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Pays-Bas
Les Pays-Bas, en forme longue le Royaume des Pays-Bas, en néerlandais Nederland et Koninkrijk der Nederlanden, est un pays d'Europe situé entre l'Allemagne et la Belgique. Ce pays est membre de l’Union européenne et de la zone euro.
Le terme de Pays-Bas a désigné, au cours des siècles, des territoires assez différents. À l'origine, il correspond aux dix-sept provinces qui forment, en 1548, avec la Franche-Comté, le cercle impérial de Bourgogne. Ils comprenaient donc le territoire de l'actuel royaume des Pays-Bas , la Belgique actuelle, le Luxembourg et une partie du nord de la France actuelle (Artois, Flandre, Hainaut).
Les Pays-Bas ont longtemps été une république, les Provinces-Unies avant de former une monarchie constitutionnelle de près de 17 millions d'habitants depuis la Loi fondamentale du 24 août 1815.
Indicateurs
- Indice de liberté de la presse : 2e place (2013)[3]
Libéraux néerlandais
- Hugo Grotius
- Johan de Witt
- Johan Rudolf Thorbecke
- Gijsbert van Tienhoven
- Nicolaas Pierson
- Coenraad Alexander Verrijn Stuart
- Gerrit Meijer
- Bart Nooteboom
Histoire des Pays-Bas
La domination commerciale néerlandaise au XVIIe siècle
La domination néerlandaise dans le commerce du XVIIe siècle est une période marquante de l'histoire du commerce mondial, marquée par l'ascension fulgurante des Pays-Bas en tant que puissance commerciale majeure.
Prise de contrôle néerlandaise des îles et des établissements portugais
Au début du XVIIe siècle, les Néerlandais ont entrepris une série de campagnes militaires réussies visant à prendre le contrôle des territoires portugais, notamment les îles d'Asie du Sud-Est, le Sri Lanka, le Cap de Bonne-Espérance et plusieurs établissements côtiers en Inde. Ils ont également établi des postes commerciaux en Afrique de l'Ouest et au Brésil.
Cette prise de contrôle a été facilitée par l'héritage commercial portugais dans ces régions, notamment les routes commerciales établies et les ports stratégiques.
Formation de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales en 1602
En 1602, les États généraux des Provinces-Unies ont créé la Compagnie néerlandaise des Indes orientales (VOC), qui est devenue l'une des premières sociétés par actions du monde. La VOC avait pour mission de coordonner et de réguler le commerce néerlandais dans les régions asiatiques.
La VOC a reçu des pouvoirs quasi gouvernementaux, notamment le droit de négocier des traités, de lever des armées et d'établir des colonies. Elle avait le monopole du commerce avec les territoires de l'Asie du Sud-Est, du Sud de l'Asie, de l'Afrique de l'Ouest et du Cap de Bonne-Espérance.
La domination néerlandaise en tant que puissance commerciale du XVIIe siècle
La VOC est rapidement devenue la force dominante dans le commerce mondial du XVIIe siècle. Les Néerlandais ont établi des postes commerciaux, des comptoirs et des colonies dans diverses parties du monde, contribuant ainsi au développement de vastes réseaux commerciaux.
Les produits échangés comprenaient des épices, des textiles, des métaux précieux, du thé, du café, des porcelaines, et bien d'autres. Les Néerlandais ont également participé à la traite des esclaves dans le cadre de leur commerce.
La domination commerciale néerlandaise a eu un impact significatif sur le commerce mondial, influençant les pratiques commerciales, la finance et la cartographie géographique. La période de domination néerlandaise est un exemple de la montée rapide d'une puissance commerciale dans l'histoire du commerce. La création de la VOC et la consolidation de la puissance néerlandaise dans le commerce ont laissé une empreinte durable sur le commerce mondial, contribuant à façonner l'économie mondiale moderne.
Confrontations entre les Néerlandais, les Anglais et les Français
Au cours du XVIIe siècle, les Néerlandais et les Anglais se sont engagés dans une lutte féroce pour établir leur influence et leur domination dans le commerce mondial. Cette rivalité a été principalement axée sur les régions de l'Asie de l'Est, qui étaient riches en ressources précieuses telles que les épices, les soies, les porcelaines et d'autres produits convoités.
Les Néerlandais ont réussi à obtenir un contrôle significatif sur les îles aux épices, notamment les Moluques, qui étaient au cœur du commerce des épices. Ils ont établi un monopole sur la production et la distribution des épices, en particulier les clous de girofle et la noix de muscade. Cela a renforcé leur position en tant que puissance commerciale dominante dans la région.
Pendant ce temps, les Anglais ont établi des postes commerciaux en Inde, principalement sur la côte orientale, à des endroits tels que Madras et Calcutta. L'Inde était une source importante de textiles, de coton, d'indigo et d'autres produits précieux. Les Anglais ont également établi des alliances commerciales avec certains souverains locaux pour renforcer leur position.
La concurrence commerciale dans la région indienne n'a pas été limitée aux seuls Néerlandais et Anglais. Les Français sont également devenus actifs dans le commerce indien, établissant des postes commerciaux sur la côte sud de l'Inde et à Pondichéry. Cette présence française a intensifié la concurrence commerciale dans la région, avec des rivalités entre les Français, les Néerlandais et les Anglais pour le contrôle des ressources et des routes commerciales.
La rivalité commerciale entre les Néerlandais, les Anglais et les Français dans la région indienne a contribué à façonner les relations commerciales et la politique coloniale de l'époque. Elle a également influencé la cartographie et la connaissance géographique de l'Asie, car les puissances maritimes se sont efforcées de cartographier et de comprendre les régions qu'elles cherchaient à contrôler. Cette période a laissé un héritage durable dans les relations commerciales mondiales et la concurrence entre les empires coloniaux européens.
Le libéralisme aux Pays-Bas
Le libéralisme a toujours été un courant important dans la politique néerlandaise depuis l’époque de la République des Provinces-Unies. Dans la seconde moitié du XIXe siècle ils étaient une force politique dominante au Parlement. En raison de leur division politique, entre libéraux progressistes et libéraux conservateurs, et de la mise en place du suffrage universel, les libéraux ont disparu de la scène politique dans la première moitié du XXe siècle. Après la Seconde Guerre mondiale, les libéraux ont été à nouveau réunis sous un même parti, le VVD, mais qui est resté faible. Il est entré dans certaines coalitions gouvernementales comme partenaire minoritaire. Un parti progressiste libéral, D66 a été fondé en 1966. Depuis les années 1970 le libéralisme progresse électoralement. Depuis 1977, le VVD a été au pouvoir pendant vingt deux ans. Le début du XXIe siècle a vu le VVD se diviser sur la question de l'intégration et de l’immigration. En 2010, il a remporté les élections nationales pour la première fois de son histoire.
Avant 1918
Les Pays-Bas ont une longue tradition politique libérale. De la fondation de la République hollandaise au XVIe siècle au début du XIXe siècle, le principal conflit politique opposait la bourgeoisie libérale et les partisans de la maison d'Orange. Le patriciat urbain avait favorisé la liberté religieuse.
Dans les premières années du Royaume des Pays-Bas (1814-1848) les monarchistes conservateurs dominaient. En 1848, la vague des révolutions qui balaie l'Europe fait pencher la balance du pouvoir en faveur des libéraux. Afin d'éviter une révolution, le roi Guillaume II des Pays-Bas demande à Johan Rudolf Thorbecke, un libéral, professeur de droit à Leyde, de rédiger une nouvelle Constitution. Cette dernière limite le pouvoir du roi en introduisant le régime parlementaire avec la responsabilité ministérielle. Elle a également étendu le suffrage censitaire et garanti les droits civils, tels que la liberté de réunion, le secret de la correspondance, la liberté religieuse et la liberté d’enseignement .
La Constitution a été adoptée en octobre 1848 et Thorbecke devient Premier ministre des Pays-Bas en 1849. Il devait l’être à trois reprises jusqu'à sa mort en 1872. Le libéralisme est non seulement la force politique dominante au Parlement mais aussi dans les universités, la presse et les affaires. Aussi les libéraux ne sentent pas la nécessité de s'organiser dans un parti politique structuré. Ils sont politiquement alliés avec les catholiques, qui bénéficient de la liberté de religion.
À la fin du XIXe siècle, socialistes, catholiques et protestants se sont organisés en partis politiques. Sous la pression de ces nouveaux groupes, les libéraux ont du emboîter le pas. En 1885, ils fondent un parti, l'Union libérale. Dès 1893, elle se divise, les libéraux progressistes formant la Ligue Radicale et en 1906, les libéraux conservateurs constituent la Ligue des libéraux libres.
Les libéraux les plus progressistes sont appelés libéraux radicaux, libres-penseurs ou démocrates, tandis que les libéraux les plus conservateurs se qualifient de « libres » ou « vieux » libéraux. La question qui a le plus divisé les libéraux est celle de l'opportunité d'étendre le droit de vote ou même d'introduire le suffrage universel, les libéraux progressistes étant favorables au suffrage universel, les libéraux conservateurs y étant hostiles. Les libéraux de gauche favorisent également l'intervention du gouvernement dans l'économie, telle que l'interdiction du travail des enfants proposée par Samuel van Houten.
En raison du système électoral à deux tours, les libéraux étaient obligés de s’allier. Afin d’empêcher la coalition des catholiques et des protestants de l’emporter au deuxième tour des élections, tous les libéraux devaient s’unir derrière leurs candidats au second tour, souvent rejoints par les sociaux-démocrates. Cette alliance était appelée la concentration. Ces majorités de concentration, souvent soutenues par les sociaux-démocrates, ont permis la formation de plusieurs cabinets libéraux au début du XXe siècle.
En 1917, l'un de ces cabinets libéraux minoritaires introduit le suffrage universel masculin, ainsi que la proportionnelle et le financement égal pour les écoles religieuses, compromis appelé la pacification de 1917. L'extension du suffrage toutefois a considérablement affaibli la position des libéraux. Sur les 37 sièges qu'ils avaient en 1917, ils en conservent 14 en 1918.
De 1918 à 2010
En 1922, les partis libéraux se sont unis pour former le Parti d’État libéral. Les libéraux progressistes restés séparés dans la Ligue démocratique des libres-penseurs. Après la Seconde Guerre mondiale, le LSP est refondé comme Parti de la Liberté mais les idées libérales vont surtout s’incarner dans le Parti populaire pour la liberté et la démocratie créé en 1948 (VVD).
Le VVD est resté un tout petit parti jusqu’aux années 1970, avec environ 10 % des voix. Il a participé au gouvernement dans la grande coalition avec les sociaux-démocrates, catholiques et protestants à la fin des années 1940 et au début des années 1950, puis avec les catholiques et les protestants au cours des années 1960. Les libéraux touchent surtout les zones urbaines, les classes moyennes et supérieures indifférentes en matière religieuse. Les libéraux ne peuvent s’appuyer sur des syndicats ou des journaux, comme les autres familles politiques.
En 1966, Démocrates 66, un parti radical démocratique est fondé par des libéraux progressistes du VVD et s’allie avec les sociaux-démocrates et les chrétiens de gauche.
Sous la direction de Hans Wiegel le VVD devient plus conservateur, critiquant l’État-providence. Le parti combine son libéralisme économique avec des positions progressistes sur les questions sociales qui ont caractérisé les années 1970, comme l'avortement, l'homosexualité et les droits des femmes. Le VVD capitalise l'affaiblissement de la religion et l’effritement du système politico-confessionnel des années 1970, ce qui lui permet de progresser électoralement : en 1967, le parti obtenait un peu plus de 10 % des suffrages mais atteignait 23 % en 1981.
Entre 1982 et 1986, le VVD participe aux cabinets de centre-droit Lubbers, mettant en œuvre une réforme en profondeur de l'État-providence, préconisée depuis les années 1970 par le VVD.
En 1994 le parti chrétien-démocrate CDA a perdu des suffrages au profit du VVD et D66. Une coalition « lilas » est formée par D66, le VVD et le PvdA. Le cabinet, dans un contexte économique favorable, a mis en œuvre la législation sociale progressiste sur l'euthanasie, le mariage homosexuel et la prostitution. Dans la campagne électorale de 2002 la coalition lilas a été vivement critiquée par le populiste Pim Fortuyn pour la mauvaise gestion du secteur public et les questions d’immigration. Les deux partis libéraux sortent affaiblis des élections.
La question de l’islam et de l’intégration amène en 2004 Geert Wilders à quitter le VVD pour former le Parti pour la liberté (PVV), qui a combiné la critique intransigeante de l'islam avec un plaidoyer pour la réduction des impôts, et un scepticisme à l'égard de l'intégration européenne.
Aux élections générales de 2010, le VVD est devenu le plus grand parti avec 31 sièges, ce qui rendait une coalition libérale possible pour la première fois depuis 1918 avec les succès conjoints du PVV et de D66. En fin de compte, le VVD a opté pour une entente avec le CDA, Mark Rutte devenant Premier ministre, le premier libéral à occuper ce poste depuis 1918.
Notes et références
Bibliographie
- 1988, Robert Peterson, "The Pilgrims in Holland", The Freeman, Novembre
- 2008, Jason Kuznicki, "DUTCH REPUBLIC", In: Ronald Hamowy, dir., "The Encyclopedia of Libertarianism", Cato Institute - Sage Publications, pp130-131
- 2010, B. J. P. van Bavel, "Manors and Markets: Economy and Society in the Low Countries, 500–1600", Oxford, Oxford University Press
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