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Adolphe Thiers
Adolphe Thiers | |||||
historien, homme politique | |||||
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Dates | 1797-1877 | ||||
Tendance | libéral conservateur | ||||
Nationalité | France | ||||
Articles internes | Autres articles sur Adolphe Thiers | ||||
Citation | Il faut que le citoyen soit garanti contre la violence individuelle et contre tout acte arbitraire du pouvoir. | ||||
Interwikis sur Adolphe Thiers | |||||
Adolphe Thiers, né à Marseille le 15 avril 1797 et mort à Saint-Germain-en-Laye le 3 septembre 1877, est un historien et homme politique français. Personnage controversé, caméléon politique, à l’image de son maître Talleyrand, il a incarné alternativement le libéralisme et le conservatisme de la bourgeoisie française.
L’ascension d’un ambitieux 1797-1840
Un Rastignac provençal
Thiers a servi de modèle à Balzac pour Rastignac. Le bourgeois éternel était un déclassé, fils d’un notable marseillais plutôt aventurier et escroc. Le petit Jacobin d’Aix part à la conquête de Paris en 1821 où il est un éphémère secrétaire de La Rochefoucauld-Liancourt. Son voyage en Espagne en 1822 avec sa relation, Les Pyrénées et le midi de la France lui permet d’être présenté par Jacques Laffitte à Talleyrand dont il sera le fidèle disciple. En 1827, son Histoire de la Révolution, donne la vision des libéraux blâmant les nobles d’Ancien Régime et la Terreur. L’embourgeoisement se fait par un riche mariage : il épouse la fille de sa maîtresse supposée, Sophie Dosne, en 1833[1].
Thiers mène le combat contre les Bourbons et la Restauration. Directeur du National, il déclare : « Enfermons les Bourbons dans la Charte, ils sauteront immanquablement par la fenêtre ». C’est pendant ses mois de journalisme qu’il invente la formule : « Le roi règne et ne gouverne pas ». Il signe le premier la protestation des journaux contre les ordonnances : sous le coup d’un mandat d’arrêt, il prend le large le 27 juillet et rentre le 29.
Un brouillon au pouvoir
Sa carrière politique commence avec la Monarchie de Juillet. Le 12 août, il devient conseiller d’État. Il est élu à Aix le 21 octobre 1830 par 177 voix sur 200 votants et 302 inscrits (Mme Dosne lui a vendu un immeuble à crédit pour qu’il obtienne le cens). Jacques Laffite en fait son sous-secrétaire aux Finances. Il est déjà dans le gouvernement Laffite l’homme des circonstances, prêt à défendre les thèses les plus contradictoires si elles répondent aux nécessités du moment. Il le lâche en 1831 : les causes perdues ne sont pas son fait. En octobre 1832 il reçoit le portefeuille de l’Intérieur dans le ministère Soult. Le 31 décembre 1832, il passe de l’Intérieur au commerce et aux Travaux Publics, ministère moins compromettant.
En juillet 1833, il est élu à l’Académie contre Charles Nodier. Thiers est de nouveau ministre de l’intérieur d’août 1834 à février 1836, sauf quelques jours en novembre 1834. Il se montre un ministre inflexible lors de la révolte lyonnaise et de l’émeute parisienne de 1834. Il participe personnellement à la reconquête d’une barricade. Le 28 juillet, lors de l'attentat contre Louis-Philippe (machine infernale de Fieschi), Mortier est tué et tombe sur Thiers dont le pantalon est taché de sang. Thiers fait perquisitionner les bureaux de la Tribune et du National, lui, l’ancien défenseur de la liberté de la presse.
Le 22 février 1836, il devient enfin président du conseil et ministre des Affaires étrangères avec l’appui de Talleyrand mais son gouvernement dure six mois. Intriguant dans l’opposition, il revient au pouvoir en février 1840 mais il doit se retirer au mois d’octobre, avec la réputation d'un brouillon belliciste.
L’impossible retour au pouvoir 1840-1870
L'antithèse de Guizot
Écarté durablement du pouvoir, il achève son Histoire du Consulat et de l’Empire : succès prodigieux des premiers volumes en 1845. Mais dit Gauthier, il écrit comme un cochon. A la chambre, dans l’opposition, il se montre tête de chouette mais esprit d’aigle. A la tribune, il ne s’impose pas, il s’insinue, nonchalant et familier. L’antithèse de Guizot, le méridional grave. Il échoue à former un ministère lors de la révolution de février 1848. A la chambre, il cède à la panique semant le découragement au lieu de soutenir une régence. La destinée de cet ancien carbonaro est de poignarder les régimes les uns après les autres.
Le chef du parti conservateur
En 1848, on semble l’oublier. Il échoue devant Émile Ollivier dans les Bouches du Rhône pour la première et dernière fois à une élection. L’inquiétude des conservateurs lui permet d’être enfin élu dans 4 départements le 4 juin et il opte pour la Seine-Inférieure. Mais à la chambre on l’écoute peu. Il va se rétablir comme défenseur de l’ordre social. Proudhon vient de proposer la suppression de la propriété et de la monnaie. Thiers en lui répliquant s’impose chef du parti conservateur.
Il hésite entre Cavaignac et Louis-Napoléon et finalement se rallie au prince. En effet, celui-ci fait piètre figure à l’Asemblée, un minus habens, un incapable que l’on mènera, gouverner sous son nom puis gouverner à sa place selon Thiers. Devant la montée des rouges en 1850, Thiers réclame une restriction du suffrage qu’il obtient et arrache à l’Assemblée. Thiers est arrêté dans son lit le 2 décembre 1851, lors du coup d'État. Il pleure, divague, essaie d’acheter les policiers, craint d’être fusillé. Il est exilé le 8 décembre. De Belgique, il passe en Angleterre. En mars 1852 Louis-Napoléon lui offre de rentrer mais il refuse, passe en Italie puis en Suisse. Le 9 août un décret autorise le retour de certains proscrits. Mais quelle carrière lui reste-t-il ? Il dira de l’Empire : « cette cuisine me plaît assez ; c’est le cuisinier qui ne me va pas ».
Le défenseur des libertés nécessaires
Pendant 12 ans, il demeure écarté de toute assemblée politique. Son Histoire de Napoléon est publié jusqu’en 1862 (19 volumes reçu avec succès). À partir de 1860, l’Empire se libéralise. Thiers se prononce contre l’unité italienne, se fait le défenseur du Pape.
Il refuse d’être candidat, ne voulant pas prêter serment mais finalement se présente à Paris en 1863 attaqué par Persigny ce qui le réconcilie avec la gauche. Il est élu le 31 mai 1863. A 66 ans, il est de nouveau comme un poisson dans l’eau. Le 11 janvier 1864, il réclame des libertés nécessaires. C’est un opposant vif dans la forme, modéré au fond. En janvier 1867 le droit d’interpellation est rétabli. Le 14 mars, Thiers attaque violemment les fautes de l’Empereur. En 1869, il se désiste à Marseille en faveur de Gambetta mais est élu à Paris après un ballottage.
En 1870, Thiers est affolé par la perspective d’une guerre. La chambre le hue quand il réclame communication des dépêches. On crie au Vendu ! On jette des pierres sur son hôtel. Un des rares lucides en 1870, il dit à Mérimée venu au nom de l’Impératrice : prévoir les catastrophes ce n’est pas les empêcher.
Le fondateur de la République 1871-1877
Le président de la République
Dès août 1870, son idée est faite : la république est le gouvernement qui nous divise le moins. Le républicain Jules Favre s’était écrié en 1850 : « Voilà l’homme qu’il faudrait faire président de la République ». Ce qui ne s’était pas fait alors se réalise. Thiers aurait souhaité d’ailleurs que la constitution de 1848 soit rétablie, sûr d’être élu président au suffrage universel.
Le 4 septembre, il n’est plus le Thiers délirant et apeuré de 1848 mais un Thiers populaire, l’homme au-dessus des partis. Le gouvernement provisoire l’envoie en mission auprès des cabinets d’Europe à Londres, Vienne et Saint-Petersbourg et Florence en vain, bien sûr, mais sa popularité en est renforcée. Le 6 février 1871, il est élu par 26 départements ! C’est un vrai plébiscite.
A Bordeaux, il refuse un simple titre de chef du pouvoir exécutif et exige qu’on ajoute de la République française. « Chef ! chef ! Me prend-on pour un cuisinier ? » Son gouvernement réunit orléanistes et républicains modérés. Il devient le syndic providentiel d’une lamentable faillite.
Le 18 mars 1871, face à l’insurrection de la Commune, il reste fidèle à la tactique recommandée en 1848 : évacuer Paris pour revenir en vainqueur. Il espère d’abord s’entendre avec Paris puis rassemble une armée avec Mac-Mahon qui supporte mal ses interventions. Il lui faut négocier avec les Allemands, discuter avec l’Assemblée, organiser la reconquête de Paris. La Commune décide de raser l’immeuble de Thiers ! La révolution est écrasée. Il réclame la clémence car la France souhaite l’ordre non la monarchie.
Il apparaît comme le sauveur de la bourgeoisie. Il doit louvoyer entre les orléanistes et les républicains. Le 31 août 1871, l’Assemblée fait de lui le Président de la République mais responsable devant l’Assemblée (Loi Rivet). On raille Thiers consolidé ou Adolphe Ier (Bismarck).
Les monarchistes s’irritaient d’être en république et les républicains de ne pas s’y trouver assez. Pour Gambetta, Thiers est cependant le meilleur bouclier contre les royalistes de l’Assemblée. Il en vient cependant à traiter l’Assemblée avec un mépris non dissimulé (450 lâches et 300 fous). Il est centralisateur, protectionniste contre une Assemblée prêt à des réformes audacieuses : il se veut le vrai conservateur. Le 19 janvier 1872 lors d’une discussion pour l’impôt sur le revenu, mis en minorité il met sa démission en balance et l’Assemblée cède.
Le libérateur du territoire
Le 13 novembre 1872, il déclare à l’Assemblée que vouloir autre chose que la république serait une nouvelle révolution et la plus redoutable de toutes. Cette république devra être une république conservatrice. Les gauches l’acclament. Une fois la libération accomplie, je ne serais plus qu’une vieille borne soupire-t-il. Sa présence est nécessaire au succès de l’emprunt comme le rappelle Rothschild à la droite.
Le 15 mars 1873, la libération est achevée : l’Assemblée déclare qu’il a bien méritée de la patrie. Le 13 mars, l’Assemblée décide qu’il ne pourra désormais ne s’adresser à elle que dans des séances spéciales, les délibérations se faisant hors de sa présence. Un légitimiste parodiait Sieyès : « Qu’est-ce que M. Thiers ? Tout. Que doit-il être ? Rien ».
Les royalistes se mettent d’accord sur un remplaçant à Thiers : Mac-Mahon. Il revient à l’Assemblée comme député. Le Thiers de 1873 retrouve son âme de 1830 dans cette atmosphère de restauration. Le comte de Paris ? « De loin c’est un Allemand, de près, c’est un imbécile ». Il devient la bannière du parti républicain. Le 16 juin 1877 quand le ministre de l’intérieur Fourtou reporte sur l’Assemblée l’honneur d’avoir libéré le territoire, un député Gailly désigne le petit vieillard : « le libérateur du territoire, le voilà ! » L’opposition l’acclame.
Le 25 juin 1877, la chambre est dissoute et le candidat des républicains à la présidence c’est Thiers. Le 3 septembre, il est pris de syncope et meurt dans la soirée. Les funérailles sont une manifestation politique le 8 septembre sous la pluie avec une foule énorme. Mort, il est devenu le symbole de l’union des républicains.
Homme d’intrigues, irritable et irritant, Thiers a été le fondateur de la Troisième République française, c’est la seule fois où il ne démolit point. Image du petit bourgeois éternel il lègue à son pays la république des petits bourgeois français.
Citations
- Thiers disait à Guizot : « Moi, Monsieur, je ne me trompe jamais ». Guizot répondit : « Je suis plus heureux que vous, car je puis parfois réparer mes erreurs ».
- « Nous aimons, en France, M. Thiers, précisément parce qu’il est mal né, mal fait et mal élevé. » (Mme de Girardin)
- « Il parlait le premier, il parlait le dernier, il écoutait peu la réplique. » (Lamartine)
- « J'ai toujours éprouvé pour cet illustre homme d'État, pour cet éminent orateur, pour cet historien distingué, pour cet écrivain médiocre, pour ce cœur étroit et petit, un sentiment indéfinissable d'enthousiasme, d'aversion et de dédain » (Victor Hugo)
- « Fleur ministérielle née sur le fumier politique » (Balzac)
- « Il me semble éternel comme la médiocrité ! » (Gustave Flaubert)
- « Il pardonnait volontiers à ses adversaires, difficilement à ses successeurs » (Falloux)
- « Jeune, il avait prêté serment dans la Charbonnerie, juré la mort des rois et simulé le régicide en frappant du poignard un mannequin rembourré de paille. Peu de charbonniers tinrent si bien parole : toute sa vie, Thiers poignarda des rois, des princes. Sa première gloire, ç’avait été, à 25 ans, de ranimer la Révolution française en la racontant pour la première fois ; sa deuxième gloire, la campagne hardie et victorieuse menée en 1830 contre le roi Bourbon. A 30 ans, quel succès : une couronne ôtée, une couronne donnée ! (…) Il continuait de se dire monarchiste (…) mais au fond et en toute circonstances, il rêvait d’être chef (…). Thiers jusqu’au bout rêvera de coucher aux Tuileries. » (Daniel Halévy)
Les libertés nécessaires (discours au Corps Législatif, 11 janvier 1864)
« (...) Il y a cinq conditions qui constituent ce qui s'appelle le nécessaire en fait de liberté.
La première est celle qui est destinée à assurer la sécurité du citoyen. Il faut que le citoyen repose tranquillement dans sa demeure, parcoure toutes les parties de l'État sans être exposé à aucun acte arbitraire (...). Il faut que le citoyen soit garanti contre la violence individuelle et contre tout acte arbitraire du pouvoir. Ainsi, quant à cette liberté qu'on appelle la liberté individuelle, je n'y insisterai pas ; c'est bien celle-ci qui mérite le titre d'incontestable et d'indispensable.
Mais, quand le citoyen a obtenu cette sécurité, cela ne suffit pas. S'il s'endormait dans une tranquille indolence, cette sécurité, il ne la conserverait pas longtemps. Il faut que le citoyen veille sur la chose publique. Pour cela, il faut qu'il y pense, et il ne faut pas qu'il y pense seul, car il n'arriverait ainsi qu'à une opinion individuelle ; il faut que ses concitoyens y pensent comme lui, il faut que tous ensemble échangent leurs idées et arrivent à cette pensée commune qu'on appelle l'opinion publique ; et cela n'est possible que par la presse. Il faut donc qu'elle soit libre, mais lorsque je dis liberté, je ne dis pas impunité. De même que la liberté individuelle du citoyen existe à la condition qu'il n'aura pas provoqué la vindicte de la loi, la liberté de la presse est à cette condition que l'écrivain n'aura ni outragé l'honneur des citoyens ni troublé le repos du pays. Ainsi, pour moi, la seconde liberté nécessaire, c'est cette liberté d'échange dans les idées qui crée l'opinion publique.
Mais, lorsque cette opinion se produit, il ne faut pas qu'elle soit un vain bruit, il faut qu'elle ait un résultat. Pour cela il faut que des hommes choisis viennent l'apporter ici, au centre de l'État - ce qui suppose la liberté des élections - et, par liberté des électeurs, je n'entends pas que le gouvernement qui est chargé de veiller aux lois n'ait pas là un rôle ; que le gouvernement qui est composé de citoyens n'ait pas une opinion : je me borne à dire qu'il ne faut pas qu'il puisse dicter les choix et imposer sa volonté dans les élections. Voilà ce que j'appelle la liberté électorale.
Enfin, Messieurs, ce n'est pas tout : quand ces élus sont ici mandataires de l'opinion publique, chargés de l'exprimer, il faut qu'ils puissent à temps apporter un utile contrôle à tous les actes du pouvoir. Il ne faut pas que ce contrôle arrive trop tard et qu'on n'ait que des fautes irréparables à déplorer. C'est là la liberté de la représentation nationale (...) et cette liberté est selon moi, la quatrième des libertés nécessaires.
Enfin vient la dernière je ne dirai pas la plus importante, elles sont toutes également importantes mais la dernière, dont le but est celui-ci : c'est de faire que l'opinion publique, bien constatée ici à la majorité, devienne la directrice des actes du gouvernement. »
Notes et références
- ↑ Georges Valance, Thiers, bourgeois et révolutionnaire, Flammarion, 2007
Publications
- Notice sur la vie de Mlle Bellany (1822)
- Les Pyrénées ou le midi de la France (1823)
- Histoire de la Révolution française, 10 vol. (1823-1827)
- 1826, "Law et son système de finances"
- Traduit en anglais en 1859 par Frank S. Fiske, "The Mississippi Bubble: A Memoir of John Law", New York: W. A. Townsend
- Nouvelle édition en 1969, New York: Greenwood Press
- Traduit en anglais en 1859 par Frank S. Fiske, "The Mississippi Bubble: A Memoir of John Law", New York: W. A. Townsend
- La monarchie de 1830 (1831)
- Histoire du Consulat et de l’Empire, 20 vol. (1843-1869) (Voir également l’article de la Revue des Deux Mondes)
- 1848, De la propriété, Paris: Paulin, Lheureux, and Cie.
- Le congrès de Vienne (1863)
- Discours sur les libertés nécessaires (1864)
Littérature secondaire
- 1930, Daniel Halevy, La fin des notables et La république des ducs, Grasset
- 1948, Lucas-Dubreton, Monsieur Thiers, Fayard
- 1986, Pierre Guiral, Adolphe Thiers ou De la nécessité en politique, Fayard
- 1998, Monsieur Thiers : d'une république à l'autre. Colloque à l'Académie des Sciences, lettres et arts de Marseille, 14 novembre 1997, Publisud
- 1999, Reinhard Stiebler, A Pre-History of Misesian Calculation: The Contribution of Adolphe Thiers, The Quarterly Journal of Austrian Economics, vol. 2, n°4, Winter, pp41–47
- 2016, Pierre Jovanovic, dir., |https://ur.b-ok.africa/dl/2923904/63f25e "L’histoire de John Law et sa première planche à billets qui a ruiné la France, et qui continue à ruiner le monde aujourd’hui"], Paris: Le Jardin des livres (avec texte d'Adolphe Thiers remanié par Anne-Marie Bruyant)
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