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Johan de Witt

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Johan de Witt
Homme politique

Dates 1625 - 1672
Johan de Witt (1625-1675), Grand Pensionary of Holland, by Studio of Adriaen Hanneman.jpg
Tendance Libéral classique
Nationalité Pays-Bas Pays-Bas
Articles internes Autres articles sur Johan de Witt

Citation
Interwikis sur Jean de Witt

Jean de Witt (17 septembre 1625 - 20 août 1672), est un homme politique, économiste et mathématicien hollandais. Porteur des valeurs pacifiques, marchandes et bourgeoises du parti républicain hollandais, demandant l’abrogation des grands monopoles, protégeant Spinoza, affrontant avec succès le pouvoir de l'aristocratique maison d'Orange avant d'être lynché par une foule pro-orangiste à la suite de la défaite hollandaise contre les forces françaises de Louis XIV, il est considéré par certains auteurs d'aujourd'hui comme une grande figure libérale, ayant contribué à faire de la Hollande le pays le plus libre de son époque. Il fut un des premiers à lier les mathématiques probabilistes avec la finance.

Présentation

Né en 1625 dans une famille patricienne de Dordrecht, il est le plus important représentant de la bourgeoisie hollandaise dans le gouvernement de la république des Provinces-Unies, qu'il dirige de fait pendant 20 ans.

Johan de Witt étudie le droit à l'université de Leyde. Géomètre à ses heures, il publie des Elementa curvarum linearum[1] traitant de la génération des sections coniques par des pantographes. Cet ouvrage est publié en annexe de la réédition de la Géométrie de René Descartes dont la deuxième partie de l'édition latine date de 1661 (bien que le texte définitif date de 1659) par l'ami de de Witt, Frans van Schooten, professeur de mathématiques à Leyde. C'est par ce biais qu'il suit le développement du calcul des probabilités. A la fin des années 1660 il publie le premier traité moderne d'évaluation des rentes viagères par l'espérance mathématique (de la valeur actuelle des paiements futurs) sous le titre Waardije van Lyf-renten naer Proportie van Los-renten, qu'il communique aux états généraux de 1671.

Il est élu député sous les couleurs républicaines qui porte les valeurs commerçantes et bourgeoise et dénonce la propension dispendieuse et monarchique, l'obsession des alliances et des intérêts dynastiques portées par le gouvernement stathouderal au dépend du pays.

Tôt après son élection en tant que pensionnaire de Hollande, il doit mener de front la guerre contre l'Angleterre républicaine. En 1654, il conclut la paix avec l'Angleterre de Cromwell qui demande l'exclusion de la famille d'Orange-Nassau du stathoudérat, car depuis le mariage de Guillaume II à Marie Henriette Stuart, fille de Charles Ier d'Angleterre, il se défie des liens entre les Stuarts et la maison d'Orange.

Une des clés de la réussite politique de De Witt réside dans son étroite collaboration avec son oncle Cornelis de Graeff, l’un des plus influents régents d'Amsterdam.

En 1655 il obtient et met en place la conversion des rentes dues par la Hollandes de 5% à 4%, combinée avec un système d'amortissement remarquable.

Pendant la Deuxième Guerre anglo-néerlandaise de 1665-1667, les Néerlandais ont capitalisé sur l'incendie de Londres de 1666 ainsi que sur le raid sur la Medway mené par Michiel de Ruyter en 1667. En tant que pensionnaire de la plus importante des provinces de l'union, Johan de Witt supervise les négociations menant à la signature du Traité de Breda menées conjointement avec la France qui a participé (quoique mollement) au conflit. Celui-ci prévoit l'assouplissement des dispositions de l'édit de Navigation anglaise ainsi que la rétention des conquêtes de guerre : les plantations du Surinam deviennent donc néerlandaises alors que la Nouvelle-Néerlande passent sous la coupe anglaise.

Il renforce la souveraineté des provinces. En 1667, par l'Édit perpétuel, De Witt et ses acolytes (Andries de Graeff, Gaspar Fagel et Gillis Valckenier) abolissent la fonction de stathouder en Hollande et influencent en ce sens plusieurs autres provinces dont la Zélande et Utrecht.

En 1668, les ambitions non dissimulées de Louis XIV sur les Pays-Bas espagnols (actuelle Belgique) - notamment durant la Guerre de Dévolution - inquiètent l'opinion publique néerlandaise. Johan de Witt voit sa politique pro-française s'écrouler face à l'agitation pro-anglaise des Orangistes qui entraînent dans leur sillage les régents des grandes villes. Louis XIV, persuadé que la Triple alliance (Suède, Provinces-Unies et Angleterre) mise sur pied pour contrecarrer ses desseins sur les Pays-Bas espagnols est le fruit de la fourberie de de Witt, ne se sent plus tenu par l’alliance de 1663, et travaille activement à une coalition contre la République en concluant le traité secret de Douvres avec Charles II d'Angleterre.

En 1672, Johan de Witt ne peut empêcher Louis XIV d'envahir les Pays-Bas (guerre de Hollande). Accusé d'avoir livré la République à la France, le 20 août de la même année, il est massacré, avec son frère Cornelis, par un attroupement pro-orangiste. L'entourage de Guillaume III d'Orange-Nassau ayant ainsi travaillé au rétablissement du stathoudérat.

Informations complémentaires

Notes et références

  1. Texte rédigé entre 1649 et 1659 ; cf. Grootendorst, Jan de Witt's Elementa Curvarum Linearum, Liber Primus, Springer, 2000.

Œuvres

  • Texte de Waardije van Lyf-renten naer Proportie van Los-renten (Treaties of Life Annuities, en anglais), 1671
  • Elementa lincarum curvarum (Traité des lignes courbes) Leyden, 1850
  • Pieter de la Court, (?) Jean Witt, et al. Mémoires de Jean Witt, ou Exposé des maximes politiques de la république de Hollande et West Frise, La Haye, 1709

Littérature secondaire

  • 1978, H. H. Rowen, "John de Witt, Grand Pensionary of Holland 1625-1672", Princeton: Princeton University Press

Voir aussi

Source

Cet article reprend tout ou partie de l'article du même nom sur Wikipédia.


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