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La Grève (roman)

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La Grève
Atlas Shrugged
La Grève.jpg
Auteur : Ayn Rand
Genre
roman
Année de parution
1957
La pensée rationnelle et indépendante comme moteur du monde (d'après l'auteur elle-même : "le rôle de l'esprit humain dans la société")
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La Grève est le plus célèbre roman d'Ayn Rand, publié en 1957 aux États-Unis. On estime que le nombre d'exemplaires vendus depuis cette date approche dix millions.

Le thème de cette dystopie, Atlas Shrugged (la Révolte d'Atlas, littéralement : "Atlas haussa les épaules" - pour laisser tomber le monde qu'il portait sur ses épaules[1]) met en avant la pensée rationnelle et indépendante comme moteur du monde (d'après l'auteur elle-même : "le rôle de l'esprit humain dans la société").

Dans ce roman, les "hommes de l'esprit" (scientifiques indépendants, entrepreneurs honnêtes, artistes individualistes, travailleurs consciencieux) disparaissent mystérieusement, provoquant crises et catastrophes. Celui qui les entraîne dans cette "grève", dans ce retrait à l'écart d'une société de plus en plus collectivisée et règlementée, est John Galt, héros randien type, à la fois entrepreneur, philosophe et grand savant, qui a inventé un nouveau moteur extraordinaire, mais a refusé de le développer (on raconte que sa référence implicite était Nikola Tesla, grand savant serbe de Croatie et grand entrepreneur aux États-Unis, promoteur du courant alternatif). En l'absence de ceux qui supportent le monde (tel le légendaire titan grec Atlas), la société s'écroule. La parabole de Saint-Simon (1819) essayait déjà d'imaginer ce que pourrait devenir un pays privé de tous ses "hommes de génie", en montrant combien les "oisifs" et les privilégiés de la société dépendaient des "productifs".

Le morceau de bravoure du roman est le long discours de John Galt (plusieurs dizaines de pages) dans lequel il explique le sens de son combat.

Pour certains, la lecture d'Atlas Shrugged a été une révélation intellectuelle, qui leur a permis de comprendre les ravages de la démocratie sociale interventionniste, de même que l'Archipel du Goulag de Soljénitsyne à l'égard du communisme.

Ce livre, dont la traduction française est disponible depuis 2011, est l'un des romans les plus connus aux États-Unis. Dans une étude conduite en 1991 par la Library of Congress et le Book on the Month Club, Atlas Shrugged fut désigné « deuxième livre le plus influent pour les Américains aujourd'hui », juste après la Bible.

Après une traduction pirate en français parue en 2009 sur Internet, une édition française officielle, sous la direction d'Alain Laurent, a été publiée aux Belles Lettres le 22 septembre 2011 (traduction menée par Sophie Bastide-Foltz). Voir le lien Amazon.

Synopsis

Comme dans la Source vive, le précédent roman d'Ayn Rand, on trouve dans Atlas Shrugged une opposition manichéenne entre des créateurs égoïstes et des parasites étatistes. Parmi les premiers, Dagny Taggart et Hank Rearden sont les principaux protagonistes du roman. Respectivement directrice d’une compagnie ferroviaire et magnat de l’acier, ils s’efforcent l’un et l’autre de résister tant bien que mal aux ingérences du gouvernement et de faire vivre leurs affaires dans le contexte d’une crise sans précédent. A mesure que l’État se montre de plus en plus intrusif dans l’économie, les membres du cercle très fermé des créateurs égoïstes disparaissent un à un. On apprend au milieu du roman qu’ils se sont tous réunis dans les montagnes du Colorado, au sein d’une communauté capitaliste utopique, appelée Galt’s Gulch, le « ravin de Galt ». John Galt, dont la recherche de l’identité est martelée tout au long du roman par la question récurrente « Who is John Galt ? », est un ingénieur surdoué à l’initiative de la grève. Inventeur d’un moteur révolutionnaire alimenté à l’énergie statique, il refuse d’en offrir l’usage à la masse ignorante. « Les victimes sont en grève (...) Nous sommes en grève contre ceux qui croient qu’un homme doit exister dans l’intérêt d’un autre. Nous sommes en grève contre la moralité des cannibales, qu’ils pratiquent le corps ou sur l’esprit ».

Hank Rearden et Dagny Taggart sont tellement attachés à leurs propres entreprises qu’ils déclinent toutes les sollicitations de John Galt. Mais la retraite des principaux acteurs de l’économie rend leur situation de plus en plus insupportable. La société américaine traverse des crises de plus en plus préoccupantes, et imputées conjointement aux ingérences des gouvernants et à la forfaiture des créateurs. La fin du roman décrit avec emphase une situation apocalyptique. Les hommes d'État, désemparés, reprennent tour à tour l’aphorisme éculé de Keynes : « Dans le long terme, nous sommes tous morts ». John Galt interrompt soudainement les programmes radiophoniques pour expliquer les causes du déclin. Son discours, comparable à celui de Howard Roark lors de son procès, tient lieu de prolégomènes à la philosophie objectiviste randienne. Galt commence par énumérer les perversions morales sous-tendant l'étatisme ambiant : "Vous avez sacrifié la justice à la pitié, l'indépendance à l'unité, la raison à la foi, la richesse au besoin, l'estime de soi à l'abnégation, le bonheur au devoir". De là le dédain de la masse pour les créateurs égoïstes qui lui apportaient pourtant la plus grande richesse. A la fin, John Galt annonce leur retour à la condition que l'État se retire. Les hommes du gouvernement abdiquent. Ainsi s’achève le roman : « la voie est libre, dit John Galt, nous voici de retour au monde. Il leva la main puis, sur la terre immaculée, traça le signe du dollar ».

Thématiques abordées

L'entrepreneur

À travers les portraits d'entrepreneurs qui font bouger le monde, Ayn Rand met en exergue leur importance et le rôle destructeur joué par la jalousie à leur encontre: l'Equalization of opportunity Bill par exemple.

À mesure que la société se collectivise, une nouvelle sorte d'entrepreneurs apparaît : les profiteurs, « gangsters avérés », « professionnels du trafic d'influence », qui n'ont « ni salariés ni frais généraux, ni investissement immobilier ni outil de production, et dont le seul actif est un bien dénommé copinage ». Avec les « suppôts de l’État-providence » qui sont leurs complices, ils forment ce qu'Ayn Rand appelle les « pillards ».

Le planisme

Le gouvernement s'étant emparé des leviers de commande de l'économie prétend agir au nom de cette fiction qu'est l'intérêt général. En pratique, toutes les décisions sont motivées par la corruption ou par le piston ; les personnes compétentes sont remplacées par des apparatchiks obéissants. Le résultat est le triomphe de l’irrationalité et la destruction de toutes les structures économiques.

L'égoïsme rationnel

Les héros du roman (Dagny Taggart, Hank Rearden, John Galt) sont des égoïstes : leur intérêt personnel est leur principal moteur, ils refusent l'altruisme obligatoire et le sacrifice aux intérêts d'autrui ou à un prétendu intérêt général. Par contraste, les pillards, qui se prétendent altruistes, essaient de s'emparer du bien d'autrui, soit par l'appel à la pitié (Philip Rearden), soit par la violence (Wesley Mouch, Mr. Thompson, et tous les étatistes).

La peur du progrès scientifique

À travers l'exemple du Rearden Metal, produit capable de remplacer l'acier ordinaire avec des qualités physiques supérieures, c'est la thématique de la peur du progrès dans son ensemble qui est abordée. Poussés par les industriels qui vont pâtir de cette nouvelle concurrence, les autorités et la population poussent à l'application d'un principe de précaution avant l'heure, qui n'est en fait que la défense d'intérêts particuliers au prétexte du bien public : on n'a rien pu prouver contre ce Rearden Metal excepté ses qualités physiques extraordinaires, mais la peur de la nouveauté, de ses conséquences économiques, et la façon dont, entre autres, les autorités présumées scientifiques jouent avec cette peur, réussissent à le discréditer. Un décret (la directive 10-289) finit par interdire tout changement et à instaurer de force l'immobilisme dans tous les domaines de l'économie (excepté la fiscalité).

La théorie de l'amour

Ayn Rand refuse de séparer le corps et l'esprit, le sexe et l'amour. Dans le roman, les personnages sont attirés sexuellement par ceux qui incarnent leurs propres valeurs (ou absence de valeurs). C'est illustré par les relations souvent compliquées entre les divers protagonistes : Hank Rearden avec Lillian Rearden puis Dagny Taggart ; James Taggart avec Cherryl Brooks (qu'il épouse en raison de sa nullité présumée) puis Lillian Rearden ; Dagny Taggart avec Francisco d'Anconia, Hank Rearden et John Galt.

L'amour égoïste, à l'inverse de ce que l'on pourrait penser, n'est pas possessif, puisqu'il respecte la liberté de l'autre. C'est ce qu'illustre, tout au long du roman, l'évolution des rapports entre Dagny Taggart et Hank Rearden.

Pour Ayn Rand, l'amour commence (et ne prend de sens) qu'avec l'amour de soi-même :

Seul un homme qui a l’estime de soi est capable d’amour parce qu’il est le seul capable d’avoir des valeurs fermes et cohérentes, sans compromis et avec intégrité. L’homme qui ne se valorise pas lui-même ne peut valoriser personne ni quoi que ce soit.

Personnages

Dagny Taggart

Dagny Taggart[2] est la Vice-President in Charge of Operations de Taggart Transcontinental. C'est elle qui dirige la compagnie dans les faits. Héroïne féminine du livre, elle est le contrepoids de John Galt.

John Galt

Scientifique employé dans une usine de fabrication de moteurs, il invente un nouveau type de moteur. Refusant le plan visant à faire primer le besoin sur la compétence dans la rémunération individuelle, il démissionne et laisse son moteur à l'abandon. Par la suite, il arrêtera le moteur du monde en incitant les hommes de l'esprit à se retirer pour ne plus être exploités.

Alors que la mentalité et les idées de Dagny Taggart ou de Hank Rearden évoluent au fil du récit, le caractère de John Galt tel que Rand l'a voulu, symbole d'un individualisme intransigeant, reste d'un bloc d'un bout à l'autre du livre.

Hank Rearden

Hank Rearden est le créateur du Rearden Metal et le président de Rearden Steel. Marié à Lilian Rearden, il devient finalement l'amant de Dagny Taggart. A travers ce personnage, Ayn Rand fait avancer progressivement le lecteur dans l'intrigue, tous deux découvrant au fur et à mesure la vérité sur la disparition mystérieuse des hommes de l'esprit. Il permet aussi à l'auteur de développer sa théorie du sexe et de l'amour.

Francisco d'Anconia

Francisco d'Anconia[3], héritier d'une famille prestigieuse d'industriels, est un ami d'enfance de Dagny Taggart, et son premier amour. Ami de Hank Rearden et de John Galt, il joue le rôle, au début du roman, d'un play-boy insouciant qui agit irrationnellement. Ayn Rand met dans sa bouche un plaidoyer de plusieurs pages en faveur de l'argent :

L'argent existe parce que des hommes produisent. C'est ça le mal, pour vous ? (...) Ce qui produit de la richesse, c'est la capacité de l'homme à penser. (...) Fuyez comme la peste celui qui dit que l'argent est le mal absolu. Cette phrase doit vous alerter : le pillard n'est pas loin.

Ragnar Danneskjöld

Ragnar Danneskjöld est un pirate qui s'attaque aux navires que les États-Unis envoient en assistance aux différentes républiques populaires d'Europe. Il se présente lui-même comme un Robin des bois inversé qui rend aux "riches" ce qui leur a été volé par les "pauvres". Il tient en effet une comptabilité de ce qui a été volé par l’État aux personnes les plus compétentes de façon à pouvoir les rembourser plus tard.

James Taggart

James Taggart, frère de Dagny Taggart, est le président de Taggart Transcontinental. Tandis que sa sœur prend les décisions importantes, il joue de son influence auprès de l'administration et des politiciens. Sans compétence réelle, invoquant toujours « l'intérêt général » (« on ne peut pas à la fois parler de l'intérêt général et avoir peur de sacrifier quelqu'un » affirme-t-il), il est à l'aise quand il s'agit de jouer de son entregent et de son influence auprès des décideurs politiques. Il finit par être pris dans ses propres contradictions, ce qui le conduit au bord de la folie.

Lillian Rearden

Femme de Hank Rearden, elle le trahit en révélant à ses ennemis sa liaison avec Dagny Taggart, ce qui permet aux politiciens de s'emparer du secret de fabrication du "Rearden Metal". Elle essaie également de faire chanter Dagny Taggart pour obtenir sa soumission aux politiciens, sans succès.

Adaptation cinématographique

Searchtool-80%.png Article détaillé : Atlas Shrugged (film).

Influence du roman

Le roman est un des grands succès de la littérature américaine. En 1984, on estimait que cinq millions d'exemplaires avaient déjà été vendus. Le nombre total d'exemplaires vendus dans le monde tournerait autour de dix millions.

Ludwig von Mises écrivit une lettre[4] à Ayn Rand le 23 janvier 1958 pour la féliciter, louant son courage de dire aux masses des vérités désagréables. Alan Greenspan affirma contre les critiques du The New York Times Book Review que le roman était une "célébration de la vie et du bonheur" et non un livre écrit avec haine.

Murray Rothbard lut le roman dès sa sortie et écrivit à Rand qu'il le considérait comme une œuvre majeure de la littérature, un "trésor infini". Ce roman le poussa à étudier la philosophie et le concept de droit naturel, et à devenir un proche de Rand, avant que des dissensions l'en écartent (Rand condamnant l'anarchisme, que préconisait Rothbard). Dans les années 1960, Rothbard écrira une pièce de théâtre satirique, Mozart Was a Red, dans laquelle il moque Rand ("Carson Sand") et son roman The Brow of Zeus, dénonçant le culte de la personnalité et l'ambiance sectaire qui régnaient autour d'Ayn Rand.

De nombreuses personnalités reconnaissent avoir été durablement influencées par la lecture du roman : Ronald Reagan, Jimmy Wales, David Nolan, Joseph Salerno, Tripp Eisen, Joan Kennedy Taylor, Peter Thiel, Mario Vargas Llosa, Andrew Lessman, Donald Trump, etc.

Version française

La Révolte d'Atlas est une traduction française du roman, réalisée en 1958 par Henri Daussy pour les Editions Jeheber (à Genève), mais à cause de sa mauvaise traduction, il n'a pas reçu l'aval de l'auteur. Deux volumes ont été publiés :

  • Les Requins ("Non Contradiction"), 1958, 435p.
  • Les Exploités ("Either-or"), 1959, in-16 (20 cm), 479p.

Une version pirate et en français de la Révolte d'Atlas a été éditée en 2009 par les « Editions du Travailleur », sur une traduction de Monique di Pieirro. Cependant, cette traduction pirate, réalisée sans l'accord des ayants droit, dut être retirée rapidement (fermeture du site web concerné). Dans une lettre du 11 septembre 2009 adressée à Leonard Peikoff (héritier et ayant droit d'Ayn Rand), et publiée dans la traduction pirate, Monique di Pieirro affirme renoncer à ses droits sur sa traduction (qui de toute façon continuera désormais à circuler sans qu'on puisse l'empêcher) et souhaiter les transférer à Leonard Peikoff en dédommagement.

La traduction la plus récente, entamée en 2008, financée par l'entrepreneur Andrew Lessman (détenteur des droits), œuvre de la traductrice Sophie Bastide-Foltz, et constituant l'édition française officielle, a été publiée en 2011 aux Belles Lettres sous la direction d'Alain Laurent, sous le titre de La Grève : Atlas Shrugged.

"La Grève" (The Strike) est en effet le premier titre qu'Ayn Rand donna à son roman en cours d'écriture, avant de le changer définitivement pour "Atlas Shrugged", sur une suggestion de son mari.

Citations

  • Trouver le bonheur est le seul but moral de l’homme, mais il n’y a que sa vertu qui puisse le lui permettre. La vertu n’est pas une fin en soi. Il n’y a pas de récompense propre à la vertu, et la vertu n’est pas non plus la rançon du mal. C’est la vie qui est la récompense de la vertu, et le bonheur est le but de la vie, sa récompense.
  • Une doctrine qui vous propose, comme idéal, le rôle d’animal sacrificiel demandant à être égorgé sur l’autel de l’altruisme, vous présente la mort comme modèle. Par la grâce de la réalité et de la nature de la vie, l’homme – tout homme – est une fin en lui-même, il existe pour lui-même, et la poursuite de son propre bonheur constitue son plus haut but moral.
  • Gouverner des hommes innocents est impossible. Le seul pouvoir d’un État, c’est de mettre les contrevenants hors d’état de nuire. Et quand il n’y a pas assez de contrevenants, on en fabrique. Il suffit de déclarer tellement de choses hors la loi qu’il devient impossible de vivre sans l’enfreindre. Qui voudrait d’une nation de citoyens respectueux des lois ? Que pourrait-on en tirer ? Mais si vous promulguez des lois qui ne peuvent être ni respectées ni appliquées ni objectivement interprétées, vous fabriquez une nation de fraudeurs… Et là, il ne reste plus qu’à en récolter les fruits.
  • C’est le devoir d’un gendarme de récupérer un bien volé et de le restituer à ses propriétaires. Mais lorsque le vol est légalisé, et que le devoir d’un gendarme devient non de protéger les biens, mais de s’en emparer au nom de la loi, alors c’est aux hors-la-loi d’assumer le rôle de gendarme. (Ragnar Danneskjöld)
  • Le droit de propriété est parfaitement irrationnel. On ne possède quelque chose que tant qu'on ne vous le prend pas. Or le peuple peut vous le prendre à tout moment. Et s'il le peut, pourquoi s'en priverait-il ? (un socialiste)
  • Si je travaille, c’est pour gagner de l’argent. Si je fais des bénéfices, c’est parce que je vends un produit à des gens qui en ont besoin, qui acceptent de l’acheter et de le payer à sa juste valeur. Ce produit, je ne le fabrique pas à mes dépens pour leur seul bénéfice. Et eux ne l’achètent pas à perte pour me faire gagner de l’argent. Je ne sacrifie pas plus mes intérêts aux leurs qu’ils ne sacrifient les leurs aux miens. Nous traitons d’égal à égal, d’un commun accord et à notre avantage mutuel, et je suis fier de chaque centime ainsi gagné. J’ai gagné de l’argent grâce à mon travail, en vertu d’un libre échange et avec le consentement de ceux avec qui j’ai fait affaire – le consentement de mes employeurs à mes débuts, le consentement de mes employés aujourd’hui, et le consentement de ceux qui achètent mon produit. (Hank Rearden)
  • Aujourd'hui, un petit prof démago vous assure que votre cerveau n'a pas la capacité de penser, que vos sens ne perçoivent rien et que vous devez obéir aveuglément à la volonté toute-puissante de la Société, comme force surnaturelle. Mais il s'agit toujours du même numéro pour atteindre le même objectif : faire de vous une loque renonçant à croire que sa conscience ait une quelconque validité. (John Galt)
  • Il prenait aux riches pour donner aux pauvres. Et bien moi, je prends aux pauvres et je donne aux riches, ou, pour être plus exact, je restitue aux riches qui produisent ce que les pauvres leur ont volé. (...) Un idéal terrifiant, voilà ce que Robin des Bois a immortalisé. On raconte qu'il s'emparait des biens de ceux qui volaient le peuple pour les redistribuer à ceux qui avaient été volés, mais ce n'est pas tout à fait ce que la légende en a retenu. Robin des Bois est resté dans l'histoire comme le défenseur, non du droit de propriété, mais de l'état de nécessité. Il est devenu le fournisseur des pauvres et non le protecteur des démunis. Le premier, il s'est paré d'une auréole de vertu en faisant la charité avec des richesses qui ne lui appartenaient pas, en distribuant des biens qu'il n’avait pas produits, en pratiquant une charité d'autant plus généreuse que d'autres auraient à en supporter les frais. (Ragnar Danneskjold)

Citations à propos de "La Grève"

  • Vous avez le courage de raconter aux masses ce qu’aucun politique ne leur a dit : « vous êtes minables, et toutes les améliorations de votre condition, que vous considérez comme acquises, vous les devez à l’effort d’hommes qui sont meilleurs que vous ». (lettre de Ludwig von Mises à Ayn Rand le 23 janvier 1958)
  • Atlas Shrugged, c'est une illustration romancée, sous la forme d'une espèce de roman policier et économique à la fois, du fait que le refus de la rationalité a des conséquences ; cela décrit la conséquence du refus de la logique sur la réalité. (François Guillaumat)
  • La Grève a le don de vous plonger dans un univers hautement dramatique où toute l’épopée tourne autour de graves décisions morales à prendre. Les gens sont jugés d’après leur volonté à faire triompher ce qui est juste, à se dresser en tant qu’individus contre des systèmes gigantesques qui d’habitude les font paraître impuissants. Le message d’Ayn Rand, c’est qu’un esprit humain, poussé à l’action par des principes moraux, peut effectivement changer le monde. (Jeffrey Tucker)
  • En 1957, les États-Unis sortaient de façon laborieuse d’une longue période où l’on avait eu tendance à vouloir tout réglementer, tout légiférer. Une majorité de l’opinion était saturée, mais ne s’exprimait pas en tant que telle. Ce roman arrive alors à point nommé pour révéler à eux-mêmes des individus qui avaient tendance à penser que « tout ça » était décidément trop dans le domaine du social étatique, de la réglementation, des intrusions de l’État... Par ailleurs, quand le roman paraît, Ayn Rand est déjà fort connue. (Alain Laurent, 08/01/2020)

Notes et références

  1. Le passage suivant explique le titre :
    - Monsieur Rearden, continua Francisco, solennel et calme, si vous voyiez Atlas, le géant qui porte le monde sur ses épaules, si vous le voyiez devant vous, du sang coulant sur sa poitrine, ployant sous son fardeau, les bras tremblants, mais essayant encore de porter le globe avec ses dernières forces, que lui diriez-vous ?
    - Je ... je ne sais pas. Qu'est-ce... qu'il pourrait faire ? Et vous, que lui diriez-vous ?
    - De se libérer de son fardeau. (dans le texte anglais : To shrug.)
    (dialogue entre Francisco d'Anconia et Hank Rearden, La Grève, page 462, Les Belles Lettres, 2011)
  2. Allan Gotthelf, 2009, "A Note on Dagny's "Final Choice"", In: Robert J. Mayhew, dir., "Essays on Ayn Rand’s Atlas Shrugged", Lanham, MD: Lexington Books, pp453-466
  3. Bibliographie sur Francisco d'Anconia
    • Tore Boeckmann, 2009, "A Note on Francisco's Ancestry", In: Robert Mayhew, dir., "Essays on Ayn Rand’s “Atlas Shrugged”", Lanham, MD: Lexington Books, pp105-112
    • Shoshana Milgram, 2009, “The Spirit of Francisco d’Anconia: The Development of His Characterization”, In: Robert Mayhew, dir., "Essays on Ayn Rand’s “Atlas Shrugged”", Lanham, MD: Lexington Books, pp79-104
  4. Ludwig von Mises's Letter to Rand on Atlas Shrugged

Littérature secondaire

  • 2009,
    • Michael Berliner, "The Atlas Shrugged Reviews", In: Robert Mayhew, dir., "Essays on Ayn Rand’s “Atlas Shrugged”", Lanham, MD: Lexington Books, pp133-144
    • Andrew Bernstein, "Atlas Shrugged as the Culmination of the Romantic Novel", In: Robert Mayhew, dir., "Essays on Ayn Rand’s “Atlas Shrugged”", Lanham, MD: Lexington Books, pp167-190
    • Tore Boeckmann, "Atlas Shrugged and the Metaphysics of Values", In: Robert Mayhew, dir., "Essays on Ayn Rand’s “Atlas Shrugged”", Lanham, MD: Lexington Books, pp149-166
    • Jeff Britting, "Adapting Atlas Shrugged to Film", In: Robert Mayhew, dir., "Essays on Ayn Rand’s “Atlas Shrugged”", Lanham, MD: Lexington Books, pp195-218
    • Debi Ghate, "The Businessmen's Crucial Role: Material Men of the Mind", In: Robert Mayhew, dir., "Essays on Ayn Rand’s “Atlas Shrugged”", Lanham, MD: Lexington Books, pp299-316
    • Onkar Ghate, “The Part and Chapter Headings of Atlas Shrugged”, In: Robert Mayhew, dir., "Essays on Ayn Rand’s “Atlas Shrugged”", Lanham, MD: Lexington Books, pp1-52
    • Onkar Ghate, "The Role of Galt’s Speech in Atlas Shrugged", In: Robert J. Mayhew, dir., "Essays on Ayn Rand’s Atlas Shrugged", Lanham, MD: Lexington Books, pp363-374
    • Edwin A. Locke, "The Traits of Business Heroes in Atlas Shrugged", In: Robert Mayhew, dir., "Essays on Ayn Rand’s “Atlas Shrugged”", Lanham, MD: Lexington Books, pp317-334
    • Robert J. Mayhew, dir., "Essays on Ayn Rand’s Atlas Shrugged", Lanham, MD: Lexington Books
    • Shoshana Milgram, "Who Was John Galt? The Creation of Ayn Rand's Ultimate Ideal Man", In: Robert J. Mayhew, dir., "Essays on Ayn Rand’s Atlas Shrugged", Lanham, MD: Lexington Books, Ch 2
    • Shoshana Milgram, "The Spirit of Francisco d'Anconia: The Development of His Characterization", In: Robert J. Mayhew, dir., "Essays on Ayn Rand’s Atlas Shrugged", Lanham, MD: Lexington Books, Ch 3
    • Richard Ralston, "Publishing Atlas Shrugged", In: Robert Mayhew, dir., "Essays on Ayn Rand’s “Atlas Shrugged”", Lanham, MD: Lexington Books, pp123-132
    • Gregory Salmieri, "Atlas Shrugged on the Role of the Mind in Man's Existence", In: Robert Mayhew, dir., "Essays on Ayn Rand’s “Atlas Shrugged”", Lanham, MD: Lexington Books, pp219-252
    • Gregory Salmieri, "Discovering Atlantis: Atlas Shrugged's Demonstration of a New Moral Philosophy", In: Robert J. Mayhew, dir., "Essays on Ayn Rand’s Atlas Shrugged", Lanham, MD: Lexington Books, pp397-452
    • Gregory Salmieri, "Appendix A: Outline of Atlas Shrugged", In: Robert J. Mayhew, dir., "Essays on Ayn Rand’s Atlas Shrugged", Lanham, MD: Lexington Books, pp467-500
    • Tara Smith, "No Tributes to Caesar: Good or Evil in Atlas Shrugged", In: Robert Mayhew, dir., "Essays on Ayn Rand’s “Atlas Shrugged”", Lanham, MD: Lexington Books, pp275-298
    • Darryl Wright, "Ayn Rand's Ethics: From The Fountainhead to Atlas Shrugged", In: Robert Mayhew, dir., "Essays on Ayn Rand’s “Atlas Shrugged”", Lanham, MD: Lexington Books, pp253-274
  • 2011, Fred Seddon, "Essays on Atlas Shrugged", The Journal of Ayn Rand Studies, Vol 11, n°1, July, pp153-156

Liens externes


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