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Nicolas Sarkozy

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Nicolas Sarkozy
Homme politique

Dates 1955 -
Nicolas Sarkozy
Tendance Bonapartiste de droite
Nationalité France France
Articles internes Autres articles sur Nicolas Sarkozy

Citation
Interwikis sur Nicolas Sarkozy

Nicolas Sarkozy est un homme politique français, président de la République française de 2007 à 2012. Aux yeux de certains, il passe pour un libéral, voire un « ultralibéral ». Il suffit de consulter ses discours et ses propositions pour comprendre qu'il n'en est rien. C'est un interventionniste autoritaire, un étatiste qui propose parfois certaines mesures plus ou moins libérales en économie, mais qui ne conçoit la société que dans la perspective d'un encadrement fort de l'État. C'est ce qu'exprime son prospectus du second tour, où l'on peut lire cette déclaration que la gauche étatiste pourrait faire également sienne :

« Le rêve français, c'est une France où la réussite est au service de la solidarité. »

Sa politique n'est ni libérale économiquement ni socialement, politiquement ou sociétalement.

Programme et bilan en tant que président

En politique

  • Il propose un catalogue étendu de « droits à » :
    • droit opposable à l’hébergement
    • droit opposable au logement (il a initié l'idée, reprise au vol tant par Ségolène Royal que par Jacques Chirac)
    • droit opposable à la garde d’enfants
    • que l'État garantisse l’emprunt de celui qui n’a pas de relations
  • Il propose « un système de cautionnement public qui mutualise les risques et permette d’emprunter à tous ceux qui ont un projet », des prêts à taux zéro avec la garantie de l’État pour tous les jeunes.
  • Il veut « moraliser le capitalisme » ; il veut un « gouvernement économique » à l'échelle de l'Europe.
  • Il veut instaurer un service civique obligatoire de 6 mois (rétablissement de l'esclavage étatique).
  • Il veut que la politique se mette « au service du bonheur des hommes » (interventionnisme et paternalisme).

Il prône un État fort :

« Je ne crois pas à la doctrine de l'État minimum. Je ne crois pas à la doctrine du laissez-faire. Je ne crois pas qu’en France l'État puisse être réduit à un rôle secondaire. Je ne crois pas que la nation puisse conserver son unité avec un État faible ».
« Je ne crois pas que la République puisse continuer d’exister sans un État fort. Je ne crois pas que le capitalisme puisse survivre si le marché est tout et l'État rien. À ce moment-là, ce n’est pas le capitalisme que nous aurons, c’est la caricature du capitalisme ».
« C'est le rôle de l'État de s'occuper de toutes les préoccupations des Français. »

Peu favorable à la liberté de circulation, il veut une « immigration choisie », mais il promet la citoyenneté française à toutes les femmes martyrisées.

Il était favorable en 2005 au volumineux Traité établissant une constitution pour l'Europe, exemple de constructivisme étatiste européen.

Il semble que Nicolas Sarkozy ait une conception de la justice assez peu libérale, faisant fi de la proportionnalité des peines. Sans tomber dans une reductio ad Hitlerum facile, on peut en effet s'étonner de cette menace de Nicolas Sarkozy à l'encontre des instigateurs (inconnus) de l'affaire Clearstream[1] :

« Un jour, je finirai par retrouver le salopard qui a monté cette affaire et il finira sur un crochet de boucher. »

Il dit en 2007 « ne pas vouloir se laisser impressionner par les ultra-libéraux » [2].

En économie

On le dit libéral économiquement, pourtant il veut « donner à l’État les moyens de prendre des participations temporaires dans des entreprises stratégiques qui traversent une passe difficile ». On se souvient par ailleurs de ses demandes autoritaires aux grandes surfaces de baisser les prix de 3 % à 5 % en 2004 [3], qui montre bien sa conception de la liberté du commerce.

Nicolas Sarkozy envisageait en 2006 de rétablir l'échelle mobile des salaires (l'indexation des salaires sur les prix), retour en arrière extraordinaire vers un mécanisme autoritaire et inflationniste, abandonné depuis Jacques Rueff.

Il a nommé plusieurs commissaires à la réindustrialisation chargés de « coordonner les actions de l’État dans les bassins d’emploi en difficulté » et « de prévenir les restructurations, d’accompagner les entreprises et les salariés en difficultés et de favoriser la création et le développement d’activités » [4]. Voir Interventionnisme

Les impôts ont augmenté de 1,1 %[5] de 2008 à 2009.

Il est également favorable à une loi sur les « parachutes dorés » des dirigeants d'entreprises, méprisant ouvertement le seul point de vue légitime, qui pour un libéral est celui du propriétaire de l'entreprise (personne d'autre que le conseil d'administration ou l'assemblée générale n'étant capable d'évaluer si une indemnité de départ est décente et légitime au regard du travail accompli).

Nicolas Sarkozy se donne, en cas d'élection à l'Élysée, deux ans pour expérimenter la TVA sociale, censée contribuer, selon lui, à financer la protection sociale par le biais de la taxation des importations, oubliant que ce n'est pas l'importateur qui est ainsi taxé, mais bien le consommateur.

Il refuse de supprimer l'ISF (impôt sur la fortune) : « Il est tout à fait normal que quelqu’un qui gagne beaucoup d’argent paye beaucoup d’impôts. Je ne veux donc pas supprimer l’ISF. »

Il n'est pas favorable à la fin effective du monopole de la Sécurité sociale que préconisent les libéraux en application des directives européennes, et il évite de répondre à toute question à ce sujet[6], se bornant à proposer des mesurettes de renflouement du navire en perdition telles qu'une franchise santé de 50 euros par an.

Laurence Boone, chef économiste France de Barclays Capital qui a établi, à l'attention de ses clients, un « indice du libéralisme des candidats ». Notés de - 4 à + 4 (pour le moins libéral au plus libéral) la note obtenue par Sarkozy est de + 1,6 (Ségolène Royal obtient - 1,8), ce qui fait de lui un libéral pas même modéré, mais franchement timoré, à peine au-dessus de l'axe médian, fortement antilibéral dans un pays comme la France.

Liberté d'expression

C'est sans doute du côté de la liberté d'expression que la dérive antilibérale de Nicolas Sarkozy est la plus flagrante.

Nicolas Sarkozy est favorable à la liberté d'expression tant qu'elle ne le dérange pas personnellement. On rapporte que la maison d'édition First a dû mettre au pilon une biographie de Cécilia Sarkozy, Cécilia Sarkozy, entre le cœur et la raison, sur pression directe du candidat, qui aurait convoqué l’éditeur dans son bureau de ministre.

On cite également le cas de l'ancien directeur de la rédaction de Paris Match, Alain Genestar, en 2006, licencié pour « dérive déontologique », un peu plus d'un an après avoir publié en couverture du magazine, le 25 août 2005, une photo de Cécilia Sarkozy au côté du publicitaire Richard Attias (illustrant ainsi les déboires conjugaux de Nicolas Sarkozy). Alain Genestar affirme : « le ministre de l'Intérieur, quand il affirme n'être pour rien dans mon licenciement, ne dit pas la vérité. »

Des réformes libérales ?

Jacques Marseille estimait dans Le Spectacle du Monde en mai 2007 que deux réformes telles que celle portant sur le service public minimum et celle des régimes spéciaux de retraite (qui privilégient certaines catégories de personnes au détriment des employés du secteur privé), ainsi qu'un budget en équilibre en 2008, constitueraient trois « signaux forts ». Les autres « réformes » possibles évoquées lors de la campagne électorale seraient une remise en cause partielle (et timide) de la carte scolaire (mais en gardant un objectif de « mixité sociale » !) et quelques allègements fiscaux à la marge (impôt sur les successions, bouclier fiscal contre les excès de l'impôt sur la fortune).

Outre que ces points n'ont été que très partiellement tenus face aux divers conservatismes qui bloquent la société française, il n'y a aucune réforme radicale envisagée concernant la dette, le train de vie de l'État, l'État-providence, les privatisations, la fin effective du monopole de la Sécurité sociale, les retraites par capitalisation, etc. Nicolas Sarkozy n'est ni Margaret Thatcher ni Ronald Reagan, mais l'héritier de ses prédécesseurs de la Ve République. Sa volonté de « rupture » reste pour l'instant purement verbale.

Il faut souligner par ailleurs que la mince « rupture » promise est tout sauf au rendez-vous : pour reprendre la formule d'un économiste, David Thesmar, « La rupture, ce sont souvent des réformes transgressives en symboles mais marginales sur la substance »[7]. Au-delà du symbole, aucune service minimum effectif, aucune sélection à l'université, etc.

De même, le chroniqueur économique du journal Le Monde, Éric Le Boucher, a salué certaines initiatives timides mais lui reproche un manque de clarté et le côté brouillon de ses réformes, complexes, mal ficelées et qui, in fine, créent de nouvelles usines à gaz. Il écrit ainsi dans Le Monde du 5 avril 2008 : « Sa politique sociale est si embrouillée, si contradictoire, et si mal expliquée, qu'elle percute aujourd'hui le débat sur « la rigueur » et donne le pire de ce que la France pouvait redouter : une contre-pédagogie des réformes. »[8]

Pour beaucoup de personnes, notamment certains libéraux, Sarkozy n'est qu'un politicien dont les idées sont sans fond et ne servent que ses besoins électoralistes. En effet, Sarkozy est capable un jour de tenir un discours keynésien, un discours libéral, le lendemain un discours mondialiste, ou encore un discours nationaliste pour la récupération d'électeurs nationalistes. Sarkozy s'adapte à la situation, au problème, et adapte son discours, sans fond cohérent.

Nicolas Sarkozy depuis 2012

Après son départ de la présidence de la République française, il tente d'être à nouveau candidat en 2017 mais finit troisième de la primaire de la droite en 2017, et n'accède donc pas au second tour, remporté par François Fillon.

Au centre de plusieurs affaires pour corruption[9] ou financement illégal de campagne[10], son alignement sur les discours de certains pays comme la Russie avec lesquels il entretient des liens financiers[11] pose question et a généré de nombreuses polémiques.

Citations de Nicolas Sarkozy

  • « Les socialistes proposent de travailler moins. Moi, je propose de gagner plus. »
  • « Des scientifiques et des savants du monde entier se sont réunis des mois et des mois pour dresser un constat : le monde court à sa perte si on continue à émettre du carbone qui crée un trou dans la couche d'ozone et qui brise les équilibres de la planète. » (septembre 2009)
  • « Il nous faut reconstruire un État qui protège pour conjurer l’angoisse qui paralyse tant de Français. » (6 mars 2007)

Citations sur Nicolas Sarkozy

  • « Sarkozy ? Il faut lui marcher dessus, pour deux raisons. La première : c'est la seule chose qu'il comprenne. La seconde : cela porte chance. » (attribué à Jacques Chirac)
  • « Même Nicolas Sarkozy, qui se prétend libéral, est en réalité l’archétype du bonapartiste conservateur qui, par la politique qu’il met en œuvre, encourage la rente. » (Pierre Moscovici, député PS[12])
  • « Le sarkozysme, ce bonapartisme modéré par la désinvolture, est profondément antilibéral. » (Bertrand Delanoë, De l'audace[13])
  • « Non, le quinquennat de Nicolas Sarkozy n’a pas été libéral ! » (www.contrepoints.org)
  • « Sarkozy reste un énigmatique libéral keynésien, favorable à l'offre les jours pairs et au soutien à la consommation les jours impairs. » (Pierre-Antoine Delhommais)
  • « En transformant son mandat en ivresse de lui-même, en exhibant à tout moment le spectacle d'une double jouissance, celle de son intimité (avec Carla) et celle de son pouvoir, le chef de l'État ne fit pas qu'abolir la frontière entre l'espace public et la sphère privée. Il ne s'accomplit qu'à travers la réalisation de son désir. » (Patrick Buisson, La cause du Peuple, 2016)

Informations complémentaires

Notes et références

Articles connexes

Liens externes


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