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Nihilisme

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Le terme de nihilisme, dérivé du latin « nihil » signifiant rien, est un courant de pensée touchant plusieurs domaines comme la politique, la philosophie, la morale ou encore la littérature.

Nihilisme éthique

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Le nihilisme désigne la négation totale de toute valeur, par exemple, que les valeurs morales de Bien, de Juste ou encore de Vérité n'ont aucune validité. Son expression moderne se confond avec un certain relativisme, voire même un certain scepticisme, mais certains auteurs[1] distinguent soigneusement entre relativisme (tout se vaut) et nihilisme (rien ne vaut), le relativisme ne niant pas les valeurs, car « rien ne vaut absolument, mais tout, pour nous, ne se vaut pas »[2]. Le scepticisme se base sur le principe de suspension du jugement et refuse toute certitude de connaissance, tandis que le nihilisme consiste à considérer toute valeur comme stérile.

Pour mieux comprendre l'action nihiliste extrême, prenons l'exemple d'un individu sous l'emprise d'un désir de destruction, un individu emporté par la passion de renversement de toutes valeurs du monde, animé par une négation extrême pouvant conduire à l'anomie, voire au terrorisme : nous identifions ici ce que Nietzsche a appelé le « nihilisme actif ». Un bon exemple est l'activiste révolutionnaire russe Serge Netchaïev (1847-1882), et sa théorie terroriste exposée dans son Catéchisme du révolutionnaire. Max Stirner est parfois considéré comme le premier représentant de ce courant[3].

Nihilisme philosophique

Le nihilisme ne constitue pas un système philosophique au sens d'un ensemble d'idées organisées, au contraire, il prend forme dans une posture en opposition aux systèmes censés représenter des valeurs absolues. C'est pour cette raison que le nihilisme peut être assimilé à un certain rationalisme athée : c'est un adversaire de Kant, Friedrich Heinrich Jacobi, qui emploie le premier le terme de « nihilisme » dans sa Lettre à Fichte de 1799 pour stigmatiser le spinozisme lors du contexte polémique de la « querelle de l'athéisme » (Atheismusstreit). Joseph de Maistre emploie en 1815[4] un autre terme qui ne passera pas à la postérité, celui de « rienisme », pour qualifier le protestantisme et l'irréligion. On rencontre parfois aussi le terme de « néantisme ».

Le terme est ensuite popularisé par le romancier Ivan Tourgueniev pour décrire les vues politiques de l'intelligentsia radicale russe :

Un nihiliste est un homme qui ne s’incline devant aucune autorité, qui n’accepte aucun principe, sans examen, quel que soit le crédit dont jouisse ce principe. (Pères et Enfants, chap. V)

Le terme prend dans un sens plus religieux chez Fedor Dostoïevski (roman Les Frères Karamazov) et s'oriente vers l'immoralisme : « si Dieu n'existe pas, tout est permis ».

Les racines du nihilisme philosophique sont bien plus anciennes, on les trouve dans l'antiquité grecque (Gorgias le sophiste soutenait, d'après Platon, que rien n'existait) que romaine (sous la forme du taedium vitae, la lassitude de vivre, l'affaiblissement de la vitalité).

Friedrich Nietzsche emploie ce terme dans un sens très particulier, qui n'est pas le sens courant : il désigne par « nihilisme » la construction d'un idéal, la tendance à dévaloriser l'ici-bas en faveur d'un au-delà, quel qu'il soit (religieux, politique, etc.), y compris par l'ascétisme (« l'homme préfère encore vouloir le néant plutôt que ne pas vouloir », Généalogie de la morale), tandis que le « nihilisme des forts » résulte d'un dépassement des croyances, d'un rejet de tout idéalisme et de la morale des « faibles ».

Outre ce sens propre à Nietzsche, Roger-Pol Droit[5] distingue deux autres sens :

  • le nihilisme ontologique ou métaphysique, qui ne distingue pas entre être et néant, affirmant que derrière les apparences, soit il n'y ait que néant, soit il n'y ait que l'être pur[6] ;
  • le nihilisme pessimiste (tel celui d'Arthur Schopenhauer), caractérisé par un refus de l'existence, proclamant la supériorité du néant sur l'être.

Heidegger désigne par nihilisme ce qu'il appelle « oubli de l’Être », le fait de « se coller » à l'étant en laissant de côté l’Être, qui, lui, par définition, « n'est rien d'étant » (un néant, comme le dit aussi Nietzsche). Heidegger y voit le mouvement de fond de l'histoire de l'Occident, qui commence avec Socrate et Platon, et qui culmine dans le « règne de la technique » et les sciences positives. Pour Heidegger, Nietzsche lui-même est prisonnier du nihilisme, puisqu'il instaure la vie comme valeur suprême, et reste dans le cadre de la pensée occidentale rationnelle et instrumentale « oublieuse de l’Être et de sa propre vérité ». Comme Nietzsche, tous les philosophes du passé restent prisonniers de « l'univers de la valeur », ce qui est une mutilation de l’Être, pour Heidegger.

Pour le philosophe Marcel Conche (Orientation philosophique, 1974), il y a trois philosophies du sens possibles :

  • l'optimisme, croyance en une objectivité de la valeur : le sens trouve son fondement en Dieu (théisme religieux), ou dans l'histoire (Marx), la politique, le travail, etc., d'où un chemin tout tracé pour l'individu qui veut se réaliser ;
  • le pessimisme, qui estime absurde le monde, et impossible la quête du sens (Cioran, Schopenhauer) : cela rejoint le « nihilisme des faibles » de Nietzsche ;
  • le tragique : le non-sens du monde donne à l'homme l'occasion d'en trouver un, et de devenir un créateur de valeurs (« nihilisme des forts » : Nietzsche, Marcel Conche).

On est toujours le nihiliste de quelqu'un

Nihiliste est aussi un qualificatif dont on gratifie facilement un adversaire parce qu'il ne partage pas les mêmes valeurs que vous, par exemple :

  • les croyants qualifient les athées de nihilistes parce qu'ils ne croient pas à une « vie après la mort » ;
  • les athées, à la suite de Nietzsche, qualifient les croyants de nihilistes parce qu'ils dévalorisent l'ici-bas en croyant à un au-delà ou à tout autre entité transcendante improuvable, ils délaisseraient donc la réalité pour rechercher un autre chose irréel et fumeux ;
  • les bouddhistes, et parfois les hindouistes ou les taoïstes, sont considérés par certains de leurs adversaires (croyants ou athées) comme nihilistes parce qu'ils viseraient à se fondre dans une espèce de néant mal défini ;
  • pour compliquer encore la situation, les bouddhistes ne se considèrent pas comme des nihilistes et appellent nihilisme (ucchedavāda, natthikavāda) les doctrines matérialistes ; de même les védantistes (courant philosophique majeur de l'hindouisme) ne se considèrent pas comme nihilistes et appellent nihilistes ceux qui nient une réalité suprême inconnaissable (brahman dans la philosophie hindouiste).

Le nihiliste serait donc pour son adversaire celui qui refuse de partager ses valeurs ou sa propre vision du monde. Ainsi, l'objectivisme considère comme nihilistes ceux qui ne partagent pas la vision objectiviste de ce que serait la « réalité objective ». Nietzsche lui-même pratique cette accusation en taxant de nihilisme ce qui de son point de vue n'affirme pas la vie et la volonté de puissance.

Or, la caractéristique du libéralisme est le respect des valeurs d'autrui tant qu'elles ne sont pas agressives, et dans ce cadre il affirme une neutralité vis-à-vis des choix métaphysiques des individus. Le terme de nihilisme devrait donc rejoindre celui d'ultralibéralisme dans le catalogue des insultes faciles à l'égard de qui ne partage pas vos propres valeurs.

Nihilisme libéral

Une curieuse expression de « nihilisme libéral » est apparue sous la plume de plusieurs auteurs du XXIe siècle : Alain Badiou[7], Michel Onfray[8], notamment. Ils désignent ainsi, selon les cas, la société de consommation, le pouvoir de l'argent, la loi du marché, l'égoïsme des gens, un manque d'idéal, un matérialisme jouisseur hérité de mai 1968, etc. Ils transforment le libéralisme, philosophie du droit, en un art de vivre plus ou moins décadent où seul compte le court terme. Ce terme de « nihilisme libéral » est davantage révélateur de leurs fantasmes anticapitalistes que d'une propension du libéralisme à tendre vers une forme de nihilisme.

De la même façon, les libertariens sont parfois considérés comme des nihilistes[9] :

« À la base, c'est une idéologie décadente, voire nihiliste. C'est l'évolution logique de l'approche radicale du marché. L'organisation de la vie en commun est détruite. »
    — Beat Ringger

Ce à quoi les libertariens répondent aisément qu'ils ne remettent pas en question la « vie en commun », mais seulement les collectifs coercitifs (l'État y compris) et les obligations qu'ils imposent à l'individu.

Si l'on définit le nihilisme comme l'absence de valeurs, le libéralisme ne peut être considéré comme nihiliste, puisqu'il pose comme valeurs essentielles la liberté individuelle, la responsabilité qui l'accompagne, l'isonomie, la propriété légitime. Murray Rothbard parle de « nihilo-libertariens » (nihilo-libertarians, modal libertarians) à propos des libertaires de gauche « anti-bourgeois » qui refusent toute autorité.

Nihilisme littéraire

À mi-chemin entre philosophie et littérature, le nihilisme littéraire (qualifié parfois de pessimisme chic) développe le thème de l'absence de sens de la vie. Inspirés par des philosophes comme Schopenhauer, Nietzsche, Wittgenstein, de nombreux auteurs s'illustrent dans ce genre : Guy de Maupassant, Albert Camus, Emil Cioran, Thomas Bernhard, Roland Jaccard, Pierre Gripari, etc.

L'écrivain franco-suisse Roland Jaccard parle ainsi de néonihilisme[10] : pour lui « L'École néonihiliste savoure les déclins : déclin de l'Orient, déclin de l'Occident, déclin de l'Empire romain, déclin d'Hollywood, déclin de la philosophie, déclin de l'art et même déclin du déclin. »

Dans son livre La tentation nihiliste, Jaccard considère comme relevant d'une forme de nihilisme les œuvres de Schopenhauer, Nietzsche, Paul Rée, Max Stirner, Ladislav Klima, Louis Wolfson, Oscar Wilde, Giacomo Leopardi, Henri-Frédéric Amiel, Sigmund Freud, Arthur Schnitzler, Alphonse Rabbe, Paul-Armand Challemel-Lacour, Oskar Panizza, W. N. P. Barbellion, Ambrose Bierce, Peter Altenberg, Osamu Dazai, Stefan Zweig, Sadegh Hedayat, Cyril Connolly, Francis Giauque, Fritz Zorn, Marcel Lévy.

Citations sur le nihilisme

  • « Si nos principes n'ont d'autres fondements que notre préférence aveugle, rien n'est défendu de ce que l'audace de l'homme le poussera à faire. L'abandon actuel du droit naturel conduit au nihilisme ; bien plus, il s'identifie au nihilisme. » (Leo Strauss)
  • « Le nihiliste est un homme qui connaît les principes de la civilisation, ne serait-ce que d'une manière superficielle. Un homme simplement non-civilisé, un sauvage, n'est pas un nihiliste. » (Leo Strauss, Nihilisme et politique)
  • « Le révolutionnaire méprise tout doctrinalisme, il a renoncé à la science pacifique qu'il abandonne aux générations futures. Il ne connaît qu'une science — celle de la destruction. » (Serge Netchaïev[11])
  • « Que signifie le nihilisme ? Que les valeurs supérieures se déprécient. Il peut être un signe de force, la vigueur de l'esprit peut s'être accrue au point que les fins que celui-ci voulut atteindre jusqu'à présent (convictions, articles de foi) paraissent impropres car une foi exprime généralement la nécessité de conditions d'existence, une soumission à l'autorité d'un ordre de choses qui fait prospérer et croître un être, lui fait acquérir de la force... ; d'autre part le signe d'une force insuffisante à s'ériger un but, une raison d'être, une foi. Il atteint le maximum de sa force relative comme force violente de destruction : comme nihilisme actif. » (Friedrich Nietzsche[12])
  • « La vie même est pour moi instinct de croissance, de durée, d'accumulation de forces, de puissance : là où fait défaut la volonté de puissance, il y a déclin. Ce que j'affirme, c'est que cette volonté fait défaut dans toutes les valeurs suprêmes de l'humanité - que les valeurs de déclin, les valeurs nihilistes, règnent sous les noms les plus sacrés. » (Friedrich Nietzsche[13])
  • « Pensons cette pensée sous sa plus terrible forme : l'existence, telle qu'elle est, privée de sens et de but mais se répétant inéluctablement, sans final dans le néant : « l'éternel retour ». C'est la forme la plus extrême du nihilisme : le néant (l' « absence de sens ») éternel ! [...] Nous nions les buts derniers : si l'existence en avait un, il devrait être atteint. » (Friedrich Nietzsche, Fragments)
  • « Le nihilisme commence là où cesse la volonté de se tromper soi-même. [...] À l'opposé du romantique toujours pénétré du sentiment que le monde est un tissu de sens cachés, de symboles à déchiffrer et d'indicibles mystères, le nihiliste considère que la vie est courte, brutale, insipide. » (Roland Jaccard, La Tentation nihiliste, 1989)
  • « Le drame de l'homme se joue moins dans la certitude de son néant que dans son entêtement à ne point s'y résigner. » (Roland Jaccard, La Tentation nihiliste, 1989)
  • « Nous avons tout perdu en naissant. Mieux encore que dans le malaise et l'accablement, c'est dans des instants d'une insoutenable plénitude que nous comprenons la catastrophe de la naissance. Nos pensées se reportent alors vers ce monde où rien ne daignait s'actualiser, affecter une forme, choir dans un nom, et, où, toute détermination abolie, il était aisé d'accéder à une extase anonyme. Nous retrouvons cette expérience extatique lorsque, à la faveur de quelque état extrême, nous liquidons notre identité et brisons nos limites. Du coup, le temps qui nous précède, le temps d'avant le temps, nous appartient en propre, et nous rejoignons, non pas notre figure, qui n'est rien, mais cette virtualité bienheureuse où nous résistions à l'infâme tentation de nous incarner. » (Cioran, De l'inconvénient d'être né)
  • « Il y a ceux qui n'attendent plus rien ; je fais en sorte de leur apporter ce qu'ils attendent. » (François Hollande en 2015[14])
  • « - Rien ne le dérange. C'est un nihiliste. - Ça doit être épuisant. » (The Big Lebowski)
  • « Aujourd'hui le monde est « vain », n'est qu'une aveuglante « apparence », la vérité est seulement l'esprit. Le monde n'est que la forme vaine de l'esprit. » (Max Stirner, L'unique et sa propriété)
  • « La domination universelle du nihilisme fait qu'un Européen conscient de sa tradition — un traditioniste donc — se trouvera des points d'accord et de complicité avec des Chinois, des Hindous, des Africains qui pensent et vivent également selon leur tradition spécifique. En dépit de tout ce qui les différencie, ils ont en commun de ne pas croire aux illusions du Progrès. [...] Le contraire de la tradition, n'est pas la « modernité », notion confuse et limitée, mais le nihilisme. Nietzsche définissait celui-ci comme la conséquence de la mort de Dieu, ce qui était restrictif. Il serait plus exact de parler de la disparition du sacré dans la nature, la vie, l'amour, le travail, l'action. Autrement dit la disparition du sens qui hiérarchise les valeurs de vie, en plaçant ce qui est supérieur au-dessus de ce qui est inférieur. » (Dominique Venner, Histoire et tradition des Européens, éd. du Rocher. 2004)
  • « — On dit que vous êtes nihiliste, qu'en pensez-vous ? — Je ne suis pas nihiliste, je ne suis rien. » (Cioran, interview avec Christian Bussy, 1973)
  • « L'homme est la sentinelle du néant. » (Heidegger)
  • « L’étrange fascination que la pensée du néant a exercée sur la philosophie moderne n’est pas nécessairement la marque du nihilisme. Si nous considérons le problème du néant dans sa relation avec une philosophie en révolte contre une philosophie de la considération pure, comme une tentative de devenir « maître de l’être » et de poser donc philosophiquement la question de telle sorte que l’acte constitue directement le pas suivant, alors la pensée que l’être est, en somme, le néant, possède un avantage particulièrement important. S’appuyant sur cette idée, l’homme peut imaginer qu’il se tient dans la même relation à l’être que le Créateur se tenait avant la création du monde lequel, comme on sait, a été créé ex nihilo. La détermination de l’être comme néant contient également la tentative de sortir de la définition de l’être comme donné d’avance et de faire des actes de l’homme proches des actes de Dieu des actes divins. [...] En tout cas, il y a là le fondement philosophique du nihilisme moderne, son origine dans l’ancienne ontologie : c’est par elle que se venge la tentative hybride qui consiste à vouloir faire entrer les questions et les contenus nouveaux dans l’ancien cadre ontologique. » (Hannah Arendt, Qu’est-ce que la philosophie de l’existence ?)
  • « A partir de 1880, avec le succès spectaculaire de la philosophie d'Arthur Schopenhauer, le néantisme s'installe à la place qu'il n'a plus quittée depuis, celle de l'école de pensée la plus puissante de l'Europe occidentale. » (Nancy Huston, Professeurs de désespoir, Actes sud, 2004)
  • « Désormais il ne reste plus devant nous que le néant. Mais n’oublions pas que ce qui se révolte contre une pareille annihilation, c’est-à-dire notre nature, n’est autre chose que le vouloir-vivre, ce vouloir-vivre que nous sommes nous-mêmes et qui constitue notre univers. [...] Nous autres, nous allons hardiment jusqu’au bout : pour ceux que la Volonté anime encore, ce qui reste après la suppression totale de la Volonté, c’est effectivement le néant. Mais, à l’inverse, pour ceux qui ont converti et aboli la Volonté, c’est notre monde actuel, ce monde si réel avec tous ses soleils et toutes ses voies lactées, qui est le néant. » (Arthur Schopenhauer, Le monde comme volonté et comme représentation)
  • « Il y a des gens, je le sais, que le néant panique ; que la simple pensée du sommeil éternel suffit à plonger dans l'angoisse ; qui préfèrent mille fois (et ils n'y peuvent rien) croire en n'importe quoi, envisager une très improbable résurrection des corps, craindre un Jugement dernier ni plus ni moins inique, ni plus ni moins absurde que les jugements des tribunaux de ce monde, tout, plutôt que d'accepter cette simple évidence : la dissolution de leur Moi. Pour d'autres, dont je suis, le néant a quelque chose d'amical, de souriant, de fraternel. Il est le repos bien gagné, le suprême refuge, la grande Réconciliation, la Vérité... il est même la Justice. » (Pierre Gripari, L’Évangile du Rien)
  • « L'homme n'est que poussière, c'est dire l'importance du plumeau. » (Alexandre Vialatte) (humour)

Notes et références

  1. Par exemple André Comte-Sponville, L’esprit de l’athéisme (2008), ou C'est chose tendre que la vie (2015).
  2. André Comte-Sponville, Du tragique au matérialisme (et retour): Vingt-six études.
  3. « L'Unique et sa propriété est un bréviaire nihiliste qu'une erreur confirmée par la paresse intellectuelle présente habituellement comme un texte anarchiste. Outre qu'il fustige tout autant l'anarchisme en général, et Proudhon en particulier, Stirner est le philosophe emblématique du nihilisme : Rien est pour lui Tout. » (Michel Onfray, Décadence)
  4. Lettre du 16 janvier 1815 adressée par Joseph de Maistre au comte de Bray.
  5. Le Culte du Néant, Seuil, 1997
  6. Les philosophies non-duales, telles que le bouddhisme, le Vedanta ou le taoïsme, n'entrent pas exactement dans cette catégorie, puisqu'elles n'acceptent pas la dualité être-néant, distinction qu'elles rejettent comme issue d'une ignorance propre à l'esprit.
  7. Alain Badiou, Le Séminaire - Images du temps présent: 2001-2004, Fayard, 2014.
  8. Michel Onfray, Miroir du nihilisme : Houellebecq éducateur, éd. Galilée, 2017.
  9. «In ihrem Kern ist es eine dekadente, ja eine nihilistische Ideologie», sagt Ringger. «Es ist die logische Weiterentwicklung des marktradikalen Ansatzes. Die Organisation des gemeinschaftlichen Zusammenlebens wird zerstört.» ("Neue Libertäre - Dein Feind, der Staat", Tages Anzeiger, 15/01/2018)
  10. De l'influence des intellectuels sur les talons aiguilles, éd. P-G de Roux, 2016, ISBN 2363711432.
  11. Serge Netchaïev, Le Catéchisme du révolutionnaire, [lire en ligne]
  12. Friedrich Nietzsche, La Volonté de puissance, I, 1
  13. Friedrich Nietzsche, L'Antéchrist, §6, 1888
  14. Sarkozy, lauréat du Grand Prix de l’Humour politique, Les Échos, 30 juin 2015

Bibliographie

  • 1980, Pierre Gripari, L’Évangile du rien (anthologie), L’Âge d’Homme
  • 1995, Michael D. Weiss, "The New Nihilism", The Freeman, June, Vol 45, n°6, pp367-372
    • L'auteur proclame qu'un nouveau nihilisme est entré en jeu avec la guerre de la culture terroriste contre la civilisation occidentale.
  • 2004, Nancy Huston, Professeurs de désespoir, Actes Sud
  • 2012, Roland Jaccard, La tentation nihiliste / Le cimetière de la morale, PUF
  • 2015, François Guery, Archéologie du Nihilisme - de Dostoïevski aux Djihadistes, Grasset
  • 2019, Pierre Le Vigan et Rémi Soulié, Achever le nihilisme : figures, manifestations, théories et perspectives, éd. Sigest

Liens externes


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