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Jacques Laffitte
Jacques Laffitte | |||||
Entrepreneur | |||||
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Dates | 1767-1844 | ||||
Tendance | |||||
Nationalité | France | ||||
Articles internes | Autres articles sur Jacques Laffitte | ||||
Citation | « Qui paie ses dettes s’enrichit » | ||||
Interwikis sur Jacques Laffitte | |||||
Jacques Laffitte, né à Bayonne, Pyrénées-Atlantiques, le 24 octobre 1767 et mort à Paris le 26 mai 1844 est un banquier et homme politique français dont le nom est associé à la Restauration et à la Monarchie de Juillet. Il aimait à se dire le roi des banquiers et le banquier des rois.
Il est issu d'une famille modeste et nombreuse (dix enfants). Son père, Pierre Laffitte était maître charpentier. Après de courtes études, il devient d'abord apprenti charpentier auprès de son père, puis troisième clerc chez un notaire de Bayonne, puis commis chez un négociant de Bayonne. En 1788, à l'âge de 21 ans, il entre chez le banquier Jean-Frédéric Perrégaux qui lui manifeste très vite une grande confiance.
Une carrière de banquier
Jacques Laffitte fait preuve de remarquables qualités et manifeste de réelles aptitudes pour le métier de la banque et il connaît, grâce à cela, une ascension rapide. Il traverse la Révolution française sans mal, et, sous la Terreur, sauve son patron, en brûlant les listes de dépositaires aux noms compromettants et en maquillant les comptes. En effet, en raison de ses relations avec l'étranger, la Banque Perrégaux est à cette époque la Banque du Comité de Salut Public. Entre la fin du Directoire et le début de l’Empire, Laffitte instaure le crédit aux entreprises et inaugure l’ère des banques d’affaires. Perrégaux devient l'un des conseillers financiers de Napoléon.
Perrégaux confie à Laffite des responsabilités de plus en plus importantes. Il l'intéresse aux bénéfices et en fait même, en 1806, son associé dans la société Pérégaux et Cie. Mais l'état de santé de Pérégaux obligeant à dissoudre cette société, une nouvelle société est constituée en 1807 : Pérégaux, Laffitte et Cie. Laffitte détient 50 % du capital social et devient directeur-gérant. (le reste du capital social se partageant entre les enfants de Pérégaux). Cette nouvelle banque devient très vite la première Banque de Paris et l'une des plus puissantes banques européennes.
La première année, il fait gagner à la maison Perrégaux, Laffitte et cie autant que ce que Perrégaux avait rapporté dans toute sa carrière. L’année suivante, moitié plus, la troisième année, le double. Pour atteindre pareil résultat, les moyens sont « tout simples », écrit-il : « recevoir les capitaux oisifs qui venaient s’offrir et les prêter ensuite à l’industrie qui en a toujours besoin », en prélevant une prime de risque.
Le 19 janvier 1809, Laffitte devient Régent de la Banque de France, prenant la place de Perrégaux après le décès de celui-ci. Il est en même temps juge au tribunal de commerce de la Seine et devient, en 1810, président de la Chambre de Commerce.
Le 6 avril 1814, il est nommé gouverneur de la Banque de France, mais refuse le traitement de 100 000 francs annuel. Il occupera cette fonction jusqu'en 1820. Laffitte est à la tête d'une fortune très importante, qui lui permet de racheter le château de Maisons à la Duchesse de Montebello en 1818. Il possède également le château de Souvilly dans la fôret de Breteuil-sur-Iton dans l'Eure ainsi qu'un hôtel particulier à Paris. Sa fortune était évaluée à 20 / 25 millions. Son nom passe en proverbe, on dit « riche comme Laffitte » bien avant de dire « riche comme Rothschild ».
Il épouse en 1801 Marine Françoise Laeut, fille d'un négociant. De cette union naît une fille unique : Albine qui épouse en 1828 le prince de la Moskowa, fils du maréchal Ney.
Une carrière politique
Jacques Laffitte est élu député de la Seine en 1816 et siège dans l'opposition libérale. Il lance à la tribune cette formule qui a fait son chemin depuis : « qui paie ses dettes s’enrichit ! » Il est l'un des instigateurs de l'insurrection de Juillet 1830 qui aboutit à l'abdication de Charles X et à l'accession au pouvoir de Louis-Philippe. La rue d’Artois est débaptisée par les émeutiers et devient rue Laffitte. Il finance le Journal Le National.
Il est nommé président du Conseil avec la charge de ministre des Finances le 2 novembre 1830 et exerce ces responsabilités jusqu'au 13 mars 1831. La tâche de Laffitte fut difficile car le procès des ministres de Charles X (15-21 décembre 1830), qui furent condamnés à la détention perpétuelle, provoqua une émeute. De plus, son désaccord avec Louis-Philippe qui refusait une intervention en Pologne conduit à son remplacement par Casimir Périer.
Il est réélu député quelques années plus tard et siège dans l'opposition à Louis Philippe. Laffitte déclarait plus tard : « Je demande pardon à Dieu et aux hommes d'avoir concouru à la révolution de Juillet. »
Un revers de fortune
Lorsque Laffitte quitte ses fonctions de président du Conseil, il est quasiment ruiné. La politique l'avait entraîné à des dépenses importantes. De plus, sa banque avait prêté à des industriels ou à des sociétés immobilières qui ont fait faillite et n'ont pas pu le rembourser. Il se trouve dans l'obligation de liquider sa banque le 28 janvier 1831. Il n'échappe à la faillite que grâce à une avance consentie par la Banque de France et garantie sur ses biens propres. L'avance dont il bénéficie lui donne un délai lui permettant d'organiser la vente d'une partie du parc de son domaine de Maisons.
Son hôtel particulier est racheté par une souscription nationale pour le lui offrir. Son épouse est même amenée à vendre ses diamants.
En 1836, il réussit cependant à créer une nouvelle banque d'affaires.
L'évolution de son domaine de Maisons
En 1833, à la suite de ses difficultés financières, Jacques Laffitte décide donc de procéder au morcellement du grand parc du château sur le modèle des lotissements paysagers anglais. Il fait de Maisons une ville composée de maisons de campagne acquises le plus souvent par des Parisiens fortunés appartenant aux milieux des affaires et du spectacle. Les acquéreurs sont attirés à Maisons par une importante campagne publicitaire. Jacques Laffitte fait démolir les écuries du château afin d'en récupérer les pierres pour les vendre, et permettre la construction des villas du parc. C'est à partir de cette époque que l'appellation Maisons-Laffitte commence à être utilisée. Elle sera officialisée plus tard, en 1882, comme nom de la ville. À partir de 1833, Jacques Laffitte, encouragé par son gendre le Prince de la Moskowa et son neveu Charles Laffitte, organise les premières courses de chevaux à Maisons.
Jacques Laffitte meurt à l'âge de 77 ans. On trouve dans ses comptes la liste de 7200 personnes qu’il a secourues financièrement. Le jour de son enterrement, 20 000 personnes font faire au catafalque le tour de la colonne de juillet, dressé place de la Bastille, en souvenir des morts de 1830.
Citations
- « Je vous connais Monsieur Laffitte, je sais que vous n'aimez pas mon gouvernement, mais je vous tiens pour un honnête homme. » Napoléon
La légende de l'épingle
Il était une fois, au mois de mai 1788, un humble garçon aux vêtements râpés qui postulait une place de commis dans une banque parisienne. Il devait entretenir ses vieux parents et ses neuf frères et sœurs. Hélas, on l’éconduisit. Il repartit, triste et digne, lorsqu’il distingua entre les pavés de la cour le scintillement d’une épingle. Une épingle ! Aussi petite soit-elle, la trouvaille n’était pas à négliger. Laffitte (car c’était lui) se baissa, la ramassa, la piqua au revers de son costume. À sa fenêtre, le banquier (Perrégaux), homme probe et sévère, avait tout vu. Charmé des qualités d’économie et d’ordre que ce geste laissait deviner, il rappela le jeune homme, l'embaucha sur le champ et en fit rapidement son associé.
Sources
- Yvert Benoît (dir.), Premiers ministres et présidents du Conseil. Histoire et dictionnaire raisonné des chefs du gouvernement en France (1815-2007), Paris, Perrin, 2007, 916 p.
- M. Brun, Le banquier Laffitte, Abbeville, F. Paillart, 1997.
- « Jacques Laffitte », dans Adolphe Robert, Edgar Bourloton et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français (1789-1891)
Liens externes
- (fr)Notice sur le site de Maisons-Laffite
- (fr)Biographie par Cécile Romane, sur Contrepoints
- (fr)Notice sur wikipedia
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