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George Shackle

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George Shackle
Économiste

Dates 1903- 1992
George Shackle
Tendance Libéral classique
Nationalité Royaume-Uni Royaume-Uni
Articles internes Autres articles sur George Shackle

Citation
Interwikis sur George Lennox Sharman Shackle

George Lennox Sharman Shackle (connu comme George Shackle), né le 14 juillet 1903 à Cambridge (Royaume-Uni) et décédé le 3 mars 1992, est un économiste britannique.

Biographie

Il fut durant quelques années employé de banque et instituteur avant de reprendre ses études et soutenir sa thèse en 1938 (expectation, investment and income). En 1950, il enseigne à l'Université de Leeds et en 1951 à l'université de Liverpool jusqu'à sa retraite en 1969.

Dans l'éventail des diverses écoles économiques, il est impossible de le classer. Cependant, cet auteur iconoclaste demeure incontournable. Il eut trois personnes comme mentors : Hayek, Keynes et Joseph Schumpeter. Il étudia sous la direction de Hayek à la London School of Economics à l'âge de 32 ans alors que son maître en avait 36. Il a retenu de Hayek, d'une part le refus du scientisme, c'est-à-dire l'attitude scientifique appliquant les méthodes physiques aux sciences sociales. Hayek considérait, en effet, qu'il ne faut pas se donner des hypothèses pour obtenir des conclusions désirées mais "accepter les conclusions déduites de la nature des choses[1]". Il a retenu, également, la subjectivité des données qui mènent à l'action humaine dans la catallaxie. Dans la société kaléidoscopique de Shackle, les décisions des individus provoquent des changements continuels pour ceux-ci. Il a reçu l'influence de Keynes pour la prise en compte du temps et de l'inaliénable incertitude [2] ainsi que de la référence à un kaléidoscope [3] que l'on retrouve également chez Henri Bergson [4] De Joseph Schumpeter, Shackle a puisé l'étude de l'innovation.

La science de l'épistémique

Shackle s'est intéressé aux justifications théoriques du choix économique [5] par l'approche épistémique ; l'épistémique étant, selon sa définition, la science de la pensée créatrice, du sujet pensant imaginatif. Dans son analyse, il fait grand cas de la théorie de l'incertitude qui repose sur la surprise potentielle. Aussi, il reproche au modèle classique de rationalité des choix des individus, d'ôter l'imagination comme processus de décision.

Pour George Shackle, le futur est inconnaissable, mais la plupart des acteurs se comportent comme s'ils avaient déjà imaginé un avenir réel[6]. Les acteurs s'engagent ensuite dans des comportements qui se traduisent par la création de l'avenir envisagé. Le cours des affaires humaines est quelque chose que les individus construisent par des moyens d'action qui se basent sur une interprétation imaginative de leur monde. Les acteurs individuels sont contraints de choisir l'ensemble des futurs possibles qui peuvent être envisageables, et une fois ce choix effectué, un changement mental se déroule pour orienter l'individu vers un plan d'action spécifique. Lorsque l'épistémique est appliquée à l'esprit d'entreprise, cela suggère qu'une idée d'opportunité peut déclencher des perceptions d'un avenir envisagé possible et souhaitable. Cette connaissance est alors mise en action alors que l'entrepreneur travaille à influencer d'autres acteurs pour faire de sa vision une réalité. L'entrepreneur est motivé pour que sa vision d'un avenir imaginé se réalise et aussi parce que s'il ne le fait pas, cet abandon lui serait nuisible dans une certaine mesure.

Le choix lié à l'imagination et à la connaissance

George Shackle s'oppose à l'approche normative du modèle walrassien dans lequel le commissaire priseur cherche à "contraindre l'économie, par une régulation exogène, à converger de ce qu'elle est vers ce qu'elle devrait être, afin d'aider les agents malgré eux à atteindre l'idéale économie pure, optimum de bien_être et de justice sociale." [7] Ainsi George Shackle rejoint Friedrich Hayek pour lequel l'équilibre est à atteindre, et Keynes selon lequel l'équilibre est idiot [blither]. L'économiste ne peut pas utiliser de concepts tels que les "coefficients de production" puisque le calcul implique une connaissance objective et effective des facteurs de production, alors que les données ne sont pas mesurables [8] Dans un monde de parfaite information, il n'existe plus de déséquilibre et aucun échange ne s'effectue à des faux prix, le commissaire priseur walrassien devient inutile. Comme le souligne Don Lavoie (1978), l'entrepreneur de Shackle est identique à l'acteur de Ludwig von Mises. Il est opposé à la vision déterministe du modèle de l'homo-oeconomicus, c'est-à-dire des choix qui sont imposés par les circonstances. Mais il présente l'homme comme le constructeur de sa propre histoire. L'homme est capable de choisir entre différents chemins mais peut construire également sa propre voie. Il y a autant de parcours possibles qu'il en existe dans l'imagination de l'individu et dans sa volonté de choix. L'imagination demeure cette capacité proprement créatrice de l'homme. Il n'y a pas de choix sans imagination, donc il n'y a pas de choix sans humanité puisque l'imagination est intégrée dans la nature humaine.

L'imagination s'inscrit dans un tryptique temporel contigu et irréversible : passé, présent et avenir. Le futur n'existe pas ("car le futur (du latin futurus, participe futur du verbe être) n'existe pas : rien est dans l'avenir, car tout y est à-venir [9]). Il n'y a pas de futur objectif, seulement un futur mental. Le futur n'a pas à être découvert mais il doit être créé. Seul l'avenir est élaboré dans l'imagination humaine. Le futur est inconnu mais il n'est pas inimaginable (Lachmann L, 1976, p55). Comme l'homme conçoit et produit son avenir, il faut associer à l'irréversibilité du temps, la caractéristique de l'incertitude. Si l'incertitude existe et empêche toute approche déterministe, elle n'implique pas forcément un indéterminisme. Si l'indéterminisme devait toujours exister, les individus se rendraient compte de l'inefficacité de leurs actions, donc de leurs imaginations, par conséquent, ils n'agiraient plus à l'aide de leur imagination. C'est en fait cette dernière qui permet de combler le néant du futur. Ceci est la base axiomatique de l'action shacklienne.

L'action est inséparable de la connaissance. Sans information du champ et de sa structure, l'individu ne peut pas agir. L'individu perçoit des informations du champ qu'il interprête, sélectionne, et il les rend plus fines ("Connaître n'est cependant pas lire à livre ouvert ; (pour connaître, il faut d'abord apprendre à connaître (le latin avait un verbe pour cela : cognoscere), découvrir, percevoir, puis arranger et ordonner les éléments que révèle la nature" [10] Après cette étape, l'individu peut choisir, c'est-à-dire imaginer. La liberté de l'individu, c'est "créer en imagination les conséquences des actes, parmi lesquels il a le choix" Shackle, 1967, p29). À partir des informations du champ en pleine évolution, l'individu doit envisager des actions parmi de multiples choix rivaux ("L'homme qui décide forme des prévisions : par là, il imagine des résultats qui lui apparaissent comme possibles. Ce qui lui paraît possible, de son point de vue pris à un moment particulier, unique, dépend non seulement de sa connaissance des décisions ultérieures réagiront les autres, et aussi lui-même." Shackle, 1967, p25). L'individu examine "en pensée les conséquences directes et indirectes d'actions pouvant être choisies" (Beaugrand 1982 p305) et estime l'impact de ces actions et les réactions du champ à ces actions. Par conséquent, l'individu obtient un ensemble des événements ([l'imaginé jugé possible]) qui a une possibilité épistémique ; c'est-à-dire que la probabilité d'apparition de ces événements n'est pas nulle dans l'esprit du décideur. Il n'existe aucun obstacle fatal, insurmontable ou définitif ("Quand la décision est prise, que le sujet a pris parti pour un seul acte à l'exclusion des autres branches de l'alternative, alors le fait d'imaginer devient une expérience réelle, au lieu d'être l'approche mentale d'une expérience ; et nous dirons que dans cet état final de parachèvement, c'est une anticipation, une prise de connaissance ex-ante d'une situation ou d'un événement imaginé."[11] En quelque sorte, ll ne subsiste plus de coût prohibitif qui empêche d'agir.

La théorie des coûts de Shackle ne repose pas sur les coûts d'opportunité ; c'est-à-dire les choix impliquant des possibilités imaginées qui pourraient se produire [12] mais Shackle analyse les coûts en fonction des actions impliquant des pertes ou des gains. Il nie l'approche en coût d'opportunité[13] parce qu'il n'existe pas d'opportunités bien définies dans l'imagination du décideur. le coût d'un choix est représenté par l'émergence de chemins non désirés et provoqué par le choix d'un plan d'action. Ce plan d'action est orienté vers la recherche du profit.

La recherche du profit dans un société kaléidoscopique

Shackle s'est intéressé très jeune (1933) à la justification théorique de l'existence des profits, "l'émergence des profits découle de l'inexorable situation de l'homme dans le temps : qui veut agir doit apprendre les décisions et ne peut s'éviter de prendre une position face à un avenir irrémédiablement incertain." [14] Ainsi, Shackle rejoint quelque peu l'approche de Frank Knight pour lequel les profits reposent sur l'incertitude.

Mais, pour Shackle, si l'entrepreneur est actif car il génère l'incertitude. Il prend comme base les travaux de Keynes (Treatise on money, 1930) et la séparation entre le revenu et l'épargne. Le revenu correspond à l'équilibre entre anticipations et réalisations alors que le profit provient d'un écart entre épargne et investissement et de l'écart de ces valeurs avec leurs valeurs anticipées. Pour Keynes, le profit est une "bonne aubaine" [windfall]. Il est aléatoire, imprévisible et non anticipé. L'individu n'a aucun contrôle sur le profit puisque celui-ci émane d'un déséquilibre macro-économique.

Pour Shackle, les profits sont effectivement réalisés ex-post mais ils contiennent également un élément d'anticipation car ils sont le moteur de l'activité économique. Shackle insiste que, pour connaître la nature du profit, il faut utiliser un système de concepts et tout particulièrement un "langage des anticipations". Le profit est la rémunération de la mise en œuvre de l'imagination (nouvelles méthodes, nouvelles techniques, formes d'organisation différentes) ou la récompense de la spéculation sur le néant du futur. "Le profit est le revenu de l'entrepreneur, celui qui se lance dans une entreprise, au sens fort du mot, c'est-à-dire celui qui exploite l'ignorance, l'inconnu, la non-connaissance du futur, celui qui génère l'incertitude." [15]

George Shackle [16] s'oppose à l'entrepreneur kirznérien prétextant que si l'on ne sait pas ce que l'on va trouver, on ne pourra pas lui donner un prix, et donc cela ne constituera pas une opportunité de profit. Pour Shackle, l'économie n'est pas un calcul d'un découvreur. Il remet en cause que Dante, Michelange, Shakespeare, Newton furent en état de vigilance (Israel Kirzner répond que l'homme entreprend afin de se libérer du chaos et de l'ignorance complète). Pour Shackle, il faut le rappeler, l'action humaine est très fortement basée sur l'imagination.

L'individu est libre dans son choix de combler le néant. Cette liberté s'exerce "par le passage de ce qui est dunamis (i.e : potentiel, possible mais encore virtuel) à l'entéléchie (i..e : existence effective, réalité de l'être)" (Beaugrand 1982 p306). C'est parce que l'avenir de l'individu est construit comme un puzzle où les pièces peuvent occuper plusieurs positions que le choix de l'individu a des conséquences incertaines mais aussi inévitables pour lui. il ne peut se soustraire aux conséquences de ses actes. il doit les assumer. Le décideur ne peut s'appuyer dans son action sur les fréquences probabilistes car "une variable distributive, donne fréquemment lieu à une interprétation erronée. Elle suppose que dans une liste totale, à chaque question s'applique une réponse. Les coefficients appliqués à chacune d'elles sont des fractions, dont le total est l'unité" (Shackle 1967 p39). Donc Shackle s'oppose à la théorie de fréquence probabilistique, c'est-à-dire la mesure de la probabilité comme la fréquence relative des cas favorables. Il nomme ces dernières les probabilités-fréquences, mais celles-ci, précise-t-il n'ont rien à voir avec l'incertitude. La probabilité fréquence requiert un ensemble d'informations limité et défini ("Rassembler tous les cas possibles, leur appliquer un coefficient, n'avancerait guère le sujet, parce qu'il resterait encore une quantité d'inconnues, pour tout modifier." [17]

Les probabilités incertitudes sont liées aux problèmes de la décision. C'est pourquoi, il met en place une méthode d'analyse de l'incertitude non distributive. Il oppose la probabilité subjective à la surprise potentielle car la première repose sur la sommation des degrés de possibilité assignés aux diverses hypothèses alternatives ("...qui confère à une hypothèse donnée son statut, plutôt que son caractère intrinsèque." Shackle p70. Par exemple, un candidat à un emploi ne perd pas ses qualités parce que ses concurrents sont 200 au lieu de 10). Avec la méthode de Shackle, le décideur affecte des degrés de surprise potentielle aux événements rivaux (focalisation binaire) sur une échelle allant de zéro à l'infini. Un événement attaché à un degré zéro est un événement dont la réalisation ne provoque aucune surprise (La non surprise ou la possibilité d'un événement "est un sentiment à la fois intuitif et subjectif, c'est le jugement porté par un individu précis à un moment donné" Shackle 1967 p41) ou aucun doute ("L'idée de surprise nous pousse à nous demander combien nous doutons ex ante de la possibilité d'un événement donné, ou du résultat donné d'un acte personnel quelconque" Shackle 1967 p50). Par contre, un événement de degré infini est un événement provoquant le maximum de surprise.

La surprise de potentielle peut être nulle pour l'hypothèse de base ainsi que pour celle de sa forme alternative. En tout cas, au moins une des deux est nulle ("Assigner à la fois à l'hypothèse et à son contraire un degré de surprise potentielle supérieur à zéro trahirait donc un état mental inquiétant" Shackle 1967 p55). Par exemple, je peux affecter un degré de surprise potentielle nul à l'hypothèse de beau temps pour le lendemain mais aussi à l'hypothèse contraire, qui se décompose en plusieurs sous-hypothèses : temps pluvieux, nuageux qui peuvent comporter des degrés de potentialité nuls. "Le degré de surprise que nous éprouvons, au regard d'une éventualité que nous jugeons plus ou moins possible, en général, ou en raison de circonstances d'obstacles, tensions ou difficultés, que nous imaginons, voilà l'indice de degrés de possibilités, il s'agit de la surprise de ce que nous pensons que nous ressentirions, si nous apprenions que la chose était arrivée ; il s'agit d'une surprise potentielle." (Shackle 1967, p50). La surprise potentielle se différencie de la surprise effective, c'est-à-dire de la surprise du moment de la réalisation de l'événement. Seule la surprise potentielle, c'est-à-dire celle du moment de la décision, importe dans la décision.

La connaissance future n'est pas prévisible mais l'ombre de la connaissance présente se projette dans l'avenir. Les individus interprètent la forme de cette ombre différemment, ce qui explique la divergence des anticipations dans une économie (Lachmann 1976, p59). L'incompatibilité des anticipations des spéculateurs et les changements de l'état des informations rendent les demandes relatives aux actifs durables promptes à l'instabilité kaléidoscopique. La nature du choix mène à une économie instable sujette à de nouveaux réajustements précaires et éphémères, et à un pseudo-équilibre. Cette conception kaléidoscopique a des implications nihilistes. On réfère souvent Shackle comme l'épistémologue nihiliste ou comme un subjectiviste radical. La science économique ne peut prédire ce qui peut arriver, seul l'écheveau incomplet et l'incomplétude des séquences d'une décision sont prévisibles ("Prévoir, c'est imaginer telles situations ou tels événements que tel ou tel acte envisagé peut, ou parait, rendre possible." Shackle 1967, p11). Sinon la science économique se réduit à un "art de la simplification héroïque" ou à "une science de l'imprécision". La prévision appartient au moment présent. A la base du subjectivisme de Shackle, il faut retrouver l'apport philosophique de Bergson. Ainsi, les explications mécanistes en temps abstrait sont rejetées car elles réduisent la durée à la simultanéité. En fait, la durée est liée à l'invention et à l'intelligence car la durée permet de créer notre propre devenir. "Comme l'artiste composant une mosaïque, l'homme bergsonien est ce peintre dont on connaît le modèle, la technique, les manières, mais dont nul ne pourrait prévoir ce que sera la toile." (Beaugrand 1982 p297 ou 316 ?).

Shackle si proche et si loin de l'école autrichienne

Pour Shackle, la perception complète et réelle du futur n'est donnée qu'aux sociétés statiques c'est-à-dire l'opposé même du capitalisme. La vie économique n'est pas comparable à une loterie ou chacun connaîtrait les lois à l'avance et dont on pourrait estimer la probabilité de réalisation. Comme Ronald Coase ou Carl Menger, Shackle est un économiste qui refuse l'économie du tableau noir (hors du temps, mesurant à la fois le maximum d'utilité et la distribution la plus équitable) et préconise l'économie du réel (une économie dans la durée, dans la continuité, dans la précarité dans l'incertain et dans l'indéfinissable).

L'imagination, création ex-nihilo, de Shackle constitue son support d'argumentation économique et psychologique. Du fait de son refus du déterminisme (et à juste raison), Shackle conçoit l'histoire sociale comme l'émergence continuelle d'interactions mutuelles de nouveaux commencements. Pourtant, il a tendance à assimiler novation et création. Pour Shackle, chaque décision est un nouveau commencement spontané connecté aux informations dont disposent des individus au moment présent et en fonction du lieu donné (Hayek The trend of economic thinking 1939, The use of knowledge 1945). Ces informations sont des éléments subjectifs qui tiennent compte de l'expérience passée du décideur. Par conséquent, il n'y a pas de clivage entre information et imagination. D'après Shackle, l'imagination est constituée des informations et de l'intuition ("L'homme imagine les résultats qu'il estime découler de chacun des actes qu'il envisage, mais ceux-ci ne peuvent être entièrement déterminés par les faits antérieurs, ni déduits totalement du passé, ils impliquent quelque chose qui ne peut en aucune façon être trouvé dans l'expérience : un élément d'inspiration." Shackle 1967 p34). Sans doute, Shackle aurait dû exprimer que la décision n'est pas une création ex-nihilo mais simplement une observation, une vigilance et une réorganisation des informations en fonction de l'intensité subjective des besoins des individus. L'intuition ou l'inspiration sont des éléments de l'ensemble des informations qui sont inclus dans la nature de l'individu et qui se révèlent à lui. D'où les vertus qu'apport l'analyse de George Shackle au leadership inspirant ou à l'intuition entrepreneuriale.

Shackle a tenté de modéliser sa théorie de la surprise potentielle. Don Lavoie lui fait le même reproche qu'envers Bentham. Murray Rothbard pourrait avoir la même réflexion, d'ailleurs. Comme on ne peut pas mesurer le plaisir de façon cardinale, on ne peut qu'affecter à différentes actions une logique ordinale. Par exemple, je suis plus surpris qu'il fasse beau demain à Paris qu'à Marseille est une approche économique plus pertinente que d'indiquer que ma surprise potentielle de beau temps est de 0.8 à Paris et de 0.5 à Marseille.

Enfin, Shackle aboutit au concept de société kaléidoscopique où tout est remis sans cesse en question. Or, dans son approche, il omet complètement l'existence des institutions. L'individu s'insère dans une institution afin de stabiliser l'écart entre les choix et les résultats de ses décisions. Autrement dit, l'individu est intégré dans un ensemble d'institutions économiques et sociales (marché, monnaie, langage, famille etc) afin de rendre la surprise potentielle la plus faible possible. L'institution permet à l'individu de compléter l'écheveau des décisions et réduit les coûts de la surprise potentielle. En fait, l'institution permet de tracer en pointillé la voie du futur dans la mesure où ceux qui prétendent assurer la bonne décision de l'individu dans la société ne transforment pas la réalité par des manœuvres monopolistiques et fiscales.

Publications

Pour une liste détaillée des œuvres de George Shackle, voir George Shackle (bibliographie)

Littérature secondaire

  • 1938, Hugh Townshend, commentaire sur le livre de G. L. S. Shackle, "Expectations, Investment and Income", The Economic Journal, Vol 48, n°191, Sep., pp520-523
  • 1950, J. Mars, "A Study in Expectations. Reflections on Shackle's "Expectation in Economics"", Part I, Yorkshire Bulletin of Economic and Social Research, vol. 2(2), pp63-98
  • 1951, J. Mars, "A Study in Expectations. Reflections on Shackle's 'Expectation in Economics'". Part II, Bulletin of Economic Research, 3(1), pp1-35
  • 1956, Charles F. Carter, commentaire du livre de G. L. Shackle, "Uncertainty in Economics and Other Reflections", Economic Journal, 66: 700-701
  • 1958,
    • Lucien Foldes, Uncertainty, Probability and Potential Surprise, Economica, New Series, 25(99), pp246-254
    • Erich Streissler, Shackle and the theory of risk, Revue Journal of Economics, Vol 18, n°1-2, mars, pp208-222
  • 1959,
    • Ludwig Lachmann, Professor Shackle on the Economic Significance of Time, Metroeconomica 11 (April / August), pp64-73
      • Repris en 1977, In: Walter E. Grinder, dir., Ludwig M. Lachmann : Capital, Expectations and the Market Process. Essays in the theory of Market Economy. Kansas City : Sheed Andrews & McMeel Inc, pp81-93
    • Juurg Niehans, Reflections on Shackle, probability and our uncertainty about uncertainty, Metroeconomica, 11: 74-88
    • Carl S. Shoup, Some implications for public finance in Shackle's expectation analysis, Metroeconomica, février, Volume 11, n°1-2, pp89-103
  • 1966, Isaac Levi, On potential surprise, Ratio, 8, pp107-129
  • 1967, H. D. Dickinson, commentaire sur le livre de G L S Shackle, A Scheme of Economic Theory., The Economic Journal, Vol. 77, No. 305 (Mars), pp103-107
  • 1972, Isaac levi, Potential surprise in the context of inquiry, In: Charles F. Carter et J. L. Ford, dir., Uncertainty and Expectations in Economics. Essays in Honour of G. L. S. Shackle. Oxford: Basil Blackwell
  • 1973, Kenneth Boulding, commentaire du livre de George Shackle, "Epistemics and Economics", Journal of Economic Literature, 11, December, pp1373–1374
  • 1975, Alan Coddington, Creaking Semaphore and beyond : a consideration of Shackle's 'Epistemics and Economics', Br J Philos Sci 1975 26: 151-163
  • 1976, Ludwig Lachmann, From Mises to Shackle : an essay on austrian economics and the kaleidic society, Journal of economic litterature, XIV(1), march, pp54-62
  • 1977, Richard Ebeling, On the theory of costs, Austrian economics newsletter, 1(1), autumn, pp8-9
  • 1981, G. C. Harcourt, "Notes on an Economic Querist: G. L. S. Shackle", Journal of Post Keynesian Economics, Vol 4, n°1, Autumn, pp136-144
  • 1982, Philippe Beaugrand, "Le temps, l'imagination, l'incertitude dans la théorie du professeur G.L.S Shackle", Revue économique, n°2, mars, pp297-322
  • 1983, Brian Loasby, G. L. S. Shackle as historian of economic thought. In Research in the history of economic thought and methodology, Volume 1, W. J. Samuels, dir., pp209-21. Greenwich, Conn.: J A I Press. (Revised version published in The Mind and Method of the Economist)
  • 1984, Brian Loasby, Professor Shackle's ‘To cope with time’: a discussion, In: Firms, organization and labour, F. H. Stephen, dir., pp80-83. London: Macmillan.
  • 1985, Peter Earl et N. Kay, How Economists can Accept Shackle’s critique of Economic Doctrines without Arguing Themselves out of their jobs, Journal of Economic Studies, 12: 34–48
    • Repris en 1988, In: Peter Earl, Dir., Behavioral Economics. Aldershotl: Edward Elgar
  • 1986,
    • D. W. Katzner, Potential Surprise, Potential Confirmation, and Probability, Journal of Post-Keynesian Economics, vol. 9, 58-78
    • Israel Kirzner, Ludwig von mises and Friedrich von Hayek : the modern extension of austrian subjectivism, In: von Norbert Leser, dir., Die Wiener schule der nationalökonomie, Wien, Köln, Graz : Hermann Böhlauss Nachf, pp133-155
    • Repris en 1990, In: Stephen Littlechild, dir., Austrian economics, vol 1, pp342-365
  • 1987, Peter Earl, Shackle Georges Lennox Sharman, The New Palgrave. A Dictionnary of Economics, vol 4, edited by John Eatwell, Murray Milgate et Peter Newman, MacMillan Press, pp315-316
  • 1988,
    • Stephen F. Frowen, dir., G. L. S. Shackle : Business, Time and Thought. New York : New York University Press
    • Jochen Runde, Subjectivism, psychology, and the modern Austrians, In: P. E. Earl, dir., Psychology economics: development, tensions, prospects. Boston, Mass.: Kluwer Academic, pp101-120
  • 1990,
    • James Lorne Ford, Shackle’s theory of decision making under uncertainty: a brief exposition and critical assessment, In: Stephen F. Frowen, dir., Unknowledge and Choice in Economics, Macmillan, London
    • James Lorne Ford, dir., Time, Expectations and Uncertainty in Economics – Selected Essays of G. L. S. Shackle, Brookfield, Vermont : Edward Elgar
    • Stephen F. Frowen, dir., Unknowledge and Choice in Economics – Proceedings of a conference in honour of G. L. S. Shackle. New York : St. Martin's Press
    • J. Kregel, "Imagination, exchange and business enterprise in Smith and Shackle", In: S. Frowen, dir., "Unknowledge and Choice in Economics", Macmillan, London
  • 1993,
    • James Lorne Ford, G. L. S. Shackle (1903-1992): A Life avec Uncertainty, The Economic Journal, Vol 103, n°418, mai, pp683-697
    • Brian Loasby, George Lennox Sharman Shackle. Proceedings of the British Academy, 1ectures and memoirs, 84, pp505-27
  • 1996,
    • Stephen Batstone, John Pheby, Entrepreneurship and decision making: the contribution of G.L.S. Shackle, International Journal of Entrepreneurial Behaviour & Research, Volume: 2 Issue: 2, pp34 - 51
    • Peter Earl,“Shackle, Entrepreneurship, and the Theory of the Firm.” In Pressman, S. (ed.) Interactions in Political Economy. London: Routledge
    • J. M. Ponsonnet, The Best and the Worst in G.L.S. Shackle's Decision Theory, In: Christian Schmidt, dir., Uncertainty in Economic Thought, Brookfield, Vermont : Edward Elgar Publishing, pp169-196
  • 1998,
    • John E. Fisk, "Conditional Probabilities, Potential Surprise, and the Conjunction Fallacy", The Quarterly Journal of Experimental Psychology, 51(3): 655-681
    • Mehrdad Vahabi, "The Relevance of the Marshallian Concept of Normality in Interior and Inertial Dynamics as Revisited by Shackle and Kornai", Cambridge Journal of Economics, Vol 22, n°5, pp547-572
    • Jochen Runde, "Shackle, G.L.S", In: J. B. Davis, D. W. Hands et Uskali Mäki, dir., The handbook of economic methodology. Cheltenham: Edward Elgar, pp452-456
  • 1999,
    • Brian Loasby, "Uncertainty, intelligence and imagination: George Shackle’s guide to human progress", In: J. Groenewegen, J. J. Vromen, dir., "Institutions and the evolution of capitalism: implications of evolutionary economics", Cheltenham: Edward Elgar, pp92-109
    • Gary Mongiovi, 1999, "Shackle on Equilibrium: A Critique", Review of Social Economy
  • 2000,
    • Kathlenn Cann, Catalogue of the Shackle papers, In: P. Earl et S. Frowen, dir., Economics as an Art of Thought: Essays in Memory of G. L. S. Schackle. London: Routledge, pp368-418
    • Kenneth C. Cleaver, "Shackle, Imagination and the capital investment decision: a missing link in modern accounting practice", In: P. Earl, S. Frowen, dir., "Economics as an Art of Thought: Essays in Memory of G. L. S. Schackle", London: Routledge, pp299-322
    • Peter E. Earl et Stephen F. Frowen, dir, Economics as an art of thought: Essays in memory of G.L.S. Shackle, London, New York: Routledge
    • G. C. Harcourt et Claudio Sardoni, George Shackle and Post-Keynesianism, In: P. E. Earl et S. F. Frowen, Dir., Economics as an Art of Thought: Essays in Memory of G. L. S. Shackle, Routledge, London, pp76-100
    • Geoffrey Hodgson, Shackle and Institutional Economics: Some Bridges and Barriers, In: P. E. Earl et S. F. Frowen, Dir., Economics as an Art of Thought: Essays in Memory of G. L. S. Shackle, Routledge, London, pp51-75
    • Thorbjoern Knudsen, Dynamic time and originative Choice: Shackle revisited, Conférence du réalisme critique du 5 au 7 mai 2000
    • Stephen Littlechild, Disreputable adventures: the Shackle papers at Cambridge, In: Peter E. Earl et Stephen F. Frowen, dir., Economics as an art of thought: essays in memory of G.L.S. Shackle. London: Routledge, pp323-367
    • Brian Loasby, In the spirit of Shackle: a review of Donald W. Katzner, Time, ignorance and uncertainty in economic models, Ann Arbor: University of Michigan Press, 1998. Journal of Post Keynesian Economics, 22 (3), pp497-506
    • Brian Loasby, How do we know? In Economics as an art of thought: essays in memory of G. L. S. Shackle (ed. P. E. Earl and S.F. Frowen), 1-24. London and New York: Routledge
    • John O’Neill, Radical Subjectivism: Not tadical, not subjectivist, The Quarterly Journal of Austrian Economics, Vol 3, n°2, summer, pp21–30
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Notes et références

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  2. "A treatise on probability 1921, The general theory of employment", Quaterly journal of economics, 1937, février
  3. John Maynard Keynes, 1930, "Treatise on money"
  4. Henri Bergson, 1907, "L'évolution créatrice"
  5. (Epistemics and economics, 1972)
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  7. (Beaugrand P, 1982, pp302-303
  8. (Ludwig Lachmann, 1976, From Mises to Shackle : an essay on austrian economics and the kaleidic society, Journal of economic litterature, XIV(1), march, p65).
  9. Beaugrand P, 1982, p300
  10. Beaugrand P, p305).
  11. Shackle 1967 p11).
  12. Richard Ebeling 1977 pp8-9),
  13. (White 1978, p10)
  14. (Beaugrand 1982, p311).
  15. (Beaugrand p311)
  16. (1983 pp7-8)
  17. Shackle 1967 p50.

Liens externes


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