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Norvège

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La Norvège, en forme longue le Royaume de Norvège, en bokmål Norge et Kongeriket Norge, en nynorsk Noreg et Kongeriket Noreg, est un pays situé en Europe du Nord, à l’ouest de la péninsule scandinave. Il possède des frontières communes avec la Suède, la Finlande et la Russie. La Norvège ne fait partie ni de l'Union européenne ni de la zone euro.

Drapeau de la Norvège

Indicateurs clés

  • Indice de liberté économique : 14e place en 2022[2]
  • Indice de la protection des droits de propriété : 8e place en 2021[3]
  • Indice de facilité entrepreneuriale : 9e place en 2020[4]
  • Indice du Legatum Prosperity index : 2e place en 2021[5]

La Norvège, un pays scandinave bien particulier

L'évocation de la Norvège est associée, par inférence, aux pays scandinaves. Son plus proche voisin, la Suède, a pratiqué une politique d'État-providence intense durant de nombreuses décennies. Depuis 1884, la Norvège fut elle-même peu à peu immergée dans cette politique économique. L'État a largement pratiqué des politiques de nationalisation, comme par exemple, les ressources naturelles comme le pétrole. Dans ce pays, de nombreux économistes furent reconnus par leur talent et ils furent récompensés par les plus hautes distinctions, comme Ragnar Frisch, Trygve Haavelmo et Finn E. Kydland (respectivement Prix Nobel d'économie en 1969, 1989 et 2004). Hélas, la plupart de ces économistes furent plus portés à analyser les bienfaits du plan de l'État ou des politiques macro-économiques plutôt que de promouvoir la liberté économique. Pourtant, il ne faut pas oublier, nous précise l'historien Øystein Sørensen, qu'il y a eu, dans ce pays, des mouvements de libéralisation.

1814, représente une date importante dans l'histoire du libéralisme en Norvège. Une rupture institutionnelle s'est produite, le 17 mai 1814, par la promulgation de la nouvelle constitution monarchique. Avant cette date, la Norvège faisait partie de la monarchie danoise, dont le centre politique était situé à Copenhague. La section norvégienne était tenue à distance avec une influence politique périphérique. La monarchie dano-norvégienne de 1660 à 1814 fut, en Europe, un exemple d'absolutisme et d'autoritarisme. Toutefois, le Danemark ou la Norvège ont connu l'influence des philosophes des lumières (John Locke, Montesquieu, Voltaire ou Adam Smith) qui ont apporté des idées radicales sur les libertés et sur les droits individuels impactant les progrès économiques et politiques (Déclaration d'indépendance américaine en 1776 et Révolution française en 1789).

Éléments choisis de l'histoire de la Norvège

La régence du roi fou Christian VII

Searchtool-80%.png Article détaillé : Christian VII.

Au XVIIIe siècle, la monarchie absolue n'était apparente que dans les textes, puisque le monarque, Christian VII, souffrait de crises de démence qui l'ont empêché de régner durant les trente dernières années de son règne. Il s'agissait d'une monarchie par régence où, en termes réels, le pouvoir était entièrement entre les mains des membres du gouvernement (environnement immédiat formel) ou par la cour constituée des parents et d'autres conseillers informels. Une liberté de pensée a souvent été présente. Par exemple, Ludvig Holberg, de Bergen, fut autrefois connu comme un auteur de comédies, mais aussi comme l'un des théoriciens les plus importants du droit naturel au Danemark et en Norvège durant la première moitié du XVIIIe siècle. Les idées de Montesquieu furent largement débattues également à Copenhague. Le droit dano-norvégien était caractérisé par un mélange de Common law et de droit romain assurant une protection juridique relativement forte aux individus, grâce à des lois écrites et à des tribunaux assez indépendants du pouvoir d'État comparé à la plupart des autres pays.

La maladie du monarque Christian VII eut d'autres répercussions. Son médecin, Johann Friedrich Struensee (1737-1772), comme la plupart des érudits de cette époque, était un homme ouvert, curieux intellectuellement, voyageur et charmant. Il devint l'amant de la Reine. L'histoire n'indique pas les raisons, méprise ou ambition personnelle, attiré qu'il était par le pouvoir. Il devint le régent pour une courte période de dix-huit mois, entre 1770 et 1771. Il était très intéressé par les idées nouvelles de la philosophie des Lumières. Aussi, dès qu'il atteint le sommet du pouvoir réel de l'État, il a commencé un programme de larges réformes. Parmi les plus remarquables fut sa loi du 17 septembre 1770. Auparavant, une censure stricte prohibait l'impression de toute écriture, au Danemark et en Norvège. Selon Øystein Sørensen, cette mesure représente la loi la plus ambitieuse que le monde ait connu sur la liberté de la presse. Chacun pouvait tout simplement écrire ce qu'il voulait, sans aucune censure, sans limitation et sans aucune clause de responsabilité. La justification de la loi était entièrement intégrée à l'esprit des Lumières. Cette philosophie nous enseigne que les restrictions à la liberté d'expression empêchent les gens de trouver la vérité, de révéler les préjugés et de répondre aux attaques abusives. La liberté de la presse a permis de relier le spirituel au progrès économique et matériel. Après la chute de Strunsee et son exécution en 1772, plusieurs de ses réformes furent modifiées ou annulées. Depuis lors, la Norvège ou le Danemark n'ont jamais connu une telle liberté d'expression

De 1784 à 1788, des réformes libérales sur le droit de propriété privée sont menées en partie grâce au Norvégien Christian Colbjørnsen (1749-1814). D'une manière générale, ces réformes ont aboli le système féodal dans la campagne et ont jeté les bases de l'agriculture moderne au Danemark et en Norvège. Une tentative fut faite d'abolir les droits de succession sur les héritages mais sans succès. Dans la lignée des idées de libre-échange, d'Adam Smith[7], le régime de Tollfor en 1797, introduisant une politique fiscale dynamique et en libéralisant les échanges a permis d'augmenter les recettes du gouvernement et la prospérité générale.

La Constitution de 1814

Après la fin des guerres napoléoniennes, la Norvège s'est détachée du Danemark. La Constitution monarchique du 17 mai 1814, remplacée par une version légèrement révisée, le 4 novembre, comportait de forts éléments politiques libéraux. La séparation des pouvoirs était soulignée. Le pouvoir de l'État était divisé entre un organe exécutif (le roi et le gouvernement) et par une autorité législative et budgétaire (le Parlement). Ce dernier détenait une puissance relativement grande car le roi avait seulement un droit de veto suspensif sur les lois[8].

En se basant sur l'analyse d'un autre historien, Francis Sejersted, le chercheur Øystein Sørensen souligne que « la période [1814-1884] était caractérisée par la prééminence des idées bourgeoises à la Hayek ». Dans l'esprit de l'élite politique, les fonctions de l'État dans la société devaient être plus ou moins limitées pour conserver et développer des performances globales. Les décisions du gouvernement devaient être liées à l'application générale de lois prévisibles et assurer l'égalité de traitement pour tous.

Durant la période de 1840 à 1870, deux acteurs et penseurs politiques majeurs ont fait leur apparition en Norvège : Anton Martin Schweigaard (1808-1870) et Frederik Stang (1808-1884). Le premier a fait des études de droit et fut le premier professeur norvégien d'économie ayant une très bonne connaissance de la théorie économique classique et de l'idéologie libérale.

La revue Farmand au XXe siècle

Le libéralisme classique a eu des difficultés à s'installer face à la montée de l'étatisme, cette vague couvrant l'Europe entière. Cependant, un centre idéologique a résisté à ce mouvement avec l'existence de la revue Farmand. À partir de 1935, Trygve Hoff (1895-1982) en devint le rédacteur en chef. Farmand est un magazine d'affaires dont la ligne éditoriale proclame la liberté d'entreprendre. Trygve Hoff avait une largeur d'esprit et une grande cohérence libérale. Il se distinguait nettement de la tendance générale de l'économie sociale norvégienne à la fin des années 1930. Il avait obtenu une thèse de doctorat en économie sur le thème du calcul économique dans la société socialiste (1938) en fournissant une critique fondamentale de l'économie socialiste planifiée. Grâce à son expérience théorique et à son statut d'outsider politique, Trygve Hoff fut relativement libre dans son expression libérale au niveau national.

Notes et références

  1. "Reporters sans frontière"
  2. Heritage Foundation devant la France, l'Allemagne, la Grande Bretagne et les États-Unis.
  3. International Property Rights Index
  4. score Banque mondiale 82,6
  5. Score : 83,5 en 2021
  6. Classement de l'Indice de perception de la corruption par l'organisme : Transparence internationale
  7. La traduction en danois de La Richesse des Nations d'Adam Smith dès 1779 est vraisemblablement associable à ce mouvement de libéralisation
  8. Tous les hommes possédant des biens obtenaient le vote au Parlement. Dans la pratique, cela signifiait que près de la moitié de tous les hommes adultes en Norvège pouvaient voter.

Annexes

Bibliographie

  • 2008,
    • Øystein Sørensen, Lars Svendsen et Lars Peder Nordbakken, Tre essays om liberalisme, Oslo : Civita
    • Marius Gustavson et Vinje Villeman, Finanskrisen: Markedssvikt eller styringssvikt? [La Crise financière : défaillance du marché ou échec de la réglementation ?], Oslo : Civita
  • 2009,
    • Torkel Brekke, Marius Doksheim, Erlend Sand et Torstein Ulserød, "Migrasjon og frihet" [Migration et liberté], Oslo : Civita
    • Marius Doksheim et Kristian Kjøllesdal, SVIKT! En introduksjon til public choice [Echecs ! Une introduction à la théorie des choix publics], Oslo : Civita
    • Kristin Clemet, ”Til forsvar for det frie marked” [Pour la défense du libre marché], Samtiden, n°1, pp4—17

Articles connexes

Liens externes


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