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Napoléon Bonaparte
Napoléon Bonaparte | |||||
Personnage historique | |||||
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Dates | 1769 - 1821 | ||||
Tendance | Bonapartisme | ||||
Nationalité | France | ||||
Articles internes | Autres articles sur Napoléon Bonaparte | ||||
Citation | |||||
Interwikis sur Napoléon Bonaparte | |||||
Napoléon Bonaparte (né Napoleone Buonaparte le 15 août 1769 à Ajaccio, en Corse ; mort le 5 mai 1821 sur l'île Sainte-Hélène) fut général, Premier consul, puis Empereur des Français.
Objet dès son vivant d'une légende noire comme d'une légende dorée, il a acquis une notoriété aujourd'hui universelle pour son génie militaire et politique, mais aussi pour son régime autoritaire, et pour ses incessantes campagnes souvent coûteuses, soldées par de graves défaites finales en Espagne, en Russie et à Waterloo et par sa mort en exil à Sainte-Hélène sous la garde des Anglais.
De la Révolution, il conserve l'aspiration des citoyens à la liberté et à l'égalité (et accessoirement quelques symboles républicains), tandis que de l'Ancien Régime il conserve la centralisation autoritaire, la Cour avec l'apparat[1], et l'hérédité dynastique (inaboutie pour ce qui le concerne, puisque son fils mourra en exil). Il aurait pu être le George Washington français si sa carrière se fût arrêtée après le Consulat ; il a préféré devenir Napoléon, c'est-à-dire « un homme ordinaire » (comme le déclara Beethoven en rayant la dédicace de sa Troisième Symphonie), un homme animé avant tout par une ambition personnelle et prêt à utiliser un appareil d'État pour la satisfaire, avec un certain génie et une forte autorité naturelle.
L'ambivalence des sentiments à l'égard de Napoléon tient d'une part à l'admiration que suscite un parcours personnel hors du commun (« quel roman que ma vie ! ») et d'autre part aux désastres que sa volonté de puissance et son goût pour la guerre ont provoqués, et ce malgré la légende qu'il a contribué à tisser à travers le Mémorial de Sainte-Hélène.
Son neveu Charles Louis Napoléon, futur Napoléon III, rétablira l'empire en 1852 (Second Empire) en profitant du retour de la république en 1848.
Reproches libéraux
- Césarisme : pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire concentrés entre les mains d'un seul individu ; l'Empereur est plus puissant que les rois de France ne l'ont jamais été ; en politique étrangère il ne croit qu'en la loi du plus fort, et son réalisme brutal, opposé tant au monarchisme (son rival constant issu de l'Ancien Régime) qu'au libéralisme (Idéologues, Groupe de Coppet...) le rapproche de Machiavel
- Mise en détention de tout individu suspect au bon désir de l'empereur ou du ministre de la Police, « par mesure de sûreté » (l'exemple de Pierre Picaud fournira à Alexandre Dumas la trame de son roman Le Comte de Monte Cristo)
- Prison spéciale pour les prisonniers pourtant acquittés par les tribunaux, et pour ceux n'ayant pas été traduits en justice faute de preuves
- Censure de la presse (instaurée en 1810, elle perdurera pendant quasiment tout le XIXe siècle)
- Censure du courrier
- Monopole de l'enseignement pour l'Université impériale
- Monopole de la monnaie, qui permet la spoliation par l'inflation ; la Banque de France est une banque privée qui bénéficie d'un monopole et qui a l'Empereur pour actionnaire (on suspecte, entre autres, qu'elle a financé le coup d’État du 18 Brumaire)[2]
- Protectionnisme (droits de douanes de 40 %) étendu par la suite à l'ensemble de l'Europe (blocus continental)
- Politique guerrière et de grands travaux très coûteuse, qui cause un budget continuellement déficitaire, malgré les droits de douane sus-mentionnés et le pillage des pays conquis. L’État fait défaut en 1812.
- Chute démographique considérable, en raison de la politique guerrière ; la France perd sa première place démographique en Europe (hors Russie)
- Arrêt de l'importation de sucre de canne pour la production de sucre de betterave, bien plus coûteuse
- …
Littérature secondaire
- 2012, Matthew J. Flynn et Stephen E. Griffin, "Washington & Napoleon: Leadership in the Age of Revolution", Washington, DC: Potomac Books
Notes et références
- ↑ Sa Cour n'avait rien à envier à celle de Louis XIV : la « Maison de l'Empereur », institution à son service et organisant son faste, était une administration comptant 3500 personnes.
- ↑ Banque de France, banque de l’empereur
Citations
Discussions sur le forum | |
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Napoléon,pour Ou Contre Le Libéralisme? (for) | |
« Enfin, le voici, ce juge-arbitre. Le 8 novembre 1799, il s'est assis sur son siège, et, dès le soir même, il remplit son office, il choisit entre des concurrents, il fait des nominations. C'est un chef militaire, et il s'est installé lui-même ; partant il ne dépend point d'une majorité parlementaire, et, devant, ses soldats, toute émeute, toute velléité d'attroupement avorte avant de naître ; la souveraineté de la rue est abolie. […] Autour de lui, dans le public, silence profond ; quelques-uns osent à peine chuchoter, mais sa police a l’œil sur eux ; au lieu d'obéir à l'opinion, il la régente, il la maitrise, et, au besoin, il la fabrique : du haut de son siège, seul, en toute indépendance et sécurité, il prononce les arrêts de la justice distributive. »
— Hippolyte Taine, Les Origines de la France contemporaine, R. Laffond 1986, t. II, p. 545
« N'est-il donc, lui aussi, rien de plus qu'un homme ordinaire ? Maintenant, il va, lui aussi, fouler aux pieds tous les droits de l'homme pour n'obéir qu'à ses ambitions. Il s'élèvera au-dessus de tous les autres et deviendra un tyran. »
— Ludwig van Beethoven en 1804, apprenant que Napoléon se proclame empereur
« Bonaparte n'était réellement pas pire que beaucoup d'hommes, pour ne pas dire la plupart. Il était possédé du très habituel égoïsme qui cherche son bonheur aux dépens d'autrui. Ce qui le distingue, c'est simplement la force plus grande avec laquelle il satisfaisait à cette volonté, l'intelligence, la raison et le courage plus grands, et enfin le champ d'action favorable que lui ouvrit le destin. Grâce à tous ces avantages, il fit pour son égoïsme ce que des milliers de gens voudraient bien faire pour le leur, mais ne peuvent pas. »
— Arthur Schopenhauer
« Sa force consiste dans un imperturbable égoïsme que ni la pitié, ni l'attrait, ni la religion, ni la morale ne peuvent détourner un instant de sa direction. C'est un habile joueur d'échecs dont la partie adverse est le genre humain et qui se propose de le faire échec et mat. »
— Germaine de Staël, Dix années d'exil
« J'ai vu l'Empereur, cette âme du monde, sortir de la ville pour aller en reconnaissance. »
— Hegel, voyant passer Napoléon à cheval à Iéna (lettre du 13 octobre 1806)
« Dans les révolutions, il y a deux sortes de gens : ceux qui les font et ceux qui en profitent. »
— Napoléon
« Un Washington couronné, oui ; mais je n'y pouvais raisonnablement parvenir qu'au travers de la dictature universelle. »
— Napoléon, le 30 novembre 1815, Mémorial de Sainte-Hélène
« Il se considérait comme un être isolé dans le monde, fait pour le gouverner et pour diriger tous les esprits à son gré. »
— Metternich
« Sans l'indépendance du Tribunat [instance législative], il n'y aurait plus ni harmonie ni constitution, il n'y aurait plus que servitude et silence, silence que toute l'Europe entendrait ! »
— Benjamin Constant, 15 nivôse an VIII (5 janvier 1800), Discours au Tribunat
« L'homme qui ne donne aujourd'hui l'empire du monde à la France que pour la fouler à ses pieds, cet homme, dont j'admire le génie et dont j'abhorre le despotisme, cet homme m'enveloppe de sa tyrannie comme d'une autre solitude ; mais s'il écrase le présent, le passé le brave, et je reste libre dans tout ce qui a précédé sa gloire. »
— Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe
« Napoléon Bonaparte : général républicain né à Ajaccio le 15 août 1769 et mort à Saint-Cloud le 18 Brumaire an VIII. »
— Pierre Larousse
« Sauf pour la gloire, sauf pour l'art, il eût probablement mieux valu qu'il n'eût pas existé. »
— Jacques Bainville
« La brève carrière en forme de météore de Napoléon Bonaparte est une formidable réussite individuelle et une catastrophe collective. L’Empereur laisse derrière lui une œuvre considérable, une légende à jamais et une France affaiblie. »
— Jean d'Ormesson, Et moi, je vis toujours
« Napoléon n’aura pas été un héros pur. La veuve et l’orphelin n’étaient pas son souci. Il a saigné la France à blanc, inoculé aux peuples d’Europe le venin du nationalisme et offert à Metternich l’aubaine d’une revanche des têtes couronnées. Ou plutôt d’un sursis. Le bilan politique n’est pas fameux. L’homme n’était pas recommandable. Pas haïssable non plus : ses fragilités sont touchantes. (...) Sans ce monstre d’égocentrisme, la France ne serait qu’un pays beau, riche et civilisé. »
— Denis Tillinac, Dictionnaire amoureux de la France
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