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The Economist

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The Economist
Libéral classique

directeur de publication John Micklethwait
The Economist.jpg
Articles internes Autres articles sur The Economist
pays Royaume-Uni Royaume-Uni
fréquence Hebdomadaire
période fondé en 1843
RSS
ISSN
web economist.com

The Economist est un hebdomadaire britannique fondé en septembre 1843. Diffusé à plus d'1,3 million d'exemplaires pour 3,5 millions de lecteurs[1], c'est l'un des journaux les plus influents dans le monde. Il traite principalement de politique internationale et d'économie mais aussi de science ou de culture. Il prend position sur la plupart des grands sujets mondiaux, défendant souvent une ligne libérale classique.

Histoire

Le premier numéro est paru en septembre 1843, grâce au soutien de l'Anti-Corn Law League. Son fondateur, James Wilson, était un fabriquant de chapeaux qui croyait au libre-échange, à l'internationalisme et à un minimum d'intervention de l'État, sur les marchés en particulier. Il a créé le journal pour aider à la campagne anti Corn Laws. Elles furent abolies en 1846 mais le journal perdura, restant fidèle aux idées libérales de Wilson. En 1857, ce dernier quitte son poste de rédacteur en chef et est remplacé par ‎Richard Holt Hutton jusqu'en 1861.

C'est à la fin du XIXe siècle que la réputation du journal s'établit, sous la direction de Walter Bagehot, historien et journaliste, qui succède à Richard Holt Hutton. Il élabore le style de ce journal, orienté essentiellement vers l'upper class et les milieux d'affaires.

Walter Layton qui fut rédacteur en chef de 1922 à 1938 et de 1944 à 1963 était membre du parti libéral anglais. Dans l'entre-deux guerres, le futur président italien Luigi Einaudi fut un des correspondants du journal en Italie. De 1938 à 1956, le rédacteur en chef fut Geoffrey Crowther, qui succédait à Walter Layton. Il contribua au très fort développement du journal, dont le tirage fut multiplié par cinq pendant la période.

Couverture du numéro du 16 mai 1846

Aujourd'hui, le journal est l'un des plus lus et influents au monde. Il a une diffusion de plus d'1,3 million en 2007 selon l'Audit Bureau of Circulations, l'organisme de mesure anglais. 53 % des lecteurs sont Nord Américains, 14% britanniques et 19 % d'Europe continentale.

Ligne éditoriale

The Economist défend une ligne éditoriale libérale classique, qu'il revendique comme d'« extrême-centrisme ». Il affirme nettement sa conviction en faveur du libre-échange et de l'économie de marché. Il s'engage régulièrement sur les grandes questions qui touchent le monde, défendant une « vision libérale ». Il revendique en particulier de « soutenir, dans le combat féroce qu'elle a à livrer, l'intelligence débordante, face une ignorance timorée et sans valeur qui est un obstacle à notre progrès »[2].

Politiquement, il a soutenu des hommes politiques de tout bord : conservateurs avec Margaret Thatcher ou Ronald Reagan ou travaillistes (Tony Blair) et Démocrates (John Kerry et Bill Clinton). Dans l'élection présidentielle américaine de 2008, il a pris parti pour Barack Obama. En France, il avait soutenu Nicolas Sarkozy en 2007, choisissant le « moins pire » des trois principaux candidats (Faute de mieux[3] en français dans le texte), non sans garder un scepticisme marqué et appeler de ses vœux l'émergence d'un réel réformateur comme Margaret Thatcher au Royaume-Uni.

Il a pris parti pour les causes libérales comme l'abolition de la peine de mort ou de la discrimination positive, la décolonisation, le mariage homosexuel ou le chèque éducation. Il a clairement affiché son opposition au Traité Constitutionnel Européen et, convaincu de l'existence du réchauffement climatique, défend des mesures pour y remédier. Il s'est montré très critique envers les conséquences de l'opération américaine en Irak mais a maintenu son soutien initial à l'opération.

Plus généralement, les rédacteurs en chef de The Economist définissent ainsi leur ligne éditoriale[4] :

« What, besides free trade and free markets, does The Economist believe in? "It is to the Radicals that The Economist still likes to think of itself as belonging. The extreme centre is the paper's historical position." That is as true today as when former Economist editor Geoffrey Crowther said it in 1955. The Economist considers itself the enemy of privilege, pomposity and predictability. It has backed conservatives such as Ronald Reagan and Margaret Thatcher. It has supported the Americans in Vietnam. But it has also endorsed Harold Wilson and Bill Clinton, and espoused a variety of liberal causes: opposing capital punishment from its earliest days, while favouring penal reform and decolonisation, as well as—more recently—gun control and gay marriage. »

Macro-économie

Si la ligne éditoriale du journal est globalement libérale sur une bonne partie des sujets, The Economist est clairement keynésien sur les questions de macro-économie. Un positionnement qui lui vaut des critiques régulières des libéraux[5].

Style

Couverture du numéro du 9 février 2008

Les articles publiés dans The Economist ne sont jamais signés. Les journalistes et éditorialistes restent anonymes, le journal défendant une ligne éditoriale d'ensemble. Il en est ainsi depuis la fondation du journal[6]. La seule exception est pour le dernier article d'un rédacteur en chef. Il ne s'agit cependant pas d'une société secrète ; si les journalistes ne signent pas leurs articles, ils ne sont cependant pas du tout tenus à l'anonymat. Parmi les anciens collaborateurs du journal figure Luigi Einaudi, correspondant en Italie et futur président du conseil.

Le style du journal est connu pour donner le plus d'informations en un minimum de mots[7]. Il existe quatre chroniques régulières : Bagehot (Royaume-Uni), Lexington (États-Unis), Charlemagne (Europe) et Buttonwood (finance). Le style est autant que possible uniforme sur tous les articles.

L'indépendance éditoriale de l'hebdomadaire est assurée par l'existence d'un trustee ou comité de quatre personnes sans intérêt financier dans le journal, qui nomme ou révoque le rédacteur en chef[1]. En outre, le journal est détenu à 50% par le Financial Times et à 50% par d'autres petits actionnaires. Aucun actionnaire seul ne peut donc contrôler le journal.

Influence

The Economist est l'un des journaux de référence à l'échelle mondiale. Le journal avait en 2007 des lecteurs dans 200 pays et affichait cette même année sa 26e année de croissance de la diffusion. Le succès du journal s'explique en partie par la grande qualité de ses reportages et de ses analyses, à l'inverse du mouvement de peopolisation qui affecte une bonne partie de la presse française. En France, sa diffusion a été multipliée par plus de deux en dix ans, avec près de 43.000 exemplaires en 2007[1].

Censure

Le journal est régulièrement censuré par les régimes autoritaires ou totalitaires qu'il critique. Ainsi, les autorités chinoises retirent régulièrement les articles critiques vis-à-vis du pays dans l'édition locale de The Economist. Le bureau de Singapour du journal a été régulièrement poursuivi par la dynastie au pouvoir des Lee[8]

Le 15 juin 2006, l'Iran a interdit la vente du journal pour avoir publié une carte du golfe persique avec la seule mention « Golfe », en raison du conflit sur le nom de ce golfe[9].

Robert Mugabe, dictateur communiste zimbabween, est allé plus loin et a fait jeter en prison Andrew Meldrum, le correspondant local du journal, pour des raisons fallacieuses. Le journaliste fut acquitté mais dut quitter le pays[10]

En décembre 2008, le régime thaïlandais suspend temporairement l'importation du journal quand celui-ci publie un article critique sur la monarchie et s'en prend à la figure révérée du roi Bhumibol. Une loi interdit la critique du roi en Thaïlande et un livre critique du roi Bhumidol avait déjà été censuré en 2006[11],[12].

Liste des rédacteurs en chef

  • James Wilson 1843–1857 (Herbert Spencer l'assista de 1848 à 1853)
  • Richard Holt Hutton 1857–1861
  • Walter Bagehot, 1861–1877
  • Daniel Conner Lathbury, 1877–1881
  • R. H. I. Palgrave, 1877–1883
  • Edward Johnstone, 1883–1907
  • Francis W. Hirst, 19071916
  • Hartley Withers, 1916–1921
  • Walter Layton, 1922–1938
  • Geoffrey Crowther, 1938–1956
  • Donald Tyerman, 1956–1965
  • Alastair Burnet, 1965–1974
  • Andrew Knight, 1974–1986
  • Rupert Pennant-Rea, 1986–1993
  • Bill Emmott, 1993–2006
  • John Micklethwait, 2006 -

Notes et références

  1. 1,0 1,1 et 1,2 « The Economist : vingt-six ans de croissance », Le Figaro Économie, 19 février 2008
  2. Motivation pour la création du journal, reprise dans chaque numéro depuis, sur la page sommaire
  3. (en)France's chance,The Economist, 12 avril 2007
  4. (en)About Us par The Economist
  5. Encore un article catastrophique en leader de The Economist, Liberaux.org
  6. Présentation du journal par Courrier International
  7. Voir par exemple le (en)Style guide du journaliste
  8. Inconvenient truths in Singapore, Asia Times
  9. Iran bans The Economist over map, Jerusalem Post
  10. Guardian and RFI correspondent risks two years in jail, RSF
  11. "A right royal mess", The Economist, 4 décembre 2008, [lire en ligne]
  12. "Thailand protests Economist article about King Bhumibol ", Asia-Pacific News, [lire en ligne]

Bibliographie

  • 1944, Friedrich Hayek, "The Economist, 1843-1943. A Centenary Volume", Economica, New Series, Vol 11, n°41, Feb., p51
  • 1955, Scott Gordon, ‘The London Economist and the High Tide of Laissez-Faire’, Journal of Political Economy, December

Pour aller plus loin

Articles connexes

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Liens externes


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