fin de sa vie. Durant toutes ses années d'activité politique et idéologique, il n'hésite pas non plus à correspondre avec des intellectuels et activistes d'autres bords politiques, en particulier socialistes.

Ses idées

Herbert défend un libéralisme propriétariste très inspiré de celui de John Locke. Selon lui, chaque homme est propriétaire de son corps et des fruits de son travail. L'usage de la force n'est légitimé que pour défendre sa propriété (même s'il n'a abouti à cette conclusion qu'après avoir longtemps penché vers une sorte de condamnation tolstoïenne (i. e. pacifiste et absolue) de la force). Tout individu est donc tenu de respecter ces droits universels.

Sa justification de la liberté s'appuie sur un présupposé éthique : sans liberté de choisir, aucune action ne peut réellement être considérée comme morale. Une action n'est réellement bonne que si elle est accomplie volontairement.

De plus, Herbert refuse l'obligation d'obéir à un quelconque organisme étatique. C'est pourquoi il rejette toute idée de soumission à la coercition de l'impôt. En effet, il estime que l'imposition et la taxation détruisent les libres relations établies entre les individus à travers les échanges. Il explique sa position de la manière suivante : « Tout prélèvement imposé à une personne qui n'y consent pas est immoral et oppressif ».

Il plaide cependant en faveur d'un « État volontaire » un peu à la manière de Herbert Spencer. Comme son glorieux aîné, il souhaite que cette organisation - qui serait donc, selon lui, basée sur un canevas non coercitif - ne prenne en charge que les services de sécurité et de police du Droit.

Un point à relever est que, à l'encontre des déclarations de certains de ses amis (pour l'en féliciter) ou adversaires (pour l'en blâmer), Herbert a toujours récusé l'étiquette d'anarchiste. Il est donc difficile de savoir s'il faut le classer parmi les anarcho-capitalistes ou les minarchistes.

Informations complémentaires

Publications

  • 1898, "A Voluntaryist Appeal", The Humanitarian: A Monthly Review of Sociological Science, May, p317
  • 1978, "The Right and Wrong of Compulsion by the State and Other Essays", Liberty Fund

Citations

  • « Nous affirmons donc que le volontarisme en tout est la vraie loi du progrès et du bonheur, et que la coercition, ou la force brute de la loi, ne devrait servir qu'à contenir la force brute, à protéger l'individu du meurtrier, du voleur et de l'escroc, à protéger sa personne et sa propriété contre les actes préjudiciables exercés à son encontre et au mépris de son consentement. A l'exception de cette finalité simple et universelle de protection, nous nions que la force brute de la loi puisse jamais former une base véritable ou morale pour les relations sociales. » (The right and wrong of compulsion by the State - The Principles Of Voluntaryism And Free Life)

Littérature secondaire

  • 1943, S. Hutchison Harris, "Auberon Herbert: Crusader for Liberty", London: Williams & Norgate
  • 1992, Andreas K. Winterberger, Ein Visionär des libertären Minimalstaats. Auberon Herbert (1838-1906) [Un visionnaire de l'État libertarien minimal. Auberon Herbert (1838-1906)], Schweizer Monatshefte, n°7/8, Juli/August

Liens externes


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