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Belgique
La Belgique, appelée officiellement Royaume de Belgique, en néerlandais België et Koninkrijk België, en allemand Belgien et Königreich Belgien, est un État fédéral (Article premier de la Constitution belge) d’Europe de l’Ouest. Le territoire de la Belgique fait frontière avec les Pays-Bas, l’Allemagne, le Luxembourg, la France et la mer du Nord. La Belgique est membre de l’Union européenne et de la zone euro.
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Belgique (for) | |
Histoire
Les origines
Occupé de façon continue depuis le Paléolithique, le territoire de l'actuelle Belgique a été peuplé dans la seconde moitié du dernier millénaire av. J.-C. par des Celtes, des Germains et des Belges. Lors de la conquête de la Gaule, les Belges opposent à César une très vive résistance entre 57 et 54 av. J.-C.
Soumise à Rome, la Belgique est divisée sous l'Empire en trois provinces, les deux principales citées étant Tournai et Tongres. Les Francs saliens s'installent en Flandre à partir du IVe siècle, et vont entreprendre la conquête de la Gaule. C'est de cette installation que date la persistante limite linguistique entre un nord germanisé et un sud déjà très romanisé. La première capitale du royaume franc devait être Tournai. Partie de l'Austrasie au VIe siècle, le pays de Liège est le berceau de la maison de Herstal qui va fonder la dynastie des Carolingiens. Si le traité de Verdun (843) partage la Belgique entre la Francie et la Lotharingie sur l'Escaut, la fin du IXe siècle en fait la frontière du royaume de Germanie et du royaume de France.
Le Moyen Âge
À l'époque féodale (Xe/XIIe siècle), le pays s'émiette en une foule de petites seigneuries. La Basse-Lotharingie ou Lothier se divise en duchés de Brabant, de Limbourg, de Luxembourg, comtés de Hainaut et Namur, évêché de Liège, principauté de Stavelot, seigneurie de Malines, etc. Les grands féodaux vont prendre une grande part aux croisades : Godefroi de Bouillon, Robert II comte de Flandre, Baudoin IX qui devient empereur de Constantinople, etc.
Une nouvelle richesse fondée sur l'industrie et le commerce entraîne la promotion d'une bourgeoisie urbaine qui réclame et obtient le droit de se gouverner elle-même : chartes de Huy 1066 ; de Grammont 1068 ; de Liège 1196 ; « Joyeuse entrée » de Brabant 1356. Le mouvement communal y est aussi brillant qu'en Italie du Nord. Dans les révoltes de Bruges (bataille des éperons d'or, 1302) et de Gand (1337-1345), la Flandre affirme son indépendance vis à vis de la France et garde la neutralité pendant la Guerre de Cent Ans. Le pacte de 1339 lie Flandre, Brabant-Limbourg et Hainaut par-delà la frontière de l'Escaut.
L'unité est renforcée par les ducs de Bourgogne, conséquence du mariage de Marguerite de Male, comtesse de Flandre avec Philippe le Hardi, duc de Bourgogne (1369). Le traité d'Arras (1435) ayant consacré l'indépendance de la Flandre, Philippe le Bon devient maître des comtés de Namur, Hainaut, Zélande, Hollande et Frise et des duchés de Brabant-Limbourg et de Luxembourg et enfin de la principauté de Liège (1421-1456). Le XVe siècle est une grande période intellectuelle et artistique (université de Louvain, 1425 ; primitifs flamands en peinture ; maîtres franco-flamands en musique). L'effondrement de Charles le Téméraire (1477) amène les communes flamandes à imposer le Grand Privilège, tandis que le mariage de Marie de Bourgogne avec Maximilien d'Autriche faisait passer les Pays-Bas sous domination des Habsbourg.
Les Pays-Bas sous les Habsbourg (1494-1795)
À la différence des Bourguignons, les Habsbourg ne gouvernent que de loin un pays faisant partie d'un vaste empire. Originaire de Gand, Charles Quint constitue le bloc des Dix-sept Provinces à la suite de diverses acquisitions (1521-1543) et respecte les libertés locales. La politique absolutiste et la réforme protestante font éclater les Dix-sept Provinces avec l'Union d'Utrecht (1579) : le Nord devient les Provinces-Unies, le Sud reste catholique et prend le nom de Pays-Bas espagnols. Champ de bataille pendant la Guerre de Trente Ans, asphyxié économiquement par la fermeture de l'Escaut (1648), livré au gouvernement despotique espagnol, le pays se voit amputé par les victoires de Louis XIV de l'Artois, de la Flandre méridionale et du Cambrésis (1659-1678).
Les traités d'Utrecht et de Rastatt (1714) donnent les Pays-Bas espagnols aux Autrichiens. Le despotisme éclairé de Marie-Thérèse et Joseph II permettent un relèvement économique mais les réformes joséphistes qui bousculent l'ordre traditionnel suscitent un grand mécontentement.
La révolution brabançonne de 1789 force les Autrichiens à quitter le pays, les états généraux proclamant l'indépendance des États belgiques unis (10 janvier 1790). Mais la domination autrichienne est rétablie dès la fin de l'année. La France occupe un moment la Belgique (1792-1793) puis en est chassée, mais revient dès 1794 ; et la Belgique est annexée en octobre 1795.
Vers la conquête de l'indépendance (1795-1839)
L'Autriche reconnaît la possession française par le traité de Campoformio (1797). Le pays est divisé en neuf départements et après un odieux régime d'occupation connait un remarquable redressement économique sous Napoléon avec les débuts de la révolution industrielle : coton et lin à Gand, laine à Verviers et Liège, métallurgie. Le pays devait conserver l'essentiel du code Napoléon. Mais la conscription rend l'Empire impopulaire.
Les Alliés décident de réunir les provinces belges et hollandaises dans un royaume de Hollande pour dresser une barrière à l'expansion française (21 juillet 1814). L'opposition entre les deux peuples se manifeste à propos de la langue officielle, de la répartition des emplois, de la liberté de la presse et surtout de la question religieuse.
La révolution parisienne de 1830 donne le signal de la révolution belge qui éclate à Bruxelles le 25 août 1830. Un gouvernement provisoire proclame l'indépendance (4 octobre 1830). A la conférence de Londres, les grandes puissances reconnaissent la séparation des deux Etats (20 décembre 1830) et proclament la neutralité du nouvel Etat (protocole du 20 janvier 1831) mais au prix de concessions territoriales refusés par les Belges. Le Congrès national vote la Constitution du 7 février 1831 et offre la couronne à Léopold de Saxe-Cobourg-Gotha (4 juin 1831). La reprise des hostilités avec la Hollande se conclut à, l'avantage des Belges grâce à l'appui de l'Angleterre et surtout de la France. Le traité définitif entre la Belgique et la Hollande est signé à Londres seulement le 19 avril 1839.
La monarchie libérale (1840-1918)
Le règne de Léopold Ier (1831-1865) fonde la tradition de la monarchie parlementaire. La période d'unionisme, union des catholiques et des libéraux prend fin en 1840 et la lutte des partis amènent les libéraux au pouvoir en 1847. La question scolaire et religieuse domine la vie politique belge tandis que libéraux et catholiques alternent au pouvoir.
Sous le règne de Léopold II (1865-1909), la querelle atteint sa phase aigüe avec le grand ministère de Frère-Orban et le vote de la loi de 1879 sur la laïcité annulée par la loi de 1884. Avec la montée du socialisme, la question du droit de suffrage est posée : le suffrage censitaire laisse place au suffrage universel masculin tempéré par le vote plural (1893). La question linguistique se pose également et la loi de 1898 donne au flamand le rang de langue officielle aux côtés du français.
Favorisée par le libre-échange et le rachat des droits sur le trafic de l'Escaut (1863), l'économie belge est prospère. À la veille de 1914, c'est la quatrième puissance commerciale du monde. Les premières lois sociales sont votées à partir de 1887. Léopold II obtient sa souveraineté personnelle sur l'État du Congo (1885) qui va devenir en 1908 une colonie belge.
Longtemps menacée par la France, la Belgique se voyait victime de l'Allemagne : les troupes allemandes envahissent le territoire sans tenir compte de sa neutralité et devaient l'occuper de 1914 à 1918.
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