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Mariage

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Le mariage est une institution pluri-millénaire et universelle et un contrat conférant la légitimité et l'opposabilité à la société de l'union d'un homme et d'une femme, ou plus récemment de deux personnes de même sexe.

Types de mariages

Le régime matrimonial est dit monogame quand aucun nouveau mariage ne peut être formé tant que le premier n'est pas annulé ou anéanti par un divorce. Il est dit polygame dans l'hypothèse inverse. Le mariage de groupe reste une hypothèse fictionnelle.

Le mariage homosexuel est un concept récent qui étend le mariage aux personnes de même sexe, il est le produit de plusieurs mouvements : d'une part il est l'avatar ponctuel d'un État en quête effrénée de réforme et rationalisation des institutions en vue de les améliorer, s'arrogeant le droit de gouverner le sens des mots dans l'intérêt général, d'autre part il peut résulter d'une demande de reconnaissance des homosexuels par la société. Il convient donc de préciser que le mariage homosexuel n'est pas uniquement une revendication des homosexuels mais aussi de ceux qui veulent leur « bien ».

En ce qui concerne la polygamie, dans les pays où elle est autorisée, la monogamie n'en est pas moins la règle. Il est courant d'associer la polygamie à la natalité ce qui est logiquement absurde. En effet la polygamie n'augmente pas le nombre de femmes mariées mais diminue le nombre d'hommes qui leur sont attachés. La natalité supérieure des pays où la polygamie est permise (quoique en chute) doit s'expliquer par d'autres facteurs, tels que la conjugaison de la pauvreté et de l'amélioration des conditions sanitaires et de l'accès aux soins.

Point de vue libéral

S'il n'y a pas de doctrine libérale du mariage proprement dit, les libéraux trouvent illégitime que l'État joue une fois de plus avec la société comme un mécano. Comme le formule David Boaz, « Le mariage est une institution importante. L'erreur moderne est de penser que les choses importantes doivent être planifiées, sponsorisées, révisées ou autorisées par l’État. Les deux camps dans le débat sur le mariage gay partagent la même hypothèse qui est essentiellement collectiviste. » Au delà de cette objection au rôle constructiviste du mariage d’État, les libéraux ne voient pas d'inconvénient à ce que les homosexuels puissent contractualiser leur union civilement, sans que ceci passe nécessairement par le mariage.

Pour les libertariens, le mariage n'a pas de sens en tant qu'institution établie par l'État : ce n'est qu'un engagement pouvant être formalisé par un contrat, pouvant impliquer deux (voire plusieurs) personnes consentantes, de même sexe ou non. Laisser cet engagement aux mains de l'État, c'est l'assurance de la guerre de tous contre tous, chacun, de par sa culture ou sa religion, ayant une conception différente de ce qu'il devrait être. Et même si une opinion majoritaire se dégage dans la plupart des pays, il n'y a aucune raison d'imposer cette opinion à ceux qui ne la partagent pas.

Citations

  • « Je supporte toutes les associations volontaires, peu importe comment les gens les appellent. » (Ron Paul)
  • « Avant l'an mille, le mariage était une affaire privée. Dans les siècles qui suivirent les familles furent contraintes de déclarer leurs mariages aux prêtres et à le célébrer à l'église. Cette lutte contre la pratique privée du mariage a duré quelques siècles. Les tribunaux jouèrent alors un rôle éminent, et partisan, en condamnant les familles qui osaient faire du mariage de leurs enfants une affaire privée. Selon Jack Goody (1985) qui reprend les travaux de Georges Duby : « Dans soixante-dix pour cent des litiges matrimoniaux plaidés à la Cour d'Ely entre mars 1374 et mars 1382, le mariage avait été contracté en privé ». Après le treizième siècle, l'église a conquis la juridiction exclusive sur le mariage. En 1789, l'État a repris cette exclusivité à son propre profit ! Il ne l‘a pas lâché depuis. » (Bertrand Lemennicier)
  • « Dès le 20 septembre 1792, les Jacobins nationalisent le mariage en créant l’État civil : c’est l’apparition du mariage civil. Le but, pour ces anticléricaux, pour le coup prônant le déracinement de la « table rase », était de casser l’Église et son influence sur les mœurs. Désormais, le mariage serait dans la main de l’État, et les prêtres qui voudraient marier des gens non mariés devant un officier d’État civil seraient arrêtés. » (Philippe Fabry]
  • « Si l'homme et la femme étaient réellement égaux, pour quelle raison éprouveraient-ils le besoin de se marier, et d'entériner par un contrat formel ce qu'un simple accord entre eux suffirait à sceller ? Mais ils ne sont pas égaux, et le mariage permet bientôt à la femme de tromper son mari, ou vice versa : chacun se proposant, en fin de compte, de conserver l'avantage. (...) Dans le langage de la théorie des jeux, le mariage actuel est bien souvent un jeu dont le solde équivaut à zéro. » (Thomas Szasz)
  • « Toute l'histoire du mariage d'amour est celle d'une rupture avec la nature et la tradition. Dans une société laïque, il n'est pas une donnée divine, ni naturelle, mais il est ce qu'en dit la volonté générale, La question n'est donc nullement : « Qu'est ce que j'en pense à titre personnel, d'après mes choix religieux ? », mais bien, puisqu'il s'agit d'une législation qui concerne autrui en général : « Quelles raisons légitimes pourrais-je avoir d'interdire aux homosexuels de se marier ? En quoi cela va-t-il léser ma liberté, me porter préjudice ? » Je n'ai aucun mal à expliquer pourquoi on prohibe le meurtre, le viol ou le vol, car les autoriser me porterait atteinte. Mais je ne vois aucune raison, aucune, d'interdire à des homosexuels d'accéder au mariage s'ils le souhaitent. Ça ne me retire rien, ne me nuit en rien, ne m'empêchera en rien de me marier à l'église si je le veux. » (Luc Ferry)
  • « Lorsque la notion de contrat s’applique à la Loi du Mariage, elle brise l’autorité de l’homme et fait de la femme un partenaire ayant des droits égaux. D’une relation unilatérale reposant sur la force, le mariage devient alors un accord mutuel. [...] De nos jours, la position de la femme ne diffère de celle de l’homme que dans la mesure où leurs façons particulières de gagner leur vie diffèrent. [...] La position de la femme dans le mariage s’est améliorée à mesure que le principe de la violence a été repoussé, et alors que l’idée de contrat se développait dans d’autres domaines du Droit de Propriété, elle a nécessairement transformé les relations de propriété entre les époux. L’épouse fut libérée du pouvoir de son mari pour la première fois lorsqu’elle obtint légalement les richesses qu’elle apportait au mariage et qu’elle avait acquises pendant le mariage. [...] Que le mariage unit un homme et une femme, qu’il ne peut être conclu qu’avec le libre arbitre des deux parties [...] que les droits du mari et de l’épouse sont essentiellement les mêmes — ces principes découlent de l’attitude contractuelle face au problème de la vie conjugale. » (Ludwig von Mises, Le Socialisme, 1951)
  • « Au moment du mariage, on doit se poser cette question : Crois-tu bien pouvoir t’entretenir avec cette femme jusqu’à la vieillesse ? Tout le reste du mariage est transitoire, mais la plus grande partie de la vie commune est donnée à la conversation. » (Friedrich Nietzsche)
  • « Quant au mariage, il est certain qu’il s’accorde avec la Raison, si le désir de l’union des corps n’a pas pour origine la seule forme belle, mais aussi l’amour de mettre au monde des enfants et de les éduquer dans la sagesse et si, en outre, l’amour de l’un et de l’autre, a pour cause, non la seule forme belle, mais surtout la liberté de l’âme. » (Baruch Spinoza)
  • (humour)« L'amour est aveugle, mais le mariage lui rend la vue. » (attribuée à Georg Christoph Lichtenberg)
  • (humour)« Le mariage est une institution magnifique, mais qui voudrait vivre dans une institution ? » (attribuée à Groucho Marx)
  • (humour)« Celui qui est passionnément amoureux devient inévitablement aveugle aux défauts de l'objet aimé, bien qu'en général il recouvre la vue huit jours après le mariage. » (Emmanuel Kant)

Bibliographie

  • 2009, Sandra J. Peart, "We’re all ‘persons’ now: classical economists and their opponents on marriage, the franchise, and socialism", Journal of History of Economic Thought, 31 (1), pp3-20

Voir aussi

Liens externes


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