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Taxe Zucman
| Taxe Zucman | ||
| Définition de Taxe Zucman : Impôt de 2% sur la fortune | ||
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| Penseurs | ||
| Courants | Socialisme, communisme | |
| Exemples | ||
| Étymologie | De son promoteur, Gabriel Zucman | |
| Synonymes | Impôt sur la fortune, ISF | |
| Antonymes | ||
| Citation | ||
| Articles internes | Autres articles sur Taxe Zucman | |
La Taxe Zucman, du nom de son promoteur, l'économiste d'extrême gauche Gabriel Zucman, est un projet d'impôt sur la fortune de 2%, visant au moins en théorie les patrimoines de plus de 100 millions €. Il est largement décrié et décrédibilisé car détruisant plus de recettes fiscales qu'il n'en génère, mais utilisé comme marqueur politique en particulier très à gauche.
Les riches paient-ils vraiment moins d'impôts ?
Les défenseurs de la taxe Zucman la défendent généralement en arguant, sur la base des travaux de Gabriel Zucman, que les plus riches paieraient moins d'impôts. Cette affirmation est basée sur une déformation des chiffres et des choix de présentation qui ont valu à son auteur d'être écarté de Harvard en 2018 selon Phillip Magness[1]. Plus en détails :
- Les prestations sociales versées ne sont pas prises en compte. Cela aboutit à dire par exemple qu'une personne au RSA paierait 60% de ses revenus en fiscalité alors que dans la réalité elle est bénéficiaire nette. Dans la même veine, Zucman & alii ne prend pas en compte un certain nombre de crédits d'impôts au bénéfice des plus pauvres[2]
- A l'inverse, et toujours pour les moins riches, ces travaux considèrent que, malgré la non prise en compte des prestations sociales, il est légitime de prendre les cotisations sociales dans la fiscalité. Un deux poids deux mesures évidemment difficilement défendable, alourdissant artificiellement la fiscalité supposée des plus pauvres
- Les profits des entreprises dont les plus riches détiennent des actions sont considérés comme faisant partie du revenu des personnes concernées, que les profits soient distribués ou non. Or, ces variations de valeur, théoriques tant que non réalisées, ne sont évidemment pas imposables. Les dividendes sont imposés (à 30%) quand ils sont versés, les plus-values ne sont imposables que quand elles sont réalisées, c'est à dire quand les actions sont vendues. En incluant ainsi un revenu théorique, qui n'est même pas la propriété directe des contribuables concernés, on biaise massivement (à la baisse) le taux d'imposition réel des plus fortunés. D'autant plus que l'impôt payé par l'entreprise n'est pas pris en compte pour autant, dans un autre deux poids deux mesures difficilement défendable.
Sans surprise donc, quand on regarde réellement la vue d'ensemble, les riches paient en réalité nettement plus d'impôts que la moyenne :
- 75% de l'impôt sur le revenu est payé par 10% des foyers[3]
- Au Royaume-Uni, les 1% de foyers gagnant le plus paient 29,1% de l'impôt sur le revenu[4]
Logiquement, ces travaux sont donc largement critiqués et l'affirmation selon laquelle les plus riches paieraient moins d'impôts considérée généralement comme peu sérieuse. Ces chiffres maniés dans le débat public sont donc bien plus proche de slogans politiques, sans réalité ou base scientifique sérieuse. En prenant en compte les prestations sociales, le tableau change totalement et ne soutient absolument pas les thèses d'extrême gauche (Crédits INSEE) :
De nombreux économistes dénoncent donc publiquement ce détournement militant des chiffres, parmi lesquels Sylvain Catherine, Antoine Lévy, Gilles Raveaud[5], etc. De nombreux économistes, pourtant aussi marqués à gauche, considère que ses recettes nettes sont massivement surestimées[6].
Gabriel Zucman est régulièrement visé dans le débat public pour avoir été écarté en 2018 d'un possible poste à Harvard par le doyen et l’administrateur principal de l'université spécifiquement, autour de craintes de manipulation de ces résultats[1]. Phillip Magness, de l'American Institute for Economic Research, note ainsi, après une analyse poussée de ses travaux, et du différentiel entre ses travaux universitaires et les chiffres avancés dans le débat public : « Gabriel Zucman tordait ses résultats empiriques à travers une série de manipulations de données hautement suspectes et non conventionnelles, affectant à la fois le haut et le bas de la distribution des taux d'imposition » ("It turned out that Zucman was bending his empirical results through a series of highly suspect and unconventional data manipulations, affecting both the top and bottom ends of the tax-rate distribution."[1]). Comme le résume le journal américain (de gauche) The New York Times, M. Zucman a été écarté de Harvard « entre autres en raison de craintes que les travaux de recherche de M. Zucman ne permettent pas de soutenir les arguments que celui-ci tient dans le débat public » (“partly over fears that Mr. Zucman’s research could not support the arguments he was making in the political arena.”)[7]. Si les qualités universitaires de Gabriel Zucman semblent largement reconnues par ses pairs, y compris en désaccord avec lui comme les économistes du MIT et de Wharton Antoine Lévy et Sylvain Catherine, ses affirmations dans le débat public ou préconisations politiques sont elles largement décriées.
L'impôt sur la fortune détruit plus de recettes fiscales qu'il n'en crée
« Faire payer les riches » est un mantra facile, au succès universel et donc appliqué par des impôts sur la fortune dans certains pays, permettant d'avoir un recul sur les effets réels de ces mesures.
Le Royaume-Uni a ainsi en 2024 fait un choix de durcissement net de sa fiscalité sur le capital, avec des résultats clairs : un exil fiscal record, de plus de 10.000 millionnaires en 2024, et une perte nette pour les recettes fiscales du pays. Le pays est en passe de perdre la plus grande proportion de résidents fortunés au monde d'ici à 2028, passant de 4,55 % en 2024 à 3,62 % en 2028, soit une baisse de 20 %[8].
Pareillement, la Norvège a mis en place un système de taxe sur le capital en 2021, à un taux moindre que celui envisagée par la taxe Zucman. La mise en place de cette fiscalité a déclenché un exil fiscal important pour le pays, avec 80 milliardaires et multi-millionaires quittant le pays en 2022[9]. En 2024, « cet exode s'est poursuivi avec 43 grands contribuables supplémentaires partis ». En net, « la Norvège a perdu environ 500 millions de livres sterling par an en recettes fiscales »[10]. L'ancien ministre des finances suédois Anders Borg, artisan de la suppression de cette même taxe dans son pays en 2007, commenta alors l'expérience norvégienne : « comme suédois, j'ai l'impression que la Norvège vit ce que nous avons vécu dans les années 1970 et 1980, quand société après société quittaient le payés, coûtant très cher au pays »[11]. Là encore, bilan net négatif pour les finances du pays, avec la perte de recettes fiscales supérieures au gain.
Les analyses menées en France par le Conseil d'Analyse Economique confirment l'impact négatif sur les recettes fiscales d'une telle taxe. Comme le résume l'économiste Antoine Lévy sur la base des travaux du CAE, « la taxe Zucman, loin de rapporter 20 milliards, couterait environ 30 milliards »[12].
Sur le court terme, la taxe Zucman et ses avatars détruisent donc indubitalement des recette fiscales. Mais le pire effet est sur le long terme ; l'impôt sur la fortune détruit de la richesse pour les pays qui le mettent en place car il détruit les incitations à innover et créer des entreprises. Le patron de Mirakl, une licorne française, estime ainsi, inquiet, que « la taxe Zucman est un piège mortel qui détruira la French Tech et son 1,3 million d'emplois ». En retirant l'espoir, souvent très théorique, de devenir très riche, qui est l'un des moteurs de l'entrepreneuriat, la taxe Zucman et ses avatars détruisent un des moteurs essentiels de la création de richesses. Pourtant ce moteur est essentiel car l'entrepreneuriat est une route à la probabilité très faible d'un succès massif.
Enfin, cette taxe serait hautement injuste pour toutes les sociétés en croissance, non rentables. Ainsi, alors que Mistral AI est largement déficitaire mais valorisée actuellement par des investisseurs plus de 10 milliards €, ses fondateurs seraient obligés d'en vendre chaque année une large part à des investisseurs étrangers pour financer une telle taxe. Elle générerait donc une fuite à l'étranger des pépites françaises, tout en étant fondamentalement injuste car ces valorisations sont largement théoriques et rarement traduites en argent sonnant et trébuchant. En 2025, pas une des dix plus grosses licornes françaises, coeur de cible d'une telle taxe, n'est rentable[13].
Même les sociétés financées par des fonds d'investissement de capital risque (venture capital) finissent à plus de 50% par la faillite rapide, souvent après avoir atteint des valorisations élevées. Pareillement, une large part des sociétés de bio technologies, même cotées, finit malheureusement en faillite, malgré le fait d'être passées par des valorisations là aussi élevées. Imposer une fiscalité sur ces valorisations largement théoriques reviendrait à payer de l'impôt injustifié et, qui plus est, forcera des entrepreneurs à vendre à l'étranger des sociétés françaises prometteuses.
Un totem politique
Comme l'écrasante majorité des sujets, il est détourné dans le débat médiatique par un usage de manipulations peu discrètes. Pour ne prendre qu'un exemple, les promoteurs de la taxe Zucman soutiennent que les 1% les plus riches ont vu la part de leur patrimoine dans le PIB augmenter de 94%. Qui pourrait ne pas être choqué ? Mais on compare un flux (le PIB) à un stock (le patrimoine), comparaison sans aucun sens. Si on applique la même comparaison (absurde) non pas sur les 1% les plus riches mais sur les 99% autres pourcents, la hausse est supérieure, puisque la hausse est de +178% contre +94%. Les chiffres ne soutiennent donc nullement le « besoin » d'une fiscalité différenciée pour les plus aisés. Tous les chiffres « officiels » montrent une absence d'évolution marquées des inégalités (et un niveau moindre en France que dans le reste des pays développés). Chiffres INSEE :
On est en tout cas en droit de s'interroger sur l'intense lobby médiatique mené par les médias publics autour de ce sujet, sans aucune contradiction de l'intéressé. L'interview, sans contradiction, de Gabriel Zucman par Léa Salamé, présentatrice du JT de France 2 et compagne de Raphaël Glucksmann (Parti socialiste), la veille du jour où celui-ci indiquait faire de la taxe Zucman « la base de tout accord »[14] pose ouvertement la question de la neutralité des médias publics et de l'usage militant de ceux-ci.
François Hollande, père de l'éphémère taxation à 75% des revenus supérieurs à 1m€, s'est montré très critique des modalités d'une telle taxe[15]. Une prise de position probablement pas étrangère au fait que, au vu des résultats de sa taxation à 75% alors, François Hollande avait du faire machine arrière et la supprimer en raison de l'exil fiscal et de l'évitement fiscal qu'elle avait générés.
En 2025, pendant que la France s'enferre dans des discours sur comment augmenter la fiscalité et creuse ce faisant son déficit, le Portugal, en baissant massivement ses impôts, se retrouve face à un surplus budgétaire et « doit » baisser encore plus les impôts[16].
Informations complémentaires
Notes et références
- ↑ 1,0 1,1 et 1,2 Harvard Finally Stands Up to Academic Duplicity
- ↑ Saez and Zucman’s Latest Estimates of Tax Burdens Don’t Fully Consider the Impact of Taxes on Saving and Investment
- ↑ iFRAP
- ↑ Millionaire Tracker, Adam Smith Institute, consulté le 12 septembre 2025
- ↑ Post X de Gilles Raveaud
- ↑ « La taxe Zucman générerait une réduction du déficit de 5 milliards d’euros, pas de 20 milliards »
- ↑ The Liberal Economists Behind the Wealth Tax Debate
- ↑ Le Point
- ↑ The Guardian
- ↑ Impôts sur les plus riches : petits retours d’expérience venus de Norvège, d’Espagne et du Royaume-Uni, Atlantico
- ↑ Brussels Report
- ↑ X.com
- ↑ Les sociétés concernées étant Mistral AI, Doctolib, Back Market, Contentsquare, Qonto, Alan, Sorare, Verkor, Mirakl, Poolside
- ↑ Taxe Zucman : "la base de tout accord" pour Glucksmann, "une illusion" pour Larcher
- ↑ Taxe Zucman : François Hollande ne veut pas en faire «un fétiche»
- ↑ Le Portugal a encore dégagé un excédent budgétaire, de quoi financer ses baisses d'impôts pour les jeunes
Liens externes
- (en)Harvard Finally Stands Up to Academic Duplicity
- (fr)Impôts sur les plus riches : petits retours d’expérience venus de Norvège, d’Espagne et du Royaume-Uni
- (fr)La Taxe Zucman, dernière supercherie socialiste
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