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Margaret Thatcher

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Margaret Thatcher
Femme politique

Dates 1925 - 2013
Margaret Thatcher
Tendance
Nationalité Royaume-Uni Royaume-Uni
Articles internes Autres articles sur Margaret Thatcher

Citation « En politique, si vous voulez des discours, demandez à un homme. Si vous voulez des actes, demandez à une femme.  »
Interwikis sur Margaret Thatcher
Histoire du Royaume-Uni

Margaret Thatcher (née Margaret Hilda Roberts le 13 octobre 1925 à Grantham et morte le 8 avril 2013), baronne Thatcher, est une femme politique britannique.

Présentation

Elle fut la première et pour le moment unique présidente du Parti conservateur de 1975 à 1990 et également la seule Premier ministre du Royaume-Uni de 1979 à 1990. Elle est la quatrième femme Premier ministre dans le monde, la première en Europe. Elle arriva au pouvoir dans une situation de déclin et d'instabilité relative et réussit à effectuer le plus long mandat de Premier ministre au Royaume-Uni depuis le XVIIIe siècle.

Attachée à la souveraineté britannique, à la protection de l'intérêt de ses administrés et aux principes de droit, elle mena une politique étrangère déterminée, marquée par l'opposition à l'URSS, la promotion de l'atlantisme et la défense des intérêts britanniques lors de la guerre des Malouines en 1982 ou face à l'Europe. Sa politique économique, fortement influencée par les idées libérales, fut marquée par d'importantes privatisations, déréglementations, par la baisse de la pression fiscale, une fermeté face aux syndicats et une réforme de l'administration publique, plus connu selon le concept de New Public Management.

Assurément l'une des figures politiques britanniques les plus importantes de l'histoire politique récente, c'est aussi l'une des plus admirées comme l'une des plus détestées. Le surnom de « Dame de Fer » (Железная леди) que le journal soviétique L’Étoile rouge lui décerna en janvier 1976 dans le but de stigmatiser son anticommunisme devint rapidement au contraire un atout politique, symbolisant sa fermeté face aux grévistes de la faim de l'IRA en 1981 ou aux mineurs en 1984-1985. Elle reste associée à la « révolution conservatrice » des années 1980 et à l'ère de révolution idéologique qu'elle lança.

Biographie

Jeunesse et débuts

Margaret Thatcher naît le 13 octobre 1925 à Grantham en Angleterre. Elle est issue des classes moyennes[1], d'une famille méthodiste[2] ; sa mère s'appelait Beatrice Stephenson et son père Alfred Roberts (18921970). Membre du Parti conservateur local, il était un petit épicier de quartier. Il sera brièvement maire de Grantham en 1945-1946.

Elle étudie jusqu'au lycée dans sa ville de naissance, rejoignant la Kesteven and Grantham Girls School avec une bourse. Elle passe la première partie de la Seconde Guerre mondiale à Grantham. En 1943, elle est admise au Somerville College de l'université d'Oxford, pour un cursus de chimie. Elle est alors la première de sa famille à entrer à Oxbridge[3], qu'elle finance grâce à des bourses[4]. De 1943 à 1947, elle suit des études de chimie à l'université d'Oxford. Elle étudie en particulier la cristallographie[5] et sort de l'université avec une licence de chimie. Elle rejoint dès son arrivée l'Oxford University Conservative Association (OUCA) et, en octobre 1946, elle en devient présidente, troisième femme à accéder à ce poste[6]. La même année elle participe pour la première fois au congrès national du Parti conservateur britannique à Blackpool.

De 1947 à 1951, elle travaille dans le secteur de la recherche en chimie, dans l'industrie des plastiques, chez BX Plastics. En 1949, elle est sélectionnée comme candidate conservatrice pour la circonscription de Dartford et rejoint alors J. Lyons and Co. Elle y travaille dans le secteur de la crème glacée, développant des techniques visant à améliorer la conservation des produits.

Entrée en politique

Aux élections de 1950 et 1951, elle tente de se faire élire dans le bastion travailliste de Dartford mais échoue, réduisant néanmoins de 6000 voix l'avance travailliste[7]. Elle est en 1950, à 24 ans, la plus jeune femme candidate du pays[8]. Ses discours reflètent déjà les idées qui guideront sa politique future, comme ce discours tenu à Dartford[9] :

« Notre politique n'est pas fondé sur la jalousie ou sur la haine, mais sur la liberté individuelle de l'homme ou de la femme. Nous ne voulons pas interdire le succès et la réussite, nous voulons encourager le dynamisme et l'initiative. En 1940, ce n'est pas l'appel à la nationalisation qui a poussé notre pays à combattre le totalitarisme, c'est l'appel de la liberté. »

Elle commence alors des études juridiques. Elle rencontre à cette époque Denis Thatcher (19152003), qu'elle épouse en décembre 1951. Ils ont des jumeaux en 1953, Mark et Carol. La même année, elle devient barrister spécialisée en droit fiscal.

Elle tente à plusieurs reprises d'obtenir l'investiture du parti dans des circonscriptions conservatrices et, en 1958, elle est choisie pour être la candidate conservatrice au Parlement de Finchley. Elle remporte l'élection en 1959 et entre pour la première fois à la Chambre des communes. C'est le début d'une carrière politique très rapide. Elle sera élue sans discontinuer aux Communes jusqu'en 1992. La première loi qu'elle proposa et fit voter le 5 février 1960 était en faveur de la liberté de la presse pour relater les conseils municipaux. C'est à cette occasion qu'elle rencontre Keith Joseph, qui restera très proche d'elle et l'influencera fortement[10].

À la faveur d'un remaniement en septembre 1961, elle devient Parliamentary Secretay (Secrétaire parlementaire) auprès du ministre des Retraites. Elle conserve son poste jusqu'au départ des conservateurs du pouvoir en 1964. Elle soutient alors Edward Heath à la tête du Parti tory contre Reginald Maudling. De 1964 à 1970, elle occupe la fonction de porte-parole de son parti à la Chambre des communes. Elle y défend alors entre autres la possibilité pour les locataires de logements sociaux de les racheter. En 1966, elle rejoint le Trésor dans le « Cabinet fantôme » conservateur.

En tant que députée, elle est l'un des seuls conservateurs à soutenir la loi de Leo Abse décriminalisant l'homosexualité masculine, ainsi que la légalisation de l'avortement proposée par David Steel. Elle prend également parti contre l'abrogation de la peine de mort. Lors de discours à la chambre, elle s'oppose fortement au Labour et à sa politique fiscale, qu'elle juge être un pas en direction « non seulement du socialisme mais aussi du communisme ». Remarquée, elle progresse dans la hiérarchie du Cabinet fantôme et devient shadow ministre de l'Éducation à la veille des élections de 1970.

Ministre dans le gouvernement Heath

Quand Edward Heath remporte les élections générales de 1970, elle est sans surprise choisie comme ministre de l'Éducation et de la Science. Sa politique est marquée par la volonté de limiter les grammar schools (sélectives et spécialisées) au profit des comprehensive schools (généralistes). Elle défendit également l'Open University, système d'enseignement à distance que le chancelier de l'échiquier Anthony Barber voulait supprimer.

Devant couper dans les dépenses de son ministère, elle supprime la distribution gratuite de lait pour les enfants de sept à onze ans, prolongeant la politique du Labour qui l'avait supprimée au lycée. Cela suscita une importante vague de protestations et lui valut le quolibet : « Thatcher Thatcher, Milk Snatcher »[11]. En revanche, elle s'opposa à l'introduction de nouveaux frais pour l'accès aux bibliothèques.

Après la défaite des conservateurs aux élections de 1974, elle devient shadow ministre de l'Environnement.

À la tête de l'opposition

Thatcher se rapproche de Keith Joseph et du Centre for Policy Studies dont elle partage les analyses sur les causes de la défaite : tous deux estiment que le gouvernement Heath a perdu le contrôle de la politique monétaire et s'est décrédibilisé par ses revirements permanents ou « U-turns ». Initialement candidat à la présidence du Parti conservateur, Joseph se retire au profit de Thatcher à la suite d'un discours malheureux. À la surprise générale, elle devance Heath au premier tour et ce dernier se retire au profit de William Whitelaw. Thatcher l'emporte malgré tout, par 146 voix contre 79 ; le 11 février 1975, elle prend la tête du parti[12].

Pendant son mandat à la tête du Parti tory, elle persiste dans une attitude anticommuniste, en particulier lors de discours comme celui de Kensington le 19 janvier 1976 où elle accuse les Soviétiques d'aspirer à la domination du monde et de sacrifier le bien-être de leur population à cette fin[13]. Cela lui valut le surnom de Dame de Fer, donné par le journal du ministère de la Défense soviétique, L'étoile rouge et popularisé par Radio Moscou.

Les difficultés rencontrées par le gouvernement travailliste relancèrent les conservateurs, qui firent campagne sur des thèmes offensifs comme « Le Labour, ça ne marche pas » (« Labour Isn't Working »)[14], en attaquant le bilan du gouvernement sur le chômage ou la sur-régulation et en profitant des retombées de l'hiver du mécontentement.

La Dame de Fer

C'est dans un contexte marqué par une crise à la fois économique, sociale, politique et culturelle que Margaret Thatcher mena les conservateurs à la victoire le 3 mai 1979 (44 % des voix et 339 élus, contre 37 % aux travaillistes et 269 élus), devenant le lendemain la première femme à diriger le gouvernement d’un pays occidental.

Le nouveau Premier ministre était assez peu connue de ses concitoyens, elle dirigeait le Parti conservateur depuis 1975 seulement et n'y avait pas auparavant occupé de poste véritablement de premier plan. Se décrivant elle-même comme « un dirigeant politique de convictions », elle entend mettre en pratique un programme basé sur quelques principes fondamentaux pour enrayer le déclin du pays. Elle avait énoncé les grandes lignes de son programme et comptait l'appliquer, mettant fin aux revirements de Heath. Elle déclara ainsi dans un discours le 10 octobre 1980 : « la dame ne fait pas demi tour ! »[15]

Inspirations

On appelle « thatchérisme » la politique économique de Margaret Thatcher. Le thatchérisme est avec le « reaganisme », son pendant américain à la même époque, l'un des deux principaux avatars de la « révolution conservatrice » que le monde a connu suite à la phase dépressionnaire qui s'ouvre avec les deux chocs pétroliers et la crise du keynésianisme.

Sa politique fut influencée par les valeurs « victoriennes » de travail, d'ordre, d'effort et de « self-help » qu'elle reçut dans son éducation et dont elle dit dans ses Mémoires qu'elles jouèrent un grand rôle dans son parcours. Dès ses années d'université, elle est en outre familière avec les idées libérales, à travers la lecture de La Société ouverte et ses ennemis de Karl Popper, La Route de la servitude ou, plus tard, La Constitution de la liberté de Friedrich Hayek[16]. Ce sera une source d'inspiration importante de sa pensée, avec les ouvrages libéraux que lui conseillera Keith Joseph[17]. De façon générale, le « thatchérisme » puise son inspiration politique et économique dans ces théories et dans celles de l'École monétariste de Chicago, incarnée par Milton Friedman, de l'école de l'offre d'Arthur Laffer et de l'école autrichienne connue à travers Friedrich Hayek.

Margaret Thatcher mit en application ces théories en réduisant fortement les dépenses publiques et la pression fiscale, en luttant contre l'inflation forte de la fin des années 1970 par des taux d'intérêt élevés et en favorisant l'ouverture économique aux capitaux étrangers, et son corollaire : la fin des subventions aux « canards boiteux » (fermeture des mines non rentables par exemple), ce qui tranche avec le volontarisme des voisins européens pour tenter de sauver l'industrie au cours des années 1980. Nigel Lawson, chancelier de l'Échiquier entre 1983 et 1990 déclara ainsi en 1980 :

« La politique économique du nouveau conservatisme reposer sur deux principes : le monétarisme et le libre marché en opposition à l'intervention de l'État et à la planification centralisée »
    — Nigel Lawson, Conférence du « Bow Group » en août 1980

Elle se revendiquait également antisocialiste et écrivit dans ses Mémoires[18] : « je n'ai jamais oublié que l'objectif inavoué du socialisme - municipal ou national - était d'accroître la dépendance. La pauvreté n'était pas seulement le sol nourricier du socialisme : elle en était l'effet délibérément recherché ». Dans un discours devant le Conseil central de son parti, en mars 1990, elle déclare[19] : « Le socialisme a l'État pour credo. Il considère les êtres humains ordinaires comme le matériau brut de ses projets de changements sociaux. »

Politique intérieure

Redéfinition du rôle de l'État

Margaret Thatcher a orchestré une réduction importante du rôle de l'État, accompagnée du renforcement de son autorité sur les domaines qu'il conserve, au détriment des corps intermédiaires. Elle commence son premier mandat en défaisant certaines politiques travaillistes, qu'il s’agisse des nationalisations d'entreprises et de ressources, de la régulation du marché locatif à la réduction de la taille de l'administration.

Elle lance les premières privatisations, comme celle de British Steel (privatisée en 1988) ou de British Airways (privatisée en 1987), transformant une entreprise perdant un milliard de livres par an en plus gros producteur d'acier européen, ou un transporteur aérien déficitaire en l'une des meilleures et plus rentables compagnies au monde[20]. Ainsi, British Steel sous la présidence d'Ian McGregor doit s'aligner sur la productivité des industries étrangères : en 1975, elle a une productivité une fois et demi inférieure à la productivité allemande et deux fois et demi inférieure à la productivité américaine. À partir de 1979, elle augmente de 10 % par an[21].

Cette réduction du rôle de l'État s'accompagne d'une réduction du nombre de corps intermédiaires : on observe la disparition de plusieurs centaines de Quangos (organismes paritaires) et plusieurs conseils de comté sont démantelés ou supprimés, comme à Londres en 1987[22].

Exemple de cette évolution du rôle de l'État, elle déclare dans un discours en 1975[23] :

« Un homme a le droit de travailler comme il veut, de dépenser ce qu'il gagne, de posséder sa propriété, d'avoir l'État pour serviteur et non pour maître. Ce sont là les héritages britanniques. Ils sont l'essentiel d'une économie libre et de cette liberté dépendent toutes les autres. »

Syndicalisme

Elle s'est aussi attaquée aux syndicats, dont la puissance était importante notamment grâce à leur influence au sein même du Parti travailliste, qui était alors nettement à gauche. Ce sera particulièrement vrai lors de l'« Hiver de la Grogne » 1984-1985, lors d'une longue grèves des mineurs.

Durant son passage au pouvoir, cinq lois sur les syndicats furent votées : en 1980, 1982, 1984, 1987 et 1988. Ces lois sur les syndicats avaient pour objectif premier de mettre fin au « closed shop », qui permettait à un syndicat de n'autoriser que les recrutements de travailleurs syndiqués[24].

La question irlandaise

La situation en Ulster se dégrade au début de son mandat ; Lord Mountbatten, oncle de la reine et organisateur de l'indépendance de l'Inde, est assassiné par l'IRA en 1979. Des attentats visent Hyde Park et Regent Street en 1982, faisant 23 morts, puis Harrods en 1983, faisant 9 morts. En octobre 1984, l'explosion d'une bombe à retardemment de l'IRA au Grand Hôtel de Brighton, où se tient le congrès annuel du parti conservateur, manque de provoquer la mort de Margaret Thatcher et de plusieurs membres de son gouvernement. En 1987, l'attentat d'Enniskillen fait 11 morts.

En 1981, plusieurs membres de l'Armée républicaine irlandaise provisoire et de l'Irish National Liberation Army emprisonnés à la prison de Maze lancèrent une grève de la faim pour obtenir le statut de prisonniers politiques, qui leur avait été retiré cinq ans plus tôt par les travaillistes. Malgré la mort de 10 prisonniers (dont le plus connu est Bobby Sands), Thatcher se montre inflexible, déclarant par exemple qu'« un crime est un crime ; ce n'est pas politique »[25]

Néanmoins, elle leur accordera le statut ultérieurement et explora une solution négociée au conflit avec les accords d'Hillsborough entre l'Irlande et le Royaume-Uni. À la fureur des Unionistes, l'accord donne des garanties au gouvernement irlandais et aux pacifistes et affirme la nécessité de la règle majoritaire pour toute évolution du statut de la province. Cela ne suffit pas à mettre un terme à la violence qui continue[26].

Société

En poste lors de l'avènement de la techno, elle mène alors une politique obligeant les clubs à fermer à 2 heures du matin, poussant les clubbers à continuer leurs fêtes de façon clandestine via les raves party, permettant l'émergence de ce qui deviendra la free party.

Politique étrangère

Sa politique étrangère fut guidée par plusieurs idées fortes, l'anti-communisme, l'atlantisme et l'euroscepticisme.

Guerre des Malouines

Après plusieurs années de conflit larvé, l'Argentine, alors dirigée par les généraux, attaqua le 2 avril 1982 deux petits archipels britanniques dans l'Atlantique Sud : les Malouines et la Géorgie du Sud. Thatcher décide rapidement de recourir à la force contre cet acte de guerre. Dès le 5 avril, une flotte dirigée par l'amiral Sandy Woodward appareille pour l'Atlantique Sud et la Géorgie du Sud est reprise le 25 avril. La reconquête des Malouines prit trois semaines (21 mai-14 juin) et fit 293 morts britanniques contre 712 argentins[27].

La guerre des Malouines (Falklands War) se solda par la défaite de l'armée argentine et par conséquent a précipité la chute de la dictature militaire. L'inflexibilité de Margaret Thatcher dans ce conflit a partiellement contribué à son surnom de Dame de Fer et contribua à sa première réélection. Parallèlement, elle augmente l'effort militaire jusqu'au milieu des années 1980, dans un contexte de « Guerre fraiche » entre les deux blocs.

Elle remerciera bien plus tard le général Augusto Pinochet pour le soutien qu'il avait apporté à l'armée britannique durant le conflit en mettant à sa disposition les radars chiliens et en recueillant les blessés. Elle le remerciera encore publiquement et personnellement en 1998 après sa mise en résidence surveillée en Grande-Bretagne suite à un mandat d'arrêt international lancé par le juge espagnol Baltasar Garzón pour les violations des droits de l'Homme commises sous le régime de la dictature militaire. Faisant campagne pour sa libération, elle le remercia en ces termes : « je sais que vous êtes celui qui avez amené la démocratie au Chili, vous avez établi une Constitution appropriée à une démocratie, vous l'avez mise en œuvre, des élections ont été tenues, et enfin, conformément aux résultats, vous avez quitté le pouvoir »[28]. Pinochet a en effet quitté le pouvoir après avoir perdu un référendum qu'il avait organisé et demandant si il devait ou non rester au pouvoir[29].

Politique européenne

Eurosceptique, elle demanda que la Grande-Bretagne ne puisse pas payer plus que ce qu'elle reçoit de l'Europe. Elle fait cette déclaration célèbre : « We are simply asking to have our own money back. »[30]. La Grande-Bretagne, alors en pleine récession, paie pourtant beaucoup plus que ce qu'elle reçoit. Elle obtient gain de cause en 1984, avec ce qu'on appelle le « rabais britannique ».

Dans un discours tenu à Bruges le 20 septembre 1988, elle réaffirme son opposition à une Europe fédérale et déléguant plus de pouvoirs à Bruxelles[31]. Elle avait approuvé l'adhésion à la CEE et considérait que celle-ci ne devait être qu'un moyen de mettre en place le libre-échange et de garantir la concurrence. Elle déclara ainsi : « Nous n'avons pas réduit le rôle de l'État avec succès en Grande-Bretagne pour qu'un super-État européen vienne exercer une nouvelle domination depuis Bruxelles ». Le discours, très critiqué par les autres Européens, révéla les divisions des conservateurs sur la question européenne. Elle s'est opposée à ce que la Communauté européenne dispose de ressources propres.

Relation avec les États-Unis

L'amitié avec un dirigeant étranger qui marque le plus son mandat est celle avec le président américain Ronald Reagan, qu'elle connaît depuis 1975, et dont elle partage les principes, notamment l'anticommunisme et le libéralisme économique. Ronald Reagan la surnommait « the best man in England », alors qu'elle le qualifiait de deuxième homme le plus important de sa vie. Les deux leaders s'étaient rencontrés en 1975 alors que Reagan n'était encore que gouverneur de Californie[32]. Les deux dirigeants s'apporteront à maintes occasions un soutien réciproque inébranlable.

Avant même l'arrivée de Reagan au pouvoir, Thatcher entreprit de resserrer les liens avec les États-Unis. Sur le plan du nucléaire, elle confirma, notamment par un échange de lettres avec le président Carter, les accords de Nassau signé par MacMillan en 1962 alors que les travaillistes avaient un temps envisagé un rapprochement avec la France sur cette question[33]. Elle montrera tout au long de sa carrière un attachement profond à la doctrine de la dissuasion nucléaire. En 1986, lors du sommet de Reykjavik, elle convainc ainsi Ronald Reagan de décliner la proposition de Gorbatchev d'éliminer l'ensemble des systèmes offensifs soviétiques et américains à moyenne portée.

Malgré de nombreux points de convergence, les deux chefs d'État seront en désaccord sur quelques points ponctuels. Concernant la guerre des Malouines, les intérêts américains penchaient originellement du côté argentin. Alors que les États-Unis tenteront dans un premier temps de trouver un compromis susceptible de sauver la face de leur protégé Leopoldo Galtieri, ils fourniront finalement à la Grande-Bretagne une importante aide logistique et militaire (en particulier les missiles Sidewinder qui feront tourner le cours du conflit).

Concernant la politique de sanctions contre la Pologne réprimant le syndicat Solidarność, Margaret Thatcher reprocha aux Américains d'avoir unilatéralement décrété des sanctions qui affectaient les économies de ses alliés occidentaux bien plus que les leurs. Leur relation bilatérale n'en sera cependant pas affectée.

Guerre froide

Margaret Thatcher adopta une politique opposée à l'URSS et à ses satellites. En 1979, elle condamne l'invasion par l'Armée rouge de l'Afghanistan. En 1980, à la suite de cette invasion, la Grande-Bretagne fait partie des 50 pays qui boycottent les Jeux Olympiques de Moscou. Jusqu'en 1985, elle renforce les moyens militaires anglais, avec une hausse du budget de la défense de 21,3 % entre 1979 et 1985[34]. Avec la détente et l'arrivée au pouvoir de Mikhaïl Gorbatchev, les relations s'améliorent et les dépenses militaires décroissent à nouveau.

Relations avec le Commonwealth

Dès son entrée en fonction en 1979, elle imprime sa marque en réglant en un peu plus de six mois le problème rhodésien vieux de 15 ans avec les accords de Lancaster House.

À l'issue de l'invasion de la Grenade, ancienne possession britannique membre du Commonwealth depuis son indépendance en 1974, par les troupes américaines en 1986, Margaret Thatcher se déclara également « consternée et trahie »[35]. Son soutien au régime grenadais ne se traduisit cependant que par quelques protestations devant l'Assemblée générale des Nations unies.

En 1987, elle prend la décision de la restitution de Hong Kong à la Chine. L'année suivante, elle se rallie tardivement aux sanctions contre le régime sud-africain qui pratique l'apartheid.

Élections

Les électeurs britanniques lui donnèrent la majorité à trois reprises, lui confiant le plus long mandat de Premier ministre au Royaume-Uni depuis le XVIIIe siècle.

En 1982, sa situation était difficile et sa popularité faible. La guerre des Malouines restaura cependant son autorité morale et le Falkland Factor (facteur des Malouines) joua un rôle important (mais non primordial) dans sa réélection. Elle est alors un personnage charismatique, à l'aura semblable à celui du général de Gaulle selon l'historienne Monica Charlot[36]. Néanmoins, pour l'historien Philippe Chassaigne, c'est surtout l'amélioration de la situation économique qui explique cette réélection[37]. Les tories obtiennent finalement 397 députés sur 635 en 1983.

En 1987, les tories remportent à nouveau la victoire, mais avec une moindre avance puisqu'ils gagnent 375 sièges sur 650. Les travaillistes sont à chaque fois distancés, en nombre de sièges mais surtout sur le terrain des idées. Michael Foot, le dernier « archéo-travailliste », laisse la place à des leaders plus modérés en 1983[38].

Les dissensions au sein du parti se multiplient néanmoins, en partie à cause de son « autorité croissante » sur le parti, qui suscite des brouilles avec Francis Pym, Geoffrey Howe ou Nigel Lawson.

Chute

En 1990, l'instauration d'un nouvel impôt local supprimant la taxe d'habitation, la poll tax, sa politique économique (15 % de taux d'intérêt) et sa réserve face à l'intégration du Royaume-Uni dans les Communautés européennes la mirent en minorité dans son propre parti, alors très divisé sur ces sujets. Elle accepta cependant l'entrée du Royaume-Uni dans le système monétaire européen en 1990.

Le 1er novembre 1990, son ministre Geoffrey Howe, l'un de ses plus anciens alliés mais europhile, démissionnait pour protester contre sa politique européenne. Il en appela à quelqu'un de nouveau pour mener une nouvelle politique. L'ancien ministre de la Défense, Michael Heseltine, fit alors acte de candidature pour diriger le Parti conservateur, défiant alors Margaret Thatcher. Il reçut alors suffisamment de suffrages pour mettre en ballotage le Premier ministre.

Le 22 novembre 1990, de retour d'une conférence à Paris, elle annonça qu'elle refusait de se soumettre à un second tour et par conséquent, annonça son retrait et sa démission du leadership conservateur. Elle se justifia en invoquant la nécessité de choisir quelqu'un de nouveau qui pourrait mener les conservateurs à la victoire dès l'échéance électorale suivante.

Une motion de défiance présentée par les travaillistes mit fin à son gouvernement, comme attendu. Elle apporta son soutien à son ancien dauphin, John Major, qui lui succéda au poste de Premier ministre le 28 novembre.

Retrait de la vie publique

Après avoir démissionné, en novembre 1990, du 10, Downing Street, elle est sans surprise nommée pair du Royaume-Uni en 1992 comme « baronne Thatcher of Kesteven », sur proposition de son successeur conservateur John Major, et siège depuis lors à la Chambre des lords.

Après plusieurs petites attaques cérébrales et sur avis de ses médecins, elle se retire en 2002 de la vie publique tout en restant très impliquée dans la politique. Très affaiblie après le décès de son époux en 2003, Margaret Thatcher tient à assister personnellement aux funérailles de son grand ami, l'ancien président américain Ronald Reagan, qui ont lieu le 11 juin 2004 en la cathédrale nationale de Washington en présence de dirigeants du monde entier. Le mercredi 7 décembre 2005, l'ancien Premier ministre, âgée de 80 ans, a été hospitalisée à Londres pour asthénie. Elle a depuis plusieurs mois une santé très fragile.

Elle continue cependant à faire quelques apparitions publiques ; elle a été le 24 janvier 2006, le premier chef de gouvernement britannique dont une statue a été érigée de son vivant à la Chambre des communes. L'œuvre a pris place définitivement le 21 février 2007 aux côtés des effigies de Winston Churchil, Lloyd George et Clement Attlee, trois de ses prédécesseurs. Ceux-ci n'avaient été honorés par une statue aux Communes que cinq ans après leur mort. Elle déclara alors : « J'aurais préféré une statue en fer, mais le bronze me convient. Elle ne rouillera pas ».

Le 11 septembre 2006, pour les cinq ans de l'anniversaire des attentats du 11 septembre 2001, elle était présente au Pentagone à Washington en compagnie de la secrétaire d'État américaine aux Affaires étrangères Condoleezza Rice pour rendre hommage aux victimes étrangères. La secrétaire d'État américaine lui a également rendu un hommage particulier en déclarant « Je vous remercie d'avoir inspiré autant de monde, y compris moi-même, parce que vous vous êtes toujours tenue du côté de ce qui était juste ».

Le 10 juin 2007, le Sunday Telegraph publie des extraits d'un entretien exclusif accordé par la Dame de fer à la chaîne de télévision BBC qui a été depuis diffusé le 19 juin. L'ex Premier ministre y évoque la journée du 30 juin 1997, lorsque la Grande-Bretagne rétrocéda Hong Kong à la Chine. Dans cet entretien, elle reconnait que ce jour-là elle ressentit de la tristesse, affirmant qu'elle aurait souhaité que Hong Kong reste sous le contrôle de l'administration britannique. Elle donnait, à cette occasion, sa première interview depuis presque cinq ans et ce avant le dixième anniversaire de la rétrocession de Hong Kong.

Le 13 septembre 2007, elle répond à l'invitation du Premier ministre Gordon Brown, et lui rend visite à Downing Street. Brown, qui a récemment salué la « conviction politique » de Margaret Thatcher, a visité en sa compagnie la résidence officielle qu'elle avait largement réaménagée lorsqu'elle était au pouvoir ; la visite s'est terminée par un entretien privé.

Elle reste, à ce jour, le Premier ministre à avoir tenu le plus longtemps les rênes du pouvoir au Royaume-Uni depuis Lord Salisbury : 11 ans et six mois.

Au pouvoir

Elle s'est faite le chantre du libéralisme, de l’anti-welfare State. Ses positions libérales ont relancé la productivité anglaise, aux dépens des privilèges des syndicats. La relance de l'économie britannique qui s'en est suivie a ramené le taux de chômage en Angleterre à des niveaux historiquement bas après une forte hausse amorcée sous les gouvernements précédents. Sa politique internationale fut marquée par un atlantisme certain. Elle récusait l'idée d'une intégration européenne approfondie.

Les réformes

Forte de sa victoire lors des élections législatives du 4 mai 1979 et d'une majorité de 44 sièges à la Chambre des communes, Margaret Thatcher a rapidement appliqué un véritable électrochoc à la Grande-Bretagne. La Dame de fer a ainsi privatisé de larges pans de l'économie britannique, comme la compagnie aérienne British Airways ou le géant de la sidérurgie British Steel, deux gouffres financiers. Elle s'est aussi attaquée aux tout-puissants syndicats, dont la puissance était extrême, notamment grâce à leur influence au sein même du Parti travailliste, alors très à gauche. Et là, elle marqua des points auprès de l'opinion publique britannique, lassée par les grèves sans fin décrétées par les syndicats. Ce sera particulièrement vrai lors de l'hiver 1984-1985, lors d'une interminable grève des mineurs. Mais sa thérapie de choc ne s'est pas faite sans casse : le nombre de chômeurs explosa, dépassant les 3 millions de personnes. Des dissensions virent également le jour au sein de son cabinet. Mais il en aurait fallu davantage pour faire changer la ligne politique de Margaret Thatcher. Elle a fait d'ailleurs école, nombre de dirigeants étrangers s'inspirant de sa politique de privatisation (compagnies d'électricité et pétrolières, télécommunications, industrie automobile). Les impôts des entreprises ont été sensiblement réduits et les budgets sociaux ont été mis au régime.

La guerre des Malouines

Son premier mandat fut marqué par la guerre des Malouines (Falklands War), conflit qui opposa, de mars à juin 1982, l'Argentine au Royaume-Uni, et qui se solda par la défaite de la flotte argentine et la chute de la dictature militaire. L'inflexibilité de Margaret Thatcher dans ce conflit favorisa sa réélection. Dans ce conflit, les forces argentines occupèrent les îles, situées à quelques milliers de kilomètres de leurs côtes, avec la volonté d'obtenir une victoire militaire contre une puissance en profond déclin et de procéder à une conquête territoriale. Margaret Thatcher a répliqué en invoquant le droit international, l'agression argentine justifiant la légitime défense d'une île anglaise peuplée de citoyens britanniques attachés à la souveraineté britannique. Il s'agissait également de montrer que l'agression ne paie pas, et donc de protéger les principes d'une démocratie libérale contre une dictature.

Une politique ferme

Elle infléchit parfois sa ligne de conduite mais pas ses principes, ni face à la grève de la faim des militants de l'IRA en 1981 ni lors de la grève du syndicat des mineurs, qui dura presque une année (1984-1985). Cette attitude, ainsi que sa position pour les Malouines, conforta son surnom de Dame de fer (The Iron Lady) donné par un journal soviétique. En octobre 1984, l'explosion d'une bombe à retardement de l'IRA au Grand Hôtel de Brighton, où se tient le congrès annuel du Parti conservateur, manque de provoquer sa mort et celle de plusieurs membres de son gouvernement.

Face à l'Union européenne

Margaret Thatcher explique son hostilité à l'égard de l'Union européenne par la trahison de cette dernière à ses principes fondateurs, énoncés dans le Traité de Rome. Elle explique que derrière les discours officiels d'intégration et d'entr'aide, les États cherchent en fait rationnellement leur propre intérêt. En raison principalement de la PAC, la Grande-Bretagne est contributrice nette, alors qu'un pays tel que la France est avantagé. Ceci se traduit par une politique pro-européenne de la France et anti-européenne du Royaume-Uni, mais Margaret Thatcher souligne le fait qu'elle s'estime la plus pro-européeene parmi ses pairs.

Elle dénonce en particulier la commission Delors, qui selon elle poursuivait de façon occulte et contre le mandat qui lui était conféré, l'accroissement des prérogatives de la commission et des institutions, de sorte que la CEE convergeait vers la constitution d'un super-État. Lors d'un discours public où elle intervient après Delors, elle dénonce publiquement la mauvaise foi de celui-ci, qui vient de révéler des mesures dont il s'est gardé de lui faire part auparavant.

La chute

En 1990, sa politique fiscale agressive, l'instauration d'un nouvel impôt unique, la poll tax et sa réserve face à l'intégration du Royaume-Uni dans les Communautés européennes génèrent une fronde dans son propre parti. Elle accepta cependant l'entrée du Royaume-Uni dans le SME en 1990. Elle démissionna en novembre 1990 et aida à élever son ancien protégé, John Major, au poste de Premier ministre.

La reconnaissance

Après avoir démissionné en novembre 1990 du 10 Downing Street, elle a été sans surprise sacrée pair du Royaume-Uni comme « baronne Thatcher of Kesteven », sur proposition de son successeur John Major, et siège depuis lors à la Chambre des lords.

Elle détient le record de longévité à la tête du Royaume-Uni pour un Premier ministre britannique au XXe siècle avec 11 ans et demi.

Héritage et retrait de la vie publique

Après plusieurs petites attaques cérébrales et sur avis de ses médecins, elle se retire de la vie publique tout en restant très impliquée dans la politique.

Très affaiblie après le décès de son époux en 2003, Margaret Thatcher tient à assister personnellement aux funérailles de son grand ami l'ancien président américain Ronald Reagan qui ont lieu le 11 juin 2004 en la cathédrale nationale de Washington en présence de dirigeants du monde entier.

Madame Thatcher a depuis plusieurs mois une santé très fragile et souffre de fréquentes pertes de mémoire.

La Dame de fer fêtée

Le 5 mai 2004 et durant les jours qui suivirent, les conservateurs britanniques ont cultivé la nostalgie, célébrant comme il se doit l'arrivée au pouvoir, le 4 mai 1979, de Margaret Thatcher, la première femme à occuper le 10, Downing Street, et qui allait bien vite devenir pour tous la Dame de fer, référence à sa volonté de fer, mais aussi à son intransigeance.

Voilà vingt années, la Grande-Bretagne offrait un visage bien différent, que Margaret Thatcher a largement contribué à modifier. En 1979, l'économie du pays allait à vau-l'eau, les syndicats étaient tout-puissants, l'emprise de l'État sur le tissu industriel était considérable. À la fin de ses mandats, c'est un pays en croissance, dont la situation économique a été assainie. Pour ces raisons, elle reste très populaire auprès de la population.

L'ancienne Premier ministre a été le 24 janvier 2006, le premier chef de gouvernement britannique dont une statue a été érigée de son vivant dans la Chambre des communes.

Un moulage à l'échelle 1/2 représentant Mme Thatcher a été exhibé à titre d'essai, le temps d'une photo, sur le dernier socle vacant du grand hall de la chambre basse du parlement. L'œuvre a pris place aux côtés des effigies de Winston Churchill, Lloyd George et Clement Attlee, trois de ses prédécesseurs. Ceux-ci n'avaient été honorés par une statue aux Communes que cinq ans après leur mort.

Bilan du Thatcherisme

Situation de départ

Quand elle a pris ses fonctions de Premier ministre, le Royaume-Uni était frappé depuis une décennie par une grave crise économique, sociale, politique et culturelle avec, entre autres, 30 millions de journées de grève en 1979. Le gouvernement tory d'Edward Heath avait entrepris une politique réformatrice vite abandonnée et caractérisée par ses « U-turns » (volte-face) permanents. Le gouvernement travailliste d'Harold Wilson est élu en 1974 avec une majorité relative et doit s'allier pour former des majorités fragiles ; la situation est marquée par une ambiance d'instabilité et de déclin[39].

L'interventionnisme est à l'ordre du jour avec de nombreuses nationalisations et 29,3 % de la population active employée dans le secteur public[40]. La fiscalité est élevée : la tranche marginale d'imposition sur les revenus du capital est alors de 98 % et celle sur les revenus de 83 %[40].

La situation économique est telle que le pays est surnommé « l'homme malade de l'Europe » et certains économistes se demandaient si l'on n'assistait pas à un phénomène de retrodevelopment (« développement inversé »), par lequel l'ancien « atelier du monde » serait en train de prendre la voie du sous-développement[41]. Les nationalisations se multiplient et le chômage passe de 2,6 % en 1974 à 8,1 % en 1979. L'économie britannique se désindustrialise de plus en plus. L'inflation croît encore, passant de 9 % par an sous le gouvernement conservateur à 15 % par an sous le gouvernement travailliste[42]. En 1976, le gouvernement doit solliciter un prêt de 4 milliards de dollars au FMI. Le rejet de l'austérité salariale par les syndicats de fonctionnaires débouche sur l'« hiver du mécontentement ». Il choque l'opinion publique britannique et prépare le succès du discours radical de Margaret Thatcher[43].

Place de la Grande-Bretagne dans le monde

Sa politique étrangère consacra un retour de la Grande-Bretagne sur la scène internationale. À l'issue du conflit des Malouines, le 15 juin 1982, Margaret Thatcher déclara ainsi depuis le perron du 10, Downing Street : « Britain is great again »[44]. Elle considérait que cette guerre marquait la fin de la Grande-Bretagne comme une « nation battant en retraite »[45]. Ce conflit rehaussa durablement l'autorité du royaume dans le monde même si il avait bénéficié de l'appui des pays du G7, dont la France de François Mitterrand et les États-Unis de Ronald Reagan[46].

La politique monétariste de la Banque d'Angleterre permit à la livre sterling de retrouver son rôle de monnaie internationale de premier plan[47]. Combinée avec le renouveau de la City, la situation de la Grande-Bretagne se renforce dans le système financier mondial.

La relance de la « relation spéciale » entre États-Unis et Grande Bretagne qu'elle insuffla après l'éloignement du gouvernement Callaghan a été poursuivie par la suite, jusqu'à aujourd'hui. Cette relation spéciale s'entendait d'ailleurs quel que soit le parti du président américain : Thatcher soutint ainsi sans équivoque Jimmy Carter[48].

Le thatchérisme a été néanmoins parfois critiqué pour ce positionnement international par les antiaméricains et les partisans d'une Europe puissante. Thatcher était très atlantiste et opposée à une intégration européenne aux dépens de l'indépendance des États (CEE). Sa méfiance des politiques des institutions européennes se manifeste au moment de l'obtention du « rabais britannique », qui accentua largement la vision du Royaume-Uni comme un « cheval de Troie » des États-Unis au sein de l'Europe[49], critique qui ne tient pas compte du fait que l'administration Bush a soutenu de façon décisive l'intégration européenne.

Bilan économique

Elle laisse à son départ une situation économique « assainie »[50], qui peut être caractérisée par quatre éléments : baisse forte de l'inflation, croissance importante, réduction du rôle de l'État et chômage qui, malgré sa baisse à partir de 1983, reste relativement important[51]. L'inflation atteint des niveaux élevés au début de son mandat puis diminue fortement pour atteindre 4,5 % en 1983 et remonter à 8 % en 1990, avec les tensions sur le marché du travail et des salaires en hausse de près de 10 %[52]. Allant plus loin que les monétaristes, elle refuse tout déficit du budget gouvernemental et reprend la position de son mentor, Keith Joseph, qui déclarait en 1976 que « le monétarisme ne suffit pas ».

La période Thatcher a été marquée par des débuts difficiles en termes de croissance économique avec deux années de récession, corollaire de la politique monétaire alors mise en place. En 1980, Milton Friedman, inspirateur de la politique monétariste menée par la Banque d'Angleterre, écrivait ainsi : « la croissance lente et le chômage élevé sont les effets secondaires d'une cure [contre l'inflation] en passe de réussir »[53]. La croissance augmentera ensuite régulièrement durant les années 1980 pour atteindre un pic de près de 5 % en 1988 et une moyenne de 2,8 % de croissance annuelle. La forte croissance de l'économie britannique des années 1990 et 2000 (2,8 % par an entre 1997 et 2006[54]) doit beaucoup aux réformes structurelles, en particulier à celles touchant le fonctionnement du marché du travail[54] ; les réformes structurelles comme l'Employment Act de 1982 ont permis de simplifier les procédures et d’accélérer la résolution des conflits : en 2005, le contentieux moyen après un licenciement durait 4 semaines contre un an en France[54]. La forte hausse de la productivité permet également de combler le retard vis-à-vis de la RFA et de la France et de le réduire avec les États-Unis. Les équilibres extérieurs restent néanmoins fragiles, avec un déficit de la balance commerciale de 23,1 milliards de livres en 1988 et une baisse de la part du Royaume-Uni dans le commerce mondial à 5,5 %, corollaire de la désindustrialisation qui se poursuit.

Le rôle de l'État a été également réduit de façon notable : la part du secteur public dans l'emploi diminue fortement au profit des emplois dans le secteur privé et de 10 % du PNB en 1979, le secteur public passe à 5 % dix années plus tard. La part des subventions distribuées par le Department of Trade and Industry passe de 1,8 % du PIB en 1978 à 1,2 % en 1988[55]. Au total, les privatisations rapportent 31 milliards de livres. Les impôts sur les ménages et sur les entreprises ont été également réduits. La tranche marginale de l'impôt sur le revenu passa par exemple de 83 % à 60 % puis 40 %, ce qui entraîna une hausse des recettes fiscales de 1,2 milliard de livres en 1985-1986, vérification empirique de la courbe de Laffer[55]. L'impôt sur les sociétés passe de 53 à 33 %.

Enfin, Le marché du travail a connu des évolutions mitigées : la population active employée est passée de 25,3 millions à 26,9 entre 1979 et 1990, avec un creux de 23,5 millions en 1983[56]. Le chômage monte d'abord fortement, jusqu'à 12 % de la population active en 1983, avant de redescendre à partir de 1986 jusqu'à 5,8 % en 1990[56]. La désindustrialisation entamée dans les années 1970 s'est poursuivie sous son gouvernement : de 1966 à 1980, la main-d'œuvre industrielle avait baissé de 2 millions, soit la même évolution qu'entre 1980 et 1990. Parallèlement, le secteur des services se développe très rapidement et crée 1,4 million d'emplois entre 1983 et 1988 ; la City profite des mesures de libéralisation financière de 1979 et surtout du Big Bang de 1986 pour s'imposer comme première place financière d'Europe.

Bilan social

Indice de développement humain sous Margaret Thatcher

Margaret Thatcher avait insisté sur sa volonté de bâtir une « société de propriétaires ». On observe un développement de la propriété privée, en particulier grâce à la vente des logements sociaux à leurs occupants : les propriétaires-occupants passent de 55 à 67 % du total de la population entre 1979 et 1989. De même, l'actionnariat se développe : trois millions de foyers détiennent des actions en 1979, ils sont trois fois plus en 1987.

Le thatchérisme a permis une augmentation du niveau de vie moyen britannique mais le style abrasif de Margaret Thatcher a également entraîné des conséquences sociales critiquées. L'historien François-Charles Mougel le résume ainsi : « À l'actif : la libération des initiatives, la baisse de l'inflation, des subventions et des charges, la reprise de la croissance et de l'emploi, la paix sociale et une hausse globale du niveau de consommation et de vie. Au passif : la désindustrialisation, les inégalités sociales, régionales et professionnelles, la vulnérabilité des entreprises, des personnels et des secteurs, les effets risqués de l'ouverture à l'étranger et l'excessive suprématie de la valeur-argent. »

Le décile inférieur a vu ses revenus baisser d'environ 10 % alors que les revenus de tous les autres déciles ont augmenté : + 4 % pour le deuxième décile mais + 60 % pour le premier décile.

En outre, les quartiers déshérités des grandes villes ont été le théâtre d’émeutes violentes, révélateurs de tensions et de problèmes d'insertion dans la société britannique, comme a pu également le montrer le développement du hooliganisme.

Des critiques sont formulées contre le thatchérisme concernant l'état du système de protection sociale. Ses partisans répondent néanmoins que le National Health Service n'a justement pas été réformé sous son gouvernement. Ses effectifs ont plutôt augmenté pendant la période, en hausse de 6 % alors que le reste de la fonction publique diminue de 12,5 %. En outre, la privatisation de British Rail lui est souvent attribuée à l'étranger même si elle a été effectuée par John Major en 1993. Enfin, les dépenses sociales n'ont pas diminué entre 1979 et 1990, mais ont été stabilisées autour de 22 % du PIB passant dans l'ensemble des dépenses gouvernementales de 42 % à 50 %. En la matière, la baisse des indemnités de chômage a été en partie compensée par l'augmentation très importante du nombre des pensions d'invalidité. Les dépenses en faveur de l'emploi ont augmenté de 73 %, les dépenses de sécurité sociale de 33 %, et celles du service national de santé de 34 % inflation déduite. Les dépenses publiques d'éducation et de santé ont augmenté sous le cabinet Thatcher, restant inférieures à la moyenne des autres pays développés : de 4,7 % du PIB à 6 % pour la santé entre 1979 et 1996 et de 8 à 10 % pour l'éducation[57]. De façon générale, les dépenses publiques ne baissent que tardivement et touchent peu le Welfare[58].

Prolongements actuels

Le blairisme du Premier ministre Tony Blair, qui prend la suite du thatchérien John Major en 1997, marque un prolongement du thatchérisme pour sa trame libérale, mais avec des infléchissements qui passent par une reconsidération de la question des inégalités, la renationalisation d'entreprises d'intérêt général en déroute, ou encore une attitude moins isolée vis-à-vis de l'Union européenne, sans pour autant remettre fondamentalement en cause l'atlantisme traditionnel dans le pays.

De façon plus générale, Mario Vargas Llosa rendait responsable Margaret Thatcher d'une « révolution féconde et contagieuse » qui avait réaffirmé les principes de l'économie libre et « revitalisé » le libéralisme dans le monde. L'écrivain péruvien ajoute qu'elle détient le « leadership moral et culturel » de la révolution conservatrice des années 1980[59]. Cette influence culturelle sur la revitalisation des idées d'économie de marché lui a été également reconnue par ses adversaires politiques ; Peter Mandelson, député travailliste, écrivit ainsi dans une tribune libre publiée le 10 juin 2002 dans The Times : « Nous sommes tous des thatchériens »[60].

La vie politique britannique reste fortement marquée par Margaret Thatcher : le 5 mai 2004 et durant les jours qui suivirent, les conservateurs britanniques ont cultivé la nostalgie, célébrant l'arrivée au pouvoir, le 4 mai 1979, de Margaret Thatcher. Elle est également la seule à avoir donné son nom à une doctrine et à avoir polarisé la vie politique du pays autour d'elle. Plus de 15 ans après son départ, l'intention prêtée en juin 2006 à Tony Blair de lui préparer des obsèques nationales a entraîné de nombreuses réactions ; le 9 août, le Daily Telegraph a consacré sa Une aux remous de l'affaire au sein du Parti travailliste. Plusieurs membres du parti du Premier ministre évoquent la possibilité de quitter le parti si cette information était confirmée. Les obsèques nationales sont normalement réservées à la famille royale. Mais il existe certaines exceptions, comme en 1965 lors du décès de Winston Churchill, qui avait dirigé le pays pendant la Seconde Guerre mondiale. Un film va également lui être consacré par la BBC, Pathé et DJ Films, film qui retracera les 17 jours précédant immédiatement la guerre des Malouines en 1982.

Informations complémentaires

Œuvres

  • 1993, "The Downing Street Years", New York: Harper Collins
  • 1995, "The Path to Power", New York: Harper Collins
    • Traduit en français en 1995, "Les chemins du pouvoir, Mémoires II", Albin Michel, Acheter en ligne

Ses citations

  • « En politique, si vous voulez des discours, demandez à un homme. Si vous voulez des actes, demandez à une femme. » Extrait d'une interview en 1975.
  • « C'est le coq qui chante, mais c'est la poule qui pond les œufs. »
  • « Vous pouvez avoir à livrer la même bataille plus d'une fois pour la gagner. »
  • « Un jour où l’on est très satisfait de soi est un jour où l’on n’a pas été paresseux. »
  • « Vous savez, la société n'existe pas. Il y a des individus, hommes ou femmes, et il y a des familles. Et aucun gouvernement ne peut agir, si ce n'est à travers les gens, et les gens doivent d'abord s'occuper d'eux-mêmes. Il est de notre devoir de nous occuper de nous et ensuite de nous occuper de notre voisin. Les gens ont trop à l'esprit leurs avantages, sans les obligations concomitantes. Un avantage n'existe pas avant que quelqu'un n'ait rempli une obligation. »[61]
  • « Nous n'avons pas, avec succès, repoussé les frontières de l’État en Grande-Bretagne pour les voir réimposées au niveau européen avec un super-État européen exerçant une nouvelle domination depuis Bruxelles. » (septembre 1988)
  • « Vous changez le cap si vous le voulez. La dame n'est pas du genre à faire marche arrière. » (lors de la conférence annuelle du Parti conservateur, en octobre 1980)
  • « Tout ce que nous faisons est de demander que l'on nous rende notre argent. » (en novembre 1979, sur la contribution du Royaume-Uni au budget de l'Union européenne)
  • « There is no alternative. »
  • « N’oublions jamais cette vérité fondamentale : l’État n’a aucune autre source d’argent que l’argent que les gens gagnent eux-mêmes. Si l’État souhaite dépenser plus, il ne peut le faire qu’en empruntant votre épargne ou en vous taxant davantage. Il n’y a rien de bon à ce que quelqu’un d’autre paie ; cette autre personne, ce sera vous. L’argent public n’existe pas, il n’y a que l’argent des contribuables. La prospérité ne viendra pas de l’invention de programmes de dépenses publiques de plus en plus somptuaires. Vous ne devenez pas riches en commandant un carnet de chèques à votre banque et aucune nation n’est jamais devenue plus prospère en taxant ses citoyens au-delà de leur capacité. Nous avons la mission de nous assurer que chaque penny levé par l’impôt soit dépensé de manière sage et bonne. Les gens parlent de service gratuit. Ce n’est pas gratuit. Vous devez payer pour ! » (14 octobre 1983, devant des cadres et des militants du Parti conservateur)
  • « Le droit de chacun de travailler comme il l’entend, de dépenser ce qu’il gagne, de posséder des biens, d’avoir l’État pour serviteur et non pour maître, sont les principes de l’économie libre, et de cette liberté dépendent toutes les autres libertés. » (Conservative Party Conference, 1975)

Notes et références

  1. Philippe Chassaigne, « Madame Thatcher », Académie des sciences morales et politiques, séance du lundi 5 mai 2003.
  2. Margaret Thatcher, Les chemins du pouvoir, Mémoires II, 1995, Albin Michel, p. 13 et 102
  3. Thatcher, Mémoires II, p. 42
  4. Thatcher, Mémoires II, p. 44
  5. (en)Biographie sur le site de la Margaret Thatcher Foundation
  6. Thatcher, Mémoires II, p. 53
  7. Francis Becket, Margaret Thatcher, Haus Publishing Limited, 2006, ISBN 9781904950714, p.22
  8. Thatcher, Mémoires II, p.74
  9. Thatcher, Mémoires II, p.75
  10. Thatcher, Mémoires II, p.108
  11. On pourrait traduire approximativement par « celle qui arrache le lait aux enfants »
  12. (en)Conférence de presse de Margaret Thatcher à la suite de la victoire, Fondation Margaret Thatcher
  13. (en)« Britain Awake », discours à l'hôtel de ville de Kensington, 19 janvier 1976
  14. Affiche du parti conservateur en 1979, The Guardian
  15. (en)« The lady's not for turning », texte intégral sur wikisource
  16. Thatcher, Mémoires II, pp 55-56, 63 et 84
  17. Thatcher, ibid, p. 55
  18. Margaret Thatcher, 10 Downing Street, Mémoires, p.530
  19. Thatcher, Mémoires, p.538
  20. Paul Johnson, Time, 13/04/1998
  21. Jean-Pierre Dormois, Histoire économique de la Grande-Bretagne au XXe siècle, Hachette, p.147-148
  22. Mougel, 1996, p.116
  23. Delas, ibid, p.157
  24. Mougel, 1996, p.119
  25. (en)« On this day », 3 octobre 1981, 1981: IRA Maze hunger strikes at an end, BBC News
  26. Delas, ibid, p.160
  27. Chassaigne, 2003, p. 275
  28. (en)Thatcher stands by Pinochet, BBC, 26 mars 1999
  29. {Plebiscito Nacional de 1988 (Chile), précédemment accessible à brp.cl/No.html]
  30. Souvent déformé en « I want my money back! »
  31. (en)Discours de Bruges, 20 septembre 1988
  32. (en)Political soul mates: Reagan and Thatcher dominated 1980s politics, USA Today, 6/5/2004
  33. Jean-Claude Sergeant, « La « relation spéciale » : anatomie d’un rapport ambigu », Hérodote, n°109, 2003 (2). Pour plus de précisions sur les relations anglo-américaines à l’époque de Margaret Thatcher, voir Jean-Claude Sergeant, La Grande-Bretagne de Margaret Thatcher, PUF, Paris, 1994, p. 197-212.
  34. Delas, ibid, p.160
  35. Jean-Claude Sergeant, op. cit.
  36. Delas, ibid, p.156
  37. Chassaigne, 2003, p.277
  38. Mougel, ibid, p. 93
  39. François-Charles Mougel, La Grande-Bretagne au XXe siècle, Que sais-je ?, 1996, p. 104
  40. 40,0 et 40,1 Delas, ibid, p.158
  41. Déclaration du ministre travailliste Jack Straw en 2004, précédemment accessible à britishembassy.gov.uk/servlet/Front?pagename=OpenMarket/Xcelerate/ShowPage&c=Page&cid=1077046437645
  42. Mougel, ibid, P. 105
  43. Voir en particulier (en)Narrating Crisis: The Discursive Construction of the `Winter of Discontent', Colin Hay, in Sociology, vol 30, no2, pp. 253-277, 1996
  44. Chassaigne, 2003, p. 273
  45. Thatcher, Mémoires, p. 220
  46. Chassaigne, 2003, p. 276
  47. Mougel, 1996, p.117
  48. Chassaigne, 2003, p. 281
  49. Serge Leyrac, La porte s'ouvre devant le cheval de Troie des Américains, in L'Humanité, 24 juin 1971, p. 3
  50. Jean-Pierre Dormois, Histoire économique de la Grande-Bretagne au XXe siècle, Hachette, 1994, p. 146
  51. Alec Cairncross, The British Economy since 1945, Institute of Contemporary British History, p.226
  52. Hervé Monet & Jean-Jacques Santini, L'économie britannique, Nathan, 1992, p.57
  53. Milton Friedman, La Liberté du choix, chap. 8, p. 270
  54. 54,0 54,1 et 54,2 Guillaume Lagane, L'économie britannique, modèle pour l'Europe ?, Commentaire, été 2006
  55. 55,0 et 55,1 Dormois, ibid, p.148
  56. 56,0 et 56,1 Monet & Santini, ibid, p.56
  57. Mougel, 2000, p.100
  58. Delas, ibid, p.175
  59. Mario Vargas Llosa, Les enjeux de la liberté, Gallimard, « éloge de la Dame de fer », 1990
  60. Repris par Philippe Chassaigne in Madame Thatcher
  61. En anglais : You know, there is no such thing as society. There are individual men and women, and there are families. And no government can do anything except through people, and people must look to themselves first. It's our duty to look after ourselves and then, also to look after our neighbour. People have got the entitlements too much in mind, without the obligations. There's no such thing as entitlement, unless someone has first met an obligation.

Littérature secondaire

De 1981 à 1999

  • 1982, William Frazer, "Milton Friedman and Thatcher’s Monetarist Experience", Journal of Economic Issues, Vol 16, n°2, pp525-533
  • 1988,
    • Caroline Cox, "Margaret Thatcher's Fight to Raise Educational Standards", IPA review, Vol 41, n°3, November-January 1987-1988, pp21-27
    • Peter Jenkins, "Mrs Thatcher's Revolution: The Ending of the Socialist Era", Cambridge: Harvard University Press
    • Graham Little, "Strong Leadership: Thatcher, Reagan and An Eminent Person", Oxford: Oxford University Press
  • 1990, Chris Ogden, "Maggie: An Intimate Portrait of a Woman in Power", New York: Simon & Schuster
  • 1993,
    • Shirley Letwin, "The Anatomy of Thatcherism", Transaction Publishers, ISBN 1560001062, ISBN 978-1560001065
    • Faysal Mikdadi, "Margaret Thatcher: A Bibliography", Westport, Conn.: Greenwood Press
  • 1998, Gordon Pepper, "Inside Thatcher’s Monetarist Revolution", London: Macmillan Press

De 2000 à 2019

  • 2002,
    • Roger E. Backhouse, "The Macroeconomics of Margaret Thatcher", Journal of the History of Economic Thought, Vol 24, n°3, pp313-334
    • Bradley W. Bateman, "There are Many Alternatives: Margaret Thatcher in the History of Economic Thought", Journal of the History of Economic Thought, Vol 24, n°3, pp307-311
    • Peter Clarke, "Margaret Thatcher's Place in History: Two Views", Journal of the History of Economic Thought, Vol 24, n°3, pp357-368
  • 2005,
    • Norman Barry, "Thatcher's Conservatism: a hypothesis", In: J. Clarke & S. Roy, dir., "Margaret Thatcher's revolution", London: Continuum
    • J. Clarke & S. Roy, dir., "Margaret Thatcher's revolution", London: Continuum
  • 2013,
    • Stefano Magni, dir., "This Lady Is Not For Turning. I grandi discorsi di Margaret Thatcher", Istituto Bruno Leoni Libri, Torino
    • Charles Moore, "Margaret Thatcher", Vol 1, London: Allan Lane
  • 2014,
    • Cosimo Magazzino, "Thatcherismo e austerità", Ventunesimo Secolo, Vol 14, n°35, pp153-179
    • Marcelo de Oliveira Passos, Marco Antonio Ribas Cavalieri, "'A força da liderança com ideias' ou 'Thatcher, Hayek e o Brasil'", ('La force du leadership avec des idées' ou 'Thatcher, Hayek et le Brésil'"), Revista Economia & Tecnologia (RET), Vol 10, n°1, Jan/Mar, pp99-108

De 2020 à 2024

  • 2021, Helen McCarthy, "‘I don’t know how she does it!’ Feminism, family and work in ‘neoliberal’ Britain", In: Aled Davies, Ben Jackson, Florence Sutcliffe-Braithwaite, dir., "The Neoliberal Age?: Britain since the 1970s", UCL Press, pp135-154

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