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Lynn Kinsky
Lynn Kinsky | |||||
Journaliste - Activiste politique | |||||
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Dates | 1944 | ||||
Tendance | libertarienne | ||||
Nationalité | États-Unis | ||||
Articles internes | Autres articles sur Lynn Kinsky | ||||
Citation | |||||
Interwikis sur Lynn Kinsky | |||||
Lynn Kinsky, née en 1944, est une ancienne journaliste et responsable de la distribution du magazine Reason de 1970 à 1974, membre du Parti libertarien et féministe. Elle a fait ses études de premier cycle à l'Université du Wisconsin à Madison (B.S. avec distinction en 1966) avec une majeure en chimie et une mineure en anthropologie. Elle a passé deux ans au Dartmouth College pour des études supérieures en chimie organique, puis elle a travaillé pour une grande entreprise pharmaceutique.
Avec son mari, Robert Poole[1], elle déménage en Californie en 1970. Elle change alors d'orientation professionnelle pour les sciences sociales. Elle commence par effectuer des analyses d'enquêtes et des recherches sur la justice pénale pour un groupe de réflexion local, et elle reprend ses études pour devenir diplômée en sociologie à l'Université de Californie à Santa Barbara. Elle a écrit son premier article sur l'alternative à la réglementation des médicaments par la FDA aux États-Unis. Ensuite, en 1971, elle étoffe l'équipe nouvellement constituée du Reason enterprise. Elle se retrouve en compagnie de Manuel Klausner, Tibor Machan, Robert Poole, Marilynn Walther et James Weigl.
Candidate au poste de gouverneur(e) de la Californie en 1976
Elle fut mandatée par le Parti libertarien pour le poste de gouverneur dans l'État de Californie afin de remplacer John Tunney. Excellente dans ses formules, elle n'hésitait pas à piquer ses adversaires de sa plume acérée. « Les Partis démocrate et républicain construisent une autoroute qui conduit à la faillite », déclarait-elle en 1976. Elle n'avait aucune confiance dans les deux partis dominants de la politique américaine car ils laissaient s'envoler les impôts d'année en année. Vigoureuse dans ses engagements, elle fut l'une des instigatrices de la révolte fiscale en Californie en organisant une grève massive contre l'alourdissement des taxes foncières dans le comté de Santa Barbara, son lieu de résidence.
Promettant de préserver à la fois les libertés économiques et civiles, elle a déclaré[2] qu'il n'y avait qu'une seule façon de restaurer ces libertés. Elle prônait donc une décentralisation massive de l'État, pas seulement au niveau central, mais aussi au niveau régional, sans oublier les comtés, les villes, les quartiers et les individus. Elle voulait s'attaquer aux commissions de réglementation telles que la FCC (Federal Communications Commission) et la Commission interétatique du commerce, qu'elle dénommait « la soupe à alphabet » dans son style littéraire acerbe, car elle leur reprochait de protéger les industries qu'elles étaient censées réglementer. Elle proposait un système d'équivalence fiscale de sorte que ceux qui paient les impôts puissent recevoir l'équivalent en services des pouvoirs publics. Dans sa campagne, elle attaqua particulièrement le camp des conservateurs qui prétendent développer la liberté économique mais qui imposent des restrictions drastiques aux libertés civiles. Elle était favorable à l'amnistie pour les déserteurs et à la dépénalisation de toutes les drogues. Elle voulait restaurer tous les droits moraux et constitutionnels aux femmes, aux homosexuels et à tous les autres groupes qui prétendent être opprimés sans préciser lesquels. Sa politique étrangère se démarquait aussi du point de vue conservateur. Elle préconisait la suppression de toutes les bases militaires américaines installées dans le monde entier avec une réduction massive de tous les systèmes de défense, sauf pour celui du budget militaire de base servant à la défense du pays.
Malheureusement, le Parti libertarien n'était pas suffisamment structuré et étoffé pour obtenir officiellement le bulletin de vote californien, compte tenu des règlements très complexes pour se présenter aux élections. Lynn Kinsky eut alors un rôle auxiliaire dans cette élection avec le statut de write-in. La candidate n'était pas inscrite sur les bulletins de vote, mais les électeurs pouvaient quand même voter pour elle en écrivant eux-mêmes son nom, ce qui a été fait par un peu plus de 900 personnes.
Des idées féministes profondément enracinées dans l'objectivisme randien
Lynn Kinsky s'est intéressé à l'objectivisme et au féminisme au milieu de son adolescence. Ne croyant pas aux demi-mesures, lorsque l'État a insisté pour qu'elle porte le nom de son mari après son mariage, elle est allée directement en justice et a légalement repris son nom de jeune fille. À partir de mai 1972, femme de tête et convaincue par les idées libertariennes, elle a assisté à des réunions hebdomadaires d'un groupe de sensibilisation des femmes libertariennes à Los Angeles.
Elle commence à écrire son premier article sur le féminisme en 1971, lors de son troisième papier dans la revue Reason afin de faire comprendre au grand nombre que d'un point de vue libéral ou libertarien, le féminisme repose sur l'exigence d'être traitée comme une personne, avec la dignité que cela implique. Néanmoins, elle rejette la thèse de la chevalerie de Ruskin, une hypocrisie sans nom qui fait croire que les femmes sont supérieures aux hommes. Ce n'est pas la demande du féminisme qui a besoin d'équité, et non pas de supériorité feinte ou d'égalité absurde.
En introduction, elle choisit un extrait, « Au sujet des femmes » de John Stuart Mill qu'elle décrit être le premier essai pro-féministe écrit en 1861 par un économiste libéral. Elle s'appuie aussi sur des théoriciens libéraux comme la minarchiste Ayn Rand[3] ou le libertarien Murray Rothbard[4] qui considèrent le féminisme de manière positive. John Stuart Mill avait mis en lumière la difficulté pour l'homme, en général, de se plaindre de son manque de liberté tout en la refusant aux femmes. Il évoque l'inégalité de traitement relatif au droit de propriété ou au droit de vote. Mais son angle de vision est plus large. Dans la majeure partie de son essai, il traite des attitudes sociétales envers les femmes, des comportements des femmes envers elles-mêmes, des effets de la socialisation sur le rôle féminin, de la discrimination juridique et professionnelle à l'égard des femmes et des qualités d'un mariage idéal qui sont encore des sujets très discutés aujourd'hui, admet Lynn Kinsky.
Aussi, elle présente un argument rationnel en faveur du féminisme. Se présenter comme victime de la discrimination sexiste, même si cette dernière représente une juste indignation, ne convainc personne. Elle peut laisser passer une colère contre-productive en communication. Selon les bases de réflexion de John Stuart Mill, Lynn Kinsky avance que dans le féminisme, il n'y a pas une nature féminine à traiter en particulier. La femme est l'alter ego de l'homme. Aussi, promouvoir les droits civils, sociaux ou économiques des hommes relève de la même nature pour les femmes. De nombreuses femmes considèrent oppressante, à juste titre, la socialisation de leur rôle féminin, parce qu'elle va à l'encontre de leurs besoins en tant que personne. Lynn Kinsky ajoute, comme l'a fait John Stuart Mill, que l'ignorance aggrave la difficulté inhérente à la situation. Il n'y a sans doute pas pire contrainte d'immobilisme social que lorsque les personnes que vous essayez de convaincre sur un nécessaire changement pensent que tout est en ce moment juste et naturel. Il y a lieu aussi de s'indigner lorsque ce statu quo est défendu par des experts dits qualifiés comme certains médecins aux thèses médicales ou psychologiques farfelues[5]. Elle répond à ces provocations froides soit par de l'ironie[6] soit par une réflexion argumentée teintée de stoïcisme. Une caractéristique négative particulière qui est héritée ou non en raison de son sexe se révèle être un handicap dans la mesure où la personne n'apprend pas à la gérer positivement dans le cadre de sa réalité sociale et économique et de la transformer en un handicap moindre ou au mieux en une qualité.
Informations complémentaires
Notes et références
- ↑ 1972, "REASON Profile: Lynn Kinsky", Reason, décembre
- ↑ "Lynn Kinsky, Libertarian for US Senator in California in 1976 (write-in)", The Bakersfield Californian, 23 octobre 1976, p10
- ↑ Ayn Rand, 1971, "The Age of Envy", The Objectivist, Vol 10, n°7, July
- Repris en 1971, In: "The New Left: The Anti-Industrial Revolution", 2nd ed., New American Library, New York
- Repris en 1990, In: "The Objectivist (1966-1971)", Publisher: Second Renaissance Press, pp1057-1068
- Ayn Rand, "The Age of Envy (II)", The Objectivist, Vol 10, n°8, August
- ↑ Murray Rothbard, 1970, "The Great Women's Liberation Issue", The individualist, Vol 2, n°5, pp1-7
- ↑ Lynn Kinsky rappelle la thèse de la fragilité émotionnelle des femmes présentée par le Docteur Edgar Berman, médecin d'Hubert Humphrey, qui a affirmé dans un discours devant le Comité du Parti démocrate que les déséquilibres hormonaux résultant du cycle menstruel et de la ménopause rendaient les femmes inaptes aux postes à haute responsabilité. Il fit la remarque sournoise et mesquine qu'une femme ménopausée n'aurait pas été capable de gérer l'incident de la Baie des Cochons.
- ↑ Seuls les hommes souffrent d'hémophilie, cela les écartent-ils des métiers à risque ? Cela explique sans doute la disparition des bouchers de nos rayons alimentaires.
Publications
- 1971,
- a. "An Anthropological Perspective on Social Change", Reason Magazine, June, Vol 3, n°3, pp4-5 [lire en ligne]
- b. "Freedom's a Long Time Coming", Reason Magazine, December
- 1974,
- a. avec Robert Poole, "Abaco: Birth of a New Country?", Reason Magazine, October
- b. "Reason Profile: Jerome Tuccille", Reason Magazine, september
- c. "Reason Profile: Edward H. Crane III", Reason Magazine, December
- 1975,
- a. "Reason Profile: Susan Love Brown", Reason, January
- b. "Reason Profile: Fran Youngstein", Reason, February
- 1982, avec Sharon Presley, "Government is Women's Enemy", In: Wendy McElroy, dir., "Freedom, feminism, and the state: an overview of individualist feminism", Washington D.C.: Cato Institute, pp77-86
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