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Taux d'intérêt
Le taux d'intérêt d'un prêt ou d'un emprunt est l'indicateur, calculé selon des conventions prédéfinies, qui mesure de façon synthétique, sur une période donnée, la rentabilité pour le prêteur ou le coût pour l'emprunteur de l'échéancier de flux financiers du prêt ou de l'emprunt.
Définition de taux d'intérêt
Un emprunt, par définition, est le prêt de quelqu'un d'autre. Un emprunt est un contrat entre deux entités, ce contrat est la reconnaissance de dette. Les dates et les montants des sommes échangées constituent l'élément essentiel du contrat de reconnaissance de dette.
La notion de taux d'intérêt s'applique :
- a priori à toutes les opérations où l'une des parties contractantes s'endette, y compris des instruments financiers qu'on décrit généralement par convention comme des produits d'épargne (compte d'épargne, obligation, etc.);
- également plus généralement a posteriori ou par comparaison à tous les instruments financiers et investissements, pour en mesurer la rentabilité relative ou absolue.
Le taux d'intérêt occupe donc une place centrale dans le fonctionnement des économies contemporaines. La finance islamique, qui interdit le prêt à intérêt, utilise d'autres mécanismes que le crédit bancaire, mais qui reviennent à peu près au même : achat suivi de revente à prix majoré, crédit-bail ou location avec promesse de vente, etc.
Taux d'intérêt négatifs
Par l'instauration de taux d'intérêt négatifs, la banque centrale cherche à obtenir les mêmes effets que l'inflation lorsqu'il n'y a pas d'inflation. Cette pratique de répression financière, inspirée du keynésianisme ("euthanasie du rentier"), est censée pousser à la consommation et diminuer la charge de la dette publique, mais elle est destructrice car elle supprime l'épargne et l'investissement (elle fait croire que « le futur est plus sûr que le présent, ce qui est absurde », selon Charles Gave). Elle déstabilise l'économie, car il vaut mieux retirer son argent que de le laisser à la banque. Elle conduit à une allocation désastreuse du capital et donc à une baisse générale des investissements et de la productivité. Elle peut aussi induire des bulles (obligataire, immobilier, etc.) qui se terminent par des krachs.
On peut remarquer que les taux d'intérêt bas ou négatifs sont une pratique des banques centrales qui est purement politique et dépourvue d'une justification économique cohérente : le banquier central invoque tantôt l'augmentation de la productivité (Alan Greenspan dans les années 1990), tantôt la chute de la productivité et la stagnation de la croissance (Yellen dans les années 2010).
Citations
- Par conséquent, il est hors de question que le taux d’intérêt puisse être aboli par les institutions, les lois ou par des procédés de manipulation bancaires. Ce que les lois et décrets peuvent abolir, c'est simplement le droit pour les capitalistes de percevoir un intérêt. Mais de telles décisions d'autorité entraîneraient la consommation de capital, et rejetteraient bientôt l'humanité vers son état originel de naturelle pauvreté. (Ludwig von Mises)
- L'opinion publique veut toujours de l'argent gratuit, ce sont les taux d’intérêt faibles. (Ludwig von Mises, A critique of interventionnism)
- L’indicateur le plus direct de la préférence temporelle sociale est le taux d’intérêt. Le taux d’intérêt est le rapport entre la valuation des biens actuels comparés aux biens futurs. Plus précisément, il indique la prime à laquelle la monnaie actuelle est échangée contre de la monnaie future. Un haut taux d’intérêt signe une plus grande « concentration sur le présent », un taux d’intérêt bas signe une plus grande « orientation vers l’avenir ». (Hans-Hermann Hoppe, Démocratie, le dieu qui a échoué)
Bibliographie
- 1986, Ingo Pellengahr, "Austrians Versus Austrians II, Functionalist Versus Essentialist Theories of Interest." Lecture Notes in Economics and Mathematical Systems: Studies in Austrian Capital Theory, Investment and Time. Malte Faber, dir., Berlin: Springer-Verlag.
- 1996, Ingo Pellengahr, "The Austrian Subjectivist Theory of Interest: An Investigation into the History of Thought", Frankfurt/M., Berlin, Bern, New York, Paris, Wien
- 2004, Richard Ebeling, "Interest Rates and the Federal Reserve", The Freeman, Septembre, Vol 54, n°7
- 2011, Eduard Braun, "The Rationale of Originary Interest", New Perspectives on Political Economy, 7 (2), pp177-201
Voir aussi
- Intérêt
- crédit
- banque
- banque centrale, taux directeur
- monnaie
- monnaie-marchandise
- monnaie-promesse
- monnaie-fiat
- préférence temporelle
- reconnaissance de dette, prêt bancaire
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