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Robert W. Poole
Robert W. Poole | |||||
Journaliste - Think Tanker | |||||
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Dates | 1944 - | ||||
Tendance | minarchiste | ||||
Nationalité | États-Unis | ||||
Articles internes | Autres articles sur Robert W. Poole | ||||
Citation | |||||
Interwikis sur Robert Poole | |||||
Robert Poole, né en 1944, est l'ancien président de la Reason Foundation, un think-tank libertarien installé en Californie à Los Angeles, qui édite la revue Reason Magazine dont il fut le rédacteur en chef. Il fut aussi rédacteur en chef du magazine Reason où il a travaillé avec son épouse, Lynn Kinsky. Il a été directeur de collection de nombreux ouvrages sur les politiques publiques. Chercheur pionnier aux États-Unis sur le thème de la privatisation, il est aussi un spécialiste de la déréglementation et membre du conseil consultatif de l'ISIL. Il a travaillé pour Sikorsky Aircraft dans le Connecticut pendant deux ans, puis il a déménagé à Santa Barbara, en Californie, pour un poste d'analyste de systèmes avec un groupe de réflexion local. L'entreprise s'est orientée dans le domaine de la recherche sur la justice pénale. Il est alors impliqué au début des années 1970 dans le projet d'un système de justice pénale pour une zone métropolitaine en pleine croissance.
Il a fait ses études universitaires au Massachusetts Institute of Technology, obtenant un B.S. (1966) et un M.S. (1967) en génie mécanique. Il s'est impliqué dans des activités libertariennes alors qu'il était au MIT où il a fait partie du club Radicals for Capitalism. Durant la même période, il a été actif dans la campagne électorale de Goldwater. Lorsqu'il était sur la côte Est des États-Unis, lui et sa femme, Lynn Kinsky, ont occupé diverses fonctions dans les cercles objectivistes à New York et à Boston. Pendant ce temps, ils ont commencé à écrire pour le magazine Reason, et peu de temps après avoir déménagé en Californie, ils se sont impliqués dans Reason Enterprises qui a finalement acheté Reason à son ancien propriétaire.
La promotion de l'entrée des entreprises privées dans l'offre de services publics locaux
Robert Poole identifia le phénomène des privatisations dans le milieu des années 1970 aux États-Unis. Les collectivités locales avaient tendance à acheter les services d'entreprises privées. En 1976, Mark Frazier et lui décident de créer le Centre de gouvernement local (qui est maintenant une division de la Reason Foundation), le premier groupe de réflexion au monde consacré à la recherche sur la privatisation. À la fin des années 1970, les recherches de Robert Poole et de son équipe ont attiré l'attention des rédacteurs des discours de Ronald Reagan. En Grande-Bretagne, John Blundell et Michael Forsythe utilisèrent également les matériaux intellectuels de l'équipe de Robert Poole pour faire appliquer les privatisations auprès des membres des conseils britanniques locaux. Inspirés par ces développements, Eamonn Butler et Madsen Pirie ont mis en place l'Adam Smith Institute à Londres en 1979. Ils ont commencé à étendre le concept de privatisation auprès des entreprises d'État, et ces idées ne tardèrent pas à influencer Margaret Thatcher, nouvellement élue.
Avec l'appui du National Taxpayers Union, Robert Poole a écrit Cut Local Taxes. L'objectif de cet ouvrage était de parvenir à la réduction des impôts locaux. Dans un premier temps, il s'agit de faire économiser de l'argent aux contribuables et de préparer le terrain à long terme pour que l'État et les pouvoirs publics locaux se retirent du champ de la fourniture des services publics locaux. Le livre n'est pas directement destiné à un public libertarien, il est plutôt une base de réflexion et d'outils pour un large public, à utiliser dans le cadre d'un effort de promotion de l'entrée des entreprises privées dans le secteur des services publics : protection contre les incendies, protection policière, collecte des ordures, entretien des parcs et des jardins publics, traitement des données, etc. Dans un premier temps, précise Robert Poole, la manière la plus simple de le faire est de passer des contrats à court terme attribués par voie d'appel d'offres, même si ces services publics sont toujours payés par les impôts.
Robert Poole présente les avantages multiples de cette approche. À l'époque, les gens commençaient à prendre l'habitude que des services publics nationaux soient fournis par des entreprises privées, mais ça l'était encore rarement au niveau local. Or, Robert Poole insiste sur l'aspect psychologique : plus les contribuables verront des entreprises privées fournir régulièrement des services publics locaux et plus ils soutiendront un changement dans cette voie, avec des services publics entièrement privés et financés par leurs utilisateurs (plutôt que financés par l'impôt). Robert Poole insiste sur un point aussi important. Il faut qu'il y ait une grande profusion d'entreprises privées dans des secteurs variés qui s'insèrent dans n'importe quelle niche de l'offre de service public. Il ne faut pas se contenter de se fier à un pourcentage global de la fourniture des services publics fournis par quelques entreprises privées.
L'attaque autrichienne sur une présentation libertarienne néo-classique de Robert Poole de la baisse des impôts locaux
Une légère polémique s'est déclenchée à ce sujet dans le numéro du Libertarian Review de juillet 1977. Tom Palmer, soutenu en arrière-plan par Murray Rothbard reproche à Robert Poole sa conception libertarienne fondée sur des principes néo-classiques. Robert Poole avance l'argument de la division du travail intellectuel dans l'objectif de réduire les impôts. Il précise que son approche est une démarche étape par étape complémentaire au souhait de nombreux libertariens de voir disparaître complètement les impôts.
Il y a sans doute une confusion alors chez Robert Poole d'estimer que les économistes autrichiens ont une préoccupation première qui est celle de la disparition des impôts. C'est alors que Tom Palmer lui fait comprendre que l'intention des économistes est d'introduire le marché où que ce soit. Il n'y a que la préférence révélée des acteurs économiques au moment où ils agissent qui permet de révéler les prix. Croire que l'on peut faire baisser les prix parce qu'on diminue les dépenses publiques est une erreur grossière qu'un économiste confirmé ne peut avancer. Si le marché révèle que le prix doit être plus élevé, il en est ainsi et inversement. Si le marché permet de faire baisser les prix, alors c'est l'expression des acteurs au moment de la révélation de leurs préférences qui l'autorise. Prétendre que l'on peut agir sur les prix comme un planificateur centrale n'est pas dans l'optique d'un économiste autrichien.
Pour un économiste néo-classique, tout écart de la pensée économique du critère de l'efficacité économique tombe dans le domaine de l'idéologie. C'est ainsi que depuis 50 années, depuis qu'Emmanuel Savas a effectué des études sur la baisse des coûts des services publics locaux, de nombreux économistes libéraux et libertariens tombent dans ce piège du raisonnement économique. Que grâce aux entreprises privées, il y ait eu, en moyenne, 50 % de réduction des coûts, cela est très bien, mais ce n'est pas le critère d'une bonne démarche dans la pensée économique. La base de la pensée économique part de l'individu agissant dans l'intention d'atteindre un objectif. Il s'agit de la praxéologie présentée en 1949, par Ludwig von Mises dans son livre L'Action humaine. Le critère de la pensée économique n'est pas de savoir s'il y a maximisation ou pas des résultats dans une économie. Il ne peut y avoir d'autres coûts et de préférences que celles que révèlent les individus dans une société de liberté au moment où ils le souhaitent. Aucun planificateur ne peut valider les choix et les préférences des individus dans une société libre. Vouloir optimiser les résultats des individus à leur insu ne peut se réaliser qu'en les privant de leur liberté de choix, ce qui est contraire au but recherché d'optimiser les résultats au niveau global, sauf à favoriser certains individus aux dépens des autres.
C'est pourquoi, même s'ils se présentent comme des libéraux, la proposition des économistes néo-classiques de la méthode de l'appel d'offres des services publics locaux, conduit à l'approbation implicite ou explicite de l'octroi d'un monopole contraire à la concurrence dans un marché libre. Vouloir introduire les entreprises privées dans le secteur public, tel que préconisé par les économistes néo-classiques est un système qui pousse inévitablement au capitalisme de connivence, ce que l'écrivain et philosophe Ayn Rand dénonçait. Cela mène à une impasse économique et à aucune autre pensée alternative propre à une économie de la liberté.
Informations complémentaires
Publications
- Pour une liste détaillée des œuvres de Robert Poole, voir Robert Poole (bibliographie)
Littérature secondaire
- 1977, Tom G. Palmer, Commentary: Gradualism and Taxes, réponse à Robert W. Poole sur la critique formulée par Tom Palmer de son livre "Cut Local Taxes", Libertarian Review, Vol VI, n°3, July, p3,p30
- 1980, Brian Summers, commentaire du livre de Robert W. Poole, Jr., "Cutting Back City Hall", The Freeman, Septembre
- 1982,
- John Chamberlain, Commentaire du livre de, Robert Poole, "Instead of Regulation: Alternatives to Federal Regulatory Agencies", The Freeman, February, Vol 32, n°2, pp121-124
- Gary Mattson, "Privatizing the City", commentaire du livre de Charles H. Levine, Irene S. Rubin, George G. Wolohojian, "The Politics of Retrenchment: How Local Governments Manage Fiscal Stress", du livre de Paul E. Peterson, "City Limits", du livre de Robert W. Poole, "Cutting Back City Hall", du livre d'Emanuel Savas, "Privatizing the Public Sector: How to Shrink Government", Public Productivity Review, Vol 6, n°4, Dec., pp320-326
Liens externes
- (en)Privatization: Providing Better Services With Lower Taxes, pamphlet publié originellement en 1988 par Robert W. Poole et diffusé sur le site de l'ISIL. (en)
- Traduit en espagnol par Alberto Mansueti, "Privatizacion. Suministro de mejores servicios con menos impuestos", diffusé sur le site de l'ISIL. (es)
- (en)"Privatizing Eastern Europe", pamphlet écrit par Robert W. Poole et diffusé sur le site de l'ISIL
- (en) [video]David Nolan, Don Ernsberger, Roy Childs, Bob Poole: The Libertarian Party's First Decade, Dans cette vidéo, David Nolan, Don Ernsberger, Roy Childs et Robert Poole discutent des réalisations et de la stratégie du Parti libertarien à l'occasion du 10e anniversaire de sa fondation. Les conférenciers parlent également de la campagne d'Ed Clark et de David Koch de 1980 et de l'élection subséquente de Ronald Reagan des États-Unis à la présidence. Cette élection fut une campagne présidentielle relativement réussie pour le Parti libertarien, compte tenu de sa jeunesse, avec 1,06 % du vote populaire.
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