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John Galt
John Galt est un personnage fictif du roman d'Ayn Rand intitulé La Grève (ou La Révolte d'Atlas, d'après le titre original Atlas Shrugged). Bien qu'il n'apparaisse pas avant le dernier tiers du livre, il est le sujet de la question souvent posée « Qui est John Galt ? », laquelle ouvre et rythme le roman, ainsi que de la quête en vue d'en découvrir la réponse.
À mesure que l'histoire se déroule, on apprend que Galt est créateur, philosophe, et inventeur, représentant le pouvoir et la gloire de l'esprit humain. Il est présenté comme l'antithèse idéale de la société décrite dans le roman, une société basée sur l'oppression bureaucratique d'une poignée de fonctionnaires qui embrassent la philosophie de l'altruisme et de l'égalitarisme, c'est-à-dire du socialisme.
Le roman dépeint les industriels américains comme des géants de l'esprit, une représentation métaphorique d'Atlas, le héros de la mythologie grecque, lequel fut condamné à porter le monde sur ses épaules. En refusant de mettre leur talent productif au service du régime bureaucratique, ces grands industriels, menés par Galt, se mettent en grève. Atlas hausse les épaules, laissant tomber le monde.
Biographie du personnage
Dans le roman, Galt est le fils d'un garagiste de l'Ohio. Il quitte la maison familiale à l'âge de douze ans et reçoit sa formation de la Patrick Henry University à partir de seize ans. Il y rencontre Francisco d'Anconia et Ragnar Danneskjöld, qui deviennent proches amis, et étudient conjointement la physique et la philosophie. Après avoir obtenu son diplôme, il devient ingénieur à la Twentieth Century Motor Company, où il conçoit un moteur révolutionnaire basé sur l'électricité statique. Lorsque les propriétaires de l'entreprise décident de la gérer selon la maxime collectiviste « de chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins », Galt refuse de continuer d'y travailler et abandonne son moteur. Ces événements se déroulent tous avant que le roman ne débute, et ne sont révélés au lecteur qu'au cours de l'histoire, au travers de rétrospectives.
Durant la majeure partie du livre, Galt organise secrètement la grève des hommes de l'esprit, créateurs, entrepreneurs, artistes, de manière à « stopper le moteur du monde » et amener l'effondrement de la société collectiviste. Travaillant incognito pour l'entreprise ferroviaire Taggart Transcontinental, il traverse le pays pour rencontrer et recruter les personnes clés, les convainquant systématiquement de se joindre au mouvement. La grève n'est pas présentée immédiatement dans l'histoire, mais constitue la toile de fond du roman, un mystère que Dagny Taggart cherche à comprendre.
Les grévistes se sont retranchés dans une petite cité créée par eux et connue sous le nom de Ravin de Galt, située dans une vallée au milieu des montagnes du Colorado. Durant son passage par cette vallée, Dagny se lie amoureusement avec Galt, bien qu’elle refuse de rejoindre le mouvement de grève. Après qu’elle soit revenue à New York, et au moment où la situation du pays devient critique, Galt prend d’assaut les ondes radios et délivre un long discours, expliquant l’irrationalité du collectivisme et présentant sa propre philosophie (l'objectivisme d’Ayn Rand) ainsi que les conditions de son retour. Galt y critique les maux du collectivisme, son immoralité, qu’il dit vouloir remplacer par l’égoïsme rationnel et le respect des droits individuels[1]. « C'est le discours le plus pervers que j'aie jamais entendu, il va inciter les gens à exiger d'être heureux », commente justement un personnage du roman.
Cherchant Galt après le discours, Dagny conduit accidentellement les autorités vers lui, lesquelles l’arrêtent, souhaitant négocier avec lui. Dagny et les grévistes, dont Francisco d’Anconia et Hank Rearden, parviennent à le sauver alors qu’il est torturé par des agents du gouvernement. Tous retournent au Ravin de Galt pour préparer la reconstruction des États-Unis tandis que le gouvernement collectiviste s’effondre.
Qui est John Galt ?
La question « Qui est John Galt » (Who is John Galt ?) ouvre le roman, et devient une expression de désespoir et d’incompréhension vis-à-vis du monde, une question qu'on sait sans réponse. Avant de retrouver le véritable John Galt au milieu des montagnes du Colorado, Dagny Taggart entend différents récits sur l’identité de Galt. Ayant rejoint la grève, elle apprend que toutes ces légendes comportent un élément de vérité. Même si le roman est d’abord axé sur le personnage de Dagny Taggart, John Galt hante véritable toute l’histoire, bien qu’il n’apparaisse véritablement en personne qu’après plus de 700 pages. Outre la question récurrente « Qui est John Galt ? », à laquelle Dagny répond une fois « un nom que je suis fatiguée d’entendre », le nom de Galt est aussi utilisé pour baptiser la liaison ferroviaire faite de métal Rearden, la Ligne John Galt, dont le projet de construction occupe la première partie du livre.
C'est Francisco d'Anconia qui, vers le milieu du roman, donne à Dagny Taggart une réponse à la question « Qui est John Galt ? » :
- John Galt est Prométhée qui a changé d'avis. Pour avoir ravi aux dieux le feu du ciel et l'avoir apporté aux Hommes, il était dévoré depuis des siècles par leurs vautours. Alors il a brisé ses chaînes et leur a retiré le feu, en attendant que les Hommes retirent leurs vautours.
Par la suite, Dagny Taggart croise un ancien ouvrier de la Twentieth Century Motors, devenu clochard, qui lui révèle l'origine de l'expression : un jeune ingénieur, John Galt, s'est opposé à la collectivisation par ses propres propriétaires de l'entreprise de moteurs où il travaillait ; il quitte l'entreprise en déclarant : « J'arrêterai le moteur du monde » :
- On a commencé à croire qu'il avait tenu parole, lui qui connaissait cette vérité qu'on avait refusé d'accepter. Il se manifestait en nous infligeant ce qu'on méritait. Il était le vengeur, le défenseur de cette justice qu'on avait bafouée. On a commencé à penser qu'il nous avait maudits, qu'il avait raison et qu'on pourrait plus jamais y échapper. C'était d'autant plus terrible que c'était pas lui qui nous poursuivait, mais nous qui le cherchions, tout à coup, alors qu'il était parti sans laisser de traces. Nos questions sont restées absolument sans réponses.
Interprétation
Le personnage de John Galt a été comparé à plusieurs figures majeures de la littérature et de l'histoire. Dans le roman lui-même, il est comparé au Prométhée de la mythologie grecque. Contrairement à Prométhée, qui souffre d'avoir apporté au monde de grands avantages, Galt refuse de souffrir et décide de priver le monde des avantages qu'il pourrait lui offrir[2]. De son côté, Mimi Reisel Gladstein a décrit les similitudes qu'a Galt avec Galahad et le Roi Arthur de la légende arthurienne[3].
Galt n'a pas été spécifiquement élaboré comme un personnage réaliste. Ronald Merrill l'a ainsi décrit comme « davantage un symbole qu'une personne »[4]. De la même façon, Mimi Reisel Gladstein le décrit comme une « icône »[5].
Dans ses propres notes, Rand indique qu'elle attend du personnage de Galt qu'il n'ait « aucune évolution » et « aucun conflit intérieur » puisqu'il serait « intègre (indivisible) et parfait »[6].
Origines
Le professeur de littérature Shoshana Milgram[7] décrit les origines du personnage John Galt, les trouvant dans les histoires d'aventure qu'Ayn Rand lut étant enfant, en particulier les romans français La Vallée Mystérieuse et Le Petit Roi d'Ys. Un roman des années 1940 que Rand possédait comporte deux personnages nommés Jed et John Peter Galt. On peut aussi penser au romancier écossais John Galt, bien que Milgram affirme qu'une connexion entre celui-ci et le héros d'Atlas Shrugged est « hautement improbable », notamment parce que Rand avait d'abord choisi le nom de Iles Galt pour son personnage[8].
L'auteur Justin Raimondo affirme avoir découvert des rapports entre La Révolte d'Atlas et The Driver, un roman de Garet Garrett de 1922[9]. Le personnage principal du roman de Garrett se nomme Henry M. Galt. C'est un entrepreneur qui reprend une ligne de chemin de fer déficitaire et la transforme en un actif juteux, pour son propre profit et celui du reste de la nation. Il se met la population et le gouvernement à dos, qui préfèrent ne pas le féliciter pour ses succès. Raimondo note également que dans The Driver, certains personnages demandent qui est Henry M. Galt ?, une question similaire au « Qui est John Galt » si important dans La Grève[10].
Parmi les proches d'Ayn Rand, au moins deux personnes font figure de source d'inspiration possible. Rand nia un quelconque lien avec un ami avocat du nom de John Gall, mais reconnaîtra l'influence de son mari Frank O'Connor pour la création du personnage de Galt[11].
Rand n'est pas l'unique auteur célèbre à avoir inventé un personnage avec ce nom. Robert E. Howard, utilisa le nom de John Galt – également pour un homme très fortuné disparaissant mystérieusement et longuement, et essayant de manipuler le monde - dans Black Talons, publié en 1933, soit plus de vingt ans avant La Grève.
Usage du nom
« Le héros du roman, John Galt, continue toujours à vivre », écrivait le journaliste Harriet Rubin dans un article sur l'influence de La Révolte d'Atlas en septembre 2007. Rubin donne deux exemples d'entreprises nommées d'après ce nom : John Galt Solutions, une entreprise de logiciels, et la John Galt Corporation, importante entreprise de démolition[12].
L'usage de Galt comme symbole dans le contexte de revendications politiques ou sociales a commencé à prendre. L'expression going John Galt (faire le John Galt), ou simplement going Galt (faire le Galt), a été utilisée[13] pour faire référence aux membres productifs de la société arrêtant de travailler ou diminuant leurs efforts en réponse à la hausse des taux marginaux d'impôts aux États-Unis[14]. Certains personnes décidant de "faire le John Galt" ont discuté leur raisons sur PJTV, dans un programme de Mars 2009[15].
Des affiches « Qui est John Galt ? » ont été utilisées lors de manifestations du Tea Party aux États-Unis, ou à Londres en avril 2009[16]. De la même façon, la campagne présidentielle de 2008 du candidat républicain Ron Paul comportait la question « Qui est Ron Paul ? » (Who is Ron Paul), notamment sur des t-shirts. Pour la campagne de 2012, des pancartes, drapeaux, t-shirts, sont également utilisés avec cette même question, avec parfois en dessous : « Google Ron Paul » (Cherchez Ron Paul sur Google).
Notes et références
- ↑ John Galt's Speech
- ↑ Kirsti Minsaas, Ayn Rand's Atlas Shrugged: A Philosophical and Literary Companion, Burlington, Vermont, Ashgate Publishing, 2007 (ISBN 0-7546-5549-7), « Ayn Rand's Recasting of Ancient Myths », p. 133–135
- ↑ Mimi Reisel Gladstein, Atlas Shrugged: Manifesto of the Mind, New York, Twayne Publishers, 2000 (ISBN 0-8057-1638-6), p. 58
- ↑ Ronald Merrill, 1991, "The Ideas of Ayn Rand", La Salle, Illinois, Open Court Publishing, (ISBN 0-8126-9158-X), p74
- ↑ Mimi Reisel Gladstein, Atlas Shrugged: Manifesto of the Mind, New York, Twayne Publishers, 2000 (ISBN 0-8057-1638-6), p. 65
- ↑ Ayn Rand, Journals of Ayn Rand, New York, Dutton, 1997 (ISBN 0-525-94370-6), p. 512
- ↑ Shoshana Milgram [Knapp] est une professeure en anglais à Virginia Tech, renommée pour ses recherches approfondies et ses contributions aux domaines de la littérature française, russe, anglaise et américaine. Son travail académique englobe un large éventail de figures littéraires des XIXe et XXe siècles. Le corpus diversifié de Shoshana Milgram comprend des articles perspicaces qui explorent les vies et œuvres de figures éminentes telles que Napoléon Bonaparte, Victor Hugo, George Sand, Anton Tchekhov, Fiodor Dostoïevski, Léon Tolstoï, Victoria Cross, George Eliot, John Fowles, W. S. Gilbert, Henry James, Ursula K. Le Guin, Vladimir Nabokov, Herbert Spencer, W. T. Stead, E. L. Voynich, et Ayn Rand. Son approche interdisciplinaire met en lumière l'interconnexion de la littérature à travers différentes cultures et époques. En plus de ses articles universitaires, Shoshana Milgram a apporté des introductions précieuses à des éditions d'œuvres littéraires significatives. Parmi celles-ci figurent ses introductions aux éditions de Toilers of the Sea et The Man Who Laughs de Victor Hugo, ainsi que The Seafarers de Nevil Shute. À travers ses introductions, elle offre aux lecteurs des éclairages contextuels et une compréhension approfondie des chefs-d'œuvre littéraires auxquels elle s'attaque. L'engagement de Milgram à explorer la riche diversité de la littérature transparaît dans ses recherches approfondies, qui embrassent plusieurs langues et traditions littéraires. Son travail éclaire non seulement les auteurs individuels qu'elle étudie, mais contribue également à une compréhension plus large des contextes culturels et historiques qui façonnent la production littéraire.
- ↑ Shoshana Milgram, Essays on Ayn Rand's Atlas Shrugged, Lanham, Maryland, Lexington Books, 2009 (ISBN 978-0-7391-2780-3), « Who Was John Galt? The Creation of Ayn Rand's Ultimate Ideal Man », p. 53–55, 76n.13
- ↑ Garet Garrett, The Driver, New York, E.P. Dutton, 1922
- ↑ Justin Raimondo, Reclaiming the American Right: The Lost Legacy of the Conservative Movement, Wilmington, Delaware, ISI Books, 2008 (ISBN 978-1-933859-60-6), p. 237–240
- ↑ Shoshana Milgram, Essays on Ayn Rand's Atlas Shrugged, Lanham, Maryland, Lexington Books, 2009 (ISBN 978-0-7391-2780-3), « Who Was John Galt ? The Creation of Ayn Rand's Ultimate Ideal Man », p. 56, 76n.13
- ↑ Ayn Rand’s Literature of Capitalism, The New York Times, September 15, 2007
- ↑ Is It Time to Go John Galt ?, Pajamas Media, October 15, 2008. Consulté le 2009-06-25
- ↑ ‘Going Galt’: Everyone’s Doing It!, The New York Times, March 6, 2009
- ↑ "Going John Galt.", PJTV.com, March 11, 2009
- ↑ ""Who is John Galt?" Protest Banner", The Guardian, April 1, 2009
Citations
- On dit tant de choses sur les grèves, ajouta-t-il, et sur le fait que l'homme d'exception dépend de l'homme de la rue. On clame que l'industriel est un parasite, que ses ouvriers l'entretiennent, qu'ils font sa fortune, qu'ils lui permettent de vivre dans le luxe. Qu'adviendrait-il de lui s'ils se mettaient en grève ? Fort bien. Nous allons voir qui dépend de qui, qui entretient qui, qui crée la richesse, qui assure la subsistance de qui... Et voir ce qui arrive au monde quand ce ne sont plus les mêmes qui se mettent en grève. (John Galt)
- John Galt est un génial inventeur, créateur et philosophe qui, dans ce célèbre roman vendu à plus de 10 millions d’exemplaires, se rebelle contre l’interventionnisme galopant d’un Etat oppressant et la compression des talents qu’il implique. Il emmène avec lui l’ensemble des innovateurs, des entrepreneurs, des génies de la culture et des arts qui refusent, comme lui, d’entretenir un système et des hommes politiques qui non seulement pompent leur énergie, s’accaparent une grande partie des fruits de leurs efforts, mais les pointent aussi du doigt, les menacent, et finissent, après les avoir spoliés, par les insulter. Tous ces talents qu’on harcèle, qu’on bride et qu’on invective disparaissent littéralement. Ils font la grève. « Il y a une différence entre notre grève et toutes celles que vous avez menées pendant des siècles. Notre grève ne consiste pas à formuler des revendications, mais à les satisfaire. Nous sommes mauvais, selon vos principes : nous avons choisi de ne pas vous nuire plus longtemps. Nous sommes inutiles, d’après vos théories économiques : nous avons décidé de ne pas vous exploiter davantage ». Et c’est ainsi que, John Galt et ses disciples ayant quitté la scène, le moteur du socialisme s’arrête. La prise de conscience est radicale. Mais il est trop tard. Trop tard pour comprendre qu’en affaiblissant les hommes et les femmes qui réussissent, en tuant les incitations individuelles au dépassement de soi et à l’innovation, c’est toute la société qui s’effondre. (Mathieu Laine, La « grève » morale de Gérard Depardieu, le Figaro, 19/12/2012)
- Les fondateurs sont importants, non parce qu’ils sont les seuls dont le travail possède de la valeur, mais plutôt parce qu’un grand fondateur est capable de tirer le meilleur parti de tous les employés de sa société. Le fait d’avoir besoin d’individus fondateurs, avec toute leur singularité, ne signifie pas que nous soyons tous appelés à vénérer les « figures motrices » qui se veulent indépendantes du monde qui les entoure. À cet égard, Ayn Rand n’était que la moitié d’un grand écrivain : ses méchants étaient bien réels, mais ses héros étaient factices. Galt’s Gulch, la communauté fermée de son fondateur, John Galt, dans le roman La Grève, n’existe pas. La dissidence totale vis-à-vis de la société n’existe pas. Se croire investi d’une autosuffisance divine n’est pas la marque d’une individualité forte, mais celle d’un personnage qui prend l’adoration de la foule – ou ses quolibets – pour une vérité. Le plus grand péril, pour un fondateur, est de devenir trop sûr de son mythe, jusqu’à en perdre le sens commun. (Peter Thiel, De zéro à un)
Bibliographie
- 2009,
- Onkar Ghate, "The Role of Galt’s Speech in Atlas Shrugged", In: Robert J. Mayhew, dir., "Essays on Ayn Rand’s Atlas Shrugged", Lanham, MD: Lexington Books, pp363-374
- Allan Gotthelf, "Galt’s Speech in Five Sentences (and Forty Questions) ", In: Robert J. Mayhew, dir., "Essays on Ayn Rand’s Atlas Shrugged", Lanham, MD: Lexington Books, pp375-396
- Shoshana Milgram, “Who Was John Galt? The Creation of Ayn Rand’s Ultimate Ideal Man”, In: Robert Mayhew, dir., "Essays on Ayn Rand’s “Atlas Shrugged”", Lanham, MD: Lexington Books, pp53-78
- Gregory Salmieri, "Appendix B: Outline of Galt's Speech", In: Robert J. Mayhew, dir., "Essays on Ayn Rand’s Atlas Shrugged", Lanham, MD: Lexington Books, pp501-504
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