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Isabel Paterson

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Isabel Paterson
Romancière
Dates 1886 - 1961
Isabel Paterson
Tendance Minarchiste
Nationalité États-Unis États-Unis, Canada Canada
Articles internes Autres articles sur Isabel Paterson
Citation
Interwikis sur Isabel Paterson

Isabel B. Paterson, née le 22 janvier 1886 et morte le 10 janvier 1961, est une écrivaine à succès américain. Elle est en particulier connue pour The God of the Machine. Avec Rose Wilder Lane et Ayn Rand, elle est l'une des trois « mères fondatrices » du libertarianisme américain pour reprendre l'expression de l'historien Jim Powell.

Biographie

Elle naît Isabel Mary Bowler dans l'Ontario (Canada), dans une famille pauvre. Elle mène une enfance et une jeunesse remplie de petits boulots pour vivre, et en tirera une admiration permanente pour les autodidactes ou self-starters. Elle ne mène pas d'études et épouse en 1910 Kenneth B. Paterson, mais en divorce rapidement en 1918.

Elle rejoint tôt le milieu du journalisme, et commence à écrire ses premiers ouvrages, The Magpie's Nest and The Shadow Riders, qui sont publiés en 1916 et 1917. Après la Première Guerre mondiale, elle rejoint New York, et la rédaction du New York Tribune. Pendant vingt-cinq ans elle y tiendra une chronique sur l'actualité littéraire, où ses idées commencent à prendre forme et à lui valoir une grande notoriété. Lors de la Grande Dépression, elle se fait remarquer par sa critique sans concession du New Deal.

Dans les années 1930, elle est à la tête d'un groupe de jeunes amis (la plupart employés du New York Tribune), qui partageaient ses vues, et dont un des membres était la jeune Ayn Rand. Paterson et Rand échangèrent beaucoup de lettres, touchant la religion et la philosophie. Cette correspondance se termina sur une querelle personnelle en 1948 : Rand, athée, critiquait les tentatives de Paterson, déiste, pour lier le capitalisme à la religion, alors que Rand considérait que les deux étaient incompatibles. Paterson n'en influença pas moins significativement Ayn Rand, en l'éloignant de l'influence de Friedrich Nietzsche. Paterson se sépare aussi de Rose Wilder Lane, une de ses amies proches et auteur majeure du libertarianisme américain.

Sur la fin de sa vie, elle n'en acquiert pas moins une influence croissante, échangeant régulièrement avec Russell Kirk ou William F. Buckley.

Une fois à la retraite, elle refusa toujours de toucher un centime du système américain de « Social Security », qui correspond à une retraite minimale par répartition en France.

Écrits et influence

Isabel Paterson est encore aujourd'hui célébrée par les libertariens pour son essai The God of the Machine, paru en 1943. Ayn Rand a salué en ce livre l'équivalent pour les défenseurs du capitalisme de ce que représentent Le Capital pour les communistes et la Bible pour les chrétiens. Elle a dénoncé fermement toutes les entraves politiques à la liberté individuelle, et a en particulier combattu le New Deal de Roosevelt.

Dans son livre, Le Dieu de la machine (1943), elle déclare que tout système éducatif contrôlé politiquement inculque tôt ou tard la doctrine de sa cause, c'est à dire la suprématie de l'État. Cela signifie que même les écoles dites privées si elles sont peu ou prou sous l'allégeance de l'État, seront des agents de sa promotion. Elle ajoute qu'une fois la doctrine acceptée que l'État doit avoir un regard sur l'éducation des enfants, alors cela devient une tâche presque surhumaine de briser l'emprise du pouvoir politique sur la vie du citoyen. Autrement dit, Isabel Paterson, si une société laisse entrer le loup dans la bergerie, il ne faut pas s'attendre à ne pas avoir des moutons égorgés. Isabel Paterson indique que lorsque l'État tient à sa disposition le corps, les biens et l'esprit des êtres humains entre ses griffes depuis leur enfance il ne lâchera pas sa proie. Finalement, elle conclut sur un ton assertif, "Un système d'enseignement obligatoire financé par l'impôt est le modèle complet de l'État totalitaire."

Citations

  • « Il n'y a pas de bien collectif. A strictement parler, il n'y a même pas de bien commun (...) Le soleil n'est-il pas un bien commun ? Non ; personne n'en tire de bénéfice par communauté, mais séparément. Un homme aveugle ne peut pas voir par communauté. »[1]
  • « L’État militaire n'est que la forme finale vers laquelle toute économie planifiée tend rapidement. »[2]
  • « La plupart du Mal dans le monde a été fait par des gens biens. »
  • « Si l'objectif premier du philanthrope, sa raison d'être, est d'aider les autres, son bien ultime requiert que les autres soient demandeurs. Son bonheur est l'avers de leur misère. S'il veut aider l'"humanité", l'humanité toute entière doit être dans le besoin. L'humaniste veut être le principal auteur de la vie des autres. Il ne peut admettre ni l'ordre divin, ni le naturel, dans lesquels les hommes trouvent les moyens de s'aider eux-mêmes. L'humaniste se met à la place de Dieu. » (The God of the Machine, New York, G. P. Putnam's Sons, 1943, p. 253)
  • « Tout système éducatif contrôlé par les politiciens et les bureaucrates inculquera tôt ou tard la doctrine de la suprématie étatique. À partir du moment où cette doctrine a été intégrée par les individus, il devient extrêmement difficile de renverser le pouvoir qu'exerce l’État sur leur vie. Un tel système éducatif, étatique et obligatoire, est donc le parfait modèle d’État totalitaire. »

Notes et références

  1. ↑ The God of the Machine, New York, G. P. Putnam's Sons, 1943, p. 93
  2. ↑ The God of the Machine, New York, G. P. Putnam's Sons, 1943, p. 282

Informations complémentaires

Publications

  • 1917, "The Magpies’ Nest", John Lane Company
  • 1924, "The Singing Season", New York: Boni & Liveright
  • 1934, "The Golden Vanity", New York: Morrow
  • 1943, "The God of the Machine", New York: G. P. Putnam’s Sons
    • Nouvelle édition en 1993, "The God of the Machine", G.P. Putnam/Transaction Publishers (avec une nouvelle introduction de Stephen Cox)

Littérature secondaire

  • 2004, Stephen Cox, The Woman and the Dynamo: Isabel Paterson and the Idea of America, Transaction Publishers
  • 2015, Jennifer Burns, "The Three “Furies” of Libertarianism: Rose Wilder Lane, Isabel Paterson, and Ayn Rand", Journal of American History, Vol 102, n°3, pp746-774

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